MESURES RECOMMANDÉES EN CAS DE MENACE D’ÉPIDl?lMIE DE TYPHUSI Les mesures ci-de
MESURES RECOMMANDÉES EN CAS DE MENACE D’ÉPIDl?lMIE DE TYPHUSI Les mesures ci-dessous de protection centre le typhus exanthématique furént formulées dans la conférénce tenue à Genève du8 au 10 fevrier 1937 par la Commis- sion d’expeàts nonunce par le Conseil de la Société des Nations. Les recomman- dations sont applicables, en les adaptant aux conditions spéciales du milieu, a tout pays menacé ou infecte par la maladie. (1) Organisation et mise en fonctionnement d’un service d’épouillage systématique et périodique en milieu militaira et en milieu civil, y comp+ les réfugiés et la population jlottante. Les experts ont insisté sur l’importance de ce service qui est B la base de la prophylaxie, qui doit avoir des moyens puissants et qui doit disposer d’un per- sonnel nombreux et bien entrainé. En raison de la persistance des poux, quoi qu’on fasse, parmi les troupes en campagne et spécialement dans les tranchées, l’épouillage périodique ne peut suffire; le Professeur Sergent a donc insisté sur l’utilité des mélanges anti-poux à base d’essences d’eucalyptus, de citronelle et de citron et a rappelé les bons résultats obtenus par les sachets du Docteur Legroux chargés de ces produits et portés au cou comme aun scapulaire. Le Professeur Weigl a fait observer, qu’il est nécessaire, dans les régions où sévit le typhus, non seulement de détruire les poux mais de tuer le virus qui subsiste dans le pou mort et dans les déjections, d’oti la nécessité de disposer d’un nombre suffisant d’étuves et de produits chimiques de désinfection (an- hydride sulfureux, formol, acide cyanhydrique). (2) Organisation cl’un service vigilant de dépistage précoce des cas de typhus. La déclaration par les voies les plus rapides de tout cas confirmé et même simplement suspect de typhua est d’une importance considérable afin que toutes mesures soient prises sans retard en vue d’éviter toute propagation de la maladie. Il faut compter pour cela non seulement sur les médecins, mais sur leurs auxiliaires (“practicantes,” sages-femmes, infirmiers), et sur l’entourage des malades dont l’attention doit être attirée sur le danger des cas dont la déclaration n’est pas immédiate. Pour tout coordonner, qu’il s’agisse de dépistage, d’isolement ou de soins, il faut disposer d’un personnel medical des épidémies instruit et assea nombreux; toute agglomération d’une certaine importance doit être pourvue d’un médecin des épidémies, chargé à ce titre du controle de tous les cas suspects et de la véri- fication sanitaire des asiles, des priaons, des écoles et, en général, de toutes les collectivités. La conférence a vivement insisté sur la nécessité de faire au plus tôt le diag- nostic, d’instruire en conséquence les médecins dans les pays menacés et de prévoir tout le matériel de laboratoire utile, en particulier des souches de Proteus 19 pour les réactions sérologiques. Ainsi que I’a déclaré le Professeur Zinsser, lorsque l’épidémie a éclaté tout ce que I’on entreprend est pratiquement inutile, l’épidémie suit son cours; tout dépend donc de la promptitude ave6 laquelle on procède efficacement a l’épouillage et à l’isolement du premier cas. (3) Etablissement #un plan d’isolement des malades, y compris leur transport en uoitures facilement clésinsectisables, et leur hospitalisation. 1 Communiqué de la Section d’ñygihz de la So&%6 des Netions. 1152 [Diciembre 19371 TYPHUS 1153 Les services hospitaliers normaux pour contagieux deviennent très vite insuffi- sants dès qu’éclate une épidénie de typhus. Pour ce motif il faut étudier a l’avance la possibilité de disposer de locaux complémentaires faciles à. aménager et asoes spacieux, baraques ou tente8 a défaut de bâtiments permanents; les moyens en matériel doivent être également prévus. Les voitures de transport doivent être prévues dans le m&me plan de mobilisa- tion; c’est nécessaire pour ne pas être exposé a employer n’importe quelle voiture qui irait ensuite semer la contagion en d’autres milieux. (4) Etaólissement de plans d’isolement de Eocalités éventuellenwnt infectées L’isolement complet des foyers est nécessaire pour éviter toute fuite, BUrtOUt dans les milieux ruraux. Dans YAfrique du Nord où les indigènes des douars se déplacent facilement le meilleur moyen est l’établissement d’un cordon sanitaire qui empêche toute commrmication avec l’extérieur; I’Adrninistration se charge d’assurer le ravitaillement de la population ainsi intéressée et elle empêche toute communication avec l’extérieur. (5) Stockage de sérum d’animaux immunisés; organisation d’un service pour la récolte éventuelle de sérum de convalescents avec stockage de tout le matériel nécessaire. Le professeur Zinsser (Boston) et le Docteur Varela (Mexico) ant bien voulu mettre $ la disposition de l’organisation d’hygiène de la S. D. N. pour le cas OU 1’Espagne en aurait besoin, du sérum de chevaux immunisés centre le typhus murin dont l’action