Mémoire soutenu en vue de l’obtention du Master en Sciences de l’Education Spéc

Mémoire soutenu en vue de l’obtention du Master en Sciences de l’Education Spécialisation : Présenté par : Jean-Jacques Anicet EKOUTA Licence en sociologie Faculté des Sciences de l’Education APPROPRIATION DES MODULES DE FORMATION NON FORMELLE ET PERFORMANCE DES PAIRS-EDUCATEURS : LE CAS DES PROGRAMMES DE PREVENTION AUX IST/VIH/SIDA DANS LA VILLE DE BERTOUA 2 INTRODUCTION GENERALE 3 I. CONSTATS ET JUSTIFICATION DE LA RECHERCHE L’idée de projet de mémoire de Master prend corps à partir de plusieurs expériences personnelles en matière de formation continue en Santé de Reproduction des Adolescents (SRA) et de la volonté de creuser davantage les aspects théoriques en rapport avec la formation non formelle. Ces expériences ont nourri notre itinéraire de cadre de jeunesse et d’animation. A titre chronologique, elles peuvent-être séquencées en deux grandes périodes de la manière suivante : 1) L’apprentissage : une expérience faite sous la contrainte du temps La première expérience en la matière remonte du 04 au 08 septembre 2017 à Ebolowa. Nous avons pris part à l’atelier de renouvellement et de recyclage du pool de formateurs de la composante, sur les techniques de gestion et d’animation des activités de prévention du VIH chez les Adolescent(e)s et Jeunes (A&J) dans les sites couverts par le programme VIH et SIDA. Cet atelier s’est tenu dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de Travail Glissant 2016-2017 de la composante Prévention, du Programme de coopération entre le Gouvernement du Cameroun et l’UNICEF. La deuxième et dernière expérience se situe du 27 au 30 mai 2020 à Douala où nous avons participé à l’atelier de formation des formateurs sur la riposte au SIDA chez les jeunes, la Santé Sexuelle Reproductive (SSR) et les Violences Basées sur le Genre (VBG). Ladite activité faisait suite à l’accord de coopération entre le Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique (MINJEC) et la Cameroon National Association for Family Welfare (CAMNAFAW) Principal Récipiendaire de mise en œuvre du projet Fonds Mondial « Accélération de la prévention de nouvelles infections auprès des populations clés pour réduire le taux de morbidité et de mortalité lié au VIH d’ici 2020 ». 2) Les expériences de formateur Du 20 au 25 juillet 2020 et du 27 juillet au 02 août de la même année, nous avons endossé respectivement à Yagoua et à Meiganga, le costume de formateur pour la première fois de notre carrière professionnelle dans le cadre de l’atelier de formation des Pairs- Educateurs sur la riposte au SIDA chez les jeunes, la SSR et les VBG, obéissant à l’opérationnalisation du projet fonds mondial mis en œuvre par CAMNAFAW. Cette 4 première et jusqu’ici unique expérience en tant que formateur a été vécue trois ans après notre première formation. Le dénominateur commun à ces deux types d’expériences se résume en l’étroitesse du temps de formation destiné aux apprenants. Effet, une phrase répétée tout au long de ces activités par l’équipe de facilitateurs du niveau central trahissait de manière ostensible un sentiment de pessimisme quant l’atteinte des résultats attendus à l’issue de ces séminaires de formation. Et pour le moins qu’on puisse dire, ce sentiment a été le nôtre une fois en situation de formateur. Elle se résumait ainsi qu’il suit : « Nous avons été contraints de raccourcir la formation. Nous avons bataillé auprès des bailleurs de fonds pour obtenir des jours supplémentaires pour atteindre les objectifs de formation. Mais nous avons dû faire face à une fin de non-recevoir de la part du bailleur pour cause de financements. Pourtant, c’est une formation qui prend bien plus de temps pour être assimilée par les futurs formateurs que vous êtes appelé à devenir. »1. Aussi vrai que nous découvrions pour la première fois de façon approfondie les concepts relatifs à la formation en SRA, nous avons également fait face sur le plan personnel à l’analphabétisme de retour suite à une irrégularité des sessions de formation et l’absence d’opportunités de mise en œuvre des compétences acquises en situation de formation. C’est dans ces conditions sujettes à une auto remise en question de l’appropriation des modules de formation autant pour les formateurs en situation d’apprenant que pour les A&J, décrochés du système formel et au capital culturel à priori moins garni que les formateurs, que notre trajectoire a été tracé. Ces expériences ont suscité en nous un questionnement qui peut légitimement trouver réponse dans les résultats de cette recherche. Nous pouvons les libeller de la manière suivante : Au regard des limites observées dans la mise en œuvre des activités de formation, quelle est l’attitude ou la stratégie à adopter en tant que formateur pour performer et permettre aux apprenants de s’approprier des nouveaux savoirs ? Est-ce que les jeunes sont-ils réellement capables de donner la pleine mesure de ce qui est attendu d’eux après une formation déroulée dans des conditions jugées non optimales ? Telles sont les questions qui ont taraudé notre esprit, dans un contexte où le phénomène des IST/VIH/SIDA en milieu jeune demeure prégnant, et nous ont conduit à rédiger ce travail de recherche. II. PROBLEMATIQUE 1 Propos recueillis d’un formateur à l’ouverture de la formation du pool des formateurs de la composante, sur les techniques de gestion et d’animation des activités de prévention du VIH chez les Adolescent(e)s et Jeunes (A&J) de l’UNICEF en 2017. 