QUEBEC SCIENCE QUEBEC SCIENCE Monstres de feu sous surveillance À QUAND LA PROC
QUEBEC SCIENCE QUEBEC SCIENCE Monstres de feu sous surveillance À QUAND LA PROCHAINE ÉRUPTION ? Satellites, drones, intelligence artificielle : les scientifiques sont aux aguets. SEPTEMBRE 2020 BIENVENUE DANS LES LABOS AUTONOMES ! L’ORIGINE INTRIGANTE DE NOS MAINS L’abc d’une rentrée scolaire sécuritaire De l’attribution d’un local par groupe-classe au lavage des mains, en passant par des solutions pour assurer l’enseignement de toutes les matières et un soutien accru aux élèves, on a adopté des mesures pour une rentrée réussie et sécuritaire. Consultez la foire aux questions Québec.ca/rentrée SEPTEMBRE 2020 | QUÉBEC SCIENCE 3 SOMMAIRE QUÉBEC SCIENCE SEPTEMBRE 2020 IMAGE DE LA COUVERTURE : SHUTTERSTOCK.COM 4 Éditorial Par Marie Lambert-Chan | 5 Mots croisés | 11 Technopop Par Chloé Freslon 12 Polémique Par Jean-François Cliche | 46 Culture Par Émilie Folie-Boivin 49 Anthropocène Par Jean-Patrick Toussaint | 50 Rétroviseur Par Saturnome SUR LE VIF 6 LE CABINET DES CURIOSITÉS Les chercheurs amateurs d’« agar art » font des œuvres avec de la matière vivante. 8 DES CISEAUX MOLÉCULAIRES POUR RECYCLER LES PNEUS Dévulcanisation. Le procédé ne vise pas à assimiler les Vulcains, mais bien à réutiliser de vieux pneus. 10 UN ANIMAL AU SANG BLEU SAIGNÉ À BLANC Peut-on cesser d’utiliser le sang de limule pour tester l’innocuité des médicaments injectables ? 11 LA CHIMIE DU TATOUAGE SEMI-PERMANENT Quel est le secret de la génipine, une substance incolore qui bleuit la peau pendant deux semaines ? 14 LES DURES LEÇONS DE LA COVID-19 La pandémie a braqué les projecteurs sur les failles du système de santé. L’analyse s’amorce. CHERCHEUSE EN VEDETTE 44 LE TRAVAIL, C’EST LA SANTÉ ? Les travaux de Caroline Duchaine jettent un éclairage inédit sur cet adage popularisé par le chanteur Henri Salvador. EN COUVERTURE 17 Monstres de feu sous surveillance Satellites, drones, intelligence artificielle et capteurs faits maison : tous les moyens sont bons pour surveiller les volcans. Car il est temps de prendre cette menace au sérieux. REPORTAGES 26 Le poisson qui avait des doigts L’examen d’Elpistostege, fascinant poisson fossile trouvé en Gaspésie, révèle que ses nageoires contenaient des doigts. Une information qui brouille la frontière entre poissons et vertébrés terrestres… 31 Les minuscules grands oubliés Attention, avertissent des microbiologistes, on néglige un élé- ment clé des changements climatiques : les microorganismes ! 36 Un ennemi silencieux Haïti se bat contre un poison, tapi dans l’ombre : les aflatoxines, qui contaminent notamment l’arachide. 38 Les scientifiques augmentés Automatiser la découverte de matériaux : voilà ce que proposent des mordus de chimie, de robotique et d’informatique pour accélérer la science. L’Etna est le volcan le plus actif d’Europe. Situé en Sicile, il connaît des érup- tions fréquentes depuis au moins 2 700 ans. 31 6 38 11 4 QUÉBEC SCIENCE | SEPTEMBRE 2020 MARIE LAMBERT-CHAN @MLambertChan Éditorial Une tour d’ivoire qui porte bien son nom La communauté scientifique se mobilise pour corriger les inégalités raciales qui persistent en son sein. Il était temps. I l n’existe pas mille façons de le dire : la science a un problème de racisme. De la création du concept de « race » par le natu- raliste Carl von Linné en 1735 jusqu’au mouvement eugéniste en passant par l’infâme expé- rience de Tuskegee, en Alabama, des travaux de recherche ont contribué à façonner le racisme tel qu’il est vécu aujourd’hui. Le problème s’est infiltré au cœur même de la science, puisqu’il entrave la carrière des chercheurs issus des minorités visibles. Tout cela est su et connu. Mais il aura fallu que les morts de Breonna Taylor et de George Floyd surviennent pour déclencher un examen de conscience sans précédent dans la communauté scientifique. « Nous reconnaissons que Nature est l’une des ins- titutions blanches responsables des préjugés dans la recherche et les études universitaires. Le monde de la recherche scientifique a été − et reste − complice du racisme systémique et doit davantage s’efforcer de corriger ces iniquités et d’amplifier les voix marginalisées », ont écrit les éditeurs de la prestigieuse revue, à l’instar de plusieurs journaux scientifiques, universités et sociétés savantes. Dans la foulée, des campus ont effacé les noms de scientifiques connus pour leurs opinions racistes. Les découvertes de James Watson, Ronald Aylmer Fisher et Francis Galton sub- sisteront dans l’histoire, mais il est désormais anachronique et méprisant que leurs noms honorent des lieux qui accueilleront des hommes et des femmes qu’ils considéraient comme des êtres inférieurs. Évidemment, tous n’adhèrent pas à ce mea- culpa collectif. Certains ne s’expliquent pas que des inégalités puissent exister en science. Pour eux, la science est par définition neutre et objective, et donc elle n’a que faire des origines ethniques (une rhétorique appelée colorblind en anglais et qui, selon