IV. Adaptation des besoins (besoins spécifiques) 1. Croissance chez l’enfant :

IV. Adaptation des besoins (besoins spécifiques) 1. Croissance chez l’enfant : Chez l’enfant, la croissance en taille et en poids entraîne des besoins élevés en protéines et en énergie et autres nutriments comme le calcium et les vitamines… Outre la couverture du métabolisme de base et l’activité physique, les apports alimentaires doivent permettre à l’organisme d’un enfant de se développer de façon harmonieuse et régulière en répondant aux besoins des différents organes en croissance. La croissance dépend de facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux (nutrition, environnement socio-économique et affectif). Facteurs génétiques 1. La taille d’un enfant est fonction de données héréditaires. Ainsi, il faut comparer l’enfant à ses parents, frères et sœurs. Plusieurs méthodes de calcul existent pour évaluer ce que sera la taille d’un enfant à l’âge adulte. Taille cible génétique Le mode de calcul qui suit donne une estimation de la taille à l’âge adulte à partir des mensurations des parents, il ne s’agit pas d’une valeur précise car d’autres facteurs interviennent de telle sorte que la taille finale est inférieure ou, plus souvent, supérieure à la taille cible. Facteurs hormonaux 1. L’hormone de croissance est sécrétée par l’ante-hypophyse. Elle agit au niveau du cartilage de conjugaison des os, zone qui permet la croissance de l’os. Les taux d’hormone de croissance sont variables en fonction de l’âge de l’enfant et du cycle nycthéméral*. *Cycle nycthéméral (ou cycle circadien) : Rythme biologique dont la période est d'environ 24 heures. Chez l'homme, l'alternance veille - sommeil, entre autres, obéit à un rythme circadien. 2. Les hormones thyroïdiennes : Elles préparent le cartilage de conjugaison à l’action de l’hormone de croissance, permettant ainsi l’ossification de ce cartilage. 3. Les glucocorticoïdes jouent également un rôle sur la maturation du cartilage de conjugaison en association avec l’hormone de croissance. 4. Les hormones sexuelles, c'est-à-dire la testostérone chez le garçon et les oestrogènes chez la fille sont responsables de l’accélération de la croissance pubertaire puis de l’arrêt de la croissance. Les phases de la croissance La croissance est un phénomène continu jusqu’à l’âge adulte, mais sa vitesse est variable, la dénutrition risquant d’avantage de se manifester pendant les périodes où la croissance est la plus rapide, donc les besoins importants. On distingue globalement 3 phases de croissance : 1. Une phase de croissance rapide de 0 à 4 ans : La croissance staturale est la plus rapide lors de la première année de vie. En effet l’enfant accroît sa taille de 50% entre sa naissance et 1 an. Tout déficit nutritionnel a des conséquences plus rapides lors de cette période. A l’âge de 4 ans, l’enfant a doublé sa taille de naissance et a multiplié son poids de naissance par 5 ou 6. 2. Une phase de croissance linéaire entre 4 ans et la puberté : Au cours de cette phase l’enfant gagne chaque année 5 à 6 cm. L’hormone de croissance joue un rôle très important au cours de cette période. Besoins de l’enfant : principe Le nourrisson et l’enfant ne sont pas des adultes miniatures. Ils ont des besoins hydriques et alimentaires différents en fonction de leur âge du fait d’une composition corporelle variable et en évolution. Nouveau-né 1 an 4 ans Puberté Adulte Eau Totale 75% 60% 60% 60% 60% Masse Grasse 15% 25% 10% 18% 18% Besoins de l’enfant : détail : • Les besoins en protéines du nourrisson sont élevés du fait du rôle primordial de celles-ci pour la croissance et pour le renouvellement cellulaire. • Les glucides représentent 40% de la ration alimentaire du nouveau-né et 50 à 60% de celle de l’enfant. • Les lipides représentent de 50% de la ration calorique du nouveau-né et de 30% chez l’enfant et l’adulte. • L’alimentation doit apporter suffisamment de calcium (environ 500 mg par jour de 0 à 1 an) et de phosphore pour permettre une bonne construction osseuse. • Les besoins en sodium sont en général bien couverts par l’allaitement maternel ou les laits artificiels. Ils ne sont pas précisément connus mais ils sont faibles : au maximum 2 mmol/kg/jour chez l’enfant. • Le fer joue en particulier un rôle essentiel dans l’érythropoïèse*. Les besoins sont de l’ordre de 10 mg/jour de 0 à 6 mois, de 15 mg / jour de 6 à 36 mois, de 10 mg/jour de 3 à 10 ans, de 18 mg/jour de 10 à 18 ans. * L'érythropoïèse est le processus de production des érythrocytes (globules rouges) dans la moelle osseuse Le nourrisson et l’enfant ne sont pas des adultes miniatures. Ils ont des besoins hydriques et alimentaires différents en fonction de leur âge du fait d’une composition corporelle variable et en évolution. 