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Le système national d’innovation au Maroc Battistina Cugusi Janvier 2008 2 SOMM

Le système national d’innovation au Maroc Battistina Cugusi Janvier 2008 2 SOMMAIRE 1. LE SYSTÈME DE RECHERCHE ET D’INNOVATION AU MAROC.........................................................3 1.1 Le contexte de la recherche et de l’innovation au Maroc.....................................................3 1.2 Le système national d’innovation et recherche : les acteurs et les instruments de l’innovation au Maroc ...................................................................................................................5 1.3 Les secteurs de l’innovation : « Le Programme Emergence »...........................................10 1.4 Le rôle des programmes européens......................................................................................12 2. LE POTENTIEL DE LA RÉGION DE TANGER TÉTOUAN...................................................................13 2.1 Les acteurs de l’innovation dans la région de Tanger Tétouan.........................................14 3. CONSIDÉRATIONS FINALES............................................................................................................16 3 1. LE SYSTEME DE RECHERCHE ET D’INNOVATION AU MAROC Le Maroc est en train de mettre en place son système d’innovation. Les premiers efforts dans ce sens datent de 1997. Il s’agit, donc, d’un système encore jeune, mais avec des potentialités intéressantes. En effet, les décideurs politiques ont pris conscience de l’importance de l’innovation et de la technologie dans le nouveaux contexte géoéconomique , qui voit le pays de plus en plus confrontés à la concurrence avec les pays asiatiques (ex. Inde et Chine), mais aussi aux nouvelles défis et opportunités découlant de la mise en place d’une zone de libre échange avec les Etats Unis et celle à établir avec l’UE en 2010. Ceci étant, dans les dernières années, le Maroc a multiplié les efforts dans l’amélioration du système nationale de recherche et d’innovation, aussi bien du point de vue de l’attribution de responsabilités, que de la mise en ouvre de réformes politiques et d’instruments pour son développement et promotion. 1.1 Le contexte de la recherche et de l’innovation au Maroc Le Maroc occupe le 3ème rang en Afrique dans le domaine de la production scientifique. En effet, le pays dispose de personnel qualifié représenté par près de 15000 enseignants – chercheurs, toutes disciplines confondues, dont plus de 6300 appartiennent au domaine des sciences et techniques et environ 8700 aux sciences humaines et sociales avec une proportion de femmes estimée à 24%. Tab. 1 : Les effectifs du système de recherche national Année 2002-2003 Chercheurs Ingénieurs Techniciens Administratifs Universités 9,563 426 Etablissement Formation 2,198 - - - Etablissement Publics 394 651 943 2,069 Total 12 110 2020 2,069 Secteur privé 558 Source : Le département de la recherche, Rapport d’activité et bilan 2002-2003 Source : Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadre et de la Recherche Scientifique 4 Dans la dernière décennie, le financement de la recherche a beaucoup évolué. Avant 1996, la recherche scientifique était financé pour la plus part par la coopération internationale, vu que aucune ligne budgétaire n’était prévue à cet effet. Aujourd’hui, le financement de la recherche est assuré presque totalement par des ressources étatiques. Il est de l’ordre de 0,8% du PIB, avec la perspective de atteindre 1% à l’horizon 2010. La participation des privés est très faible. En plus en 2003, une diagnostic sur le système de recherche national a mis en évidence certaines de principales faiblesse de la recherche au Maroc. En premier lieu, les ressources destinées à la recherche restent faibles et proviennent presque totalement de l’Etat. En outre, la plus part des financements (entre 90% et 98%) sont destiné aux salaires ; ce qui se traduit par de faibles dotations pour les laboratoires estimées à 5000 Dhs/ chercheur/ an (soit environ 500 €) et infrastructures de recherche. En plus, il faut aussi considérer d’autres points de faiblesse comme la diminution relative de la croissance de la production scientifique, ou la dispersion du capital scientifique, du principalement au manque de coordination et synergies entre les équipes de recherche ; à des ressources humaines peu motivées et peu mobilisées et à une faible proportion des ressources humaines impliquées dans les activités de recherche. Un autre aspect à remarquer est le vieillissement des chercheurs, et le fait que l’activité de recherche académique soit menée principalement par des enseignants chercheurs, recrutés principalement sur la base des besoins de l’enseignement et non sur ceux de la recherche. Enfin, la diagnostic a mis en évidence l’absence d’évaluation et d’instances d’évaluation ; mais aussi de structures de valorisation de la recherche. Les brevets représentent un autre point de faiblesse du système d’innovation au Maroc. Les données de l’Office Marocain de la Propriété Intellectuelle et Commerciale (OMPIC)1 montrent que plus de deux tiers