2 Vincent Kamgang Musique, chant et culture nationale camerounaise Livre de l’é

2 Vincent Kamgang Musique, chant et culture nationale camerounaise Livre de l’élève SIL 2 2 2 3 Présentation de l’ouvrage A la suite des Etats Généraux de l’Education de 1995 et de la promulgation de la loi d’orientation de l’éducation au Cameroun en 1998, de nouveaux contenus d’enseignement ont été introduits aux programmes de l’école primaire, au nombre desquels la culture nationale et l’éducation musicale. L’opérationnalisation des contenus de ces disciplines par les Programmes officiels de l’enseignement primaire dès 1999, n’a pas été suivie d’autres moyens facilitant leur exploitation. Le présent ouvrage voudrait combler le manque en mettant à la disposition des enseignants et des élèves des outils simples d’accompagnement. En se référant au programme ci-dessus évoqué, le présent volume a mis en relief toutes les sous-disciplines de l’éducation musicale et de la culture nationale. 1. Chant. En plus de la priorité accordée à la maîtrise de l’hymne national, les contenus ont mis en exergue des chansons de circonstance, des chants de marche, des chants de ronde, des chansons de jeux, des chants de danse, des chansons tirées des contes, des chants patriotiques et d’expression culturelle camerounaise… Tous ces types de chansons sont prévus pour être exécutés en français, en anglais ou en langue nationale. Les textes sont présentés sur partition pour assurer la fiabilité de la mélodie et faciliter l’enseignement. Chaque texte est suivi, d’une illustration d’images, d’un questionnaire de découverte ou d’un commentaire permettant de le situer dans son contexte. 2. Musique. Les exercices intégrés à la SIL permettent à l’élève de vocaliser sur la gamme de DO. Il s’agit de préparer sa voix au solfège qui débute au niveau II. 2 4 3. Culture nationale. Celle-ci est présente sous plusieurs formes : • Le proverbe. C’est une phrase qui exprime une vérité générale, un conseil de sagesse populaire. Tous les proverbes sont tirés des différentes cultures camerounaises. • Les contes. Ce sont des histoires inventées qui racontent des aventures merveilleuses, pour distraire (de façon générale) certes, mais surtout pour éduquer (particulièrement en Afrique). • Les us et coutumes. Ce sont les habitudes et usages traditionnels décrits ou racontés. Comme les autres aspects de la culture, les coutumes puisent partout au Cameroun et permettent à l’enfant de comprendre non seulement une certaine manière de faire, mais aussi de comparer cette autre manière à celle de sa localité d’origine. • L’initiation au rythme et à la danse. Au niveau I, l’initiation au rythme commence par la maîtrise des pas de danse, la participation à un mouvement collectif et coordonné. Les enfants apprennent aussi à utiliser des instruments de fabrication locale pour rythmer et danser des chants qu’ils connaissent déjà. 2 5 Approche méthodologique I. Chant De façon générale, l’enseignement du chant à l’école primaire vise à : • développer les aptitudes sensori-motrices ; • Cultiver et affiner la voix ; • Former le goût et cultiver la sensibilité ; • Développer la mémoire et l’attention ; • Développer l’esprit de groupe ; • Familiariser l’enfant aux chants traditionnel et étranger ; • Inviter l’enfant à l’écoute. Le chant vise donc à développer le langage, l’attention, la mémoire, la perception auditive. Il crée une atmosphère de joie, cultive la sensibilité de l’enfant et forme sa personnalité car naturellement l’enfant s’intéresse au chant (cf. les berceuses). Chez l’individu en général, le chant éprouve l’audition, la fonction de respiration… Il répond donc à un besoin psychologique et physiologique. Particulièrement à l’école de base, on chante pour accompagner les rondes, pour éviter les fatigues… L’importance du chant n’est donc plus à démontrer. C’est sans doute ce qui amène Pauline Kergomar à affirmer qu’une « école où l’on ne chanterait pas serait une prison d’enfants » L’enseignement des chants évitera d’occuper le temps juste après la récréation ou les activités sportives qui fatiguent et essoufflent les enfants. Pendant l’enseignement, l’enseignant veillera à la position debout des apprenants, ce qui facilite la respiration, de même, ils doivent se moucher, se dégager la gorge pour libérer la voix respiratoire avant de commencer. 