Ayurveda Dhanvantari, la divinité associée à l'ayurveda L'ayurveda est une form
Ayurveda Dhanvantari, la divinité associée à l'ayurveda L'ayurveda est une forme de médecine traditionnelle ori- ginaire de l'Inde également pratiquée dans d'autres parties du monde. L'āyurveda, ayurvéda ou encore médecine ayurvédique – en devanāgarī : आयुर्वॆद, la « science de la vie », de āyus (vie)[1] et veda (science, ou connaissance)[2] – puise ses sources dans le Véda, ensemble de textes sa- crés de l'Inde antique. En l'occurrence, il s’agit d'une ap- proche médicale holistique[3] datant de la civilisation vé- dique et toujours en vigueur aujourd'hui[4]. En Inde, de- puis novembre 2014, elle est promue par le ministère du Yoga fondé par le Premier ministre Narendra Modi[5]. L'Ayurveda demeure une forme de médecine tradition- nelle encore vivace en Asie du Sud[6],[7] et reconnue comme telle par l'Organisation mondiale de la santé. En Occident, il est considéré comme une médecine alterna- tive. Des critiques de cette médecine existent cependant en ce qui concerne notamment l'utilisation de métaux lourds tels que le plomb, le mercure ou l'arsenic s’ils ne sont pas soumis aux procédés de purification traditionnels et utili- sés dans les quantités prescrites. 1 Origines de l'Ayurveda Les origines de l'Ayurveda remontent aux Vedas, un en- semble de textes révélés très anciens datant de la période védique (IIe millénaire av. J.-C.). Le Veda (au singulier) — c'est-à-dire la Connais- sance[2] — est divisé en quatre Vedas : le Rig-Veda, le Yajur-Veda, le Sama-Veda et l'Atharva-Veda. De plus, chaque Veda possède un Upaveda, un « Veda subordon- né », l'Ayurveda étant le Veda subordonné de l'Atharva Veda[8]. L'Ayurveda, comme l'ensemble des Vedas, est dit nityam et apaurusheyam (littéralement : éternel et non-créé par l'homme — donc « révélé »)[9]. À l'origine, les principes de guérison exposés dans l'Atharva-Véda reposaient es- sentiellement sur le son ou la parole. Les hymnes étaient alors des moyens de guérison et leur simple récitation avait, selon le texte, le pouvoir de soigner toute chose. Les médicaments, tels qu'on les connaît aujourd'hui, n'étaient pas encore développés. 1.1 Les six Samhitas de l'Ayurveda Une statue de Charaka, auteur de la Charaka Samhita La littérature ayurvédique se divise en six Samhitas (« traités » ou « collections »[10]), qui prennent chacun le nom de leur auteur. Les trois premiers, dont les auteurs sont Charaka, Sushruta et Vagbhatta, sont les plus importants et forment 1 2 2 PRINCIPES DE BASE la Bṛhattrayī, « les trois majeurs » de l'Ayurveda, tandis que les trois derniers forment la Laghutrayi, « les trois mineurs »[10]. 1.1.1 Les trois majeurs • Charaka Samhita (IAST : Caraka samhita) : rédigé par Charaka, c'est le texte fondateur de l’Ayurveda. Sa datation est incertaine mais il aurait été composé avant notre ère[11]. Il traite principalement du diag- nostic et du traitement des maladies par la médecine interne (Kaya Chikitsa)[12]. • Sushruta Samhita : traité de chirurgie (en sanskrit : Shalya Chikitsa) rédigé par Sushruta, c'est le deuxième texte le plus important de l'Ayurveda. Il aurait également été rédigé avant notre ère[11]. Le plus ancien document écrit rapportant les travaux de Sushruta est le Manuscrit Bower — daté du IVe siècle[13]. Ce dernier cite directement Sushruta et est d'un intérêt particulier pour les historiens en raison de l’importance de la médecine indienne et de ses concepts en Asie centrale[14]. Dwivedi & Dwivedi, dans History of Medicine : Sushruta, the Clinician-Teacher par Excellence (2007), écrivent au sujet de Sushruta[15] : « La principale voie de transmission du sa- voir au cours de cette période a été la tradi- tion orale. La langue utilisée était le sanskrit - le sanskrit védique de cette période (2000-500 av. J.-C.). La plus authentique compilation de ses enseignements et de ses travaux est actuel- lement disponible dans un traité appelé Sushru- ta Samhita. Il contient 184 chapitres et la des- cription de 1 120 maladies, 700 plantes mé- dicinales, 64 préparations de substances miné- rales et 57 préparations à base de substances animales. » • Vagbhatta Samhita : considérée comme une présen- tation organisée et structurée de la connaissance pré- sentée dans la Charaka Samhita et la Sushruta Sam- hita, ce résumé simplifié des deux premières compi- lations est encore utilisé aujourd'hui dans de nom- breuses universités indiennes[16]. 