Ce qu’il faut retenir : La variole du singe est une maladie infectieuse trans
Ce qu’il faut retenir : La variole du singe est une maladie infectieuse transmissible par contact direct avec les lésions cutanées ou avec les muqueuses (buccales, génitales, conjonctivales), gouttelettes respiratoires lors d’un contact prolongé ou partage de linge, vaisselle, sextoys, … Les personnes infectées sont contagieuses dès l’apparition des premiers symptômes, jusqu’à la cicatrisation complète des lésions et chute des croûtes, le plus souvent en 3 semaines. Les cas identifiés en France sont survenus majoritairement, mais pas exclusivement, chez des hommes multipartenaires ayant des relations sexuelles avec des hommes. Les rapports sexuels, avec ou sans pénétration, réunissent en effet toutes les conditions pour une contamination. Les symptômes sont polymorphes mais la présentation clinique la plus souvent rapportée est une éruption cutanée préférentielle, mais non exclusive, en région ano-génitale ou au niveau de la muqueuse buccale, isolée, précédée ou accompagnée d’une fièvre ressentie ou mesurée (>38°C), d’adénopathies ou d’une odynophagie. La plupart des personnes présentent des symptômes légers, et l’infection est spontanément résolutive. Le patient symptomatique est invité à contacter son médecin ou son CEGIDD pour le diagnostic de la maladie. La prise en charge est réalisée en ville, dans la majorité des cas, et par téléconsultation, le cas échéant. La conduite à tenir est : o la déclaration obligatoire sans délai à l’ARS o la réalisation d’un prélèvement sur lésion (en fonction de la situation) o l’isolement dès que possible et pour une durée de 21 jours, jusqu’à cicatrisation des lésions. o un traitement symptomatique reposant sur la prévention de la surinfection, du traitement de la douleur, et de la prévention des cicatrices inesthétiques. o le dépistage des infections sexuellement transmissibles, si contexte de rapports sexuels non protégés. o l’information du patient de la nécessité de : prévenir ses contacts du risque de contamination (pour qu’ils s’auto- surveillent et qu’ils se vaccinent, le cas échéant). respecter l’isolement, les mesures de limitation des interactions sociales, de maitrise des risques de transmission et les mesures d’hygiène La HAS recommande la vaccination par les vaccins de 3ème génération : o des personnes contact à risque d’exposition avec un patient infecté, en post- expostion, o des personnes à haut risque d’exposition, en préexposition, notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples. Des cas de variole du singe (Monkeypox) sans lien direct avec un voyage en Afrique centrale ou de l’Ouest ou avec des personnes de retour de voyage ont été signalés dans plusieurs pays depuis le mois de mai 2022 (cf DGS Urgent dédiés). En tant que professionnel de santé, vous pouvez être amené à recevoir des patients présentant des symptômes évocateurs d’une infection par le virus Monkeypox (MPXV) ou ayant été en contact avec une personne infectée par ce virus. Ce document est fondé sur les connaissances actuellement disponibles. Il pourra faire l’objet d’une réévaluation tenant compte de l’évolution des données cliniques et épidémiologiques. Qu’est-ce que l’infection à virus Monkeypox? L’infection par le virus Monkeypox est une maladie infectieuse due à un orthopoxvirus (famille Poxviridae) à déclaration obligatoire (DO). Cette infection est habituellement transmise à l’homme dans les zones forestières d’Afrique centrale et de l’Ouest par des rongeurs sauvages ou des primates, mais une transmission interhumaine est également possible, en particulier par contact physique étroit, au sein du foyer familial ou en milieu de soins. A ce jour, comme dans les autres pays d’Europe, les cas identifiés en France sont survenus majoritairement, mais pas exclusivement, chez des hommes multipartenaires ayant des relations sexuelles avec des hommes, sans lien direct avec des personnes de retour de zones endémiques du continent africain. Comment se transmet l’infection par le virus Monkeypox ? Le virus peut être transmis par : contact direct avec les lésions cutanées (vésicules ou croûtes) ou avec les muqueuses (buccales, génitales, conjonctivales) lors d’un contact physique étroit ; des gouttelettes respiratoires lors d’un contact direct et prolongé en face à face avec la personne infectée ; partage de linge (vêtements, draps, serviettes, …), ustensiles de toilette (brosses à dents, rasoirs, …), vaisselle, sextoys, matériel d’injection, … Les rapports sexuels, avec ou sans pénétration, et quelle que soit l’orientation sexuelle, réunissent ainsi toutes les conditions pour une contamination. Les préservatifs ne protègent pas contre le virus Monkeypox, car les lésions présentes hors des muqueuses génitales et anales sont également contagieuses (par contact). Les personnes infectées sont contagieuses dès l’apparition des premiers symptômes, et jusqu’à la cicatrisation complète des lésions cutanées et chute des croûtes, le plus souvent en 3 semaines. Quels sont les symptômes de l’infection par le virus Monkeypox ? Les premiers symptômes