Cahier 3.5.3 Les médecines alternatives et complémentaires Une vision globale d

Cahier 3.5.3 Les médecines alternatives et complémentaires Une vision globale de la santé des femmes et de la ménopause 3.5 Modes de vie et approches privilégiées 3.5.3 Cahier: Les médecines alt. et compl. P.1 Notre soupe aux cailloux. Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) Saviez-vous que... Saviez-vous que… • «L’édition 2001 du Consensus canadien [sur la ménopause et l’ostéoporose] comporte une revue sans précédent des approches complémentaires utilisées par un nombre croissant de femmes ménopausées au Canada. Elle recommande que les médecins qui traitent les femmes dans la quarantaine se familiarisent avec les thérapies alternatives et qu’ils conseillent leurs patientes par rapport à la gamme complète d’options disponibles.» (SOGC, 2001.) • «La médecine chinoise a toujours accordé une place prépondérante à la gynécologie. Des textes traitant d’anatomie, de physiologie, de diagnostic et de traitement étaient consacrés spécifiquement à la femme 400 ans avant notre ère.» (Réseau Proteus, Ménopause et médecine traditionnelle chinoise–une relation millénaire, 2002.) • «Bien que l’homéopathie soit pratiquée depuis une quinzaine d’années au Québec, elle est implantée et enseignée dans plus de 45 pays répartis sur les cinq continents et ce, depuis 200 ans.» (SPHQ, 2002.) • La phytothérapie est la forme de médecine la plus répandue dans le monde. De quoi parle-t-on? Il est question, dans ce cahier, de médecines et d’approches qui se définissent comme des alternatives à la médecine officielle ou courante. Ces médecines ne visent pas à la remplacer, mais à la compléter, d’où leur appellation de médecines alternatives et complémentaires. Les médecines, approches et thérapies alternatives et complémentaires, comprises dans un sens large, sont nombreuses. Le Réseau Proteus 1 en dénombre des dizaines comme l’aromathérapie, l’art-thérapie, la gymnastique holistique, la massothérapie, l’ostéopathie, le “reiki”, le yoga, etc. Plusieurs de ces approches sont utiles pour les femmes de tous les âges, et de la même façon, elles le sont pour celles qui arrivent à la ménopause. Nous aborderons, dans ce cahier, la médecine traditionnelle chinoise, l’homéopathie, la phytothérapie et la naturopathie. L’activité physique et l’alimentation, incluant les isoflavones et les acides gras oméga-3, sont traitées dans d’autres cahiers de cette trousse. (Voir les cahiers Activité physique et Alimentation.) 1 Le Réseau Proteus est un site Internet non commercial qui représente une source d’information fiable en médecine intégrée. La rédaction du cahier Médecines alternatives et complémentaires s’est notamment inspirée des informations contenues dans ce site. Les opinions exprimées sont toutefois celles du RQASF et n’engagent en rien le Réseau Proteus. Notre soupe aux cailloux. Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) La médecine officielle et les médecines alternatives et complémentaires: quelles différences? Une définition des médecines alternatives et complémentaires serait incomplète sans références à la médecine officielle qu’elles visent à compléter. Comparons donc leurs principes de base respectifs. La médecine officielle, qui a connu un essor fulgurant au XXe siècle, est soutenue par le discours biomédical dominant. La médecine officielle: • S’intéresse surtout à la guérison des maladies; • Traite les symptômes à l’aide, entre autres, de médicaments et de la chirurgie; • Fonctionne selon la loi des contraires, c’est-à-dire que le traitement doit entraîner l’effet inverse de la maladie; • Est une médecine spécifique, c’est-à-dire qu’elle traite des parties précises du corps, plutôt que de s’orienter sur la globalité de la personne et sur les causes psychologiques ou environnementales de la maladie; • Adopte une approche “mécanique” dans le sens où tout diagnostic de maladie spécifique correspond à un traitement spécifique; (Servan-Shreiber, 2003, p. 243). • A recours à des médicaments qui doivent avoir été testés selon des règles scientifiques précises. Par exemple lors d’essais cliniques dits en “double insu” (double blind ou “double aveugle”), les réactions de deux groupes d’individus choisis au hasard sont comparées. Sans que personne dans les deux groupes connaisse le contenu de ce qu’il absorbe, un groupe prend le médicament à l’étude et l’autre, un placebo. Tel qu’indiqué au chapitre “Présentation” de cette trousse et dans la fiche Médicalisation croissante, la médecine officielle a tendance à percevoir la ménopause comme une maladie à traiter puisqu’elle se réfère seulement aux connaissances scientifiques et pharmaceutiques. Pour éviter la détérioration de la santé des femmes durant cette période de leur vie, les médecins ont prescrit massivement l’hormonothérapie substitutive ou les hormones de remplacement. Ils croyaient ainsi non seulement atténuer les bouffées de chaleur des femmes, manifestation désagréable mais bénigne, mais aussi prévenir des maladies graves telles que les maladies cardiovasculaires. (Voir le cahier Hormonothérapie et les fiches Cancers du sein et des organes reproducteurs et Maladies cardiovasculaires.) Des études ont sérieusement remis en question le bien-fondé du recours systématique à l’hormonothérapie. Selon ces études, cette médication peut augmenter le nombre de cas de cancer du sein et ne représente pas, contrairement à ce que l’on croyait, une protection contre les maladies du cœur. (Voir le cahier Hormonothérapie et la fiche Médicalisation croissante). Par ailleurs, on constate que les malaises ressentis ou les maladies développées au cours de la ménopause ne relèvent pas uniquement de la baisse d’hormones, mais ils sont aussi associés au stress, à l’alimentation, à l’environnement et à des facteurs psychosociaux. 