des dépôts de brevets sont d’origine étrangère, dont près de 90% sont des dépôts de personnes morales. En plus, les dépôts de marocains représentent moins de 20% dont plus de 80% sont des dépôts de personnes physiques. Tab. 2 : Evolution du nombre des dépôts de brevets au Maroc (1994-2006) Année 1994 2000 2004 2005 2006 Nombre de dépôts 358 249 561 660 910 Dépôts marocains 108 104 107 140 187 Source : Office Marocain de la Propriété Intellectuelle et Commerciale (OMPIC) Le brevet d’invention se situant au cœur de tout processus d’innovation, l’OMPIC a assumé un rôle clé dans la promotion de l’innovation ; surtout en considération du fait que le nombre de brevets d’invention d’origine marocaine est encore très faible et ne reflète pas le nombre de travaux de recherche entrepris et les potentialités d’innovation existantes au Maroc. L’OMPIC vient de lancer une première stratégie (« Vision 2010 », AXE II : Innovation et Veille Technologique) pour faire évoluer les système des brevets au Maroc, visant en particulier à stimuler d’une coté la demande en matière de brevet d’invention d’origine marocaine en ciblant une augmentation annuelle de 20%, et de l’autre le transfert technique par les brevets. Bien que, les PME soient les cibles principaux, ces actions visent aussi les grandes entreprises, les Universités et les Centres de recherche. La stratégie de l’OMPIC reconnaît avant tout l’importance d’améliorer le cadre législatif de manière à introduire des mécanismes (notamment des opinions écrites) qui permettent d’augmenter la qualité des brevets, et la confiance des entreprises et des porteurs des projets, de manière à générer un impact sur l’innovation et donc sur la compétitivité. Au même temps, il est aussi important d’amener des actions de 1 http://www.ompic.org.ma/section/home.xml 5 sensibilisation et d’intensifier les activités de formation. Dans ce dernier domaine, l’OMPIC participe déjà a des activités de formation auprès des universités, portant en particulier sur les aspects juridiques des brevets. La stratégie reconnaît une place importante aussi bien au renforcement de partenariats avec les acteurs nationaux concernés par l’innovation, que à la coopération avec des partenaires étrangers, afin de démarrer des échanges d’expériences dans les domaines d’actions de l’OMPIC. De toute façon, expériences de coopération ont été déjà entamé avec des homologues espagnoles et français ; sur la base d’accords de coopération existants. Afin d’améliorer la qualité des brevets et la compétitivité du système productif marocain, il est aussi important d’améliorer et accroître le transfert technologique ; c’est à dire d’intensifier les collaborations entre universités et entreprises. Dans ce point de vue, le Maroc présente deux problématiques principales : 1. La difficulté d’orienter la recherche aux besoin socio-économiques. Ce qui fait que les résultats de la recherche soient peu valorisés; 2. La difficultés de la part des entreprises de comprendre l’importance de la recherche dans l’amélioration de la compétitivité ; et d’exprimer leur besoin en terme de recherche ; mais aussi d’investir dans l’R&D. Dans les dernières années le Maroc a pris conscience de ces problématiques, en entamant un processus de réforme, qui vise a renforcer le système national de recherche et innovation. La réforme du système d’éducation supérieur (Loi 01-100) a été l’un des premiers pas dans ce sens. Elle a permis la valorisation de la recherche et de l’innovation au sein des universités, en leur donnant la possibilité de prendre part ou créer des entreprises qui visent l’exploitation des brevets, la valorisation des résultats de recherche ou le transfert de technologie. En autre, la réforme a aussi autorisé la formation de groupements d’intérêt public, cadre juridique permettant la création d’associations qui regroupe les universités, les centres de recherche, les entreprises, pour encourager la recherche, la formation et l’innovation. En 2005, pour la première fois une stratégie a été lancé afin de développer le système national de recherche et ancrer la recherche au développement économique et social du pays. Il s’agit d’une stratégie de long terme portant sur les 20 prochains années. Le fait qu’une stratégie ait été lancé montre bien l’intérêt du pays à progresser rapidement dans le domaine de l’innovation, et de la recherche en particulier. L’objectif est celui d’entamer une politique scientifique nationale de manière à faire en sorte que la recherche ne soit plus considérée comme un sous produit de l’enseignement supérieur ou de la sous traitance de la science mondiale. Cette stratégie est axée sur des domaines prioritaires, individués dans un plan d’action 2006-2010 : - des actions visant la mise à niveau de la gouvernance du Système Nationale de Recherche; - des actions liées au renforcement des ressources humaines et à l’amélioration de leur mobilisation; - des actions liées au financement et à la gestion financière des activités de recherche. - 1.2 Le système national d’innovation et recherche : les acteurs et les instruments de l’innovation au uploads/Science et Technologie/ rim-innovationmaroc.pdf