La compétence socioculturelle dans l'apprentissage et l'enseignement des langue

La compétence socioculturelle dans l'apprentissage et l'enseignement des langues Langues Vivantes Créé le 5 mai 1949 dans le but de réaliser une union plus étroite entre les démocraties parlementaires, le Conseil de l'Europe est la plus ancienne des institutions politiques européennes. Son siège se trouve au Palais de l'Europe à Strasbourg (France). Grâce à un système souple de coopération entre les gouvernements, les parlementaires et les experts, le Conseil de l'Europe cherche à défendre et à promouvoir les droits de l'homme et la démocratie, et à harmoniser les politiques de ses quarante Etats membres* dans des domaines très divers : éducation, culture, action sociale, santé, environnement, pouvoirs locaux et justice. Les activités dans le domaine de l'éducation et de la culture sont menées sous l'égide du Conseil de la coopération culturelle (CDCC), qui comprend les quarante-quatre Etats signataires de la Convention culturelle européenne: les quarante Etats membres du Conseil de l'Europe*, le Saint- Siège, le Bélarus, Monaco et la Bosnie et Herzégovine. Elles ont principalement pour but de développer en Europe une éducation qui corresponde aux besoins de la société d'aujourd'hui, et de rapprocher les peuples d'Europe en favorisant leur prise de conscience et la mise en valeur d'une identité européenne commune. En matière d'apprentissage des langues vivantes, l'action du CDCC vise à aider les Etats membres à prendre des mesures efficaces pour permettre à leurs ressortissants d'apprendre à utiliser les langues et, ainsi, à améliorer la compréhension réciproque, la mobilité personnelle et l'accès à l'information dans une Europe multilingue et pluriculturelle. Elle a pour objectifs de favoriser la mise en œuvre des réformes en cours et de promouvoir l'innovation dans l'enseignement des langues et la formation des enseignants. Le CDCC poursuit ces buts en favorisant un apprentissage des langues centré sur les besoins et les motivations des apprenants, et en préparant les enseignants et les formateurs d'enseignants à jouer pleinement leur rôle, compte tenu notamment des mutations de notre société européenne. * * * A ce jour, le Conseil de l'Europe a publié divers ouvrages relatifs à la planification et à l'organisation de l'enseignement des langues vivantes. Toutefois, les opinions exprimées dans ces publications ne doivent pas être considérées comme reflétant la position des gouvernements, du Comité des Ministres ou du Secrétaire Général du Conseil de l'Europe. * Albanie, Andorre, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Chypre, République tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Islande, Irlande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Moldova, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, Fédération de Russie, Saint-Marin, Espagne, République slovaque, Slovénie, Suède, Suisse, "l'ex-République yougoslave de Macédoine", Turquie, Ukraine, Royaume-Uni. La compétence socioculturelle dans l'apprentissage et l'enseignement des langues Vers un Cadre européen commun de référence pour l'apprentissage et l'enseignement des langues vivantes: études préparatoires par Michael BYRAM, Geneviève ZARATE et Gerhard NEUNER Comité de l'Education Conseil de la Coopération Culturelle Editions du Conseil de l'Europe 1997 English Edition: Sociocultural competence in language learning and teaching ISBN .. Les vues exprimées dans la présente publication sont celles de l'auteur; elles ne reflètent pas nécessairement celles du Conseil de la coopération culturelle du Conseil de l'Europe ni du Secrétariat. Toute correspondance relative à cette publication ainsi que toute demande de reproduction ou de traduction doivent être adressées au Directeur de l'enseignement, de la culture et du sport du Conseil de l'Europe, F- 67075 Strasbourg Cedex. La reproduction d'extraits est autorisée, sauf à des fins commerciales, à condition que la source soit mentionnée. SOMMAIRE PREFACE............................................................................................................................ 5 I. Définitions, objectifs et évaluation de la compétence socioculturelle Michael Byram et Geneviève Zarate 1. Introduction: définitions disponibles ....................................................................... 9 2. Questions de méthode............................................................................................ 10 3. Spécificités de l’évaluation des compétences socioculturelles.............................. 12 4. Objectifs et types de compétences......................................................................... 13 5. Principes directeurs pour l’évaluation ................................................................... 22 6. Progression et niveaux de compétence.................................................................. 25 Annexe A ..................................................................................................................... 29 Annexe B...................................................................................................................... 31 Annexe C...................................................................................................................... 33 Annexe D ..................................................................................................................... 38 Bibliographie ............................................................................................................... 42 II. Le rôle de la compétence socioculturelle dans l'enseignement et l'apprentissage des langues vivantes Gerhard NEUNER 1. Introduction............................................................................................................ 45 2. Un concept cadre: les aspects socioculturels dans l'enseignement et l'apprentissage des langues vivantes.......................................... 