1 Annuaire artistique de l’Algérie (Arts plastiques, arts musulmans, design) 20

1 Annuaire artistique de l’Algérie (Arts plastiques, arts musulmans, design) 2002 2 L’Annuaire artistique de l’Algérie 2002 (Vol. 5) - Un an ; 1 numéro Directeur de la rédaction : Mansour Abrous Tél. : 06.08.21.90.16. E-mail : abrousmansour@nomade.fr Objectifs : Fondé en 1998. L’Annuaire des arts en Algérie se veut fidèle à sa mission d’outil d’information et de source de références pour toute la communauté artistique, les étudiants, les chercheurs et les praticiens. 3 A Nezzar Kamel. Aux victimes du printemps noir. A mes compatriotes écrasés par la douleur du terrorisme, affaiblis par la désespérance, vidés par la surdité des contestations citoyennes. 4 Sommaire 1- Introduction 2- Sommaire 3- Ephémérides 4- L’enseignement artistique 5- Opérateurs culturels 6- Lieux d’expositions en Algérie 7- Lieux d’expositions à l’étranger 8- Musées 9- Associations d’artistes 10- Fondation 11- Presse nationale et internationale 5 Introduction Année de l’Algérie en France ou l’Algérie du garde à vous • Que faire de Djazaïr 2003 ?. Que faire de cette manifestation qui profite exclusivement aux intercesseurs du sérail et aux voltigeurs de la servitude. Faire de cette manifestation un non-événement, c’est décréter un droit à l’indifférence. C’est refuser de célébrer le vide institutionnel et de légitimer la caste des prédateurs du champ culturel. • La culture a ses généraux qui gère le pays à coups de gomme dans la mémoire et dans l’avenir. L’Algérie a heureusement ses généreux. Pour la grande majorité des algériens, 2003 en France est un non-événement. Sans pessimisme aucun, il ne restera rien de cette manifestation, rien qui ne profite au pays, à la culture, aux citoyens. • Je milite pour l’indignation. Quelle sera notre capacité collective à être indigné ?. L’Algérie de la continuité Pessimisme de rigueur • Le quotidien Liberté ouvre l’année sur un constat amer « Une culture comme langue morte » (Liberté 2/1) : « le vide prime » avec une « indifférence qui colle comme une peau de chagrin à la culture ». 365 jours après, il tire le bilan de « Douze mois de disette » (Liberté 30/12) en matière de création « les pratiques sont restées les mêmes, réduisant la vie culturelle à des manifestations de circonstance ». Il énumère les nombreux dossiers en souffrance : le statut de l’artiste, la politique du livre, le cinéma et le théâtre. • Des voix s’élèvent, des écrits analysent la situation déliquescente du champ culturel national. Dans un article libellé « Un secteur à l’agonie », le journaliste A. Imadghassen, à propos d’un intérim qui perdure depuis plus de 14 ans à la Maison de la culture de Batna, s’interroge sur la complaisance des autorités de tutelle « Les institutions culturelles sont désespérément vides et désertées depuis des lustres. Les faiseurs de culture sont …malmenés, marginalisés, ils ne sont courtisés que le temps d’un leurre … ». Il conclut « On assassine bien tranquillement la culture à Batna » 6 (Liberté 12/8). Hassan Gherab dénonce dans l’article « Arts et artistes sont encore soumis au bon de commande », « l’assujettissement de la culture à des considérations politiciennes ». Confinée dans un rôle de faire-valoir, la culture en Algérie est instrumentalisée et « la concordance du calendrier des fêtes nationales et religieuses avec une inflation des manifestations culturelles en est l’illustration la plus flagrante » (La Tribune 9/12). Amine Lotfi, en page première du quotidien El Watan (15/8), évoque « La stratégie du pire » en expliquant que la culture est sacrifiée « sur l’autel de la déraison et de l’ignorance ». Rappelant « la grande oubliée des plans de développement » à propos de la culture et « le désengagement de l’Etat »,, il insiste sur la démarche idéologique de la puissance publique pour qui « la renaissance culturelle … ne constitue pas une priorité ». La preuve en est la direction de la culture de la ville de Saïda qui est assurée de façon provisoire depuis cinq ans, sans aucun moyen matériel, ni budget de fonctionnement (El Watan 26/12). • Abire Nessaïba cheville le pessimisme « La culture demeurera le parent pauvre de la société tant que (le) vivier estudiantin lui tournera le dos et ne s’implique pas dans sa préservation, sa pratique et son expansion ». Dans « Y a-t-il une place pour la Culture ? » (L’Expression 24/10), elle met en évidence la fermeture de l’espace universitaire à la culture et à l’activité culturelle « Dès lors, tant que la culture ne dispose pas de la place qui lui revient dans la société, et surtout des moyens nécessaires et suffisants, pour qu’elle s’affirme dans ce temple du savoir qu’est l’université, il y aura