protectrice s’étend au typhus européen. Le sérum de convalescents, bien que moins actif, n’est pas, non plus, à perdre de vue; le professeur Sergent a insisté sur la necessité de constituer à l’avance et de stocker tout le matériel de prélèvement nécessaire de facon à pouvoir utiliser le sang des premiers malades; ce service fonctionne régulièrement en Algérie et 1‘Institut Pasteur d’illger est prèt à donner toutes les indications nécessaires aux payo qui lui en exprimeraient le désir. (6) Vaccination, par un vaccin tué, de tout le personnel médica& sanitaire et au- xiliaire. Il s’agit ici d’assurer la protection de tout le personnel sanitaire qui, pro- fessionnellement, serait exposé à la contagion des les premiera cas de typhus qui pourraient se produire. Le sèrum tiré n’étant produit qu’en quantité limitée ne peut être envisagé pour les vaccinations massives nécessaires en cas d’épidémie; mais il est toujours possible de constituer à l’avance un approvisionnement su6lsant pour le personnel sanitaire, à condition que la liste de celui-ci soit soig- neusement établie. Mesures recommandées en cas d’épldémie.-En cas d’épidémie il faudra prévoir : Le renforcement des mesures d’épouillage et de dépistage; l’application de celles d’isolement des malades et des foyers; la récolte et l’emploi de sérum de convalescents. En outre, d’autres mesures sont à prévoir dont les principales sont les deux suivantes: (1) L’emploi immédiat du sérum de convalescents ou du sérum stocké qui est vivement recommandé ct titre préventif: (a) En premier lieu pour le personnel sanitaire, administratif et auxiliaire chargé des soins aux malades, exception faite des sujets déja immunisés par vaccin tué, depuis plus d’un mois et moins de douze; (b) En aecond lieu pour les personnes ayant été en contact avec les malades. (2) La vaccination en masses des populations militaire et civile des localités infectées. Les vaccins tués ne pouvant pas, actuellement, être produits en grandes quantités il ya lieu de penser a l’emploi des virus-vaccins vivants qui peuvent &tre préparés rapidement en quantités permettant de répondre à taus les besoins. 1154 OFICINA SANITARIA PANAMERICANA [Diciembre Il appartient aux administrations sanitaires intéressées de décider l’emploi de ces vaccins dont l’efficacité est prouvée mais qui sont encare du domaine expérimentaL2 L’emploi des vaccins vivants exige une technique de préparation et une sur- veillance rigoureuses. La conférence n’a pas cru pouvoir actuellement, recommander la séro-vacci- nation parce que cette méthode, bien que les résultats en soient tres favorables sur les animaux n’a paa encare donné lieu sur l’homme a une expérimentation suffisante. Ainsi que l’a fait observer le professeur Weigl, les expériences du professeur Zinsser montrent la difficulté du dosage sur les cobayes; or, la séro- vaccination devant produire une infection inapparente, on est exposé, si les quantités ne sont pas exactement mesurées, ou à ne pas avoir d’infection ou à ne pas avoir d’immunité. Il importe donc que des faits assea nombreux et précis permettent de formuler une opinion. Les travaux de cette conférence ont bien fait ressortir la nécessité, d’une colla- boration internationale dans l’étude des moyena de lutte centre le typhus. Seule cette collaboration peut permettre les expérimentations sur une grande échelle et en des milieux variés, ce qui est indispensable pour arriver à des conclusions. Il est probable qu’avec I’aide de I’organisation d’hygiène de la S. D. N. un programme de collaboration internationale va être établi entre les principaux laboratoires qui s’occupent du typhus et ainsi on peut espérer que, dans un délai rapproché, cette question si importante de la vaccination sera définitivement résolu et permettra d’envisager la disparition d’un des plus redoutables fléaux. Méthode de Weigl (Institut de Lwow).-Le vaccin de Weigl eat un vaccin mort constitué par une suspénsion formolée de Rickettsias en culture sur poux. Ce vaccin, exactement dosé, ne prévient aucun risque et, en raison de la rapidité de son action qui se fait sentir des le quatrième jour, il peut être employé au début de l’incubation de la maladie qui, de ce fait, avorte souvent. Le sang des vaccinés reste stérile et ne peut infecter les poux. La préparation est délicate et assez onéreuse; pour ce motif le rendement est limité. Le rythme actuel des pré- parations dans le laboratoire du Professeur Weigl est de 2,000 doses par mois correspondant à 3 franco or par personne vaccinée. Si des vaccinations massives étaient nécessaires, il y aurait lieu d’envisager des doses plus faibles donnant une immunité plus courte; Weigl a d’abord utilisé 250 poux par personne vaccinée, puis 150, puis 90, pour les vaccinations légbres on peut réduire & uploads/Sante/ gnyf.pdf
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- Publié le Aoû 21, 2022
- Catégorie Health / Santé
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