PREMIÈRE PARTIE : L'évaluation des ressources (09 points) Texte: « Quand donc n

PREMIÈRE PARTIE : L'évaluation des ressources (09 points) Texte: « Quand donc nous parlons de sous-développement culturel nous ne pensons pas à la négritude comme manière particulière pour les Négro-africains d‘être-au-monde: car ce serait vouloir dire qu’une manière d’être-au-monde peut être sous-développée par rapport à une autre ! Ce qui serait un non-sens. La culture dont nous parlons n’a rien de particulariste ; elle est plutôt l'expression de l'aspect scientifique de toute culture particulière. Et en tant que telle elle est d'abord culture des individus pris isolément et non culture d'une société globale. C'est l'homme individuel qui nous intéresse ici, avec son niveau de connaissances, son pouvoir réel sur le monde, et non la société prise globalement et comme une super-individualité. C'est au service de cet homme individuel que doit se mettre le développement. C'est à lui qu'il faut donner le maximum de savoir nécessaire pour qu'il puisse connaître un réel épanouissement. » Ebenezer Njoh Mouelle .De la médiocrité à l’excellente. Essai sur la signification humaine du développement. Éditions Clé, 2011. P. 149. A travers une production écrite de quinze lignes au moins, et de vingt et cinq lignes au plus, dégage l'intérêt philosophique du texte ci-dessus à partir de son étude ordonnée, c’est-à- dire des éléments ci-après. Définition du problème philosophique 1,5pt Examen analytique (EA) : 2 Pts Réfutation du texte (RT) : 2Pts Réinterprétation du texte (RIT) : 1 Pt Conclusion (C) : 1,5 Pt DEUXIÈME PARTIE : L'évaluation de l’agir compétent / des compétences (09 points) Sujet : La sagesse consiste-t-elle à vaincre ses passions ? Consigne : Tu feras du sujet ci-dessus, une dissertation philosophique en prenant en compte les tâches ci-après : • Première tâche: rédige une introduction dans laquelle, après avoir amené le sujet, tu poseras le problème philosophique dont il est question, et élaboreras la problématique subséquente ; (3Pts) • Deuxième tâche: à partir de ta culture philosophique, et dans le respect des règles de la logique, élabore une analyse dialectique du problème soulevé ; (3 Pts) • Troisième tâche : rédige une conclusion dans laquelle, après avoir rappelé le problème et dressé le bilan de ton développement, tu proposerais une solution personnelle et contextualisée dudit problème. (3 pts) • Présentation : (2pts) Correction Épreuve de philosophie au baccalauréat A4 et ABI 2022 Première partie : L’évaluation des ressources Compréhension du texte Pour comprendre cet extrait de De la médiocrité à l’excellence et surtout bien le situer, il faut prendre en considération ce qui suit : la volonté de Njoh-Mouellè de promouvoir un développement humain articulé autour de la culture de l’excellence et dont les piliers sont, d’après lui, la formation scientifique et éducation artistique. C’est cette intention qui gouverne la plupart des textes de son ouvrage, en particulier ceux du chapitre intitulé «culture et développement » à travers lesquels l’auteur entend définir le type de culture requis pour promouvoir un réel épanouissement de l’homme. Selon ce philosophe camerounais, toute construction du développement de l’Afrique en marge de cette dynamique aboutirait fatalement à la production de marionnettes et de robots. Ainsi privé de liberté et de responsabilité, l’homme exigerait la médiocrité, expression d’un sous-développement culturel, en valeur. Définition du problème philosophique (DP) : Thème. la culture du développement / le développement culturel / culture et développement / la culture / le développement. ' Problème : nature / caractéristiques/ signification / essence de la culture du développement ou du développement culturel ou du développement tout court. Thèse : Njoh-Mouelle soutient que la véritable culture du développement en Afrique est celle de l’homme individuel et non de la société globale. Ou encore, le développement culturel doit être axé sur la promotion de l’individu et non du groupe. Problématiques possibles : • Mais, faut-il adhérer sans réserve à un tel point de vue, sans courir le risque d’une conception trop idéalisée et rationaliste de la culture et du développement ? • La culture, pour autant qu’elle doive être en rapport étroit avec un vrai développement, n’est-elle pas plus celle du groupe que celle de l’individu isolé ? Examen analytique (EA) :' Hauteur met en exergue les caractéristiques de la culture du développement dans une logique antithétique qui lui permet de dire d’une part, ce qu’elle n’est pas et d’autre part, ce qu’elle doit être. Sa démarche est donc binaire et se présente ainsi qu’il suit : D’une part, Njoh-Mouelle relève les difficultés de la culture de la société globale (culture communautaire), en indiquant qu’elle participe du sous-développement culturel en tant que super-individualité particulariste et aliénante. Ainsi affirme-t-il : « La culture dont nous parlons n’a rien de particularisme… non la société prise globalement et comme