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Explication de texte de Sénèque de la constance du sage L’homme est un animal.

Explication de texte de Sénèque de la constance du sage L’homme est un animal. La seule différence, c’est que ce contrairement à dernier, l’homme est doté de la Raison. Elle lui permet d’agir de manière réfléchie, tout en ayant conscience de ce qui l’entoure. Toutefois, il lui arrive d’agir « sans réfléchir », et donc en fonction de ses sentiments, sous le coup de l’émotion. Un tel comportement est comparable à celui des bêtes, compte tenu de son caractère primaire. Alors que les hommes ont parfois tendance à régler leurs problèmes sous le coup de l’émotion, SENEQUE, philosophe stoïcien, nous invite à adopter un comportement comparable à celui du sage. Mais en quoi cela consiste-t-il et pourquoi est-ce si difficile à atteindre ? Dans un premier temps, SENEQUE nous présente des situations empruntées à la société, qui témoignent de l’état encore primaire des hommes malgré le progrès. Il nous montre par la suite comment y faire face grâce à la sagesse. Par conséquent, il considère qu’un comportement sage permettrait de faire face aux difficultés. L’insulte, comme « brebis de mer », ou « autruche plumée », est une atteinte à l’intégrité morale de l’homme. Elle le dévalorise en le comparant à des créatures ou des êtres honteux, et engendre alors des réactions que l’on pourrait qualifier de pulsions provoquées sous le coup de l’émotion, et notamment la colère. Pour certains, elle s’avère même plus éprouvante encore que la douleur physique; bien qu’elle puisse sembler puérile et anodine, ou encore, basée sur le ton de la plaisanterie. Aussi, elle n’épargne aucune classe sociale (« au sénat »), ce qui permet d’affirmer qu’il s’agit bien d’une caractéristique propre à l’être humain, et non du contexte social. Sans Raison, l’homme se résume à un simple animal pourvu de parole, mais agissant comme un enfant (« Tant la raison laisse de faiblesses dans les âmes qu’elle abandonne »). En effet, il est vexant pour la fierté de l’homme, que l’on s’attarde sur ses défauts. Qu’ils soient physique (« la vieillesse, les cheveux blancs, l’âge »), moraux, comme la situation financière, (« la pauvreté »), et dont le déni et la parodie ne font que les amplifier de manière conséquente. Sénèque témoigne ici du comportement primaire dont peuvent faire preuve les hommes : lorsque leur ego est remis en question, ils réagissent automatiquement, et ressentent de manière irrépressible, le besoin de se défendre ; comme s’il s’agissait d’une affaire d’état. Mais comment surpasser cet état d’esprit dans notre société ? Selon SENEQUE, pour y remédier, il faut agir, tel un sage stoïcien et retourner la situation en sa faveur tout en s’adaptant aux situations; à l’image du Banquet issu du Manuel d’Epictète. Il ne faut donc pas être aliéné de ses passions, car ce sont elles qui pervertissent notre Raison, et nous poussent à agir de manière impulsive et excessive. C’est donc en se tournant soi-même en dérision que l’on parvient à désarçonner les « impertinents » avant même qu’il ne puisse se manifester. De cette manière, il les dissuade donc de se moquer de lui. En effet, les blagues les plus courtes sont les meilleures. Cela dépend donc uniquement de nous de réagir, ou non, à une critique, ou toute autre moquerie, et donc, lui donner une certaine importance, escomptée par « l’insolent ». C’est ainsi que « Vatinius », dont les railleries portaient essentiellement sur son physique (« ses pieds goutteux et sa gorge tailladée ») put en réchapper. Toutefois, il arrive que la raillerie en question ait lieu sans prévenir. Dans ce cas, la meilleure des solutions reste la feinte d’ignorer. En effet, à l’instar de l’imbécile heureux, qui ignore, donc ne souffre pas, c’est retirer « le plaisir de l’offense » de son assaillant de feindre ne pas comprendre, et ainsi, tourner la situation en son avantage. Désarçonné par le fait qu’il n’ait pas atteint son objectif, le railleur se retrouve dans une situation difficile, qui l’empêche de trouver une répartie adéquate à ce dénouement imprévu. « « Malheureux que je suis ! Je crois qu’il n’a pas compris. » ». Mais la roue tourne, et « l’insolent » se retrouvera à un moment ou à un autre, confronté à un autre impertinent, qui fera preuve de plus de ruse que lui, et permettra ainsi, de venger ses anciennes victimes. Cette conception du sage selon Sénèque n’est cependant pas conventionnelle au sens que lui attribuerait généralement la doxa. En effet, selon la doxa, le sage possèderait une nature quasi-divine, et serait donc par conséquent, impossible à atteindre pour une simple condition humaine. En effet, à l’instar des stoïciens, il fait impasse à ses pulsions et ses émotions en les surmontant. Faisant ainsi une concession sur l’ego démesuré dont peut parfois faire preuve l’être humain. Mais cela implique également de réaliser une concession sur les douleurs physiques subies. L’homme étant de nature finie, et soumis à ses instincts de survie, il se révèle incapable d’atteindre un tel niveau de plénitude, en négligeant sa survie. Ce texte présente donc un intérêt conséquent dans la vie des hommes: il apparaît d’abord comme un constat de la bêtise humaine lorsque son ego est mis à mal; puis le lecteur se rend compte qu’en adoptant certains comportements, comme la prise de recul à l’instar du sage, il est possible d’y faire face. C’est également un moyen de vanter la philosophie stoïque, qui permettrait aux hommes d’atteindre plus facilement le bonheur. Ce qui nous ramène au titre dont est extrait cet ouvrage : De la constance du sage (ou que le sage n’est pas atteint par l’injure) uploads/Societe et culture/ explication-de-texte-de-seneque-de-la-constance-du-sage.pdf