HASSAN RACHIK MSS 1 Université Hassan II – Ain Chok Faculté des Sciences Juridi

HASSAN RACHIK MSS 1 Université Hassan II – Ain Chok Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Casablanca Hassan Rachik Méthodes des sciences sociales Droit public et Sciences politiques Semestre 1 Année universitaire 2016-2017 HASSAN RACHIK MSS 2 Le présent document vise l’initiation aux méthodes des sciences sociales. Il est composé de notes de cours et d’extraits de textes. Il ne peut être lu comme un texte autonome. Sa compréhension exige des explications plus développées. Aussi la présence au Cours est-elle indispensable. HASSAN RACHIK MSS 3 Séance : prise de contact Bienvenue 1. Sens et implications du passage du lycée à la faculté.  Lors de la vie scolaire les passages les plus importants sont sanctionnés par des diplômes (CEP, bac, licence, doctorat), éventuellement accompagnés par des rites et des cérémonies. Je vous invite à réfléchir sur la différence entre être un lycéen et un étudiant.  Changement de rôle social (un concept des sciences sociales).  Changements dans l’emploi du temps, dans les méthodes d’enseignement, dans le rapport aux enseignants et à l’autorité en générale. - Principales différences : La faculté est un espace qui offre plus de liberté que le lycée (portes fermées, surveillants, convocation des parents) - Le rapport à l’autorité change : il n’est plus question de l’autorité physique mais d’une autorité morale. - Plus de liberté, plus de responsabilité, plus d’initiative. L’étudiante et l’étudiant sont invités à être plus actifs, à ne pas tout attendre des cours, à compléter le cours par des lectures personnelles (fiches de lecture), à aller à la recherche de l’information. - L’objectif principal du cours universitaire consiste à apprendre aux étudiants comment apprendre par eux-mêmes. 2. Aperçu sur les sciences sociales Présentation du contenu et du déroulement du cours  Sciences sociales : Objets et méthodes  Apprendre sur le tas, apprendre avec méthode.  La première séquence portera sur la différence entre la connaissance commune et la connaissance scientifique (exemples : vivre dans une famille, connaître la famille ; échec scolaire, inégalité d’accès à l’enseignement supérieur)  Objectivité des faits sociaux, du chercheur  Explication et compréhension  Techniques de recherche : observation, entretien, questionnaire 4. Intérêt d’étudier les Méthodes des sciences sociales (MSS) - Intérêt théorique. Un étudiant en sciences sociales doit connaître, même de façon élémentaire, les fondements méthodologiques de ces sciences. Qu’est ce qu’une définition et à quoi elle sert? Qu’est ce qu’une démarche explicative, compréhensive...? HASSAN RACHIK MSS 4 - On peut s’inspirer des mêmes principes des MSS dans sa vie professionnelle : poser de façon précise des questions, éviter les réponses vagues et générales, se débarrasser de certains préjugés, conduire avec méthode la rédaction d’un rapport de stage, d’une enquête, d’un compte rendu d’une réunion... - Dans la vie de tous les jours : avoir un esprit critique vis-à-vis des explications fournies par les médias, les hommes politiques, les professeurs, les sondages d’opinion... (les jeunes qui « brulent » sont-ils pauvres ?, …) On peut apprendre à relativiser nos connaissances, ce que nous croyons connaître n’est pas forcément vrai, n’est pas forcément la réalité. A remettre en question des évidences (Le soleil bouge, c’est évident je le vois de mes propres yeux. Pour la science, il est fixe) 5. suggestion pratiques - Enrichir le document « Notes de cours » qui vous été remis par les notes prises lors du cours. La partie orale du cours est plus importante (explications détaillées, exemples multipliés, interactions...) - Préparer des dossiers par séquence du cours : les « Notes de cours » ne sont qu’un guide pour vous aider à constituer ces dossiers. - Ces dossiers comprennent les textes fournis par le professeur, les notes prises lors du cours, les notes de lecture personnelles, des extraits de textes. 