toujours un manque dans les connaissances de ces diplômés qui auront à prendre en charge des secteurs où la culture cherchera encore à s’exprimer ». • Les étudiants de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts d’Alger sont en grève de cours depuis deux mois, novembre et décembre. Ils organisent un sit-in devant le ministère de la Communication et de la Culture (El Watan 17/12). L’arrêt de cours est motivé par l’absence d’hébergement pour 156 étudiants (L’Expression 29/12). Les autres étudiants croupissent dans une cité délabrée, de transit disaient les officiels de l’époque (1975). • La réalité artistique nationale vue au travers d’une collaboration Algéro-Allemande autour d’un atelier de photographie. Le photographe allemand Volkmar Ziegler constate l’indigence des moyens de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts d’Alger : « Les 7 moyens manquent aux étudiants de l’école », et réplique du photographe algérien Ammar Bouras, citant l’initiative des Allemands : «Cela nous a permis de travailler et de faire des tirages en couleur » (El Watan 19/11). • Djehiche Mohamed, Directeur de l’Ecole Supérieure des Beaux- Arts d’Alger et le critique d’art Jaoudet Guessouma font le constat, au cours d’une conférence-débat, d’une crise des arts plastiques due à « la prédominance du goût du néo-orientalisme au sein du marché de l’art » et au non renouveau des arts plastiques « les artistes font dans l’imitation ou la redondance ». Ils cherchent également la cause de cette crise du côté de la formation artistique dispensée dans les écoles d’art nationales (Liberté 31/12). Assistance à patrimoine en danger • Les Etats-Unis financent la restauration d’oeuvres de miniaturistes algériens, Racim Omar, Hamimoumna Chérifa et Kechkoul Mohamed (El Moudjahid 15/10 et 16/10/). Cette initiative du gouvernement américain exprime un « soutien au patrimoine algérien ». • Profitant d’une exposition « Mots et maux » de Mustapha Nedjaï, des artistes et des intellectuels, à propos de la Citadelle d’Alger, dénoncent le laxisme des autorités et « l’éternel abandon dans lequel sont jetés nos bâtisses, nos anciennes villas coloniales et autres monuments historiques » (L’Expression 12/12). Liberté et transparence • Ali Dilem est assigné par le ministère de la défense en justice. Le ministère public requiert 40 000 DA contre le dessinateur (Liberté 18/12 et 31/12). • Le fonds d’aide à la création, créé en novembre 1968, chargé de la promotion et de l’encouragement d’une création artistique et culturelle nationale de qualité, est dénoncé pour « mauvaise gestion » et « détournement de sa vocation principale » (Liberté 25/12). Il est réclamé « plus de transparence en ce qui concerne les subventions allouées » et « une intervention du ministère de la Culture pour l’ouverture d’une enquête sur la gestion de fonds » (Liberté 25/12). L’Algérie citoyenne • Plus sérieuse, plus dramatique, plus réelle, moins ludique, la déclaration des artistes-citoyens de la Soummam « Les pratiques 8 que nous croyions révolues sont en train de refaire surface. La violence anti citoyenne a pris des proportions inquiétantes : la persécution, la perquisition, et les intimidations de tout ordre sont devenues monnaie courante. Comme si la violence du capital ne suffisait pas !. Le silence devant une telle tragédie n’est plus loisible. Les artistes et hommes de culture doivent être les premiers à dénoncer ces pratiques d’un autre âge. Nous, en tant qu’artistes de la Soummam, lançons un appel à tous les artistes et hommes de culture où ils se trouvent de dénoncer ce jeu macabre d’un pouvoir qui n’a de réponse à la revendication citoyenne que celle de la violence tout azimut. Le silence face à la tragédie Kabyle équivaut à une caution de la tyrannie qui s’enrhume à la moindre toux citoyenne » (Akbou 31/3). • Ali Kichou expose le 29 avril à Montréal « en mémoire des jeunes du printemps noir ». Il dédie l’exposition « aux jeunes de la Kabylie qui se sont soulevés contre les injustices sociales et qui ont été massacrés au printemps 2001 ». • Nouvel espace culturel « La Tour bleue » à Boumerdès. De l’espoir pour ces cités rongées d’ennui et saoulées d’abandon. Une initiative, un courage, une lucidité à dire l’urgence, à ressusciter la place de la culture « Les férus de la culture viendront se recueillir et se reposer dans ce temple dédié aux survivants de ce millénaire » (Liberté 18/11). L’Algérie sans destin Paroles, nominations • Madame La Ministre de la Culture et de l’Information plaide pour une politique culturelle globale (La Tribune 17/12), uploads/Societe et culture/ by-abrous-mansour-tahar-ouamane-annuaire-2002.pdf

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