3.5 Modes de vie et approches privilégiées 3.5.3 Cahier: Les médecines alt. et compl. P.2 «J’entends des choses au niveau médical, j’entends des choses au niveau naturel. Entre les deux, je ne sais pas. Je manque d’informations. Qu’est-ce que je peux faire? Quelles sont les vraies conséquences?» (Baie-Comeau) Les médecines alternatives et complémentaires perçoivent le corps, la santé et la maladie différemment. Les médecines alternatives et complémentaires: • S’intéressent à la personne malade et évaluent la maladie d’une façon globale en tenant compte des aspects physique et psychique, des prédispositions, de l’environnement, etc. Cette approche leur vaut l’appellation courante de “médecine holistique”; • S’intéressent aux causes de la maladie; • Utilisent des moyens naturels comme l’alimentation, les exercices, les plantes médicinales et les remèdes homéopathiques pour aider le corps à se guérir par lui-même; • Accordent une grande importance à la relation entre le ou la médecin et le patient ou la patiente, ce qui implique que les consultations soient plus longues; • Visent au travers des consultations l’éducation, la prévention, l’autosanté et l’“autoguérison” dans sa globalité; • S’appuient souvent dans le choix des traitements et des médicaments sur des savoirs traditionnels millénaires ou centenaires qui n’ont pas nécessairement fait l’objet de recherches scientifiques. Toutefois, un nombre toujours croissant d’études sont effectuées sur des traitements et “médicaments” pratiqués par ces médecines. Puisque les approches des médecines alternatives et complémentaires et celles de la médecine officielle sont complémentaires, une collaboration et un partenariat contribueraient à une amélioration générale de la santé en plus de permettre de réduire considérablement le coût des soins. Les preuves scientifiques et les médecines alternatives et complémentaires Certains mythes continuent d’entourer les médecines alternatives et complémentaires. Celles-ci seraient farfelues, non éprouvées, sans fondement, l’œuvre de charlatans. Seule la médecine officielle et courante est reconnue et réglementée. Il n’y a qu’une seule approche médicale enseignée dans les universités depuis des dizaines d’années: la médecine officielle ou la “vraie médecine”. Il est vrai que l’approche holistique considère l’ensemble des facteurs (émotifs, psychologiques, sociaux, génétiques, etc.) qui affectent une personne et non seulement sa maladie. L’approche holistique se prête donc plus difficilement au découpage analytique et à l’évaluation de diverses variables prises en considération dans les études scientifiques. Par exemple, l’homéopathie applique le principe suivant que chaque remède doit être adapté à chaque personne particulière, tandis que la science actuelle cherche l’efficacité d’un remède en fonction d’une maladie donnée, indépendamment de la personne atteinte. La méthodologie utilisée dans les études scientifiques est incompatible avec l’homéopathie puisque les principes de bases de l’homéopathie, loi de la similitude et doses infinitésimales, sont opposés aux principes de la médecine officielle. (Voir plus loin la section portant sur l’homéopathie.) 3.5 Modes de vie et approches privilégiées 3.5.3 Cahier: Les médecines alt. et compl. P.3 Notre soupe aux cailloux. Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) Notre soupe aux cailloux. Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) 2 Le synergisme est «Le renforcement de l’action de deux substances par leur association: l’effet global est supérieur à la somme des effets isolés» (Garnier et Delamare, 2000, p.786). 3.5 Modes de vie et approches privilégiées 3.5.3 Cahier: Les médecines alt. et compl. P.4 Les méthodes de recherche scientifique reconnues se basent sur l’isolement d’un principe actif alors qu’en phytothérapie, par exemple, c’est plutôt la synergie2 (1+1=3) entre les différents principes actifs qui produit l’effet escompté. De plus, lorsqu’on utilise des plantes entières (totum) plutôt qu’un élément isolé, on réduit considérablement le risque d’effets secondaires. De nouveaux protocoles de recherche respectant le principe de synergie sont explorés pour contourner cette difficulté. (Mills, [n.d.]; Réseau Proteus, Herboristerie et phytothérapie, 2002.) En phytothérapie et en herboristerie, des moyens technologiques actuels, comme la chromatographie liquide à haute performance, nous permettent de valider scientifiquement le savoir empirique hérité de la tradition. De fait, plusieurs recherches sont le fruit du travail de compagnies pharmaceutiques étudiant hebdomadairement plus de 13 000 substances issues uploads/Sante/3-5-3medecine-alt-0 1 .pdf

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  • Publié le Apv 16, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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