6. Evaluation HASSAN RACHIK MSS 5 Séance 1. Connaissance commune Les phénomènes sociaux sont l’objet de la connaissance commune (CC) (prénotions, préjugés, lieux communs, sens commun, bon sens…) avant qu’ils soient l’objet des sciences sociales. Ni les gens, ni les chercheurs n’attendent les sciences sociales pour avoir des idées sur leur société. Ils ne peuvent vivre en société sans se faire des idées sur la famille, la religion, la femme, la politique, le mariage, l’amitié, l’argent, etc. La difficulté pour un chercheur ou un étudiant en sciences sociales consisterait d’abord dans le fait qu’il vit dans une société. Avant de commencer une étude sur la famille, par exemple, un chercheur a déjà des idées, des préjugés, des prénotions, etc., bref une connaissance qu’il partage avec les membres de sa société au sujet de la famille, de la parenté, des rôles de l’époux, de l’épouse, du père, de la mère, etc. Notre première tâche consiste à examiner les attitudes préconisées par les différentes traditions théoriques à l’égard de la connaissance commune. Avant de répondre à cette question, présentons les principaux traits de la CC. 1. Les traits de la CC a. Accessibilité. La CC est accessible et ouverte à tous. Ce qu’on appelle l’homme de la rue (l’homme moyen, etc.), peut saisir et utiliser des propositions de la CC. Contrairement à la connaissance scientifique, la CC ne connaît pas de « spécialistes », même si certaines personnes ou catégories sociales peuvent accumuler plus de connaissances, avoir plus de bon sens que d’autres. b. Evidence. La CC présente la société comme un monde familier. Sa force est qu’elle est établie sur le mode de l’évidence, du naturel, du « ça va de soi ». HASSAN RACHIK MSS 6 Ceci apparaît souvent dans les propositions de bon sens, dans les adages, les proverbes, qui souvent résument la CC : « Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans un même panier », « Il faut se tenir à l’écart des gens par temps de grippe », ou « Je crois ce que je vois », « Il faut battre le fer tant qu’il est chaud ». Il faut cependant noter que l’évidence n’est pas un trait des phénomènes sociaux, mais un trait que la CC leur confère. c. Sens pratique. Selon E. Durkheim, les prénotions sont des représentations collectives, des idées schématiques et sommaires utilisées par les gens dans leur vie quotidienne. Elles ont pour fonction de mettre les actions sociales des gens en harmonie avec le monde qui les entoure. Elles sont formées par la pratique et pour elle. En d’autres termes, elles permettent d’interpréter le monde et la société tout en visant davantage l’action, la pratique. A noter que les prénotions peuvent avoir une fonction pratique tout en étant, d’un point de vue scientifique, fausses. Il n’est pas nécessaire, dans une élection par exemple, que les électeurs procèdent à une analyse du système politique, des programmes des partis politiques, des profils des candidats, etc. Ce n’est pas la science politique qui indiquera à un électeur s’il faut voter ou non, voter à gauche ou à droite, pour un homme ou pour une femme, pour un jeune ou un adulte etc. Les électeurs agissent souvent en fonction des prénotions, des idées qu’ils ont de la politique, des partis politiques, des qualités que doit avoir un homme politique (sexe, instruction, intégrité, âge etc.) d. Absence de méthode. L’accès à la CC se fait sans méthode et de façon informelle. On peut comprendre, à cet égard, la différence entre la CC et la connaissance scientifique en les comparant avec deux types d’apprentissage de la langue. Dans le cas d’une langue étrangère, l’enseignant suit une démarche, un plan progressif selon les capacités de l’apprenant ; les règles de grammaire, la morphologie (formes des verbes par exemple), la syntaxe etc., sont explicitées. Par contre, l’apprentissage d’une langue maternelle, se fait sur le tas, sans méthode… Je n’ai pas besoin de connaître la grammaire de ma langue maternelle pour la parler. Inversement, un étranger peut avoir une maîtrise théorique de ma langue maternelle sans en avoir nécessairement une maîtrise pratique. Et comme conséquence à l’absence de méthode, des auteurs ont souligné les inconséquences, les incohérences, les contradictions de la CC. HASSAN RACHIK MSS 7 Encadré : Stéréotypes Dans une société donnée, les gens partagent des idées souvent négatives à propos des groupes sociaux. « Les X sont radins », « Les Y sont lâches », « Les Z sont violents » etc. Les traits sélectionnés et qui peuvent être observables sont abusivement généralisés au groupe concerné dans son ensemble. On appelle stéréotypes ce type d’idées, de jugements, qui peuvent faire l’objet de croyances plus ou moins fortes, comme elles peuvent devenir l’objet de plaisanteries sociales. Ils peuvent être inexacts, mais le fait qu’ils soient partiellement vrais n’est pas exclu. Encadré : Le bon sens «C’est un fait qu’on ne rend pas toujours justice à la sociologie, parce qu’elle a l’air, souvent, de découvrir des truismes. Quand Durkheim, après Morselli, a démontré que le mariage protégeait contre le suicide, et que les gens qui ont des enfants se tuent moins que les gens mariés sans descendance, aux yeux de beaucoup de lecteurs était là une de ces vérités de bon sens qu’il ne paraissait pas utile uploads/Science et Technologie/ cours-de-droit.pdf

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