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Fundación CIDOB - Calle Elisabets, 12 - 08001 Barcelona, España - Tel. (+34) 93 302 6495 - Fax. (+34) 93 302 6495 - info@cidob.org Interculturael. Bilan et perspectives Rencontre internationale sur l'interculturel. novembre 2001 Lignes transversales des débats Yolanda Onghena LIGNES TRANSVERSALES DES DÉBATS PRÉSENTATION DYNAMIQUES • TRANSFORMATION • COMMUNICATION • DIALOGUE • LANGUE • STRATÉGIES USAGES • RÉCIPROCITÉ • VIVRE ENSEMBLE • RENCONTRE • RECONNAISSANCE • RELATION CONTEXTES • GLOBAL/LOCAL • POLITIQUE • PLURALISMES • CENTRALISMES • DIVERSITÉ • LIMITES • 101 LIGNES TRANSVERSALES DES DÉBATS Présentation En tant que complément au rapport, nous avons tenu à reprendre une partie des débats illustrant de vive voix la synthèse de la rencontre. Nous avons décidé de structurer les commentaires en trois ensembles diffé- r e n t s : dynamiques, usages, contextes. Il s’avère toujours en quelque sorte artificiel de distinguer ainsi des approches qui interfèrent constam- ment les unes avec les autres, mais il nous a semblé qu’il serait utile, pour le lecteur, d’établir ce que nous pourrions appeler des noyaux de cohérence. Il ne s’agit pas d’une transcription intégrale, mais d’une sélection des interventions qui répondent aux sujets les plus débattus, même à travers des positions opposées. Le premier ensemble de dynamiques comprend les commentaires con- cernant la transformation, la communication, le dialogue, la langue et la stratégie. Le deuxième ensemble essaye d’aboutir à une définition de l’interculturel, en réfléchissant sur ses usages : la réciprocité, le vivre ensemble, la rencontre, la reconnaissance et la relation. Cette réflexion serait incomplète sans tenir compte des contextes : le contexte global et local, le contexte politique, les centralismes, la diversité et les limites de l’interculturel. Nous espérons que, de cette façon, le lecteur se sentira impliqué dans le Yolanda Onghena Responsable Programme d’Interculturalité Foundation CIDOB D y n a m i q u e s Il y a assez de contrastes entre les définitions qui ont été avancées. Dès lors, le débat devrait consister à contraster ce qui est contrastant dans les défini- tions. Cette perspective a tendance à concevoir l’interculturel comme une forme d’étude. Ou plutôt comme une méthodologie qui permet d’étudier, de décrire, d’analyser la d y n a m i q u e d’interaction entre les différentes cultu- res. L’interculturel en tant qu’objet de recherche et d’étude. L’interculturel peut suivre deux voies différentes, l’une est dangereuse, et l’autre, à mon avis, serait souhaitable. Le danger est que celui-ci se trans- forme en interculturalisme. C’est à dire qu’il devienne une idéologie dog- matique, aveugle et sourde envers d’autres propositions interculturelles. L’interculturel peut devenir interculturalisme quand il prétend être déten- teur de la vérité de l’interculturalité. Je crois qu’il s’agit là d’une voie dange- reuse. La deuxième voie théorique, je crois que nous l’avons vue ici plus lar- gement quand il a été question d’interculturaliser l’interculturel, quand nous avons parlé d’interculturalités au pluriel. Je crois qu’il faut accepter le pluralisme au sein de l’interculturalité elle-même. Cela signifie, à mon avis, que l’interculturel est une pensée de tension. Il s’agit d’une pensée qui part d’un rivage et se rapproche de l’autre rivage. En fait, l’interculturel parle davantage des ponts que des rivages. L’interculturel parle davantage des relations, des d y n a m i q u e s, que des différents rivages. T r a n s f o r m a t i o n On a oublié une donnée essentielle dans l’interculturel, c’est la notion de dynamique culturelle. La notion de dynamique culturelle est extrê- mement importante. Dans le fait culturel, il va falloir que nous tenions compte de ce qui a été appris, rien ne se perd, rien ne crée, tout se transforme. Dans le champ culturel, la loi fondamentale est la t r a n s- f o r m a t i o n. D’où, tout le débat sur l’identité est un débat dépassé, dépassé parce qu’il n’y a pas d’identités closes, toutes sont plurielles. Dans le débat sur l’interculturel peut-être on ne peut plus parler de grandes et de petites cultures, mais du caractère dynamique ou non des cultures. Il y a des cultures qui sont plus dynamiques que d’autres, plus plastiques, qui s’adaptent d’une manière plus profonde. 