2 6 Le matériel didactique idéal reste la voix de l’enseignant, mais ce dernier peut aussi se procurer d’un diapason, d’un piano… Il doit surtout savoir qu’au niveau I les chants ne sont pas portés au tableau, ils s’enseignent uniquement par audition. La méthode globale au départ permet de développer simultanément l’oreille et la voix car phonation et audition vont ensemble. Il faut surtout savoir que l’oreille enfantine discrimine difficilement les sons et que la voix de l’enfant (de 7 ans par exemple) produit à peine 5 notes. C’est pourquoi les chants et l’orientation didactique préconisés insistent sur l’éducation de l’oreille et l’éducation de la voix. Le choix des chants dans ce manuel tient compte de la tessiture de la voix enfantine, car selon leur âge, les enfants sont de tessitures différentes : jusqu’à 6 ans par exemple, ils sont capables de chanter dans un intervalle d’octave. Le présent ouvrage en plus tient compte de la valeur de la mélodie et de la valeur des paroles. Toutes les mélodies sont simples, expressives et possèdent une valeur musicale. Les différents textes sont agréables et dégagent une impression poétique, simples sans mièvrerie ni puérilité. Ils sont illustrés par des images, des questions de découvertes ou des commentaires à valeur explicative. Comme le recommandent les programmes officiels, l’apprentissage d’un nouveau chant suivra des procédés utilisés en toute méthode qui se veut active : observation globale, analyse en éléments simples et synthèse récapitulative. – Avant la phase globale, l’enseignant veillera à disposer les élèves en groupes homogénéisés selon la tessiture de leur voix (fine, grave…) et à les laisser debout. Il exigera la bonne tenue (tête haute, poitrine droite, mains tombant le long du corps, jambes légèrement écartées), Veillera à la respiration et à la vocalise. – Pendant la phase globale, l’enseignant devra provoquer l’intérêt de l’enfant en lui présentant d’une manière vivante le chant. Il exécute entièrement le morceau après en avoir élucidé le sens des paroles d’après le contexte… Le contexte de chaque chant est explicité (grâce aux images, questions ou commentaires). – Lors de l’analyse et de la synthèse, l’enseignant fait assimiler le chant vers par vers ou partie par partie. Il redressera immédiatement toutes les erreurs de rythme, de justesse, de prononciation (surtout pour les chants en anglais). 2 7 – Pour ce qui est des chants en langue nationale camerounaise, le texte écrit en français en donne juste l’idée générale. Après avoir lu ledit texte, l’enseignant le traduit d’abord en une langue nationale camerounaise, (priorité étant donnée à la langue de la localité), ensuite il découvre la mélodie sur la partition, en fin il chante et fait chanter le monceau. II. Musique Au niveau I de l’école primaire, il s’agit de développer les aptitudes sensori-motrices des apprenants en assurant l’affinement de la perception auditive, l’affinement de la voix et l’adaptation au rythme. L’éducation musicale consiste à former le goût et à cultiver la sensibilité de l’enfant, de même qu’à l’entraînement à jouer des instruments de musique les plus courants dans la localité. Tous les exercices de vocalise sont présentés sur partition. L’enseignant veillera toujours à faire reprendre les exercices passés avant d’engager la nouvelle leçon. Le travail individuel est à privilégier : il permet de s’assurer de la justesse des notes, des mesures et des nuances. L’initiation musicale contribue à l’éducation sensorielle. Il s’agit d’éduquer la sensibilité de l’enfant aux qualités des sons. On multipliera les exercices sur la distinction du timbre, de l’intensité, de la hauteur des sonsIl s’agit d’amener l’apprenant à reconnaître le grave, l’aigu, le médium, le son qui monte, descend ou reste sur place. Cette initiation comporte aussi la reconnaissance des instruments de musique. III. La culture nationale En plus des danses et des jeux, elle met en relief, en partie, quelques sous-genres de la littérature orale camerounaise. L’ensemble des exercices de culture nationale permet à l’élève de contribuer à conserver et, au besoin, à améliorer le patrimoine chorégraphique et culturel national. La diversité des activités de culture nationale implique aussi une diversité d’approche méthodologique. Mais de façon générale, la démarche est la même : observation globale, analyse en éléments simples et synthèse récapitulative. Conte. On ne confondra pas la classe de conte à celle de lecture. Dans la tradition Camerounaise, les gens se regroupent autour d’une personne 2 8 qui dit un conte. Ces gens après avoir suivi le locuteur, l’interrogent pour mieux en saisir le sens ou alors, après avoir terminé son élocution, pour s’assurer qu’il n’a pas prêché aux sourds (car le conte a toujours une morale qu’il véhicule), lui-même locuteur interroge ses interlocuteurs. C’est cette approche que le présent ouvrage préconise. Quelques questions non exhaustives sont proposées à la fin de chaque texte pour en faciliter la compréhension. Les leçons de conte ont aussi pour objectif d’initier l’enfant à ce « sous-genre » de littérature orale. L’enseignant amènera les apprenants à dire des contes qu’ils connaissent en utilisant des approches en usage dans la localité. Proverbe. Dans la tradition orale, l’énonciation d’un proverbe est suivie uploads/Societe et culture/ musique-chant-et-culture-nationale-camerounaise-vincent-kamgang.pdf

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