Des La science peut-elle se passer de l'idée de vérité ? NON La science semble

Des La science peut-elle se passer de l'idée de vérité ? NON La science semble bien être liée à la notion de vérité = horizon de la recherche de la science. Dans son origine, elle a une fonction contemplative, recherche de la vérité (1er temps) puis recherche de l'utilité (2nd temps) (ex : GPS/Einstein théorie de la relativité : recherche d'une théorie de la nature qui permette de pallier les failles de la théorie newtonienne). Définition de la science : La science = « système ordonné d'énoncés qui cherche la vérité et qui se fonde sur lavérification de ses propres assertions » Ludovico Geymonat dans sa biographie de Galilée. + référence : Platon Philèbe : "c'est en faveur de la vérité que nous devons nous unir". (recherche d'une vérité stable au-delà des apparences changeantes), l'être véritablement être = qui est en vérité. mais : - la vérité a un fondement métaphysique (Platon) : pour qu'il y ait de la vérité il faut qu'il y ait de l'être et donc présupposer métaphysiquement qu'il y ait cet être. - la notion de vérité = correspondance entre le discours et le réel (St Thomas D'Aquin in La Somme Théologique ; Wittgenstein) Wittgenstein Tractatus logico philosophicus : les énoncés doivent correspondre à des états de choses. 2.05 « la totalité des états de choses subsistants est le monde. » 4.0312 « un nom est mis pour une chose, un autre pour une autre, et ils sont reliés entre eux, de telle sorte que le tout, comme untableau vivant, figure un état de choses. » -> idée de vérité correspondance : correspondance entre l'état de chose et le tableau qui figure cet état de chose. Chaque nom est mis pour une chose, auquel correspond une définition ostensive (ici cercle rouge). Problèmes de la vérité correspondance : - Quine Les Deux dogmes de l'empirisme : la théorie c'est comme une étoffe qui n'adhérerait au réel que sur les bords. - De plus, comment puis-je sortir de ma propre théorie pour voir qu'elle correspond à la réalité ? Je resterai toujours à l'intérieur de la théorie. Idée de "les faits sont faits" (GastonBachelard, il n'y a pas de fait brut mais un fait est toujours construit, il est sélectionné, délimité, et toujours observé au moyend'instruments qui vont être des constructions théoriques.) : la théorie est toujours une reconstruction de la réalité. Pas de différence entre les sciences humaines/nature car toujours reconstruction de faits. Le scientifique isole les faits pour pouvoir les étudier. Il est impossible d'accéder à la réalité pour vérifier que les faits que je prononce sont adéquats à la réalité. La vérité pose le problème du critère de la vérité : comment savoir si je suis bien dans la vérité ? - Critère métaphysique (Le Ménon, Platon) : grâce à la réminiscence. - Descartes : L’évidence cartésienne : « Les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies. » Discours de la Méthode IV Mais comme le dit Leibniz,Descartes a logé la vérité à l’auberge de l’évidence, mais il a oublié d’en donner l’adresse ! Au fond, n'y a-t-il pas que des fausses évidences ? Il n'y a pas d'évidence réelle. (Leibniz va chercher cela dans la décomposition des idées). - Critère formel : la cohérence de la théorie. Facilement utilisable, et évite de faire des expérimentations vaines. - Critère matériel de la vérité : comment puis-je vérifier l'énoncer E=mc² ? Pour chaque énoncé, je vais avoir une façon de le vérifier qui devra être adaptée à cet énoncé (je vais devoir inventer l'expérimentation, relative à l'énoncé). Donc il n'y a pas de critère de vérité matérielle.Kant : distingue le critère formel et le critère matériel : distinction de la vérité formelle et de la vérité matérielle. Il n’y a pas de critère de la vérité matérielle car on ne connaît pas l’objet en dehors de notre saisie de cet objet. Pas de critère universel de vérité : « Si la vérité consiste en l'accord d'une connaissance avec son objet, il faut alors que cet objet soit distinct des autres, puisqu'une connaissance est fausse si elle ne s'accorde pas avec l'objet auquel elle se réfère, bien qu'elle puisse toutefois contenir aussi quelque chose qui peut valoir aussi bien pour d'autres objets. Or, un critère général de la vérité serait celui qui est valable pour toutes les connaissances, sans distinction de leurs objets. Mais il est clair que si l'on fait abstraction en lui de tout contenu de connaissance (le rapport avec son objet), puisque la vérité concerne précisément ce contenu, il est absolument impossible et cela n'a