103 LIGNES TRANSVERSALES DES DÉBATS LIGNES TRANSVERSALES DES DÉBATS La dynamique culturelle, de t r a n s f o r m a t i o n culturelle, est fondamen- tale. Nous vivons les cultures dans des processus de transformation, mais je pense que cela n’exclut pas le fait de souligner que les éven- tuels consensus interculturels dépendent, très souvent, des souvenirs ; on arrive très souvent à l’accord au moyen du souvenir. C’est à dire, le souvenir culturel, la mémoire culturelle comme source d’accord. Pour compléter ce processus de dynamique et de transformation culturelle, il faut également se demander, qu’est-ce que nous voulons conserver ? Que voulons-nous, que devons-nous, réellement, conserver ? A quoi devons-nous penser et de quoi devons-nous nous souvenir pour ne pas nous perdre ? L’importance à mes yeux des dynamiques, que ça soit dans le domaine de la culture, de l’interculturalité, ou dans le domaine de l’identité, je crois à des évolutions, je crois à des transformations, je crois, peut-être pas à un progrès, je n’emploierais pas ce terme qui est trop connoté historiquement, mais je crois en tout cas qu’il ne faut pas que ce soit figé. Une identité figée est pour moi une identité morte, et elle ne pré- sente à mes yeux plus aucun intérêt. La démarche dialogale nous mène vers une transformation profonde de notre manière d’aborder les questions et qui donc, en allant l’inter- culturel des marges au centre, ça nous oblige à repenser ce que veut dire le droit si on le pense d’une manière interculturelle, la religion si on le pense d’une manière interculturelle, l’économie, la médecine, en acceptant que probablement dans le dialogue avec d’autres cultures on sera obligé d’abandonner le cadre qu’on avait au départ. Abandonner, pas d’une manière absolue, par rapport à notre culture. On peut l’enrichir par rapport à ce que les autres nous disent, on peut traduire, on peut ouvrir notre fenêtre le plus possible. Mais il faut res- ter conscient que l’ouverture de notre fenêtre ne correspond pas forcé- ment à l’ouverture de la fenêtre de l’autre et que donc au moins le défi c’est celui du dialogue entre les deux visions du monde, et de l’ouver- ture au maximum de notre vision du monde pour que ce dialogue puisse se faire. C o m m u n i c a t i o n Mais ce que l’interculturel signifie, au moins pour moi, c’est qu’il dev- rait fonctionner comme une espèce de voie de c o m m u n i c a t i o n. La façon dont nous pouvons communiquer est plutôt fondée sur la tolé- rance ou sur certains aspects de nos cultures et de nos conduites. Il s’agit là d’une autre question. Je pense que la discussion sur l’intercul- turel est extrêmement importante, parce qu’elle ouvre la question des relations et permet la discussion, elle permet la communication entre des cultures différentes. Bien entendu, une telle communication ne peut pas être pleinement rationalisée, elle ne va jamais parvenir scienti- fiquement à un type de rationalité et d’exactitude. Mais, elle constitue- ra toujours un type d’approche, en combinant ainsi ce que nous con- naissons avec la volonté de faire quelque chose. Si nous souhaitons communiquer, si nous comprenons que nous vivons dans le même monde, alors les relations qui s’établissent vont être interculturelles, et cela signifie que de nouvelles options s’ouvrent devant nous. 104 LIGNES TRANSVERSALES DES DÉBATS • L’interculturel peut comporter certains aspects négatifs. Cela est égale- ment très intéressant. Cela signifie que les personnes veulent commu- niquer, et qu’elles pensent que la possibilité de communiquer, en soi, est quelque chose de très positif. Nous échangeons certaines valeurs positives, certaines expériences positives. Je voudrais dire aussi que l’interculturel, tel qu’il est vécu parfois, peut entraîner des problèmes réels de relation entre des cultures différentes. Et il faudrait peut-être mettre ceci en relation avec le choix de l’identité. Si la culture n’est pas capable de bien définir, ou de définir de façon adéquate, ou d’une façon qui permette de communiquer, sa propre identité, si nous ne sommes pas capables de définir notre culture, de définir ce que notre culture représente, alors nous nous trouvons dans une situation où nous pouvons également connaître des aspects négatifs de notre c o m- m u n i c a t i o n. Et il ne s’agit pas seulement de personnes qui parlent sur quelle culture est meilleure, ou acceptable, ou moins acceptable, ça nous conduit à la fermeture du concept de culture. Vous commencez à partir de votre propre culture, et vous pensez que, puisque la voie de communication n’est pas ouverte, et puisqu’il n’y a pas une volonté de communiquer, vous terminez par penser que votre culture est absolu- ment la meilleure ou au moins la meilleure que vous pouvez choisir. Et cette communication, uploads/Societe et culture/ 04-lineas-fra 1 .pdf
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- Publié le Jan 18, 2022
- Catégorie Society and Cultur...
- Langue French
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