AGIR SUR MA SANTÉ PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE & UNE ALIMENTATION SAINE Edition : Ma
AGIR SUR MA SANTÉ PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE & UNE ALIMENTATION SAINE Edition : Mars 2018 NUTRITION ET CANCER Rédaction: Pr Martine DUCLOS, Chef de service de la médecine du sport au CHU de Cler- mont-Ferrand et Directrice scientifique de l’Observatoire National de l’Activité Physique et de la Sédentarité. Dr Bruno RAYNARD, Chef de l’unité transversale Diététique et Nutrition, Gustave Roussy. Thomas GINSBOURGER, Coordonnateur national des Pôles Sport & Cancer Fédération Nationale CAMI Sport & cancer. Magali PONS, Responsable du service de Diététique du DISSPPO, Gustave Roussy. Nous remercions chaleureusement le groupe des relecteurs. Coordination : Marie LANTA & Anne TAQUET, Ligue nationale contre le cancer SOMMAIRE 2 Activité physique & Alimentation saine Partie I - Agir sur ma santé par l’activité physique • Activité physique, de quoi parle-t-on? 6 • Contexte 7 • Bénéfices de l’activité physique 8 • Recommandations et conseils pratiques 14 • Conclusion 21 Partie II - Agir sur ma santé par une alimentation saine • Manger est un plaisir 26 • Surveiller son poids 27 • Les aliments 28 • Repères de consommation et intérêts nutritionnels 32 • Les compléments alimentaires 38 • Questions / Réponses 40 • Conclusion 47 • Pour en savoir plus 52 Activité physique & Alimentation saine AGIR SUR MA SANTÉ PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE & UNE ALIMENTATION SAINE « Mangez, bougez ». La campagne de communication est connue en France, mais nous ne savons pas forcément comment l’appliquer concrè- tement, a fortiori dans le cadre de la prévention des cancers et après un cancer. Quelles sont les relations entre activités physiques, alimentation et cancer ? Nous sommes submergés par les informations mais il est parfois difficile de séparer le vrai du faux. De nombreuses données scientifiques permettent de prouver les effets bénéfiques de l’activité physique et d’une alimentation saine pour prévenir certains cancers et, en cas de cancer, de mieux vivre pendant et après les traitements, de diminuer le risque de récidive. Les preuves scientifiques de leur efficacité mettent en évi- dence le rôle de ces thérapeutiques non médicamenteuses pour prévenir de nombreuses maladies - dont certains cancers. Quelques exemples chiffrés : 20 à 25 % des cancers évitables sont attribuables aux facteurs nutrition- nels. Si les femmes pratiquaient une activité physique régulière, 25% des can- cers du sein, de l’endomètre et du côlon (femmes et hommes) pourraient être évités. Ajouter une alimentation équilibrée à la pratique d’une activité physique régulière permettrait de prévenir 38% des cancers du sein. Agir pour sa santé, c’est avant tout : manger équilibré, bou- ger régulièrement et rester assis moins longtemps et moins souvent…sans oublier qu’une bonne dose de plaisir est né- cessaire pour maintenir sur le long terme ces comportements favorables à la santé. Par ailleurs, les progrès dans les traitements des cancers permettent au- jourd’hui à un grand nombre de personnes de guérir ou de vivre de nom- breuses années avec un cancer. Être acteur de sa santé en choisissant 3 Activité physique & Alimentation saine 4 Activité physique & Alimentation saine de pratiquer une activité physique qui nous plait, permet de mieux vivre l’après-cancer. Il n’est jamais trop tard pour être actif et les résultats de l’activité phy- sique démarrée pendant et après les traitements des cancers sont ex- trêmement positifs mais insuffisamment connus : l’activité physique ré- gulière est associée à une diminution en moyenne de 40% du risque de récidive ou de décès des cancers du sein, du colon et de la prostate. L’activité physique trouve aussi sa place à toutes les étapes de la maladie pour réduire la fatigue et les douleurs. L’objectif de cette brochure est de vous fournir des clés pour vous don- ner envie de pratiquer une activité physique et pour vous aider à avoir une alimentation équilibrée pour être en bonne santé et, en cas de survenue d’un cancer, pour mieux vivre pendant et après la mala- die. Mais aussi de lutter contre les idées fausses. Vous trouverez dans cette brochure la plupart des réponses aux ques- tions que vous pouvez vous poser. Elles sont fondées sur les dernières preuves scientifiques. Professeur Martine Duclos 5 Activité physique & Alimentation saine • Activité physique, de quoi parle-t-on? 6 • Contexte 7 • Bénéfices de l’activité physique 8 • Recommandations et conseils pratiques 14 • Conclusion 21 • Glossaire* 22 • Bibliographie 23 Partie 1 (Thomas GINSBOURGER ) AGIR SUR MA SANTÉ PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE SOMMAIRE « ACTIVITÉ PHYSIQUE », « EXERCICE PHYSIQUE », « SPORT », « ACTIVITÉ PHYSIQUE ADAPTÉE », « SÉDENTARITÉ » : DE QUOI PARLE-T-ON ? 