journals.openedition.org Guide - rédaction scientifique Duchemin, Eric 30-38 mi
journals.openedition.org Guide - rédaction scientifique Duchemin, Eric 30-38 minutes La rédaction d’articles en vue de leur diffusion au sein du collège des pairs reste l’une des activités les plus importantes des chercheurs et des intervenants en sciences de l’environnement. La science existe parce que les scientifiques sont des écrivains et des conférenciers. La rédaction est autant un moyen de clarifier nos découvertes ou nos interventions, que d’informer d’autres chercheurs du même domaine de recherche ou de domaines connexes de nos avancées ou de nos données. De tels articles peuvent aussi servir à informer le public, dans la mesure où les auteurs bénéficient du support d’un service de communication efficace. Toutefois, pour atteindre ce dernier objectif, le chercheur devra s’approprier préalablement les méthodes et les habiletés nécessaires à la rédaction d’articles de vulgarisation. Que ce soit en sciences naturelles ou en sciences sociales, la rédaction d’un article scientifique doit respecter des normes relativement rigides. Ces normes servent de gardefous et permettent d’orienter l’auteur pour la production d’un texte clair. Bon nombre de ces directives sont applicables aussi à la rédaction d’un rapport de recherche ou d’un travail de recherche dans le cadre d’un cours. Une structure bien établie peut paraître contraignante, mais constitue une nécessité pour que le lecteur comprenne le développement conceptuel et intellectuel de l’auteur. Un énoncé clair de l’objectif, du propos et des conclusions est la solution pour une transmission du message efficace. Ainsi, la séparation des résultats et de la discussion est essentielle pour éviter de noyer les données originales du texte. La capacité à rédiger des essais d’un seul trait est plus un fantasme qu’une réalité. Entre 20 % et 80 % des articles soumis aux revues pour publication sont refusés par les réviseurs. Ce taux varie selon les revues (qualité, distribution, etc.). Les revues de calibre international avec comité de lecture ont généralement des taux d’acceptation se situant entre 25 % et 50 % (ASPL, 2000). VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement, pour ne nommer que celle-là, à un taux d’acceptation d’environ 30 % pour les articles soumis spontanément, dont environ 20% dont le dépôt pour évaluation est refusé. Ces taux peuvent être différents si la revue fonctionne avec des articles sollicités. La qualité de l’écrit (structure, clarté), celle des figures et tableaux, ou des références sont tout aussi primordiales que les résultats et les analyses (statistiques ou analytiques). Les articles publiés par des revues scientifiques sont généralement révisés par deux à trois réviseurs externes anonymes et un réviseur interne (un des éditeurs) (ASPL, 2000). La révision peut aussi parfois être faite par un seul réviseur externe, auquel cas le réviseur est identifié. Ici, nous vous donnons des indications afin d'aider la rédaction d'un article scientifique dont le dépôt pour évaluation aura la chance d'être accepté. C'est la première étape. Pour écrire un texte scientifique, différentes étapes préliminaires sont incontournables, bien qu’elles puissent prendre différentes formes. Vous en trouverez la liste à la fin du présent guide dans le document intitulé Grille pour rédiger le plan d’un article scientifique. Ces différentes étapes ne succèdent pas les unes aux autres selon un processus linéaire; la rédaction du plan de votre article nécessitera plutôt un aller-retour entre elles dans un processus itératif. Le plan est la colonne vertébrale d’un article et détermine en grande partie sa qualité. Le plan ne se résume pas seulement en une structure par points; il met en évidence les liens entre la connaissance, les hypothèses de la recherche, la méthodologie, les résultats, l’argumentaire et la conclusion. Il nécessite de développer une structure logique avec un fil conducteur. Dans un premier temps, l’auteur doit clarifier le message qu’il veut transmettre (celui-ci est généralement établi à l’initiale de la recherche). Suivant le message, il analyse les preuves et résultats. Les résultats de la recherche constituent-ils des preuves solides pour étayer nos affirmations? Ces affirmations nous conduisent-elles au message à transmettre? Une fois ce plan bien établi, il est primordial d’identifier la revue pour laquelle l’auteur rédige le texte. Cela aura de l’importance sur le propos (introduction) et sur l’édition du texte. En outre, rien ne sert de soumettre un texte qui ne concorde pas avec les politiques éditoriales de la revue ou encore avec le type d’article publié par la revue en question. Grossièrement, on ne soumet pas un article de géologie à une revue de biologie ou un article disciplinaire à une revue interdisciplinaire. Pour s’aider dans ce choix, il est possible de regarder les références bibliographiques utilisées (ou pressenties) dans le texte. Il est aussi essentiel de procéder à sa révision avec un minimum de recul. Pour ce faire, il est conseillé