1.1.2 Les trois mineurs • Madhava Nidana Samhita : couvre la classification des maladies et de leurs symptômes[17] • Sharngadhara Samhita : contient la description des préparations ayurvédiques utilisées au cours du Panchakarma (IAST : Pañcakarma) et détaille les étapes du diagnostic par le pouls • Bhava-Prakasha Samhita : en plus de 10 000 vers, détaille les caractéristiques de nombreux aliments ainsi que de certaines plantes et minéraux[18]. Underwood & Rhodes en 2008 soutiennent[19] que cette première phase de la médecine traditionnelle indienne a identifié la fièvre (takman), la toux, la consomption, la diarrhée, l’œdème, l’abcès, les convulsions, les tumeurs et les maladies de peau (y compris la lèpre). Le traitement des affections complexes — y compris l’angine de poi- trine, le diabète, l’hypertension artérielle et les calculs — ont également été pratiqués au cours de cette période[15], la chirurgie plastique, la chirurgie de la cataracte, la ponction pour l’évacuation des fluides contenus dans l’abdomen (ascite), l'extraction des corps étrangers, le traitement des fistules anales, le traitement des fractures, l’amputation, la césarienne et la suture des plaies étaient connus. L'usage des herbes et des instruments chirurgi- caux se sont généralisés[19]. Le pèlerin chinois Fa Hsien (vers 337-422) a écrit sur le système de soins de santé de l’Empire des Gupta (320- 550). Il a également décrit le processus de l'approche ins- titutionnelle de la médecine indienne apparaissant dans les œuvres de Charaka qui mentionne une clinique et décrit son équipement[20]. Madhava (700), Sarngadha- ra (1300), et Bhavamisra (1500) ont compilé des travaux sur la médecine indienne[14]. Les ouvrages médicaux de Sushruta et de Charaka ont tous les deux été traduits en arabe au cours du califat des Abbassides (750)[21]. Ces travaux arabes ont fait leur chemin en Europe par leur intermédiaire[21]. En Italie, la famille Branca de Sicile et Gaspare Tagliacozzi de Bologne se sont familiarisés avec les techniques de Sushruta[21]. Au cours des âges, l'Ayurveda a été conservé dans ses grands principes malgré les influences étrangères (grecques, chinoises, perses, tibétaines). Ce système est tombé en désuétude pendant plusieurs siècles à la suite des invasions musulmanes au nord de l'Inde à partir du VIIIe siècle. Parallèlement, l'Ayurveda est réapparu en Europe à la Renaissance. Avec les différentes colonisa- tions européennes, surtout britannique, cette médecine a subi de nombreuses pressions, et fut interdite par les An- glais. C'est seulement avec l'Indépendance en 1947, sous l'influence du Mahatma Gandhi, que l'Ayurveda a de nou- veau été reconnu. Aujourd'hui, l'Ayurveda semble susciter plus d'intérêt pour son approche du bien-être holistique que pour son aspect médical (ce dernier se développe de plus en plus et la recherche médicale est en cours[22],[23],[24],[25],[26],[27],[28]). 2 Principes de base Le but de l'Ayurveda est triple : le maintien de la santé, la guérison des maladies et la réalisation de soi[29]. 2.3 Les Dhatus 3 L'Ayurveda décrit l'être humain comme étant composé des cinq Mahabhutas (IAST : mahābhūta, les cinq élé- ments), des trois doshas (les énergies de base du vivant), des sept dhatus (les tissus) et des seize shrotas (les canaux qui véhiculent les doshas à travers tout l'organisme). 2.1 Les Mahabhutas Les cinq grands éléments qui forment l'univers tout entier y compris le corps humain[30] : • Akasha (IAST : Ākāśa) : l'espace • Vayu (IAST : Vāyu) : l'air • Agni ou tejas : le feu • Jala ou Ap : l'eau • Prithivi (IAST : pṛthivī ou pṛthvī) : la terre Selon l'Ayurveda, nous faisons partie intégrante du cos- mos et les éléments primordiaux qui constituent l'univers nous imprègnent également en tous points. Ces cinq élé- ments ne doivent pas être compris au sens littéral mais représentent les notions d'espace, de mouvement, de cha- leur, de flux et de solidité. 2.2 Les Doshas Les doshas de l'Ayurveda et les cinq éléments dont ils sont com- posés Les trois énergies fondamentales dont l'équilibre assure la santé : • Vāta : l'énergie cinétique • Pitta : l'énergie de transformation • Kapha : l'énergie de cohésion. Ces forces sont présentes à des degrés différents chez chaque individu. Cette doctrine des trois doshas — ou humeurs — est primordiale. Le ou les doshas dominants d'un individu déterminent ses tendances ainsi que ses forces et ses faiblesses. Le vaidya, le médecin ayurvé- dique, conseille au patient un style de vie en accord avec sa prakriti — son type ayurvédique, mélange des trois doshas — notamment un régime qui lui est bénéfique en l'harmonisant avec l'univers. Les trois doshas sont composés des cinq Mahabhutas. 2.3 Les Dhatus Les sept tissus principaux qui forment la trame du corps humain. • Rasa : le plasma • Rakta : le tissu sanguin • Mamsa : les muscles • Meda : les tissus adipeux • Asthi : les tissus osseux, le cartilage, les ongles, les poils et les cheveux. • Majja : la moelle osseuse et les tissus nerveux • Shukra : uploads/Sante/ayurveda-pdf.pdf
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- Publié le Fev 14, 2021
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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