6 Activité physique & Alimentation saine Le nombre de nouveaux cas de cancers en France en 2017 est estimé à 399 500 [1]. Trois millions de personnes environ ont, ou ont eu, un cancer au cours de leur vie. Depuis 2007, les cancers sont la première cause de mortalité en France. Les principaux cancers en France sont ceux du sein, du côlon et du poumon chez la femme, et ceux de la prostate, du côlon et du poumon chez l’homme. Néanmoins, nombre d’entre eux pour- raient être prévenus par des change- ments de mode de vie [2]. La préven- tion de leur survenue et de leur récidive représente donc un véritable enjeu de santé publique où l’activité physique joue un rôle démontré par de multiples études scientifiques [3]. Or, un Français sur deux ne sait pas que l’activité physique peut aider à prévenir de nombreuses maladies [4]. De plus, 51% des Français ne pratiquent pas d’activité physique ou sportive et 78% ne sont pas suffisamment actifs [5]. Dans cette brochure, nous ferons le choix de parler d’activité physique au sens large puisque cette notion englobe celles d’exercice physique*, de sport* et d’activité physique adaptée*. Nous nous baserons sur la définition de l’activité physique la plus répandue dans le monde de la santé [6] : « en- semble des mouvements corporels pro- duits par la mise en action des muscles squelettiques et entraînant une aug- mentation substantielle de la dépense énergétique au-dessus du métabolisme de repos » [7]. Cette définition inclut non seulement l’activité physique dite de loisirs (foo- ting, randonnée, activités compéti- tives...), mais aussi celle liée aux dé- placements actifs (à pied ou à vélo), au travail (prendre les escaliers plutôt CONTEXTE 7 Activité physique & Alimentation saine AGIR SUR MA SANTÉ PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE que l’ascenseur, marcher lors d’appels téléphoniques...) et aux tâches domes- tiques du quotidien (ménage, bricolage, jardinage...) [10]. L’activité physique inclut donc tous les mouvements effectués dans la vie quo- tidienne et ne se réduit pas à la seule pratique sportive. La sédentarité se définit comme une situation de très faible dépense énergé- tique, proche de la dépense énergétique de repos, correspondant au maintien d’une position assise ou allongée [11]. Le temps passé devant un écran d’ordinateur ou de télévision est un très bon indicateur de la sédentarité. Historiquement, l’activité physique a longtemps été considérée comme « né- faste » [12] ou « interdite » par le corps médical aux personnes malades [13]. Aujourd’hui, l’idée reçue qui voudrait qu’une personne ayant un cancer se repose tout au long de son parcours de soin reste tenace. Le sujet de l’activité physique n’est pas assez abordé dans la relation soignant / soigné, voire même ignoré [14]. Or, l’activité physique a de nombreux bénéfices, que ce soit pour les per- sonnes en bonne santé, pour les per- sonnes à risques de développer un can- cer ou pour celles atteintes de cancer, en cours ou après traitement. Ainsi, depuis une dizaine d’années, de nombreux ex- perts et institutions n’ont eu de cesse de souligner ses bienfaits tout au long du parcours de vie des individus, qu’ils soient en bonne santé ou confrontés à la maladie [2, 3, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20 et 21]. L’activité physique fait égale- ment l’objet de plusieurs Plans de santé publique (Plan National de prévention par l’Activité Physique ou Sportive, Plans Nationaux Nutrition Santé, Plans régionaux Sport-Santé Bien-être, Plans Cancer…). Mais quels sont précisément les béné- fices de l’activité physique dans le cadre des cancers ? BÉNÉFICES DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE [11] 8 BÉNÉFICES SUR LE RISQUE DE SURVENUE D’UN CANCER ET SUR LA PRÉVENTION DE LA RÉCIDIVE D’UN CANCER L’activité physique est associée à une di- minution des risques de survenue, prin- cipalement, des cancers du côlon [22], du sein [23], de l’endomètre [24] et du poumon [25]. Cette réduction du risque est en moyenne de 20 à 30% selon les cancers. Elle peut diminuer aussi principalement les risques de récidive de cancers du côlon [26], du sein [27] et de la prostate [28]. Cette réduction du risque est en moyenne de 40 à 60% selon les can- cers. BÉNÉFICES SUR LA SURVIE Débutée après un cancer, l’activité phy- sique est associée à la réduction de deux risques : celui de décéder de ce cancer et celui de décéder prématuré- ment de n’importe quelle autre patho- logie que son cancer (par exemple, d’un diabète ou de maladies cardio-vascu- laires : infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral). Ces deux risques sont uploads/Sante/ agir-sante-activite-physique-alimentation-saine-2018-03-numerique.pdf