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Vaccins contre la COVID-19 et fertilité Page 1 de 15 RÉSUMÉ DE PREUVES PERTINENTES Vaccins contre la COVID-19 et fertilité 19 août 2021 Messages clés  Des études menées sur des humains et des modèles animaux ont montré que l’immunisation contre le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2) au moyen des vaccins BNT162b2 (Pfizer-BioNTech), ARNm-1273 (Moderna) ou AZD1222 (AstraZeneca) ne pose aucun risque accru pour la fertilité féminine.  Avant que les vaccins contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) fassent l’objet d’une autorisation d’utilisation d’urgence, des publications sur les médias sociaux laissaient entendre qu’ils pouvaient provoquer des lésions placentaires en raison d’une réactivité croisée entre la syncytine-1, une protéine placentaire humaine, et la protéine S du SRAS-CoV-2. Aucune donnée ne vient appuyer ces allégations, qui sont pourtant citées parmi les raisons de la réticence à la vaccination.  À ce jour, aucun lien n’a été établi entre la vaccination contre la COVID-19 et les irrégularités menstruelles ou les problèmes de fertilité. Les données sont toutefois limitées, et leur surveillance devrait être maintenue.  Jusqu’à maintenant, rien ne prouve que la vaccination contre la COVID-19 ait des répercussions sur la fertilité masculine. Des études comparant les caractéristiques du sperme avant et après l’administration de deux doses de vaccins à ARNm (Pfizer-BioNTech ou Moderna) n’ont pas révélé de différences.  À moins de contre-indications, les couples et les personnes qui prévoient concevoir un enfant devraient être vaccinés contre la COVID-19. Problème et question de recherche Au début de 2021, quand les vaccins contre le SRAS-CoV-2 sont devenus largement accessibles, des inquiétudes relatives à leurs effets sur la fertilité des hommes et des femmes ont été soulevées par certaines personnes et certains groupes. Ces inquiétudes concernaient entre autres des lésions potentielles aux organes et aux cellules du système reproducteur ainsi que de possibles effets indésirables suivant la vaccination, comme les irrégularités menstruelles. D’ailleurs, un commentaire sur la réticence à la vaccination chez les minorités ethniques a montré que les gens étaient souvent préoccupés par les effets à long terme du vaccin sur la fertilité (Reid et Mabhala, 2021)1. Afin d’évaluer les fondements de ces inquiétudes, Santé publique Ontario (SPO) a examiné les données scientifiques sur la santé génésique des hommes et des femmes après la vaccination contre la COVID-19. Les études sur les effets potentiels de la vaccination après la conception (p. ex., fausse couche en début Vaccins contre la COVID-19 et fertilité Page 2 de 15 de grossesse et effets sur le développement fœtal, la santé du nouveau-né et l’allaitement) ont été exclues du présent résumé. Méthode Le 11 août 2021, les Services de bibliothèque de SPO ont fouillé la littérature primaire et les prépublications contenues dans MEDLINE, Embase et les bases de données sur la COVID-19 des National Institutes of Health (les stratégies de recherche sont fournies sur demande). Ils ont également mené des recherches dans PubMed et Google Scholar le 12 août 2021 pour repérer d’autres articles intéressants. Ils ont retenu les textes publiés en anglais, qu’ils soient révisés par des pairs ou non (prépublications), portant sur les vaccins contre la COVID-19 et la fertilité. Comme la pandémie de COVID-19 continue d’évoluer et que les données probantes se multiplient rapidement, les renseignements contenus dans ce document sont à jour seulement à la date de la recherche effectuée dans la littérature. Inquiétudes en lien avec la fertilité : allégations et réticence à la vaccination Principales conclusions : Avant que les vaccins contre la COVID-19 fassent l’objet d’une autorisation d’utilisation d’urgence (en particulier les vaccins à ARNm), des publications sur les médias sociaux laissaient entendre qu’ils pouvaient provoquer des lésions placentaires en raison d’une réactivité croisée entre la syncytine-1 et la protéine S du SRAS-CoV-2. Aucune donnée ne vient appuyer ces allégations, qui sont pourtant citées parmi les raisons de la réticence à la vaccination. Allégations relatives à la fertilité La mésinformation sur les médias sociaux a en grande partie alimenté les doutes quant à l’innocuité des vaccins contre la COVID-19 pour la fertilité2, 3. Des propos selon lesquels il existe un lien entre la vaccination et l’infertilité ont déjà été tenus pour d’autres maladies; d’ailleurs, des campagnes dissuasives ont été lancées durant les programmes de vaccination contre la poliomyélite et le virus du papillome humain, en dépit des preuves montrant la sûreté de ces vaccins4-6. De plus, les allégations au sujet des vaccins contre la COVID-19 ont contribué à la réticence à la vaccination chez les travailleurs de la santé7.  