5 Depuis la découverte du SIDA en 1981, cette épidémie s’est répandue sur toute la planète faisant des infections au VIH, un problème majeur de santé publique avec 75,5 millions de personnes ayant été infectées dans le monde depuis son apparition. En outre, les statistiques dénombrent en 2019, 38 millions de Personnes Vivant avec le VIH/SIDA et 1,7 millions de nouvelles infections. L’Afrique subsaharien apparaît en premier plan dans ce registre macabre avec 25,6 millions de personnes infectées (ONUSIDA : 2019). Le profil épidémiologique du Cameroun est marqué par une prédominance des maladies transmissibles. En 2013 le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose représentaient 23,66% du poids global de la morbidité au Cameroun. Les résultats de l’Enquête Démographique et Santé V (EDS) révèlent qu’en 2017 par exemple, 520 006 Personnes Vivent avec le VIH (PVVIH) au Cameroun. Tableau 1: Contributions des maladies à la mortalité et à la morbidité au Cameroun en 2013. N° Maladies ou groupes de maladies Contribution au poids de la maladie (DALY) Contribution aux décès (%) 1 VIH/SIDA 11,48% 14,24% 2 Maladies néonatales 11,27% 8,47% 3 Paludisme 10,77% 8,78% 4 Infections Respiratoires Basses 10,12% 10,52% 5 Maladies Diarrhéiques 5,57% 5,01% 6 Carences Nutritionnelles 5,03% 3,74% 7 Maladies Cardiovasculaires 4,67% 11,56% 8 Accidents de la voie publique 3,95% 4,38% 9 Maladies mentales et abus de substances 3,53% 0,86% 10 Accidents non Intentionnels 2,88% 2,87% 11 Cancers 2,02% 4,45% 12 Complications liées à la grossesse, à l’accouchement et à la période infanto- 1,95% 2,17% 13 Maladies Musculo-Squelettiques 1,82% 0,14% 14 Maladies Tropicales Négligées 1,82% 0,22% 15 Tuberculose 1,41% 2,08% 16 Maladies Respiratoires Chroniques 1,38% 1,47% 17 IST 1,31% 1,01% 18 Cirrhoses 1,30% 2,42% 19 Maladies Neurologiques 1,15% 0,87% 20 Maladies Rénales chroniques 0,76% 0,83% 21 Autres causes 15,81% 13,91% Total 100,00% 100,00% 6 très élevé élevé modéré faible Source : adapté du Global Burden of Diseases 2013 2 Bien qu’on note à travers les différentes EDS une régression du taux de prévalence au VIH au Cameroun3, il demeure que « le Cameroun continue d’être en situation d’épidémie généralisée caractérisée par une prévalence moyenne du VIH de 3,4% dans la population des 15-49 ans » (Rapport préliminaire CAMPHIA : 2017). En dépit des efforts conjugués des différents acteurs en vue de juguler l’avancée de la séroprévalence de cette pandémie, aussi bien au niveau des décideurs, planificateurs et différents stratèges des secteurs public, privé et de la société civile, les zones prioritaires où sont implémentées à haute intensité les différents programmes de lutte contre les IST VIH/SIDA, comptent encore parmi les zones les plus infectées au Cameroun. A titre d’illustration, la distribution épidémiologique montre sans détour que les Régions de l’Est et de l’Adamaoua enregistrent respectivement 5,9% et 4,9% et occupent donc le haut du pavé avec le 2ème et 5ème rang. (EDS : 2018) 2 Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME). GBD Compare. Seattle, WA : IHME, University of Washington, 2015. Accessible a: http://vizhub.healthdata.org/gbd-compare. (Accessed December 20th, 2015) 3 On est passé de 5,5% en 2004 (EDS III) à 4,3% en 2011 (EDS IV), et à 3,4% en 2017 (EDS V) 7 Schéma 1 : Prévalence du VIH selon les différentes Régions du Cameroun en 2017 La résilience de la pandémie liée aux IST/VIH/SIDA au Cameroun impose une riposte adossée sur des stratégies multisectorielles et concertées. Cette approche met en exergue la décentralisation des interventions en faveur du niveau opérationnel et fait intervenir, au côté du secteur santé, entre autres, les secteurs en charge des questions liées à l’éducation telles que le MINJEC, le Ministère de l’Education de Base (MINEDUB), le Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC), le Ministère de l’Enseignement Supérieur (MINSUP), le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF). Ces derniers ont pour la plupart uploads/Sante/ projet-de-memoire-ict.pdf

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  • Publié le Apv 06, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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