2. Grossesse (femme enceinte) L’adaptation de l’organisme maternel pendant la grossesse permet de : • maintenir l’homéostasie maternelle, • favoriser les changements anatomiques et physiologiques, • aider à la croissance fœtale, • préparer la lactation. Le placenta est un tissu métabolique actif : • Il est responsable des échanges de nutriments, de gaz, et de produits de catabolisme entre la circulation maternelle et fœtale. • Il a pour principale source énergétique le glucose. Les modifications liées à la grossesse nécessitent donc l’adaptation des besoins nutritionnels de la femme enceinte. Ces besoins doivent subvenir aux besoins propres à la femme enceinte, aux besoins de son (ses) fœtus et préparer son organisme à l’allaitement. Ils répondront aux objectifs de bien-être s’il existe une transmission efficace des nutriments entre la mère et le (les) fœtus et si le (les) fœtus est (sont) capable(s) d’utiliser les nutriments reçus. 1 - Les besoins nutritionnels propres à la grossesse La dépense énergétique théorique d’une grossesse est estimée à 80 000 Kcal, soit en moyenne 285 Kcal/jour. L’apport doit couvrir : • Les besoins du fœtus et de ses annexes, soit 40 Kcal/jour, • La constitution d’une réserve dans l’organisme maternel, soit 35 000 Kcal pour 3 à 4 Kg de masse grasse, • L’augmentation de + 20 % du métabolisme de base à partir du 2ème trimestre de la grossesse, soit environ 35 000 Kcal. Il est à noter que la plus grande partie des dépenses énergétiques n’est pas liée au développement de l’unité foeto-placentaire. La dépense énergétique liée à la croissance du fœtus varie peu d’une femme à l’autre. Les autres dépenses, c’est à dire la constitution de réserves et l’augmentation du métabolisme de base, varient selon le pays de résidence et l’IMC initiale de la mère. Ainsi, il est difficile d’établir une norme concernant les besoins énergétiques. Une carence en apport énergétique peut avoir une incidence sur la croissance fœtale en deçà de 1600 Kcal/jour. Dans nos pays industrialisés, les apports énergétiques sont peu modifiés. 1 . 1 - Apport énergétique total 2 000 à 2 200 Kcal/jour dont : • glucides = 50 % de l’apport Le glucose est la source essentielle d’énergie pour le fœtus. Le métabolisme glucidique est modifié pendant la grossesse du fait de l’hyperinsulinisme au cours des deux premiers trimestres et de l’insulinorésistance au 3ème trimestre. Les apports en glucides doivent être supérieurs à 250 g/j en privilégiant les sucres complexes. Le petit déjeuner glucidique est impératif (40 à 50 g d’amidon avec 80 g de pain, 6 biscottes ou 60 g de céréales). • lipides = 30 % de l’apport Les lipides permettent le transport des vitamines liposolubles (A, D, E) et interviennent dans le développement des membranes du système nerveux du fœtus. En pratique, il convient de varier les corps gras et d’introduire des Oméga-3 (colza, poissons gras). • protides = 20 % de l’apport L’apport recommandé pendant la grossesse est de 60 à 70 g / jour. Dans les pays industrialisés les besoins sont largement couverts par les apports spontanés (souvent > 80 g / j). Il faut toutefois être vigilant avec les patientes issues de milieux défavorisés ou végétariennes. Dans l’alimentation, il faudra veiller à associer les protéines animales (viande, oeufs, poisson, lait, fromage) aux protéines végétales contenues dans les céréales et les légumineuses. Ex : 18 à 20 g de protéines correspondent à : - 4 yaourts - 2 œufs - 100 g de viande, volaille ou poisson - 90 g de camembert - 70 g d’emmental - 1/2 l de lait 1 . 2 - Les besoins en fer, minéraux et oligoéléments 1 . 2 . 1 - Fer Le total des besoins en fer de la grossesse est estimé à 850 mg avec un apport quotidien de 20 mg. Dans l’alimentation occidentale, viande, poisson, céréales et fruits représentent les principales sources avec un apport moyen de 10 à 15 mg. Si le fer contenu dans les tissus animaux est relativement bien absorbé (30 à 40%), celui d’origine végétal ne dépasse pas les 5%. De plus, la caféine et la théine diminuant l’absorption du fer, sont à consommer à distance des repas et de façon modérée (3 tasses/jour). Au cours de la grossesse, les capacités de l’absorption intestinale sont augmentées et constituent une réponse physiologique à la diminution des réserves maternelles. Cette adaptation permet de faire face aux besoins supplémentaires surtout en 2ème uploads/Sante/ adaptation-des-besoins-besoins-specifiques-2.pdf

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  • Publié le Nov 27, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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