Vivre, survivre.... VITE ! Comment la vitesse peut elle être un moyen de surviv
Vivre, survivre.... VITE ! Comment la vitesse peut elle être un moyen de survivre ? Corpus « La Médecine d’Urgence » : https://sofa.medicalistes.fr/spip/spip.php?article402 Maylis de Kerangal, Réparer les vivants (2014) Himalaya : le récit de l’incroyable sauvetage de l’équipe de secours Document 1 « La Médecine d’Urgence » : https://sofa.medicalistes.fr/spip/spip.php?article402 « La Médecine d’Urgence telle qu’on la connaît aujourd’hui doit beaucoup à la médecine militaire. Actuellement encore, quelques unités militaires font référence en ce qui concerne la médecine préhospitalière : les Sapeurs-Pompiers de Paris et les Marins-Pompiers de Marseille ainsi que les Unités d’Intervention de la Sécurité Civile. En France, les transports sanitaires d’urgence assurés par le SAMU, les SMUR, le service de santé de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP) sont précoces, rapides, confortables et médicalisés. Ces caractéristiques sans lesquelles l’évacuation n’est qu’un simple transport, parfois même une véritable blessure supplémentaire, sont le fruit d’une évolution qui est indissociable des progrès réalisés par la réanimation militaire à l’occasion de chaque confit. » « La Médecine d’Urgence » : https://sofa.medicalistes.fr/spip/spip.php?article402 Document 2 Il s'agit d'abord de s'occuper des vaisseaux qui conduisent le sang dans et hors de l'organe. Une à une, les veines sont coupées, obturées, travaillées — Harfang et Virgilio vont vite, mais il semble que la rapidité soit le portant de l'action, qu'à ralentir leurs mains risqueraient de trembler —, puis, c'est impressionnant, le cœur est extrait du corps et la circulation extracorporelle mise en place: une machine remplace pour deux heures le cœur de Claire, une machine qui va reproduire le circuit du sang dans son corps. À cet instant, Harfang demande le silence, il fait tinter une lame sur un tube de métal, puis prononce à travers son masque la phrase rituelle à ce stade de l'opération : Exercitatio Anatomica de Motu Cordis et Sanguinis in Animalibus - hommage à William Harvey, premier médecin à décrire, en 1628, l'intégralité du système de circulation sanguine dans le corps humain, et désignant déjà le cœur comme une pompe à effet hydraulique, un muscle assurant la continuité du fux par ses mouvements et ses pulsations. Dans le bloc, sans s'interrompre, chacun répond : amen ! [...] Alors Virgilio se baisse et ramasse le cœur dans le récipient. Les ligaturés des différentes poches qui le protègent sont aspergées de désinfectant, puis dénouées, après quoi il extrait l'organe du bocal, il le saisit à deux mains, et le place au fond de la cage thoracique. Alice, toujours postée sur le marchepied métallique où elle s'est hissée sur les orteils, garde les yeux fxes, fascinée, et risque de perdre l'équilibre quand elle avance le menton pour voir ce qui se passe là, à l'intérieur du corps — elle n'est pas la seule à tendre le cou de la sorte, l'interne de bloc venu se placer aux côtés d'Harfang s'y avance lui aussi, dégoulinant de sueur si bien que ses lunettes glissent sur son nez et qu'il manque de les perdre, in extremis se recule pour les replacer, choque une perfusion, fais attention s'il te plaît, lui dit l'anesthésiste d'une voix sèche, avant de lui tendre une compresse. Les chirurgiens commencent à présent un long travail de couture: ils œuvrent à reconnecter le cœur en procédant de bas en haut, de manière à l'ancrer en quatre points — l'oreillette gauche du receveur est cousue à la partie complémentaire de l'oreillette gauche du cœur du donneur, l'oreillette droite idem, l'artère pulmonaire du receveur est raccordée à la sortie du ventricule droit du donneur, l'aorte à la sortie du ventricule gauche. À intervalles réguliers, Virgilio masse le cœur, il le luxe des deux mains, et alors ses poignets disparaissent dans le corps de Claire. [...] Le travail de suture est enfn achevé. On purge le greffon, on évacue l'air afn d'éviter que des bulles remontent au cerveau de Claire: le cœur peut désormais recevoir le sang. La tension remonte en fèche autour de la table, Harfang déclare: ok, c'est bon, on va pouvoir remplir. C'est maintenant. Le remplissage est effectué au millilitre, il exige un débit hypercalibré, toute opération trop brutale déformerait le greffon qui ne pourrait jamais plus retrouver sa forme initiale — les infrmières retiennent leur respiration, les anesthésistes sont aux aguets, le perfusionniste lui aussi transpire, quand Alice, elle, demeure imperturbable. Plus personne ne bouge dans le bloc, un silence compact recouvre le lit chirurgical tandis que le cœur est lentement irrigué. Alors vient enfn le moment électrique. Virgilio se saisit des palettes, il les tend à Harfang, elles