Certains ont affirmé que la ressemblance entre la syncytine-1, une protéine placentaire humaine, et la protéine S du SRAS-CoV-2 pouvait déclencher une réaction croisée et possiblement entraîner des lésions placentaires; or, rien ne prouve que les anticorps dirigés contre la protéine S du SRAS-CoV-2 réagissent à la syncitine-1 (Male, 2021)8. Cette croyance vient d’un billet de blogue où on a faussement cité un représentant de Pfizer. L’allégation mensongère voulait que les anticorps produits à la suite de la vaccination s’attaquent au placenta. Cependant, il n’y a pas de ressemblance significative entre la séquence d’acides aminés de la protéine S du SRAS-CoV-2 et celle de la syncytine-1, et aucune réaction à la syncytine-1 n’a été observée dans des échantillons sériques de convalescents de la COVID-19.  Le 1er décembre 2020, deux médecins ont demandé à l’Agence européenne des médicaments (EMA), pétition en main, de révoquer l’autorisation d’utilisation d’urgence accordée pour le vaccin de Pfizer-BioNTech en raison d’inquiétudes concernant la fertilité féminine (ils ont toutefois reconnu le manque de données)9. Sajjadi et coll. (2021) se sont servis de Google Vaccins contre la COVID-19 et fertilité Page 3 de 15 Trends pour savoir à quelle fréquence les mots et combinaisons de mots « infertility », « infertility AND vaccine », et « infertility AND COVID vaccine » ont été recherchés aux États-Unis entre le 4 février 2020 et le 3 février 2021. Quand l’intérêt était à son maximum (100), le volume de recherche relatif projeté de « infertility » était de 45,5 (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 33,27 à 57,66; p < 0,001); celui de « infertility AND vaccine », de 0,88 (IC à 95 : 2,87 à 4,63; p < 0,001); et celui de « infertility AND COVID vaccine », de 0,29 (IC à 95 % : −2,25 à 2,82; p < 0,001)9. Quant au volume de recherche relatif réel, il représentait 120 %, 11 251 % et 34 900 %, respectivement, des augmentations relatives, comparativement aux valeurs projetées. Une corrélation a été établie entre les allégations et l’augmentation des recherches en ligne sur l’infertilité aux États-Unis. Réticence à la vaccination et inquiétudes concernant la fertilité Nous avons analysé huit études (sept études primaires et une revue systématique) portant sur la réticence à la vaccination et les inquiétudes relatives à la fertilité chez les personnes réticentes.  Dans leur revue systématique de 12 études (échantillons allant de 85 à 20 852 692 personnes), Galanis et coll. (2021) [prépublication] se sont intéressés aux facteurs contribuant à la réticence à la vaccination10. Parmi les facteurs associés à l’acceptation du vaccin contre la COVID-19 se trouvaient le fait d’être de race blanche, d’être de sexe masculin, d’avoir un haut niveau de scolarité et d’avoir un revenu élevé. Ceux associés au refus du vaccin comprenaient entre autres les inquiétudes en lien avec la fertilité, la grossesse et l’allaitement; la proportion de personnes préoccupées par chacun de ces éléments n’était toutefois pas précisée.  À la suite de leur sondage mené en décembre 2020 auprès de 16 292 travailleurs de la santé de la Pennsylvanie (États-Unis), Meyer et coll. (2021) ont indiqué que 16,3 % des répondants n’avaient pas l’intention de se faire vacciner et que 28,4 % étaient indécis11. Ici non plus, les auteurs n’ont pas mentionné quelle proportion des répondants réticents craignaient que le vaccin nuise à leur fertilité. Les participants étaient âgés en moyenne de 43 ans, et 73 % étaient des femmes.  Après avoir sondé 1 367 personnes résidant en Ontario (Canada) entre le 15 janvier et le 15 février 2021, Syan et coll. (2021) [prépublication] ont signalé que 17,2 % des répondants ne voulaient pas se faire vacciner contre la COVID-1912. De ceux-ci, 7 % ont dit s’inquiéter des conséquences sur la grossesse ou l’allaitement. Aucune inquiétude relative à la fertilité n’a été soulevée. L’âge moyen des répondants était de 38,6 ans (écart-type [ET] : ± 14); 60,3 % étaient des femmes, 65,5 % avaient un baccalauréat ou un niveau de scolarité plus élevé et 80,5 % étaient blancs. Les femmes (p = 0,002) et les personnes qui avaient un niveau de scolarité inférieur au baccalauréat (p < 0,001) étaient les plus susceptibles de refuser la vaccination.  Suivant leur sondage mené en avril 2021 en Californie (États-Unis) auprès de 1 033 parents d’enfants de moins de 18 ans, Naso et coll. (2021) [prépublication] ont déclaré que 8 % des parents questionnés (vaccinés ou non) hésitaient à faire vacciner leur enfant et que 19 % de ces personnes craignaient que leur enfant devienne infertile après uploads/Sante/covid-19-vaccines-fertility.pdf

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  • Publié le Jan 08, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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