Lettre du CMA n° 8 juin 2016 1 COMITE MONDIAL POUR LES APPRENTISSAGES TOUT AU L
Lettre du CMA n° 8 juin 2016 1 COMITE MONDIAL POUR LES APPRENTISSAGES TOUT AU LONG DE LA VIE CMA LA LETTRE DU CMA N° 8 juin 2016 Santé et éducation Le corps substrat de la santé Quelle éducation à la sexualité ? Education à la santé une nouvelle approche des apprentissages tout au long de la vie © Association santé –bien-être Lettre du CMA n° 8 juin 2016 2 S O M M A I R E Cliquez sur les titres pour accéder aux pages correspondantes DOSSIER EDUCATION A LA SANTE: UNE NOUVELLE APPROCHE DES APPRENTISSAGES TOUT AU LONG DE LA VIE Editorial Introduction au dossier Chapitre 1 Face aux grands enjeux du 21e siècle : un renouvellement des approches : repenser la pauvreté, les inégalités… • Priorité à la sante • Panorama de la santé 2015 • Education : quelles stratégies pour demain ? Chapitre 2 Exploration du champ « santé et éducation » • Le corps substrat de la sante • Apprendre de l’environnement • Pour bien vivre, il est essentiel d’être en bonne santé • Éducation pour la santé en milieu scolaire • Éducation à être un patient. Université des patients • Quelle éducation à la sexualité des jeunes adultes ? Chapitre 3 Promouvoir la santé en lien avec l’éducation et les apprentissages tout au long de la vie (Extraits de la Charte d’Ottawa 21 novembre 1986) • Éducation et protection de la petite enfance • L’éducation accroît les chances de vivre en meilleure santé • Éducation et santé sexuelle • L’éducation contribue à la bonne santé des sociétés Chapitre 4 Transmission des « pratiques » de soin, guérison, prévention…et apprentissages tout au long de la vie • Education à la santé et médecines traditionnelles Chapitre 5. Vers des nouvelles façons d’apprendre pour l’éducation à la sante ACTUALITE DU CMA 10e Séminaire international sur les apprentissages tout au long de la vie Manifestations à venir On parle du CMA Lettre du CMA n° 8 juin 2016 3 Par Marlena BOUCHE-OSOCHOWSKA Docteur ès sciences, Expert en Santé Internationale et Education. Directrice du 5e Forum Mondial ATLV, St Pétersbourg 2017. Conseillère auprès des Gouvernements, Nations Unies et Union Européenne et membre du Bureau Exécutif du Comité Mondial pour les Apprentissages tout au long de la vie (CMA/WCFL) chargée des relations avec l'UNESCO. Elle est également conférencière internationale et auteure de nombreuses publications en français, anglais, russe et polonais. De plus en plus de citoyens prennent conscience que leur santé est moins l’affaire de leur médecin traitant que leur propre affaire et qu’elle dépend pour beaucoup de leurs comportements et de leurs modes de vie. Chaque Français connait sans doute, la formule de Voltaire : « J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé ». Hélas, les centaines des millions de personnes au monde n’ont pas la possibilité de choisir les comportements qui préserveraient leur santé. Ils ne savent lire ni écrire, et n’ont pas de moyens ni pour produire ni pour varier l’alimentation au quotidien. Je pense par exemple aux habitants de cette vallée de l’Indus, au Pakistan, d’où je reviens d’une longue mission d’expertise. Cette région du monde, qui appartient à l’une des plus anciennes civilisations humaines, se trouve aujourd’hui parmi celles où les enfants présentent les plus grands retards de croissance (« stunting ») au monde. La santé, donc la vie des habitants de cette vallée, est fragilisée par la pauvreté installée depuis des générations, due à un système féodal qui perdure, par des catastrophes naturelles, telles que des sécheresses ou des inondations, par le manque d’eau potable, par la difficulté d’accéder à des soins de santé, et aussi en raison de la discrimination dont les femmes et les filles sont l’objet. Le tout aggravé par des pratiques ancestrales et des préjugés qui nuisent également à la santé des personnes Dans le monde occidental et dans les pays riches, la Santé est devenue l’un des principaux critères de la qualité de vie vu par l’opinion publique. Selon l’indice « Better Life » proposé par OCDE en 2015, la Santé arrive en tête des onze priorités de bien-être ressenties telles que le logement, le revenu, l’emploi, la sécurité, l’éducation, l’environnement, l’engagement civique, les liens sociaux, l’équilibre vie privée /travail et « la satisfaction à l’égard de la vie ». La santé, est-elle vraiment au cœur des préoccupations des individus ? J’en suis convaincue déjà lorsque nous parlons de « notre monde », du monde occidental. La preuve ? Il rustyjames.canalblog Lettre du CMA n° 8 juin 2016 4 suffit d’ouvrir son ordinateur et ses emails, de consulter les réseaux sociaux ou les media, pour prendre connaissance des innombrables messages qui nous attirent par leurs offres alléchantes, proposent des nouvelles recettes