1 FACULTE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES UE PHI 212 : EPISTEMOLOGIE Dr
1 FACULTE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES UE PHI 212 : EPISTEMOLOGIE Dr NGUEMETA PHILIPPE PLAN DU COURS INTRODUCTION I- Définition de la science, démarcation entre la connaissance scientifique et la connaissance vulgaire. II- Nature de la connaissance scientifique chez Gaston Bachelard III- Les limites du constructivisme épistémologique de Bachelard CONCLUSION UNIVERSITE DE YAOUNDE I ANNEE ACADEMIQUE 2019 - 2020 2 UE PHI 212 : EPISTEMOLOGIE LA NATURE DE LA CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE Par Dr NGUEMETA PHILIPPE Objectif pédagogique terminal : Ce cours est veut inviter les étudiants à réfléchir sur les fondements des connaissances scientifiques, la différence entre la connaissance scientifique et la connaissance vulgaire. Il a pour but d’initier les apprenants aux caractéristiques de la connaissance scientifique et surtout à l’épistémologie interne. Objectifs spécifiques : -Proposer des définitions acceptables de la science ; -Etablir la démarcation entre la connaissance scientifique et la connaissance vulgaire ; - Concevoir la notion même des actes épistémologiques, des actes de rupture chez Bachelard ; - Montrer que la pensée scientifique moderne recherche ses objets, les construit, et les élabore ; - Etablir que l’activité du chercheur ne repose pas sur « une base rocheuse » ; Problème : Nature de la connaissance scientifique Problématique : qu’est-ce que la science ? Quel est son processus de construction et de développement ? Mots clés : Science, la connaissance vulgaire, rationalité, l'objectivité, la factualité, expérimentation, communicabilité, faits, observation, constructivisme. Justification : Le problème de la construction et du développement de l’activité scientifique n’est pas à percevoir en termes d’accumulation de l’expérience. Très souvent, les étudiants pensent que la science se distingue des autres formes de savoir par sa démarche déterministe et vérificationnelle. Sous ce rapport, certaines idées ou théories doivent être vérifiées et prouvées. L’autre question à se poser est de savoir si la science parvient malgré tout à livrer tous les secrets de 3 l’univers. Il s’agit de retenir que la science se rapproche de la vérité mais jamais de la certitude car les connaissances scientifiques sont faillibles. PLAN DU COURS INTRODUCTION I- Définition de la science et démarcation entre la connaissance scientifique et la connaissance vulgaire. II- Nature de la connaissance scientifique chez Gaston Bachelard III- Les limites du constructivisme épistémologique de Bachelard CONCLUSION Indications bibliographiques 1-Bertrand Russell, L’esprit scientifique et la science dans le monde moderne, Paris, Janin, 1947. 2-Bernard D’Espagnat, A la recherche du réel. Le regard d’un physicien, Paris, Gauthiers, Villars, 1979. 3-Carl Gustav Hempel, Eléments d’épistémologie, Etats-Unis, Armand Colin, 1966. 4-Gaston Bachelard, -Le nouvel esprit scientifique, Paris, Puf, 1934. - La formation de l’esprit scientifique, Paris, J.Vrin, 1938. 5-Henri Poincaré, La valeur de la science, Paris, Flammarion, 1905. 6-Jean-Louis Le Moigne, Les épistémologies constructivistes, Paris, Puf, coll « Que sais-je ? », 1995. 7-Karl, Raimund, Popper, La logique de la découverte scientifique, trad.fr Nicole Thyssen et Philippe Devaux, Préface de Jacques Monod, Paris, Editions Payot, 1973. 8-Paul Feyerabend, Contre la méthode, trad. Baudoin Jurdant et Agnès Schlumberger, Paris, Seuil, 1975. 