OBÉSITÉ : TOUS ÉGAUX DANS LA PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE ? PESME Carla BDNH2

OBÉSITÉ : TOUS ÉGAUX DANS LA PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE ? PESME Carla BDNH2 Travail de recherche présenté à Solenne MISCOPAIN – Professeur de Nutrition Thérapeutique Jean-Luc CASERIO – Professeur d’Education Thérapeutique du Patient EDNH – Aix en Provence Le 30 mars 2020 Table des matières INTRODUCTION.....................................................................................................................................1 I – Principe de la prise en charge nutritionnelle...............................................................................2 A) L’ETP (exemple de programme d’ETP pour une personne obèse, annexe ?)................................2 B) Les consultations diététiques.................................................................................................................3 II- L’accès à la prise en charge nutritionnel est inégal....................................................................4 A) Selon les moyens financiers des structures........................................................................................4 B) Selon les moyens financiers des individus......................................................................................................5 C) Selon l’âge......................................................................................................................................................6 D) En cas d’intervention chirurgicale..........................................................................................................7 CONCLUSION.........................................................................................................................................8 RÉSUMÉ EN ANGLAIS............................................................................................................................ ANNEXE 1 – Analyse de la prévalence d’Obésité selon les catégories socio- professionnelles.....................................................................................................................................I ANNEXE 2 – Exemple de programme d’Éducation Thérapeutique chez un patient obèse.......II BIBLIOGRAPHIE :.................................................................................................................................... INTRODUCTION D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, l’obésité est une réelle maladie chronique qui résulte d’une surcharge pondérale et d’un excès de masse grasse corporelle, pouvant avoir des effets néfastes sur la santé de l’individu. En France en 2019, selon Obésité-Santé, on considère que le pourcentage est de 17% de la population adulte : une valeur en constante évolution depuis les années 1990. Cette pathologie nutritionnelle nécessite donc le recours à une rectification des habitudes alimentaires avec l’aide d’un(e) diététicien(ne) ou nutritionniste. En effet, cette prise en charge est primordiale afin d’aider chaque individu atteint par cette pathologie à améliorer son état de santé et ainsi réduire les risques de complications. Cependant nous allons voir que cette prise en charge n’a pas la même place dans la vie de chaque patient. C’est pourquoi nous allons nous demander dans quelle mesures la prise en charge nutritionnelle de l’obésité varie d’un patient à un autre. Pour cela, dans un premier temps, nous allons analyser quelle sont les principales prises en charge nutritionnelles de l’obésité puis nous analyserons ensuite les différentes situations pour lesquelles la prise en charge nutritionnelle se déroule d’une manière plus ou moins différente. Page 1 sur 10 I – Principe de la prise en charge nutritionnelle L’obésité est une pathologie nutritionnelle, qui met en cause plusieurs facteurs (psychologique, nutritionnel, génétique, mode de vie…) et nécessite donc une prise en charge pluridisciplinaire qui inclut un suivi psychologique, une pratique d’activité sportive, parfois médicamenteuse mais requiert systématiquement une prise en charge nutritionnelle. L’épidémiologie de l’Obésité en constante évolution fait donc de cette pathologie un problème de santé public. En effet, l’ANNEXE 1 nous le confirme : en 2010, 10% de la population souffrait d’obésité et en 2012, ce chiffre augmenté de 5 points, ce qui fait qu’un adulte sur 6 était obèse cette année-là. L’Etat a donc mis en œuvre plusieurs moyens de lutter contre celle-ci grâce notamment à l’éducation thérapeutique du patient. A) L’Education Thérapeutique du Patient L’Education Thérapeutique du Patient (ETP) est un concept crée en 1989 par l’IPCEM (première structure en France spécialisée dans la formation de soignants en ETP). Selon l'OMS, « l'éducation thérapeutique du patient vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique » elle permet donc une autonomisation du patient dans son quotidien et une augmentation de son bien-être. Elle se présente sous forme de plusieurs ateliers ludiques abordant différents thèmes en lien avec la pathologie (habitudes alimentaires, préparations culinaires, pratiques sportives adaptées, lien social, etc.); Ces ateliers ont pour but d’aider le patient avec des situations avec lesquelles il ne serait pas à l’aise par exemple. Il est important de savoir que chaque programme d’ETP est unique puisqu’il est créé en fonction de la pathologie et de la problématique du patient, c’est une pratique qui se base sur une relation de confiance, de bienveillance et d’échange entre le soignant et le soigné. Néanmoins, les points communs à chaque programme d’ETP sont la première séance, appelée « diagnostic éducatif » qui