et promettent une longue et heureuse vie. Pourtant, à l’heure de l’internet, l’accès pratiquement illimité à l’information cache des pièges. Les opinions des spécialistes sérieux et les articles scientifiques voisinent sur le net avec des publicités outrancières, ou des informations pseudo- scientifiques parfois déroutantes, lesquelles, grâce à des argumentaires puissants, sont capables de convaincre et de faire commettre les de graves erreurs de comportements aux personnes non averties. Si l’intérêt de l’éducation pour la santé paraît évident, c’est cependant l’un des domaines parmi les plus difficiles à mettre en œuvre. Premièrement, la définition de la santé telle que formulée par l’OMS en 1946, ne consiste plus en une absence de maladie ou d'infirmité mais est liée à l’état complet du bien-être physique, mental et social. Au fil des années, de nouvelles disciplines médicales se sont ajoutées aux disciplines classiques : la sexologie par exemple. Mais, même en France, il n'existe pas de diplôme d'Etat de sexologie avec une formation spécifique et, comme dans beaucoup de régions du monde, la santé sexuelle reste un sujet tabou. Comment donc éduquer, ou informer dans un domaine si intime qui ne peut être objet de l’enseignement scolaire classique ? Les solutions sont complexes et demandent de plus, une vraie volonté politique, accompagnée par des réels moyens. Force est de constater un échec quasi permanent des tentatives en la matière. Or, nous savons aussi que les comportements durables s’acquièrent dès le plus jeune âge et que le mode de vie est un facteur majeur dans la sauvegarde de notre santé. Malheureusement, un nombre toujours insuffisant de programmes scolaires tient compte des composantes « Santé ». Et rares sont les enseignants capables de maîtriser un domaine si complexe et si personnel. Les méthodes classiques d’enseignement ne sont pas efficaces car elles ne s’appuient pas assez la motivation des élèves, qui est pourtant un facteur crucial de réussite des apprentissages. Par ailleurs, des comportements parentaux ou des styles de vie médiatisés jouent un rôle plus important qu’un simple transfert d’informations à l’école. Et puis, la recherche scientifique apporte chaque jour des données qui abolissent souvent les vérités d’hier, alors même que les attitudes déjà acquises sont particulièrement difficiles à changer. Il faut souvent des générations pour cela. L’histoire de l’allaitement maternel apporte une preuve évidente de ce type de difficultés. Le biberon offert aux enfants du « Babyboom » post 2e guerre mondiale, a apporté un soulagement et une certaine liberté aux mères des pays industrialisés. Adopté comme substitut du sein maternel sous l’influence de grandes multinationales et de médecins diplômés dans les pays du Nord, l’usage du biberon était et reste même à présent à l’origine de la malnutrition et de la mortalité de nourrissons et de jeunes enfants dans les environnements empreints de pauvreté et d’absence d’hygiène. Un autre exemple : le sel banni de l’alimentation il y a plus de trente années, a perturbé l’équilibre acido-basique chez certains. Aussi la surconsommation de viande, qui à l’époque était considérée presque comme indispensable pour la santé, est remise en question de nos jours. Quant à la légende des épinards? Combien de bébés les ont crachés, forcés de les avaler par les générations de mamans convaincues de leurs bienfaits exceptionnels comme source de fer ? Jusqu’au moment où les nutritionnistes ont découvert que le fer d’origine végétal a un taux d’assimilation si faible qu’il ne mérite pas de batailles à table … Oui, aujourd’hui plus que jamais, nous devons être attentifs à bien interpréter des informations, facilement accessibles par chacun indépendamment de son âge. Apprendre à se maintenir en bonne santé n’est pas facile dans le monde actuel qui nous agresse trop souvent et dans lequel l’homme s’est éloigné de la nature pour vivre dans les centres urbains où l’industrie agro-alimentaire, à l’origine développée pour rendre plus facile et plus saine la vie quotidienne, est devenue fréquemment une source de la nourriture malsaine. Nous vivons dans un monde bipolaire qui produit des effets contradictoires : les citoyens des sociétés riches ont à disposition tous les moyens pour prendre soin de leur capital santé, et pour vivre plus longtemps, font au contraire de mauvais choix, sous influence de publicités agressives et fréquemment mensongères et souffrent de nouvelles maladies de civilisations qui coûtent cher à la société. Lettre du CMA n° 8 uploads/Sante/ lalettreducma-8-pdf.pdf
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- Publié le Mai 28, 2021
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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