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Mars 2012 Alexandra Straub Gymnase de Morges Travail Interdisciplinaire Personn

Mars 2012 Alexandra Straub Gymnase de Morges Travail Interdisciplinaire Personnel Le processus psychologique de deuil Le travail de deuil est-il un bon processus psychologique ? Le travail de deuil est-il un bon processus psychologique ? Alexandra Straub Page 2 Avant-propos « Notre société voue un culte à la jeunesse et au progrès, et la mort y est un sujet évité, ignoré, passé sous silence. C’est presque comme si nous prenions la mort comme rien de plus qu’une autre maladie à vaincre. Mais en fait, la mort est inévitable. Nous mourrons tous, ce n’est qu’une question de temps. La mort fait partie de l’existence, de la croissance et du développement de l’homme, tout autant que la naissance. C’est l’une des rares choses dans la vie sur lesquelles on peut compter, dont on ne peut être certain qu’elles se produiront. La mort n’est ni un ennemi à vaincre, ni une prison à fuir. C’est une partie intégrante de la vie qui donne sens à l’existence humaine. En posant la limite du temps que nous avons à vivre, elle nous pousse à en faire un usage productif aussi longtemps qu’il nous est donné. […] Tout ce qu’on est, ce qu’on a fait et été, trouve son aboutissement dans la mort. […] Mais il ne faut pas attendre que la mort frappe à la porte pour commencer à vivre vraiment. Apprendre à voir la mort comme un compagnon invisible mais amical dans le voyage de la vie – qui vous rappelle doucement de ne pas remettre à demain ce que vous voulez faire-, c’est apprendre à vivre sa vie plutôt qu’à la traverser. […] Se réjouir de la chance de vivre chaque jour nouveau, c’est se préparer à l’acceptation finale de la mort – ceux qui ont laissé les problèmes sans solution, les rêves irréalisés, les espoirs détruits, ceux qui ont négligé les choses vraies de la vie (aimer et être aimé, contribuer positivement au bonheur, et au bien-être des autres, trouver ce qui est vraiment vous). […] Il faut laisser la mort fournir le contexte de nos vies, car c’est en elle que se cachent le sens de la vie et la clef de notre croissance. » 1 1 Dr. Elisabeth Kübler-Ross, « La Mort dernière étape de la croissance », traduit de l’américain par MAHEU Pierre, Du Rocher, Jean-Paul Bertrand (édit.) Le travail de deuil est-il un bon processus psychologique ? Alexandra Straub Page 3 Remerciements Je tiens à remercier Madame Cloux Mathilde, de m’avoir accordé du temps lors de l’interview ainsi que pour la relecture du rapport contenant les informations que j’ai récoltées lors de l’interview. Je tiens également à remercier Madame Douet-Schmucky et Madame André pour leur soutien. Je suis également très reconnaissante envers Monsieur Philippe Rochat pour la mise en page, ainsi que Monsieur Christophe Calame pour la mise en forme de mon travail. Pour terminer, je remercie Madame Ledermann et Monsieur Calame d'avoir relu mon travail interdisciplinaire personnel. Le travail de deuil est-il un bon processus psychologique ? Alexandra Straub Page 4 Table des matières Avant-propos ................................................................................................. 1 Remerciements .............................................................................................. 3 Introduction.................................................................................................... 6 2. La Mort ...................................................................................................... 7 2.1. La Mort et le deuil .............................................................................. 8 3. Le deuil ...................................................................................................... 9 3.1 Le deuil dans le temps ....................................................................... 11 3.2 Le deuil dans les cultures ................................................................... 12 3.2.1 Cultures « nécrophiles » ............................................................. 16 3.2.2 Cultures « nécrophobes »............................................................ 18 4. Les différents types de deuil .................................................................... 19 4.1 Le deuil « normal » ............................................................................ 20 4.2 Le deuil « blanc » .............................................................................. 22 4.3 Le deuil « pathologique » .................................................................. 25 5. L’impact de l’âge sur la compréhension de la mort ................................ 26 5.1 Compréhension de la mort chez l’enfant ........................................... 27 5.2 Compréhension de la mort chez l’adulte, d’âges moyen et avancé ... 30 Conclusion ................................................................................................... 32 Bibliographie ............................................................................................... 33 Ouvrages .................................................................................................. 33 Sites internet ............................................................................................ 34 Illustrations .......................................................................................... 36 Annexes ....................................................................................................... 41 Interview avec Mme. Cloux Mathilde, infirmière dans un EMS ................ 44 Interview de Mme. Salmon Elodie .............................................................. 