permet au soignant de mieux connaitre le patient dans sa globalité (et pas juste sa maladie) et aussi la dernière séance de « bilan » qui permet de voir l’évolution du patient tout au long des séances. Cette méthode est souvent réalisée lors du diagnostic de la maladie chronique, notamment d’obésité ici, mais peut également être réalisée à n’importe quel moment, lorsqu’un soignant se rend compte de la nécessité de suivre un programme. Page 2 sur 10 Ce n’est ni un traitement préventif (primaire) ni curatif (secondaire) mais bien un traitement tertiaire qui permet d’améliorer une situation incurable qu’est la maladie chronique. La place de l’éducation thérapeutique dans la prise en charge de l’obésité est primordiale puisqu’elle permet, à chaque séance d’aborder un axe de la prise en charge pluridisciplinaire (voir ANNEXE 2 : Exemple de programme d’Education Thérapeutique pour un patient obèse). L’éducation thérapeutique est dans la plupart du temps, recommandée par un professionnel de santé (en milieu hospitalier essentiellement), lui-même en contact avec d’autre professionnels mais c’est malheureusement une technique qui n’est pas systématiquement proposée pour diverses raisons. B) Les consultations diététiques En théorie, la principale différence entre le déroulement d’une consultation diététique et celui d’une séance d’éducation thérapeutique basée sur la gestion de l’alimentation repose sur la relation entre le/la diététicien(ne) et le patient. En effet, le professionnel, lors d’une consultation, aura une « supériorité » et la confiance ne sera pas aussi importante que dans une séance d’ETP. Cependant, il est clair que dans le cas d’une prise en charge d’obésité, un bon suivi diététique prend également en compte le patient dans sa globalité, est mieux réalisé si la confiance entre les deux individus est forte. Ainsi, selon la pratique du/ de la diététicien(ne), il n’y aura pas de différence majeure entre une consultation diététique et une séance d’ETP spécialisée dans l’alimentation. Les consultations diététiques dans la prise en charge de l’obésité sont très efficaces et très fortement dès lors que l’obésité est diagnostiquée (même si le patient suit un programme d’éducation thérapeutique). Elles permettent au patient d’acquérir toutes les connaissances pour disposer d’une alimentation équilibrée et adaptée à la personne mais également d’obtenir des conseils sur la gestion de l’alimentation dans la vie quotidienne. Contrairement à une séance d’ETP, la consultation diététique donne suite à d’autres consultations de suivi qui permettent d’analyser la progression de l’individu ainsi que ses propres ressentis tout au long de son parcours. Il est recommandé de poursuivre les consultations à long terme, afin de ne pas décourager le patient dans sa perte de poids et de gérer au mieux les moments de stagnations voire de reprise de poids. Page 3 sur 10 II- L’accès à la prise en charge nutritionnel est inégal A) Selon les moyens financiers des structures Étant donné que l’ETP est une technique qui nécessite des locaux spécifiques et plusieurs professionnels de santé qualifié en ETP (ce qui est assez rare) pour un seul et même patient, les coûts liés à cette prise en charge (qui s’avère la plus efficace), sont importants et sont généralement financés par le milieu hospitalier, par les assurances maladies ou bien la sécurité sociale. Le patient ne paye donc pas de lui-même son programme d’éducation thérapeutique. Malgré le fait que l’ETP ne soit pas payant pour le patient, le nombres de pratiquants à l’ETP reste tout de même faible, bien qu’il soit en nette augmentation. Cela s’explique par le fait que, cette technique relativement nouvelle, soit peu connue des professionnels de santé, donc peu proposée en milieu libéral ; ceux-ci devant suivre une formation payante de 40 heures. La plupart des programmations en ETP sont réalisées en milieu hospitalier, là où de nombreux professionnels de santé sont en contact et sont salariés donc cette pratique n’impacte pas leur propre chiffre d’affaire mais celle de la structure dans laquelle ils exercent, contrairement à un professionnel libéral. Grâce à cette explication, nous pouvons donc comprendre le chiffre faible de participants à l’ETP: seuls les patients ayant consulté et/ou séjourné en milieu hospitalier proposant l’ETP (tous les hôpitaux ou cliniques ne proposent pas cette méthode) en ont la connaissance. Généralement, les patients s’étant rendu en milieu hospitalier sont des cas d’obésité sévère. En effet, la plupart des cas d’obésité modérées ne présentant pas de comorbidités ni de pathologies symptomatiques, ne sont pas pris en charge nutritionnellement mais plutôt de manière médicamenteuse. Ils sont parfois considérés comme un simple excès pondéral sans répercussions pour la santé (car pas de symptômes visibles). C’est pourquoi le ministère des solidarités et de la Santé a établi des objectifs de sensibilisation à la prise en charge de l’obésité et l’expansion des Centre Spécialisés dans l’Obésité (CSO). Les structures proposant de l’ETP doivent donc avoir les moyens de financement stables adaptés, ce qui est rare en France et restreint ainsi le nombre de structures. C’est donc au niveau local que le problème d’accès à l’ETP se pose : les patients ayant eu une proposition d’ETP ne sont pas toujours en mesure de les suivre, car la distance entre leur domicile et l’établissement est trop importante (la mobilité des personnes atteintes d’obésité étant restreinte uploads/Sante/ tr-8.pdf

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  • Publié le Jan 24, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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