4 9-Thomas Samuel Kuhn, La structure des révolutions scientifiques, trad Laure Meyer, Paris, Flammarion, 1970. Introduction Dans ses Pensées, Blaise Pascal écrivait : « La nature ne s’offre rien qui ne soit matière de doute et d’inquiète. » Il mettait ainsi en exergue l’idée selon laquelle il est impossible de connaître avec certitude. Malgré la volonté de décrire la nature comme totalité des phénomènes déterminés par des lois à l’époque moderne, la science n’est pas parvenue malgré son prestige à livrer tous les secrets de l’univers. Elle se rapproche de la vérité mais jamais d’une certitude. Ainsi si l’activité scientifique ne permet pas de prévoir radicalement un phénomène déterminé, il se pose le problème de sa nature. Mais qu’est-ce que la science et comment fonctionne-t-elle selon Gaston Bachelard ? Le nouvel esprit scientifique qu’il propose est-il totalement recevable ? I- Définition de la science et démarcation entre la connaissance scientifique et la connaissance vulgaire. 1-Définition de la science Il fait dire que les philosophes et sociologues des sciences eux-mêmes ne s’accordent pas sur la définition de la science. Tel est l’avis de M. Grawitz dans Méthodes des sciences sociales(1996) et surtout de A. Chalmers à la page 267 de Qu’est-ce que la science ?, La Découverte. Cohen E paru en 1987. Il dit fort à, propos : « ... il me semble maintenant que la question qui constitue le titre de ce livre *Qu’est-ce que la science ?] est à la fois trompeuse et présomptueuse. Elle présuppose l’existence d’une catégorie unique, la « science », et conduit à penser que les différents domaines du savoir, la physique, la biologie, l’histoire, la sociologie, etc., n’ont d’autre alternative que de se situer soit à l’intérieur soit à l’extérieur de cette catégorie. Je ne sais comment une telle caractérisation générale de la science peut être établie ou défendue. Les philosophes ne possèdent pas le moyen de légiférer sur le critère à satisfaire pour juger acceptable ou « scientifique » un domaine de savoir ». Si l’on admet qu’il ne peut exister un critère absolu permettant de distinguer ce qu’est une science d’une non-science, alors « rien ne nous autorise à intégrer ou à rejeter des connaissances en raison d’une conformité avec un quelconque critère donné de scientificité ». Il apparaît ainsi qu’il n’existe pas de critères objectifs pour établir la scientificité de certaines connaissances. Contre cette 5 approche relativiste, plusieurs critères permettent d’établir la scientificité de certaines disciplines ou de la science en particulier. Dans La connaissance objective, Flammarion, traduit de [1979], Objective Knowledge. An Evolutionnary Approach, Oxford University Press, 1998, p. 151, Karl Raimund Popper voit dans la science « l’étape où nos mythes explicatifs s’ouvrent à la critique consciente et consistante, et où nous sommes mis au défi d’inventer de nouveaux mythes ». Il ajoute que « seule la science remplace l’élimination de l’erreur dans la lutte violente pour la vie par la critique rationnelle non violente ; seule elle nous permet de remplacer le meurtre (monde 1) et l’intimidation (monde 2) par les arguments impersonnels du monde 3 ». Pour cet épistémologue anglais, le but de la science est de découvrir des explications satisfaisantes et rationnelles à nos problèmes. Pour parler légitimement de la science, une double condition doit donc être remplie : la discipline doit construire des modèles, des théories, c’est-à-dire fournir des explications causales aux phénomènes qu’elle étudie (critère de scientificité 1) et ces modèles doivent pouvoir être soumis à une discussion critique et, en particulier, être testables de façon intersubjective (critère de scientificité 2). Au sens restreint, la science est un savoir objectif guidé animé par la rigueur de la preuve, la force de la prédiction et de la communication. Maurice Blondel affirmait que « le savant est un douteur » qui met en quarantaine tout ce qui n’est pas démontré vrai. La science est donc un ensemble de connaissances plus ou moins ordonnées, transmissibles par un enseignement. Savoir, c’est savoir qu’on sait et ce devrait être savoir et faire savoir. Au total, la science est