aucun sens de chercher une note de vérité pour tel contenu de la connaissance ». Critique de la Raison pure. Chaque énoncé est référable à qqch. Un énoncé n’est ni vrai ni faux en tant que tel mais selon qu’il est référé à un objet donné. Puisque tous les contenus sont différents, je n'ai aps de critère universel de vérité matérielle. Pour Kant il faut donc passer de "la vérité" à des vérités plurielles, ainsi que de la vérité à la vérification. Jean-Marie Lévy-Leblond : "Les vérités de la science ne sont jamais nues". In, Aux contraires. L'exercice de la pensée et la pratique de la science. La vérification est un processus qui ne s'arrête jamais : on peut toujours faire mieux, vérifier autre chose. Il existe quand même des indices que la science cherche la vérité et surtout nous donne des formes de vérités : en effet, la science est capable de produire des réussites techniques. La science va aussi être capable de faire des prédictions, qui sont indices qu'elle cherche bien une vérité : elle se met à risque pour attester qu'elle a bien trouvé cette vérité. La vérité de la science attestée par sa capacité prédictive. Si une théorie est capable de prédire à l’avance les phénomènes, c’est qu’elle correspond à la réalité extérieure. L’efficacité prédictive apparaît alors comme un critère empirique de la vérité d’une théorie. Pour ne citer que deux exemples, - EX) le boson de Higgs, particule élémentaire dont l’existence a été supputée par la théorie en 1964, a vu son existence démontrée par le Grand Collisionneur d’ Hadrons du CERN en 2012. - EX) les ondes gravitationnelles prévues par Einstein en 1916 et mises en évidence en 2016. https://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/02/11/les-ondes-gravitationnelles-detectees-un- siecle-apres-avoir-ete-predites_4863745_1650684.html Reichenbach : « On ne peut pas soutenir qu'un système scientifique soit vrai, mais seulement qu'il est notre meilleur pari sur l'avenir. »Quand on élabore un sytème scientifique on parie sur le fait qu'il va être vérifié dans l'avenir par des expériences. (Parfois il faut juste attendre d'avoir les moyens matériels de vérifier). Bachelard « Une vérité scientifique est, par essence, une vérité qui a un avenir. » Elle ne sera pas démentie. La science peut chercher la vérité en se passant de l'Idée de vérité : elle n'a pas besoin d'une vérité absolue ou d'avoir une idée de ce qu'est la vérité. La science cherche uniquement des énoncés qui ont un avenir. C'est plus le philosophe qui a besoin de l'idée de vérité, plus que le scientifique. MAIS : il y a beaucoup de vérités. Exemple de Popper : X a tant de cheveux sur la tête. C'est bien une vérité, mais c'est une vérité qui est factuelle et particulière, qui n'a strictement aucun intérêt scientifique. Il y a beaucoup de vérités inintéressantes (peut-être même plus de vérités inintéressantes qu'intéressantes). Dire que la science cherche la vérité n'est pas forcément juste : elle ne va pas chercher TOUTES les vérités et n'importe quel type de vérité. « II est clair, en effet, que nous ne voulons pas simplement la vérité — nous voulons plus de vérité, et des nouvelles vérités. Nous ne nous contentons pas de 'deux plus deux égale quatre' : lorsque nous devons affronter un problème difficile de topologie ou de physique, nous ne commençons pas par réciter la table pythagorique. La vérité pure et simple ne nous suffit pas : nous cherchons des réponses pour nos problèmes". Cela veut dire que "la vérité n'est pas le seul but de la science. Nous voulons quelque chose de plus que la vérité pure et simple : nous cherchons la vérité intéressante, la vérité qui est difficile à rejoindre". Popper, Conjecture et Réfutation. Popper faisait suivre quelques vers d'un poème "philosophique" de W. Busch écrit au tout début de 1900 : « Deux fois deux fait quatre : vrai/ Mais très vide et très banal /Ce qu'on cherche n'est qu'un indice / Pour quelque chose de moins léger ». La science va plutôt chercher à construire le problème, avant d'en chercher la solution (qui apparaîtra comme vraie). La prétention à la vérité de la science est à moduler : la science cherche à bien formuler un problème. Même si la science a une prétention à la vérité, cette dernière suppose aussi le fait d'être falsifiable + cette recherche de la vérité va être menée de telle sorte qu'elle soit universelle et objectivable. Recherche qui doit être uploads/Science et Technologie/ la-science-peut-elle-se-passer-de-l-x27-idee-de-verite.pdf

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