Journée d’études CUSO Programme Doctoral Romand en Philosophie « Philosophie et

Journée d’études CUSO Programme Doctoral Romand en Philosophie « Philosophie et transdisciplinarité » 10 novembre 2017 Université de Lausanne « méthode clinique et sciences humaines » Malika Sager candidate au doctorat ès Lettres UniL – IUHM malika.sager@unil.ch Du rapport méthodologique et conceptuel entre la philosophie et l’histoire de la médecine une série de définitions : 1) disciplines 2) science 3) paradigme 4) crise critique 5) norme / écart 6) clinique mon hypothèse de travail S’il y a un « véritable « paradigme médical de l’approche des sciences humaines », peut-on lire Naissance de la clinique (Foucault, 1963) comme le manifeste méthodologique d’une telle approche ? question épistémologique d’une approche clinique des sciences humaines ? question méthodologique d’une approche clinique en sciences humaines ? Daniel Defert à propos du travail de Michel Foucault, France-Culture 7 juillet 1988 cité par François Dosse, Histoire du structuralisme, Paris, La Découverte, t. 1, 1991, p. 176 disciplines « des ensembles d’énoncés qui empruntent leur organisation à des modèles scientifiques, qui tendent à la cohérence et à la démonstrativité, qui sont reçus, institutionnalisés, transmis et parfois enseignés comme des sciences » Foucault, L’archéologie du savoir, ch. VI. Science et savoir, 1969, p. 241 science « chercher à mettre en évidence l’existence d’un ordre au sein des phénomènes » Sebag, Marxisme et structuralisme, 1964, p. 197 paradigme « les découvertes scientifiques universellement reconnues, qui pour un temps, fournissent à une communauté de chercheurs des problèmes types et des solutions » « les transformations successives des paradigmes sont des révolutions scientifiques » Th S Kuhn La structure des révolutions scientifiques 1962 p 10 p crise critique « La crise signifie qu’on se trouve dans l’obligation de renouveler les outils » Th. S. Kuhn, La structure des révolutions scientifiques, Préface, 1962, p. 113 Les crises sont « le prélude habituel [des révolutions], et fournissent un mécanisme auto- correcteur permettant que la rigidité de la science normale ne persiste pas indéfiniment sans opposition » Th. S. Kuhn, La structure des révolutions scientifiques, Postface, 1969, p. 246 crise : un concept d’origine médicale concept fondamental en politique et en économie « le concept d’un changement survenant dans le cours d’une maladie, annoncé par certains symptômes, et dans lequel va se décider effectivement la vie du patient » Canguilhem, « Le problème des régulations dans l’organisme et dans la société », Ecrits sur la médecine, 2002 [1955], p. 104 « le propre de la maladie, c’est de venir interrompre un cours, d’être proprement critique » Canguilhem, Le normal et le pathologique, 2011 [1943 ; 1966], p. 87 « la crise épistémologique des sciences humaines » « aujourd’hui encore [1960] lorsqu’on parle de « philosophie des sciences », on se réfère au seul domaine des sciences dites exactes: mathématiques, physique, chimie et biologie » « en fait, il s’agit là d’une véritable révolution épistémologique. [...] Il apparaît aujourd’hui [1960] que science et recherche, loin de s’exclure ou de se relayer, sont concomitantes » Gusdorf, Introduction aux sciences humaines. Essai critique sur leurs origines et leur développement, 1960, p. 10 et p. 494 (cite l’art. de Foucault « Recherche scientifique et psychologie », Des chercheurs s’interrogent, 1957) crise ≠norme la crise est le contraire de la norme la norme offre la possibilité : - de référence (referre = rapporter) et - de règlement (norma = règle) « pour qu’il y ait pensée il faut qu’il y ait crise » Deleuze, Foucault, 1986 norme / écart « la destination, l’usage polémiques du concept de norme trouvent leur raison dans l’essence du rapport normal / anormal » (lutte de la vie contre la mort) : ≠> dialectique: rapport de contradiction et d’extériorité - Sous le rapport des faits, entre le normal et l’anormal: rapport d’exclusion - Sous le rapport logique, entre le normal et l’anormal: rapport d’inversion et de polarité Canguilhem, Le normal et le pathologique, « Nouvelles réflexions concernant le normal et le pathologique (1963-1966): Du social au vital », p. 177-180 Naissance de la clinique: un essai de méthode d’analyse de la modification de la forme systématique d’un type de discours: l’expérience médicale«laclinique,c’estàlafoisunenouvelledécoupedeschoses,etleprincipedeleurarticulationdansunlangageoùnousavonscoutumedereconnaîtrelelangaged’une«sciencepositive»Foucault,Naissancedelaclinique,1963/1972,p.XIV«cettestructureoùs’articulel’espace,lelangageetlamort–cequ’onappelleensommelaméthodeanatomo-clinique–constituelaconditionhistoriqued’unemédecinequisedonneetquenousrecevonscommepositive»Foucault,Naissancedelaclinique,1963/1972,p.200 Définition critique Définition structurale la clinique 1) déf. épistémologique : « la clinique n’est ni une vraie science ni une fausse science […]. Elle est l’ensemble énonciatif à la fois théorique et pratique, descriptif et institutionnel, analytique et réglementaire, composé aussi bien d’inférences que de décisions, d’affirmations que de décrets. » Foucault, Dits et Ecrits, n°59 « Sur l’archéologie des science. Réponse au Cercle d’épistémologie », 1968, p. 750 2) déf. médicale « la clinique, c’est-à-dire la présentation du malade à l’intérieur d’une mise en scène où l’interrogatoire du malade vaut pour l’instruction des étudiants, et où le médecin va se trouver jouer sur le double registre de celui qui examine le malade de celui qui enseigne les étudiants, de sorte qu’il sera à la fois celui qui soigne et celui qui détient la parole du maître. Il sera médecin et maître à la fois. » Foucault, Le pouvoir psychiatrique. Cours au Collège de France 1973-1974, Paris, Gallimard / Seuil, 2003, p. 183 L’apport méthodologique et conceptuel de la médecine et de son histoire à la recherche philosophique À partir de l’expérience de l’individualité dans la culture moderne liée à celle de la mort, « on peut comprendre l’importance de la médecine dans la constitution des sciences de l’homme: importance qui n’est pas seulement méthodologique dans la mesure où elle concerne l’être de l’homme comme objet de savoir positif. » Foucault, Naissance de la clinique, 1963/1972, p. 201 Bibliographie • L. Althusser, Philosophie et philosophie spontanée des savants, 1967 • A. Brenner, Les origines françaises de la philosophies des sciences, Paris, PUF, 2003 • G. Canguilhem, Le normal et le pathologique, Paris, PUF, 2011 [1943 ; 1966] • G. Canguilhem, « Le problème régulations dans l’organisme et dans la société » (1955), Ecrits sur la médecine, Paris, Vrin, 2002 • G. Deleuze, Foucault, Paris, Minuit, 1986 • F. Dosse, Histoire du structuralisme. Tome I: Le champ du signe. 1945- 1966, Paris, La Découverte, 2012 [1991] • G. Dumézil, L'héritage indo-européen à Rome. Introduction aux séries "Jupiter, Mars, Quirinus" et "Les mythes romains", Paris, Gallimard, 1949 • M. Foucault, « Recherche scientifique et et psychologie », Des chercheurs français s’interrogent. Orientation et organisation du travail scientifique en France, Toulouse, Privat, 1957 (repris dans Dits et Ecrits, n°3) • M. Foucault, Naissance de la clinique. Archéologie du regard médical, Paris, PUF, 1963 (1ère éd.), 1972 (2ème éd.) • M. Foucault, L’archéologie du savoir, Gallimard, 1969 • M. Foucault, Le pouvoir psychiatrique, Cours au Collège de France. 1973- 1974, 2003 • G. Gusdorf, Introduction aux sciences humaines. Essai critique sur leurs origines et leur développement, Strasbourg, Faculté des Lettres de Strasbourg, Belles Lettres, 1960 • Th. S. Kuhn, La structure des révolutions scientifiques, 2008 [1962] • C. Lévi-Strauss, La Pensée sauvage, Paris, Plon, 1962 • L. Sebag, Marxisme et structuralisme, Paris, Payot, 1964 Bibliographie (suite) uploads/Science et Technologie/ malika-sager-unil-methode-clinique-et-sciences-humaines.pdf

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