plusieurs études, pousse ses tenants à ignorer non seulement la couleur de peau, mais aussi la dis- crimination). Ce qui importe en science, pour eux, c’est l’excellence − qui, apparemment, ne fait pas toujours bon ménage avec l’équité. « L’augmentation des pratiques d’embauche qui favorisent ou même imposent l’équité par un nombre absolu d’employés de sous-groupes spécifiques est contre-productive si elle se traduit par une discrimination à l’encontre des candidats les plus méritants », a déclaré le professeur canadien Tomas Hudlicky dans un texte d’opinion qui n’avait pourtant rien à voir avec le sujet (il portait sur les 30 ans de la synthèse organique !), publié en juin dernier dans le journal de chimie Angewandte Chemie. Le tollé a été immédiat et les 16 membres du comité de rédaction ont démissionné. Difficile de réagir autrement quand on sait à quel point les minorités racisées ont du mal à se tailler une place en science. Prenons seulement le taux de professeurs noirs, qui demeure anémique dans le monde de la re- cherche occidentale : en Grande-Bretagne, il est de 0,7 % et aux États-Unis de 6 %. Au Québec ? Nous étions à une représen- tation de 2,2 % lors du recensement de 2016. Mais attention, ces données incluent aussi les chargés de cours. Comme les personnes issues des minorités visibles ont plus souvent que leurs collègues blancs un statut d’emploi précaire, on peut imaginer que le taux est plus bas encore pour les professeurs. Il est ardu de savoir si la tendance se renverse, car les universités comptabilisent les statuts de minorités visibles à l’aide d’autodéclarations volontaires. Toutes n’accordent pas la même valeur à ce procédé, qui permet pourtant de suivre les progrès en matière d’équité. Les données qui en ressortent sont donc com- plexes à analyser et à comparer (certaines universités refusent même de les rendre publiques). Il existe toutefois une information qui ne laisse aucune place à l’interprétation : la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi dans des organismes publics est entrée en vigueur il y a 20 ans et, depuis, aucune université n’a atteint ses cibles ! C’est inacceptable. Comme le réclame un groupe de plus de 300 universitaires britanniques, il faut des mesures concrètes, implantées de manière transparente et rigoureuse. D’abord, des cher- cheurs issus des minorités racisées, tout parti- culièrement de la communauté noire, doivent être présents partout : professorat, postes de gestion, conseils d’administration, équipes éditoriales de revues savantes, directions d’organismes subventionnaires. Ensuite, tout en assurant la protection des renseignements personnels, les établissements devraient en- courager les chercheurs à déclarer leur statut, en leur expliquant l’importance de ces don- nées. Et ces dernières devraient faire l’objet de rapports annuels publics, comme en produit entre autres l’Université de la Colombie- Britannique depuis 2010. Alors que les formations sur les biais inconscients ne sont pas toujours efficaces, voire ont des effets contraires à ce qui est attendu, certains suggèrent plutôt qu’elles portent sur les inégalités raciales et les rela- tions de pouvoir. Ces formations devraient être obligatoires pour quiconque embauche des chercheurs, révise des études et approuve des demandes de financement. Enfin, il ne saurait y avoir d’équité sans se pencher sur les écarts salariaux de même que sur la charge de travail supplémentaire des minorités, à qui l’on demande de participer bénévolement à une foule de travaux sur la diversité. Le milieu de la recherche ne peut se tar- guer d’être au service de l’humanité sans la représenter adéquatement. Et cela ne peut pas attendre encore 20 ans. SEPTEMBRE 2020 | QUÉBEC SCIENCE 5 Le magazine Québec Science est imprimé sur du papier certifié FSC® (Forest Stewardship Council®), donc issu de forêts bien gérées et d’autres sources responsables. C M C A AU D I T E D SEPTEMBRE 2020 VOLUME 59, NUMÉRO 2 Rédactrice en chef Marie Lambert-Chan Journalistes Marine Corniou, Mélissa Guillemette Journaliste Web et médias sociaux Annie Labrecque Collaborateurs Maxime Bilodeau, Jean-François Cliche, Caroline Chrétien, Catherine Couturier, Émilie Folie-Boivin, Chloé Freslon, Joël Leblanc, Etienne Plamondon Emond, Saturnome, Jean-Patrick Toussaint, Dominique Wolfshagen Correctrice-réviseure Sophie Cazanave Directrice artistique Natacha Vincent Graphiste Françoise Abbate Photographes/illustrateurs Robert Baronet / JDHP inc., Louise Bilodeau, Adam Coish, Dorian Danielsen, Nicole Aline Legault, Christinne Muschi, Michel Rouleau, Vigg Éditrice Suzanne Lareau Comptabilité Mimi Bensaid Conseillère, relations de presse et marketing Stéphanie Couillard Vice-présidente marketing et service à la clientèle Josée Monette uploads/Science et Technologie/ quebec-science-septembre-2020-pdf.pdf
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- Publié le Sep 30, 2021
- Catégorie Science & technolo...
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