48 Pv Décisionnel ............................................................................................. 50 Le travail de deuil est-il un bon processus psychologique ? Alexandra Straub Page 5 Table des illustrations Figure 1 : Danse macabre .............................................................................. 7 Figure 2 : Pyramide de Maslow ..................................................................... 9 Figure 3 : Visualisation du paradis au Moyen Âge ..................................... 13 Figure 4 : Cimetière des Innocents, Paris, Moyen Âge ............................... 14 Figure 5 : Cimetière des Innocents tel qu’il était au Moyen Âge ................ 15 Figure 6 : (à gauche) Rituel de l'ouverture de la bouche (à droite) Anubis préparant la momie ................................................................................... 16 Figure 7 : Pyramide de Khéops ................................................................... 17 Figure 8 : Différences entre les catégories de deuil ..................................... 19 Figure 9 : Schéma lors d'un cas de deuil non abouti ................................... 21 Figure 10 : Neurones saines et neurones ayant subi une dégénérescence ... 22 Figure 11 : Coupe coronale du cerveau ....................................................... 24 Figure 12 : Compréhension de la mort avec/sans expérience d'un travail de deuil ............................................................................................................. 29 Le travail de deuil est-il un bon processus psychologique ? Alexandra Straub Page 6 Introduction J’ai décidé de choisir pour sujet le deuil, car c’est quelque chose de très peu compris dans sa profondeur psychologique. Je trouve qu’il existe une sort de voile mystérieux autours de ce processus, voile qui m’a souvent fait reculer plutôt qu’avancer dans mon existence. Ma mère est décédée lorsque j’étais encore très jeune, j’en garde un sentiment diffus d’incompréhension. En grandissant, j’ai aiguisé mes perceptions sur le monde et sa marche. Au fur et à mesure, beaucoup de questions me sont venues tout naturellement. Pendant longtemps, je n’ai pas eu la force de faire ce travail, peut-être aussi n’avais-je pas les capacités pour comprendre de telles choses. Aujourd’hui je tente d’acquérir ces capacités et de grandir, évoluer et faire face à la vie. Ce travail est une volonté d’avancer, de résoudre les énigmes de mon existence, mais avant tout, en mémoire et en l’hommage de ma mère décédée il y a seize ans. C’est à elle que je dois ma vie et mon existence, et c’est pour elle que je me dois d’y donner un sens. La souffrance est un sentiment universel, il est ce qui nous relie tous les uns aux autres, éveillant ainsi pour l’être humain : compassion, pitié empathie ou encore colère, haine, mépris. Il existe un événement de la vie, le terme de la croissance, où la souffrance psychologique n’est parfois que trop présente. Cancer, sida, mucoviscidose, Alzheimer, vieillesse, accidents de voiture, suicides, meurtres, guerres… Nous ne sommes à l’abri de rien ni de ce sentiment inéluctable qui nous possède par intermittence tout le long de notre existence : la souffrance. Que ce soit la souffrance des personnes mourantes ou celle de leur entourage, qu’elle soit psychologique ou physique, elle est bel et bien présente et dépend de l’intensité du lien tissé entre les personnes mourantes/ décédées et celles toujours en vie. Elle influera ainsi directement sur l’intensité et la complexité du travail de deuil à venir. Le travail de deuil est-il un bon processus psychologique ? Alexandra Straub Page 7 2. La Mort La mort symbolise pour certains un passage vers une autre vie, pour d’autres la fin des souffrances et le début de jours meilleurs ; certains l’acceptent et d’autres non, mais nous avons tous un sentiment en commun : la peur. Nous avons peur de ce que nous ne comprenons et ne connaissons pas, la « vie » après la mort, l’Enfer ou le Paradis, la réincarnation ? Nous ne savons pas ce qui se trouve après, la seule chose dont nous sommes certains est que personne n’y échappe, nous mourrons tous un jour. Et lorsque ce jour arrive pour l’un de nos proches, un autre processus se met en marche, un processus psychologique lié à la perte d’un « objet d’attachement », communément appelé : « deuil ». Figure 1 : Danse macabre (Source : http://www.artaujourdhui.info/a05942-entre-paradis-et-enfer-mourir-au- moyen-age.html) Le travail de deuil est-il un bon processus psychologique ? Alexandra Straub Page 8 2.1. La Mort et le deuil La mort est un processus physique. Au niveau global, celle-ci désigne l’arrêt des fonctions vitales du corps humain. Il y a la mort dite « clinique » et celle dite « cérébrale ». La « mort clinique » représente l’arrêt momentané d’une ou plusieurs fonctions vitales de l’organisme. La « mort cérébrale », quant à elle, désigne la mort de la conscience, et plus précisément « La disparition irréversible de l’activité cérébrale mise en évidence par la perte de réflexes du tronc cérébral. »2, autrement dit : lorsque notre cerveau ou « encéphale » cesse d’émettre des signaux électro-encéphalographiques. Ce processus physique est bin souvent suivi du processus psychologique vécu par les proches : le deuil. Si la mort fait partie intégrante de la vie, le deuil quant à lui est un processus de que nous faisons naturellement, il s’inscrit en nous à notre manière, selon notre univers et la perception que nous avons de lui. Ce processus psychologique est présent de manière latente, et uploads/Sante/ alexandra-straub-3cssp6-doc-long 1 .pdf