surviennent après une période d'incubation comprise entre 5 et 21 jours (le plus souvent 6 à 13 jours). Les symptômes sont polymorphes mais la présentation clinique la plus souvent rapportée à l’heure actuelle pour ces cas européens autochtones est : une éruption cutanée préférentielle, mais non exclusive, en région ano-génitale ou au niveau de la muqueuse buccale, avec des adénopathies régionales associées ; une angine ; une rectite ; des atteintes occulaires. Les symptômes initiaux peuvent aussi être une fièvre, des céphalées, des douleurs musculaires, une odynophagie, une asthénie, une poly-adénopathie cervicale et/ou inguinale, et peuvent précéder l’éruption cutanée d’1 à 2 jours. L’éruption peut également concerner tout le corps (notamment paumes des mains et plantes des pieds, visage, cuir chevelu) et peut se présenter sous forme de macules- vésicules ou pustules, parfois de grande taille. La poussée est en général unique, mais des lésions d’âges différents peuvent coexister. Au bout de quelques jours ou semaines, les boutons sèchent et deviennent des croûtes. Les croûtes tombent puis les lésions cicatrisent. Une personne malade peut contaminer dès l’apparition des symptômes et jusqu’à la cicatrisation des lésions. La plupart des personnes présentent des symptômes légers, et l’infection est spontanément résolutive. Aucune personne n'est décédée à ce jour en France. Des hospitalisations ont pu survenir, en lien avec la prise en charge de la douleur ou des surinfections bactériennes ou pour faciliter le respect de l’isolement. Les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes et les jeunes enfants seraient plus à risque de développer une forme grave de la maladie. Elle peut se compliquer d’une surinfection des lésions cutanées ou d’atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques. Comment un cas est-il diagnostiqué ? Santé publique France a élaboré une définition de cas1 (https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et- traumatismes/maladies-transmissibles-de-l-animal-a-l-homme/monkeypox) : - Les « cas suspects » sont les patients présentant des signes cliniques évocateurs d’une infection à Monkeypox virus sans exposition à risque d’infection identifiée. - Les « cas possibles » correspondent aux patients présentant des signes cliniques évocateurs d’une infection à Monkeypox virus et au moins une exposition à risque d’infection. - Les « cas probables » sont les patients présentant des signes cliniques évocateurs d’une infection à Monkeypox virus et un lien épidémiologique avec un cas confirmé. - Les « cas confirmés » sont les patients pour lesquels le test de confirmation biologique s’avère positif (voir plus bas). La conduite à tenir est précisée par Santé Publique France : - Les cas suspects doivent faire l’objet d’un test de confirmation biologique2. - Pour les cas possibles, o Si le diagnostic clinique n’est pas certain ou que les autres diagnostics différentiels ne sont pas écartés, les cas doivent faire l’objet d’un test de confirmation biologique; o Si le diagnostic clinique est certain et que les autres diagnostics différentiels ont été écartés, le test de confirmation biologique n’est pas systématique; - Pour les cas probables : le test de confirmation biologique n’est pas systématique en raison de la forte présomption clinique et du lien avec un cas confirmé. 1 Rappel de définition : - Les signes évocateurs sont les suivants : une éruption cutanée ou muqueuse génitale, anale ou buccale, évocatrice de variole du singe, isolée (sans autre signes simultanés), précédée ou accompagnée d’une fièvre ressentie ou mesurée (>38°C), d’adénopathies ou d’une odynophagie. - Les expositions à risque d’infection sont les suivantes : retour d’un voyage dans un pays d’Afrique où le virus circule habituellement, ou partenaires sexuels multiples quelle que soit l’orientation sexuelle, ou homme ayant des rapports sexuels avec des hommes 2 Chez l’enfant, dans la majorité des situations, le diagnostic biologique pour le Monkeypox est un diagnostic d’élimination et non un diagnostic de première intention. Un premier contact en téléconsultation peut permettre au médecin d’orienter le patient au mieux, par exemple vers les CEGIDD. Vous pouvez, si besoin, être appuyés dans la prise en charge de vos patients (expertise pour le diagnostic ou l’orientation) en contactant directement un infectiologue référent d’un établissement de santé spécialisé ou le Centre 15. Quel prélèvement et analyse pour confirmer le diagnostic, le cas échéant ? Un prélèvement n’est pas systématique (voir plus haut). Un résultat positif en PCR générique du genre Orthopoxvirus ou PCR spécifique du virus Monkeypox suffit pour confirmer un cas (sans nécessité de confirmation par le CNR). En cas de test négatif, le cas est exclu. La réalisation d’un prélèvement (en vue de la réalisation uploads/Sante/ fiche-de-synthese-a-destination-des-professionnels-de-sante-040822.pdf
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- Publié le Dec 28, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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