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d´emploi, textes publicitaires) que pour les textes littéraires. Il existe ainsi de normes diverses, voire contradictoires, pour la traduction de différents genres ou types de textes, ce qui rend l´approche basée sur l´équivalence plutôt ambiguë. Ceci pourrait expliquer pourquoi certains traductologues, dans les institutions de formation de traducteurs, ont commencé à privilégier l´approche fonctionnaliste par rapport aux approches basées sur l´équivalence. Katharina Reiss et la catégorie fonctionnelle de la critique de traduction (Nord, 2008) Dès 1971, Katharina Reiss avait introduit la catégorie de la fonction dans son approche objective de la critique de traduction. Bien qu´ancré encore dans la théorie basée sur le concept d´équivalence, son ouvrage intitulé Möglichkeiten und Grenzen der Übersetzungskritik (La Critique des traductions, ses possibilités et ses limites) peut être considéré comme le point de départ de la recherche universitaire en traduction en Allemagne. Prenant pour base le concept d´équivalence, Reiss élabore un modèle critique de traduction fondé sur la relation fonctionnelle entre les textes source et cible. Selon Reiss, la traduction idéale serait celle où «la finalité dans la langue cible serait d´obtenir une situation d´équivalence en ce qui concerne le contenu conceptuel, la forme linguistique et la fonction communicative d´un texte en langue source». Reiss désigne cette forme de traduction par l´expression «performance communicationnelle intégrale». b) La théorie du skopos (Guidère, 2010) Les aspects fondamentaux de la théorie du skopos Le mot grec skopos signifie la visée, le but ou la finalité (cf. lo scopo en italien). Il est employé en traductologie pour désigner la théorie initiée en Allemagne par Hans Vermeer à la fin des années 1970. Parmi ses promoteurs, on trouve également Christiane Nord (1988) et Margaret Ammann (1990). Du point de vue conceptuel, la théorie du skopos s´inscrit dans le même cadre épistémologique que la théorie actionnelle de la traduction, en ce sens qu´elle s´intéresse avant tout aux textes pragmatiques et à leurs fonctions dans la culture cible. La traduction est envisagée comme une activité humaine particulière (le transfert symbolique), ayant une finalité précise et un produit final qui lui est spécifique (le translatum). Vermeer (1978) est parti du postulat que les méthodes et les stratégies de traduction sont déterminées essentielement par le but ou la finalité du texte à traduire. La traduction se fait, en conséquence, en fonction du skopos. D´où le qualificatif de fonctionnelle attribué à cette théorie. Mais il ne s´agit pas de la fonction assignée par l´auteur du texte source ; bien au contraire, il s´agit d´une fonction prospective rattachée au texte cible et qui dépend du commanditaire de la traduction (du client). C´est le client qui fixe un but au traducteur en fonction de ses besoins et de sa stratégie de communication. Pourtant, cela ne se fait pas en dehors de tout cadre méthodologique. Le traducteur doit respecter deux règles principales. D´une part, la règle de cohérence (intratextuelle) qui stipule que le texte cible (translatum) doit être suffisamment cohérent en interne pour être correctement appréhendé (compris) par le public cible, comme une partie de son monde de référence. D´autre part la règle de fidélité (cohérence intertextuelle) qui stipule que le texte cible doit maintenir un lien suffisant avec le texte source pour ne pas paraître comme une traduction trop libre. Grâce à l´influence de Katharina Reiss (1984), Vermeer a précisé sa théorie en élargissant son cadre d´étude pour englober des cas spécifiques qui n´étaient pas pris en compte jusqu-là. Il a intégré par exemple la problématique de typologie textuelle de Reiss. Si le traducteur parvient à rattacher le texte source à un type textuel ou à un genre discursif, cela l´aidera à mieux résoudre les problèmes qui se poseront à lui dans le processus de traduction. Vermeer prend en considération les types de textes définis par K. Reiss (informatifs, expressifs, opérationnels) pour mieux préciser les fonctions qu´il convient de préserver lors du transfert. Ainsi, le texte source est désormais conçu comme une offre d´information fait par un producteur en langue A à l´attention d´un récepteur de la même culture. La traduction est envisagée comme une offre secondaire d´information, puisqu´elle est censée transmettre plus ou moins la même information, mais à des récepteurs de langue et de culture différentes. Dans cette optique, la sélection des informations et le but de la comunication ne sont pas fixés au hasard ; ils dépendent des besoins et des attentes des récepteurs ciblés dans la culture d´accueil. C´est le skopos du texte. Ce skopos peut être identique ou différent entre les deux langues concernées : s´il demeure identique, Vermeer et Reiss parlent de permanence fonctionnelle ; s´il varie, ils parlent de variance fonctionnelle. Dans un cas, le principe de la traduction est la cohérence intertextuelle, dans l´autre, l´adéquation au skopos. La nouveauté de l´approche consiste dans le fait qu´elle laisse au traducteur le soin de décider quel statut accorder au texte source. En fonction du skopos, l´original peut être un simple point de départ pour une adaptation ou bien un modèle à transposer fidèlement. Cela signifie qu´un même texte peut avoir plusieurs traductions acceptables parce que chacune répond à un skopos particulier. Le skopos est le critère d´évaluation, et sans skopos, il n´est point de traduction valide. Cette position extrême a été critiquée parce qu´elle rompt le lien originel existant entre le texte source et le texte cible au profit exclusif de la relation translatum (texte cible) – skopos (finalité). Mary Snell-Hornby (Université de Vienne en Autriche, 1990 : 84) estime que les textes littéraires – contrairement aux textes pragmatiques – ne peuvent pas être traduits seulement en fonction du skopos : selon elle, la fonction de la littérature dépasse largement le cadre pragmatique délimité par Vermeer et Reiss. Peter Newmark (1916-2011, professeur britannique de traductologie, l´université de Surrey) (1991 : 106) critique la simplification excessive du processus de traduction et la mise en relief du skopos au détriment du sens en général. Andrew Chesterman (1994 : 153) fait remarquer que la focalisation sur le skopos peut conduire à des choix inappropriés sur d´autres plans : le traducteur peut forcer ses choix lexicaux, syntaxique ou stylistiques, uniquement pour coller à son skopos. Malgré ces quelques critiques, la théorie de Vermeer demeure l´un des cadres conceptuels les plus cohérents et les plus influents de la traductologie. La consigne La consigne établit les critères de traduction du texte. La consigne idéale comprend une information explicite ou implicite concerant les finalités du texte cible, le destinataire, le moyen de transmission, le lieu, la date et éventuellement, la motivation de production ou de réception du texte. Voilà pourquoi il incombe à celui qui joue le rôle de donneur d´ouvrage (mais cela peut être parfois le traducteur) de décider du skopos pour le texte à traduire. Il est clair pourtant que souvent, le client et le traducteur doivent négocier pour déterminier le skopos, surtout si le client n´a qu´une idée assez vague, voire incorrecte, du type de texte qui convient à la situation donnée. Dans bien des cas, le traducteur expérimenté est en mesure d´inférer le skopos (implicite) à partir de la situation traductionnelle. Comme l´explique Vermeer (1989 : 183), «sauf indication contraire, nous prendrons pour acquis, dans notre culture, qu´un article technique au sujet d´une découverte astronomique, sera traduit comme un article technique pour des astronomes ... .» C´est ce que nous considérons comme une consigne conventionnelle, puisqu´elle se base sur la présomption générale que, dans une culture donnée, à une époque donnée, certains types de texte sont normalement traduits selon certaines approches traductionnelles. La corrélation établie par Katharina Reiss entre le type de texte et la méthode de traduction (1971) est précisément fondée sur cette présomption. La cohérence inter- et intra-textuelle Alors que pour Reiss le texte source doit être le critère le plus important dans la prise de décisions par le traducteur (Reiss 1988 : 70), Vermeer le considère plutôt comme une «offre d´information» à partir de laquelle chaque récepteur choisit ce qui lui semble intéressant ou important (Reiss et Vermeer 1984). Ce concept dynamique ne nous permet pas de parler d´un seul sens, pour un seul texte source, qui serait transféré à l´intention de récepteurs dans la culture cible. Conformément à la consigne, le traducteur sélectionnera certaines informations de l´offre d´information présentée dans la culture source, afin de formuler une nouvelle offre d´information dans la langue cible, qui servira de point de départ pour la sélection, par les récepteurs cibles, de ce qui leur semble significatif dans le contexte de leurs circonstances culturelles. Dans de telles conditions, le processus de la traduction devient un acte irréversible (une retraduction philologique en langue source ne donnerait pas le même résultat qu´était le texte source). Le rôle du traducteur est de produire un texte qui puisse transmettre une signification aux récepteurs de la culture cible. Le traducteur doit notamment respecter, la règle de cohérence intratextuelle qui stipule que le texte cible (translatum) doit être suffisamment intelligible pour le récepteur et avoir un sens dans la situation communicationnelle et culturelle d´accueil, comme une partie de son monde de référence. D´autre part, il doit exister un lien uploads/Societe et culture/ r9-theorie-reiss-vermeer.pdf

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