d’attendre quelques jours après la fin de la rédaction. Cette étape a pour objectifs de s’assurer de la cohérence entre les résultats et le message, de l’exactitude des chiffres et des calculs, de la logique du développement intellectuel et de la conformité des références bibliographiques. Les références sont-elles toutes là? Constituent-elles véritablement un appui aux dires? Vous devez garder à l’esprit que les réviseurs sont des spécialistes dans votre domaine et qu’ils ne laisseraient pas passer de telles erreurs. De plus, les réviseurs et les éditeurs sont submergés par la masse des articles scientifiques soumis et de simples détails comme ceux-là, s’ils deviennent récurrents, sont suffisants pour rejeter un article. Ce chapitre du guide ne se veut pas exhaustif, mais vise à poser les bases minimales pour la rédaction d’un article scientifique, d’un travail universitaire ou d’un rapport de consultant. Il est évident que dans le cadre de la rédaction d’un article scientifique, l’auteur doit respecter rigoureusement les demandes de l’éditeur (politique de publication). De telles demandes sont moins strictes dans le cadre des travaux universitaires et pratiquement inexistantes dans le cas des autres types de rapports. Les articles scientifiques, les travaux universitaires et les rapports de recherche se découpent en six sections : 1) introduction, 2) méthodologie 3) résultats, 4) discussion, 5) conclusion, 6) bibliographie. Ci-dessous, nous aborderons séparément ces six sections. Introduction (environ 10 % du texte) L’introduction d’un article sert à annoncer la problématique de l’étude et à fournir l’information de base sur la recherche ou l’intervention. Pour ce faire, l’auteur doit avoir une bonne connaissance de la littérature sur le sujet, au-delà de la littérature qui appuie plus directement son étude. Une recherche bibliographique exhaustive doit donc être effectuée (voir encadré) de manière à être en mesure de donner les points de vue divergents s’ils existent. L’introduction n’est cependant pas le lieu pour la rédaction d’un examen critique de la littérature, lequel sera traité dans le cadre de la discussion. Dans l’introduction, l’auteur doit absolument identifier : le problème; l’objectif de l’article (répondre au problème identifié); l’hypothèse de la recherche. Bien que cela ne soit pas l’usage, il peut être judicieux de terminer l’introduction avec un résumé en une phrase de la découverte de l’article. Ceci permet de donner au lecteur le goût de découvrir comment la recherche en arrive à une telle découverte. N’oublions pas que la majorité des lecteurs se contente de lire le résumé de l’article, son introduction et sa conclusion. Une telle accroche peut inciter le lecteur à lire aussi les résultats. Comment faire une recherche bibliographique La recherche bibliographique est centrale pour la rédaction d’un article scientifique. Bien qu’Internet, avec ses moteurs de recherche, puisse aider à trouver des informations pertinentes sur certains sujets, on ne peut s’en contenter. Une bonne recherche bibliographique doit se baser sur la consultation de bases de données. L’ensemble des bibliothèques universitaires offre l’accès à de telles bases (exemples : Envirodoq, LexisNexis Environmental, Sciencedirect). Des sites tels qu’Érudit (http://www.erudit.org) et revues.org (http://www.revues.org) peuvent aussi servir de point de départ. Une autre activité nécessaire pour la recherche bibliographique est la consultation de certaines revues clefs dans le domaine de recherche concerné. En effectuant des recherches directement sur le site de la revue, il est possible de trouver des articles qui n’auraient pas été répertoriés autrement. La revue en question ne fait pas nécessairement partie de la base de données consultée. Une fois les articles importants identifiés, il est important de consulter leur bibliographie pour identifier les articles qui ne l’auraient pas été lors de lectures antérieures. Il est important de retourner à la source des affirmations émises dans des articles lus, à partir des références bibliographiques pour éviter les erreurs d’interprétation. Méthodologie (environ 20 % du texte) La méthodologie est le fondement d’un article scientifique. Sa pertinence et sa rigueur détermineront le bien-fondé de l’adéquation entre les résultats et les preuves que ceux-ci représentent. Une section méthodologique déficiente peut conduire au rejet de l’article. La section méthodologie doit décrire comment a été conduit la recherche. Elle dresse un portrait du lieu (site d’étude) et de la période des recherches, des paramètres qui ont été mesurés (échantillonnage), tout comme des méthodes d’analyse utilisées (analyses). Site d’étude Cette sous-section situe le lieu d’étude et décrit succinctement les caractéristiques du site ou encore de la population à l’étude. Elle doit permettre au lecteur de uploads/Science et Technologie/ guide-redaction-scientifique.pdf
Documents similaires
-
14
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 05, 2022
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1112MB