demeurent suspendues en l'air le temps d'un croisement de regards puis Harfang lance un coup de menton vers Virgilio, vas-y, fais-le — et en cet instant, peut-être que Virgilio ramasse tout ce qu'il sait de prière et de superstition, peut-être qu'il supplie le Ciel ou au contraire qu'il ressaisit tout ce qui vient d'être accompli, la somme des actions et la somme des mots, la somme des espaces et des sentiments —, il appose soigneusement les palettes électriques de chaque côté du cœur, jette un œil sur l'écran de l'électrocardiogramme. On choque? Feu! Le cœur reçoit la décharge, le monde entier s'immobilise au-dessus de ce qui est maintenant le cœur de Claire. L'organe remue faiblement, deux, trois soubresauts, puis il se fge. Virgilio déglutit, Harfang a posé les mains sur le rebord du lit et Alice est si blanche que l'anesthésiste, de peur qu'elle ne s'écroule, la tire par le bras pour qu'elle descende de l'estrade. Deuxième essai. On choque ? — Feu ! Alors, le cœur se contracte, un tressaillement, puis ce sont des secousses quasi imperceptibles, mais que l'on peut voir si l'on s'approche, ces faibles battements, et l'organe peu à peu recommence à pomper le sang dans le corps, et il reprend sa place, puis ce sont des pulsations régulières, étrangement rapides, qui bientôt forment rythme, et leur frappe évoque celle du cœur d'un embryon, cette saccade que l'on perçoit lors de la première échographie, et c'est bien la frappe initiale qui se fait entendre, la première frappe, celle qui signe l'aube. Maylis de Kerangal, Réparer les vivants, © Éditions Gallimard, coll. «Verticales», 2014, p. 275-280. 1 Il s'agit ici du cœur de Claire. 2. Chirurgiens-cardiologues. 3. Exercice anatomique sur le mouvement du cœur et du sang chez les animaux, titre du livre de William Harvey paru en 1628. 4. Il s'agit du cœur de Simon. 5. Interne en médecine qui observe la transplantation Document 3 Himalaya : le récit de l’incroyable sauvetage de l’équipe de secours Les quatre secouristes ont réussi une performance exceptionnelle pour porter secours à l’alpiniste française samedi soir. (Janvier 2018) Elisabeth Revol, entourée de ses deux sauveteurs Denis Urubko et Adam Bielecki dimanche matin. Adam Bielecki Exténués, mais heureux. Sur la photo, les trois alpinistes tentent de sourire à l'appareil photo tendu par l'un d'entre eux pour un selfe. La fatigue se lit sur le visage d'Elisabeth Revol, Adam Bielecki et Denis Urubko. Membres de l'équipe de secours dépêchée sur les pentes du Nanga Parbat samedi, les deux alpinistes polonais ont sauvé la Française de la «montagne tueuse» , surnom de ce sommet himalayen (8 125 m). Récit d'une épique mission de sauvetage. D'une première dans l'histoire de l'alpinisme à un sauvetage en urgence Jeudi matin, Bielecki , 34 ans, Urubko, 44 ans et leurs compagnons de cordée dormaient encore sur les pentes du K2. Deuxième plus haut sommet du monde (8 611 m), la montagne n'a jamais été domptée l'hiver. L'équipe polonaise, composée d'alpinistes d'élite, rêve d'accomplir ce qui serait l'un des plus grands exploits de l'histoire de l'Himalaya. Dans la soirée, Elisabeth Revol, 37 ans et Tomek Mackiewicz, 42 ans, activent leur signal de détresse. La Française et le Polonais sont en grande diffculté dans la descente du Nanga Parbat, montagne située dans la partie pakistanaise du massif. Là encore, un monstre qui n'a été vaincu en hiver qu'en 2016 pour la toute première fois. Les membres de l'équipe Bielecki se concertent : ils veulent décrocher pour porter secours à leur compatriote et à la Française. Et ils savent surtout qu'ils sont acclimatés à l'altitude, et qu'ils sont donc l'unique recours. «Tout le monde était pour, raconte le Polonais à TVN 24 . Notre priorité était de sauver les vies humaines.» Le chef de l'expédition choisit trois de ses compagnons pour rejoindre le Pakistan avec lui : Piotr Tomala, Jaroslaw Botor, et Denis Urubko. Samedi en début d'après-midi, les hélicoptères de l'armée pakistanaise décollent avec les quatre hommes chargés de matériel. Le temps presse, il faut rejoindre le Nanga Parbat avant qu'il ne soit trop tard. Une ascension record dans des conditions dantesques Gêné par le brouillard, l'hélicoptère n'arrive pas à apercevoir Elisabeth Revol, qui descend la montagne après avoir laissé Tomek Mackiewicz. Ce dernier, atteint de gelures très graves et de cécité des neiges, reste à plus de 7 000 m d'altitude dans l'espoir qu'un hélicoptère puisse venir le secourir. Plus bas, l'hélicoptère largue les quatre Polonais à 4 800 m d'altitude en fn d'après-midi. «Nous commençons immédiatement l'ascension», raconte au uploads/Sante/ bts-vitesse-survie.pdf
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- Publié le Oct 05, 2021
- Catégorie Health / Santé
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