super- individualité. » D’autre part, Njoh-Mouelle pose la culture de l’homme individuel comme condition du vrai développement, en soulignant qu’elle exprime l'aspect scientifique et éducationnel de la culture. D’où l’assertion suivante : « La culture dont nous parlons […] est plutôt l'expression de l’aspect scientifique de toute culture particulière.» Elle s’intéresse à l’homme individuel «avec son niveau de connaissances, son pouvoir réel sur le monde...». Transition : Mais, adhérer sans réserve à un tel point de vue, n’est-ce pas courir le risque d’une conception trop idéalisée et rationaliste de la culture et du développement ? Réfutation du texte (RT) ; Au-delà de leur qualité et pertinence, les propos de Njoh -Mouelle suscitent quelques interrogations. Réfutation 1: On peut ici interroger sa conception quelque peu élitiste du développement qui semble finalement en faire une affaire de privilégiés (l’homme individuel « avec son niveau de connaissances, son pouvoir réel sur le monde»). Réfutation 2: On peut également s’interroger sur une orientation assimilable à l’égoïsme et à l’individualisme pour autant que la seule culture encouragée par Njoh-Mouelle dans la voie du développement soit celle de l’homme individuel et non de la société globale. Réfutation 3 : On peut, par ailleurs, questionner la méconnaissance de l'importance de la collectivité / communauté, avec ses valeurs qui s’imposent à tous dans la construction de la cohésion sociale et du vivre-ensemble harmonieux. Une société d’individualités risque de donner lieu à une fracture sociale, entraînant la dynamique subversive et sécessionniste. Le suivisme et le conformisme seraient préférables à la désinvolture contre l’organisation traditionnelle de la société et l’autorité sur laquelle elle repose. Réfutation 4 : On peut donc, par comparaison à nos valeurs traditionnelles, s’inquiéter d’une vision un peu trop occidentaliste ou occidentalisée de la culture, avec tous les risques d’a1iénation que cela pourrait avoir. En cela, la voie prescrite par Njoh-Mouelle s’oppose à celle de l’africanisme culturel prôné par des auteurs comme Julius Nyéréré lorsqu’il encourageait un socialisme purement africain (socialisme Ujamaa). Réfutation 5: Enfin, son exaltation de la culture scientifique pourrait s’assimiler au scientisme et à un excès de zèle rationaliste, au mépris des particularités (originalités) de la culture africaine qui, elles aussi, sont non moins importantes dans la construction du développement. On se souviendra ici de Basile Juléat Fonda qui exigeait de l’Africain qu’il rentre dans la mondialisation tout en gardant cette part de lui-même qui fait son originalité, en évitant de se corrompre fondamentalement. Transition : Mais, de telles points d’interrogation sont-elles de nature à altérer la richesse de ce texte de Njoh-Mouelle ? Réinterprétation du texte (RIT) : Malgré les interrogations formulées ci -haut, la pensée de Njoh-Mouelle semble bien s’articuler avec le dessein de l’autour, lequel transparait dans le sous-titre («Essai sur la signification humaine du développement ») de son ouvrage. Dès lors, sa richesse se décline de plusieurs manières. D’abord, l’auteur appelle à adopter le modèle culturel de développement axé sur la promotion des individualités, lequel aurait certainement fait ses preuves ailleurs (on peut voir ici un clin d’œil à l’occident). Ensuite, l’auteur s’attèle à la dénonciation des attitudes conformistes et conservatistes qui constituent de véritables freins à l’émulation / épanouissement de l’homme. Il veut montrer que l’existence positive repose sur le renoncement à ces genres d’attitudes qui frisent l’asservissement, l’embrigadement socioculturel, la carence éducative et formative et le défaut de liberté et de responsabilité. Par ailleurs, le texte a le mérite d’inviter à un rapport critique et sélectif vis-à-vis de nos cultures, à l’effet d’expurger les éléments négatifs susceptibles d’entraver notre accès à un véritable épanouissement et, en même temps, d’identifier en nos cultures et en celles des autres tout ce qui peut être bénéfique dans le sens de cet épanouissement Il s’agit de préalables sans lesquels l'accès au développement demeure utopique. Comment ne pas souligner aussi cette exhortation de l’Africain à faire de la connaissance scientifique et de notre pouvoir réel sur le monde, les éléments requis pour allier développement et épanouissement de l’homme? Enfin, Njoh-Mouelle promeut une conception de la culture et du développement qui, quoique quelque peu individualiste et idéaliste, doit demeurer un idéal et une aspiration légitime dont l’horizon doit susciter en nous la volonté d’autopromotion, d’auto-amélioration sur la base de la formation scientifique. Ainsi, le texte dégage, au-delà de sa densité, un intérêt philosophique indéniable. Conclusion (C) : Rappel du problème du texte: la réflexion de Njoh-Mouelle, dans cet extrait de De la médiocrité à l‘excellence, uploads/Societe et culture/ document-2.pdf

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