un savoir certain, obtenu par raisonnement, suivant certaines règles de méthode ; une science élabore des connaissances sur un objet défini. Dans le Vocabulaire technique et critique de la philosophie (1926), Quadrige/Puf, 2010, p.54, André Lalande écrit : « la science est un ensemble de connaissances et de recherches ayant un degré suffisant d’unité et de généralité et susceptible d’amener les hommes qui s’y consacrent à des conclusions concordantes qui ne résultent ni de conventions arbitraires ni des goûts ou des intérêts individuels qui leur sont communs mais de relations objectives que l’on découvre graduellement et que l’on confirme par des méthodes de vérifications définies. » Parmi ses méthodes il y a la vérification et l’expérimentation. Etymologiquement, le mot science vient du mot latin « scire » qui signifie « savoir ». Science veut donc dire savoir. Mais il faut rapidement préciser que si toute science est un savoir, tout savoir n’est pas pour autant une science. 6 2- Démarcation entre la connaissance scientifique et la connaissance vulgaire La connaissance scientifique La connaissance vulgaire, courante ou ordinaire Elle est née aussi des besoins pratiques et à ses origines, elle se confondait avec la technique. Elle est essentiellement utilitaire tournée vers des besoins pratiques, sans but nous adapte à notre milieu. Elle repose sur le principe du déterminisme, de causalité, doctrine qui tient que certaines choses ou que toutes choses sont déterminées, c’est- à-dire que certains facteurs internes ou externes en fixent d’avance de façon précise et exacte, les manières d’être et d’agir Une connaissance par « ouï-dire », constituée des faits particuliers et sans liens, selon Spinoza, c’est une connaissance « par expérience vague » : elle ne conduit pas à de connaissance générale. Elle repose sur construction de l’esprit, Une base théorique des preuves issue de l’expérimentation. C’est le savant qui crée librement le fait scientifique. N’est pas sujette au questionnement et repose sur la perception courante ou brute. Démarche expérimentale et rectificative, savoir démontrant toutes les étapes d’une idée ou théorie. Connaissance vérifiable et critique. Le savant est uploads/Science et Technologie/ phi-212-epistemologie-complet-avec-page-de-garde.pdf
Documents similaires
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/VUu8A0ewx9seN0KqlqgH5uApUROhx34fmbuTCWUuGIQpq7j8SdeAwy7LUfmTqds7noG7leJnRxe2U2oMxlFtDcJC.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/LiWSnM3qoeHc7KpuO24gdfJN40hBGNb0aezWLLxJBoyJkz7Jp3rqMN4qAyTiFgfXs9XJgAzW9owbMNwutaojZSka.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/vPWpckMGfYwJgHjpDs8EVqgiMDvxIBETwiglBeOhnkVZ0CZaBThyv5nFHzzNgH1CotzQQRgftlV8jwq44zJy6mhH.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/PRxlcf9xyvts6iJq7QKtxqXjlnU09GOV220qErOAfYK601WkDDk204eFdpol1epo64x3i6hERryQVkrc9vjs2X6w.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/opbqo7bfDqaIZNeOh7obuQe2VSraOJoVxa1GZegrIXjqoRy7jYc0dTR8Yi4hCZitwEehV4ll8SfeKAMiSXtkPztP.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/9bYjlbLnHbx75jDdtjdaf13DIJ1hRHtTeIBdvXYTLrzAW0M9NYjHXQaDhHO91zBh6yt11ykZRXosDy7g4E5DZZ7w.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/uKtmUyOn77qoJQEkRmiTWd4CGAPD1ncNJP4wDoSbuaoEVcSnlww83L8ruhXa43vzf0SSGIJyi46zAtDrCVA2V19l.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/XCrKppr4NdgKlElnDxRtUrztAlYy9IxNMKYfFJeO5scjBEFYC0LvtwxGLBvnwN4gx7Io4wKh7oHr2NnHnNSjbyw5.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/ljnwwuAgBPT87rysbQXolIcqtZVIfcyc1KcQVSKWhrcRYsQ1L43CtR73mvGGkmGXtwmIwMA7vkwzuTfcpyC771Mo.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/2QNl2V9EbazQBgyTiuDyepXgFCJl2IC9sDsT0eH7mmzr8rwaX1Z75x1c4w0RtN3tEd81N6lG8LLs3S4CpBQ7CeSa.png)
-
25
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 23, 2022
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.6752MB