46 3. La place occupée par le contenu socioculturel dans les approches communicative et interculturelle............................................................................ 62 4. Elaboration du programme d'enseignement du contenu socioculturel.................. 74 5. L'apprentissage d'une langue seconde.................................................................... 88 6. La place du contenu socioculturel aux niveaux intermédiaire et avancé de l'enseignement des langues vivantes ................................................. 95 Bibliographie.............................................................................................................. 108 4 PRÉFACE La présente publication s'inscrit dans une série d'études commanditées par le Conseil de l'Europe en liaison avec l'élaboration du Cadre européen commun de référence pour l'enseignement, l'apprentissage et l'évaluation des langues vivantes. Le but de ce Cadre est de définir relativement en détail les paramètres et les catégories nécessaires pour décrire l'acte de la communication langagière humaine, ainsi que les nombreux types de savoirs, savoir-faire et attitudes mis en oeuvre par les utilisateurs des langues participant à des actes de communication. Le Cadre est descriptif, et non prescriptif. Nous espérons que toutes les personnes qui travaillent dans le domaine des langues seront incitées à réfléchir sur leur pratique et à informer leurs "clients et leurs collègues", sous une forme à la fois cohérente et transparente, des objectifs qu'elles se fixent et des méthodes qu'elles emploient. Dans cette perspective, nous accueillons avec satisfaction les contributions de Michael Byram et Geneviève Zarate et de Gerhard Neuner, trois personnes qui ont acquis une réputation internationale pour leurs travaux exceptionnels sur la compétence socioculturelle comme composante de l'apprentissage et de l'enseignement des langues. Ces dernières années, en réaction contre un classicisme de plus en plus déphasé par rapport aux besoins de communication de la société moderne, l'enseignement des langues a évolué - trop loin sans doute - vers les seuls aspects pratiques des transactions quotidiennes. Celles-ci véhiculent naturellement de forts présupposés culturels, souvent implicites, mais l'on avait tendance à les considérer - notamment dans le contexte européen - comme des aspects marginaux de l'apprentissage des langues, comme des valeurs connexes relevant de paramètres universels. Les apprenants étaient simplement considérés comme de nouvelles recrues dans la communauté des locuteurs natifs de la langue apprise; ils devaient se conformer aux normes de cette communauté d'adoption et leur objectif ultime était de se fondre en elle pour que l'on ne puisse plus les distinguer des indigènes. Dans une telle perspective, l'assimilation culturelle faisait tout naturellement partie de la compétence linguistique. Byram et Zarate remettent en question ce présupposé, défendant l'idée que les apprenants en langues ne doivent pas être formés à devenir des ersatz des locuteurs natifs. Il faut au contraire leur apprendre à développer une compétence interculturelle qui leur permette de jeter des passerelles entre les deux cultures et de devenir en conséquence des personnalités plus mûres et plus complexes. Ce changement de perspective peut être lourd de conséquences. Pendant de nombreuses années, les linguistes ont affirmé que les variétés indigènes avaient toutes un statut équivalent. Peut-être faut-il désormais étendre cette tolérance aux variétés exogènes, et attendre des locuteurs étrangers qu'ils puissent exprimer leur propre culture par le biais de leur dialecte propre? Une telle approche aurait des incidences très profondes sur la formulation des objectifs, sur les méthodes pédagogiques adoptées et sur l'évaluation de la compétence. Aujourd'hui, les nouvelles technologies nous abreuvant d'informations venant de partout, et les apprenants étant exposés aux manifestations linguistiques et culturelles les plus diverses, le problème qui se 5 pose est de savoir comment conserver la cohérence et l'intégrité de son développement dans ce chaos culturel de la vie moderne. Mais peut-être est-ce un problème auquel chacun devra apporter une réponse individuelle. Le professeur Neuner retrace en détail les stades successifs du développement de la théorie et de la méthodologie de l'enseignement des langues, qu'il rapproche des grandes évolutions de la société et de leurs répercussions sur les attitudes à l'égard de l'enseignement des questions socioculturelles. Il traite ensuite, de façon explicite et systématique et en faisant preuve d'une grande compréhension intérieure de la dimension socioculturelle, de la manière dont l'on conçoit aujourd'hui le rôle du socioculturel dans l'apprentissage et l'enseignement des langues, en s'appuyant sur de nombreux exemples tirés de cours et de manuels récents. Son étude est présentée sous une forme qui facilite son utilisation directe par les enseignants et par les formateurs d'enseignants. J.L.M. Trim, Directeur de Projet "Apprentissage des langues et citoyenneté européenne" Cambridge, mars 1997 DEFINITIONS, OBJECTIFS ET EVALUATION DE LA COMPETENCE SOCIOCULTURELLE Michael BYRAM et Geneviève ZARATE 8 1. INTRODUCTION: DÉFINITIONS DISPONIBLES Il n'y a pas lieu, dans le présent rapport, de passer en revue toutes les manières d'aborder la question de la définition de la "compétence socioculturelle" ni la place qu'elle tient dans une définition globale de la compétence que les apprenants d'une langue sont censés acquérir à l'issue d'un processus d'enseignement et d'apprentissage fondé sur la compétence de "communication". Nous avons pris comme point de départ la nouvelle version du 'niveau seuil' pour l'anglais, Threshold Level 1990 (van Ek et Trim, 1991) et les documents préparatoires au Cadre européen commun de référence pour l'apprentissage et l'enseignement des langues, qui comprenaient la suggestion qu'une étude de uploads/Societe et culture/ byram.pdf

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