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_________________________________________________________________________________________ * voir lexique Fiche technique n°1 La Chlamydophilose féline La chlamydophilose (anciennement chlamydiose) féline est une maladie infectieuse due à une bactérie*, Chlamydophila felis. Elle fait partie des agents pathogènes* identifiés dans le syndrome coryza* du chat. Elle se manifeste principalement par une conjonctivite*, souvent unilatérale dans un premier temps, parfois associée à un écoulement nasal. De nombreux chats sont porteurs asymptomatiques*. Les animaux guéris souffrent fréquemment de récidives. Dans les deux cas, une excrétion* intermittente de la bactérie est observée. Il s'agit d'une affection atteignant surtout les jeunes chats vivant en collectivités. Etiologie* La chlamydophilose (ex chlamydiose) est due à une bactérie, Chlamydophila felis (nommée auparavant Chlamydia psittaci). Elle est peu résistante dans le milieu extérieur. Chlamydophila felis, en microscopie électronique (© Merial). Epidémiologie* En général, les chats atteints ont moins d’un an ; les chatons au sevrage sont très vulnérables du fait qu’ils ne sont plus protégés par l’immunité maternelle. Du fait de sa faible résistance dans le milieu extérieur, la transmission se fait principalement par contact étroit (dit « nez à nez ») avec un chat excrétant* une quantité importante de bactéries, par exemple dans ses larmes ou ses sécrétions nasales. Le risque d’infection est plus important chez les chats errants fréquentant d’autres congénères sauvages, et chez les animaux vivant en collectivité. La prévalence* de l’infection serait d’ailleurs plus élevée chez les chats avec pédigree. En collectivité, elle s’entretient par le jeu d’un portage* chronique chez les reproducteurs et par réactivation à la faveur de stress (transport, chirurgie, gestation, lactation …). Chlamydophila felis peut se transmettre à l’Homme chez qui elle est responsable d’une conjonctivite bénigne. Ces cas de contamination humaine sont très rares et surviennent soit chez des personnes en contact étroit avec les animaux dans des effectifs très contaminés, soit chez des personnes immunodéprimées. Pathogénie* Chlamydophila felis se multiplie activement à la température de 35°C. Ceci explique que le site principal de multiplication soit la conjonctive*, et plus secondairement les muqueuses* nasales et pulmonaires. La durée d’incubation* varie de trois à cinq jours. Suite à la première infection, l'excrétion de la bactérie est observée généralement pendant un à deux mois, même en l’absence de symptôme. Chez certains chats, l’excrétion peut durer des années. Ce sont ces animaux excréteurs asymptomatiques* qui expliquent la plus forte prévalence de la maladie en collectivité. L'immunité naturelle post-infectieuse* est médiocre et de courte durée ce qui explique les rechutes. L’immunité maternelle protège les chatons jusqu’à un ou deux mois. _________________________________________________________________________________________ * voir lexique Signes cliniques Conjonctivite La conjonctivite associée à un larmoiement intense est la manifestation clinique principale. Souvent unilatérale dans un premier temps, le deuxième œil est atteint quelques jours plus tard. Le larmoiement devient purulent* et la troisième paupière apparaît, masquant une partie de l’œil. Conjonctivite unilatérale due à Chlamydophila felis (© Merial). Rhinite La rhinite se manifeste par des éternuements et parfois un écoulement. Une légère fièvre accompagnée de baisse d’appétit peut parfois être observée. La maladie évolue en six à huit semaines et peut devenir chronique. La guérison clinique n'empêche pas le portage*. Les rechutes sont fréquentes. Autres formes Chlamydophila felis a été isolée dans divers organes (estomac, poumon, vagin). On peut donc suspecter sa participation ou sa responsabilité dans d'autres syndromes cliniques. On pense qu’elle pourrait être responsable d’avortements. Des examens complémentaires réalisés et interprétés (par exemple PCR) par un vétérinaire permettent de confirmer l’implication de la bactérie dans les troubles observés. Il faut être extrêmement prudent à la lecture des examens de laboratoire, car ils peuvent être délicats à interpréter. Prévention Mesures sanitaires La prévention passe d’abord et de manière incontournable par la mise en place de mesures sanitaires (cf. fiche technique dédiée). Dans le cas particulier de la chlamydophilose, trois points doivent faire l’objet de toutes les attentions : la transmission étant directe* (cf. supra), la sectorisation est essentielle, car elle permet de séparer les individus potentiellement porteurs de la bactérie (adultes, animaux malades, animaux provenant de l’extérieur) des animaux les plus sensibles (chatons). Le respect de la marche en avant qui en découle est tout aussi important, la limitation du nombre de chats dans la même zone permet de réduire le stress (favorable à l’expression de l’affection) mais aussi l’extension de la maladie si elle venait à toucher un individu, un nettoyage et une désinfection classiques des locaux et des mains permettent de limiter le risque (faible) de transmission indirecte. Vaccination Chlamydophila felis fait partie des valences* optionnelles (dites aussi « non core » en anglais), c'est-à-dire que son administration est conseillée pour les animaux à risques. Le vétérinaire utilise cette valence lorsqu’il l’estime nécessaire, par exemple en élevage contaminé, en refuge ou en pension à risques. Les vaccins disponibles sur le marché sont soit des vaccins inactivés associés à un adjuvant*, soit des vaccins vivants atténués. Ils ont pour but d’annuler ou de réduire significativement les signes cliniques et de diminuer l’excrétion* bactérienne dans certains cas. Aucun vaccin n’empêche cependant l’infection : un animal vacciné et protégé (c'est-à-dire qui n’aura jamais de signe clinique) pourra donc être porteur de la bactérie (cf. fiche technique dédiée). _________________________________________________________________________________________ * voir lexique NOTIONS CLEFS Chlamydophila felis est une bactérie. Elle se multiplie principalement dans les cellules de la muqueuse* conjonctivale. La plupart des animaux atteints ont moins d’un an. Sa transmission est directe*, par contact étroit avec des sécrétions oculaires de chats infectés, qu’ils soient malades ou non. Sa fréquence est plus importante dans les collectivités et les élevages que chez les particuliers ne possédant qu’un chat. La conjonctivite est uni puis bilatérale. Les sécrétions* oculaires sont initialement liquides puis deviennent muco-purulentes*. Les mesures sanitaires classiques permettent de limiter le risque de chlamydophilose. LEXIQUE Adjuvants : substances qui orientent et intensifient la réponse immunitaire (cf. fiche technique dédiée) dirigée contre l’agent pathogène ciblé par le vaccin. Agent pathogène (microbe) : micro-organisme pouvant provoquer une maladie chez l’organisme qu’il infecte (exemples : virus, bactérie, champignon…). Asymptomatique : qui ne présente pas de signe clinique. Bactérie : être vivant microscopique, composé d’une seule cellule. Elle peut être pathogène, inoffensive ou bénéfique pour l’organisme. Conjonctive : membrane qui tapisse l'intérieur des paupières. Cette membrane produit le mucus (liquide) qui lubrifie la surface de l'œil. Conjonctivite : inflammation de la conjonctive. Coryza (syndrome) : maladie potentiellement due à plusieurs virus (notamment l’herpèsvirus et le calicivirus) et à de multiples bactéries (Chlamydophila felis, Bordetella bronchiseptica, Pasteurella multocida…). Elle se traduit par une conjonctivite, un écoulement liquide puis épais au niveau des yeux et du nez, des éternuements, des lésions dans la bouche. L’état général peut être affecté (fièvre, anorexie). Les signes cliniques sont plus ou moins graves en fonction du ou des agent(s) pathogène(s) impliqué(s). Epidémiologie : étude des différents facteurs participant au déclenchement et à l’évolution d’une maladie. Etiologie : étude des causes des maladies. Excréteur asymptomatique : animal sans symptôme chez qui un agent pathogène se multiplie puis est relargué dans le milieu extérieur. L’animal peut donc être contagieux. Ce phénomène est fréquent, par exemple avec le calcivirus ou l’herpésvirus félin. _________________________________________________________________________________________ * voir lexique Excrétion (d’un agent pathogène) : rejet à l’extérieur de l’organisme de l’agent pathogène. Ce phénomène est à l’origine de la transmission d’agents infectieux d’un animal à l’autre. Incubation : intervalle de temps entre l’entrée de l’agent pathogène dans l’organisme et l’apparition des signes cliniques. Immunité post-infectieuse : état de protection induit suite à l’infection par un agent pathogène. Muqueuse : tissu humide qui tapisse les cavités ouvertes vers le milieu extérieur (par exemple le tube digestif, les voies respiratoires, urinaires et génitales…). Œdème : gonflement d’un tissu ou d’un organe dû à un excès de liquide entre les cellules. Pathogène : voir agent pathogène. Pathogénie : étude des mécanismes entraînant le déclenchement et l’évolution d'une maladie. Portage : présence et éventuellement multiplication d’un agent pathogène chez un animal, sans que celui-ci ne présente de symptôme. Ce phénomène est fréquent. Porteur asymptomatique : animal sans symptôme, chez lequel un agent pathogène est présent, et éventuellement se multiplie. Prévalence : nombre ou pourcentage d’animaux atteints par une maladie. Purulent : qui contient du pus, synonyme d’infection. Rhinite : inflammation des muqueuses nasales (voir ce terme). Transmission directe : passage d’un agent pathogène par contact entre deux individus. Ce type de transmission est majoritaire pour les agents pathogènes fragiles dans le milieu extérieur. Ulcère : plaie ouverte (par exemple de la peau, des muqueuses, de la cornée…) qui a du mal à cicatriser. Elle est propice aux surinfections bactériennes. Vaccin : médicament destiné à apprendre à l’animal à se défendre contre un agent pathogène qu’il est susceptible de rencontrer ultérieurement. Valence vaccinale : « part » du vaccin qui protège contre un agent déterminé. Un vaccin peut être monovalent (protéger contre une seule maladie) ou multivalent (protéger contre plusieurs maladies). Fiche technique réalisée à l’occasion de la rencontre uploads/Sante/ 1-chlamydophilose-feline.pdf
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- Publié le Mai 31, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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