1 RAVIVE LE DON DE DIEU QUI EST EN TOI LETTRE DU MINISTRE GÉNÉRAL AUX JEUNES OF

1 RAVIVE LE DON DE DIEU QUI EST EN TOI LETTRE DU MINISTRE GÉNÉRAL AUX JEUNES OFM UNDER TEN Salut et occasion de la lettre 1. Chers frères Under ten: “Que le Seigneur vous donne la paix!” Je vous écris cette lettre, Ravive le don de Dieu qui est en toi (cf. 2Tim 1, 6), à la veille du quatrième Chapitre des Nattes “Under ten”, pour continuer le dialogue entamé avec vous au cours de ces années de service à la Fraternité universelle en tant que Ministre général pendant les visites aux diverses Entités de l’Ordre et à travers vos messages, auxquels, dans la mesure du possible, j’essaie aujourd’hui de répondre. 2. Je considère une véritable grâce d’avoir pu participer aux trois Chapitre des Nattes Under ten célébrés jusqu’à aujourd’hui : le premier à Saint Jacques de Compostelle (Espagne) (1995), quand j’étais Ministre provincial de cette Province ; le second à Canindé (Brésil) (2001), lorsque j’étais Définiteur et Secrétaire général pour la Formation et les Études ; le troisième en Terre Sainte (2007), déjà comme Ministre général. Pour moi et pour beaucoup d’autres, à en juger par les témoignages qui me sont parvenus, ces rencontres ont été une vraie grâce à cause de ce que nous y avons partagé, réfléchi et prié, et aussi parce qu’ils ont été une occasion importante de célébrer le don de la Fraternité qui s’élargit bien au-delà des limites fort réduites de la propre Province ou Custodie. Le climat de ces rencontres a été toujours fraternel et joyeux. C’est tout ce qu’autant moi que vous tous nous espérons certainement de ce Chapitre Under ten 2012. 3. Comme je l’ai déjà fait à l’occasion du Chapitre des Nattes Under ten célébré en Terre Sainte, et comme préparation à la célébration du prochain Chapitre de 2012, je vous écris aujourd’hui cette lettre. En partant du thème que nous avons choisi pour ce Chapitre, je parlerai de notre identité à la lumière de ce que nous avons promis lors de notre profession et en tenant compte des défis qui nous viennent de la société actuelle, de telle sorte que, toujours avec les yeux fixés sur Jésus, aspicientes in Gesum (cf. He 12, 2), comme le demande le motif de notre Chapitre, « nous rejetions tout le fardeau et le péché qui sait si bien nous entourer et courions avec endurance l’épreuve qui nous est proposée » (He 12, 1). Aussi mon intention est elle simplement de raviver le don de Dieu qui est en chacun de vous, le don de la vocation à laquelle nous avons été appelés (cf. 2Tim 1, 6). Et pour y parvenir, dès maintenant, je désire vous inviter à continuer à fixer votre regard sur le Seigneur auquel vous avez livré votre vie. En me servant des mots de la Sœur Claire, je vous invite à contempler et à observer constamment le Miroir, Jésus- Christ, pour vous transformer, intérieurement et extérieurement en Lui et à devenir miroir pour les autres (cf.4LAg 15-17; 3LAg12- 13). Finalement, je vous invite à assumer avec passion « la vie selon l’Évangile de Jésus-Christ » (cf. Rnb 1, 2), et à assimiler les béatitudes à tout moment comme critère de vie. 4. J’aimerais pouvoir commenter avec chacun d’entre vous ce que je veux vous dire, mais ne pouvant pas le faire pour des raisons plus que naturelles, je vous écris cette lettre, conscient de mon obligation de « servir et administrer les odorantes paroles de mon Seigneur » (2LFid 2). « En vous baisant les pieds, comme il convient à celui qui est au service de tous (cf. LOr12), je vous demande d’accueillir bénignement mes paroles, en lisant en elles l’affection « qu’affectée par l’ardeur de la charité » je ressens pour tous et chacun d’entre vous (cf. 4LAg 37), afin que, sans éloigner votre regard de Celui « dont l’amour enivre »(cf. 4LAg10), et s’attachant à Lui avec toutes les fibres de 2 votre cœur (cf. 4LAg 9), vous fassiez ce qui vous paraitra plaire au Seigneur et, ainsi que vous le pouvez, suiviez ses traces et sa pauvreté (cf. LL 3). Ce que je vous dis dans cette lettre, mes chers frères Under ten, je me le dis à moi-même et je le dis à tous les frères de l’Ordre, car nous avons tous besoin de rappeler notre propos et de tenir nos yeux, les yeux du cœur, fixés sur notre principe (cf. 2LAg 11), afin que, « d’une course rapide, d’un pas léger, sans entraves aux pieds », nous avancions joyeux et bien dispos sur « le chemin des béatitudes » (cf. 2LAg 12). 3 I POINT DE DÉPART: QUELQUES TRAITS DOMINANTS DE NOTRE SOCIÉTÉ ET CULTURE QUI PEUVENT QUESTIONNER NOTRE IDENTITÉ « Soyez toujours prêts à justifier votre espérance devant ceux qui en demandent compte » (1P 3, 15) 5. Quand je parle de notre société et culture, je ne prétends pas en faire une étude complète. Ce n’est pas le propos de cette lettre, et je ne serais pas la personne compétente pour la faire. Avec mes ponctuations, et reconnaissant que je peux être assez subjectif en les faisant, bien que ce ne soit certainement pas mon intention, je veux simplement partager avec vous certains traits qui peuvent avoir de l’influence sur notre identité de consacrés et de Frères Mineurs, et vous inviter à la vigilance et au discernement, car, en observant l’influence qu’exerce la culture actuelle sur l’Église et sur tous ceux qui en font partie, nous pouvons dire que la corrélation de forces entre l’Église et la société a changé d’aspect. Face à une Église affaiblie, il existe une culture postmoderne forte et attirante qui configure pour une bonne part l’esprit et la sensibilité des croyants, conditionne leur perception des valeurs et la gestation de leurs options. 6. Les Frères Mineurs, parce qu’ils n’appartiennent pas à une autre galaxie, ne sont pas exemptés de cette influence. Il est donc nécessaire de nous mettre en garde, sans tomber dans l’obsession de ville assiégée, pour ne pas nous laisser emporter par les signes négatifs de notre société. Nous ne pouvons pas nous fermer sans plus à tout ce qui nous vient de la culture actuelle et nous ne pouvons pas être si ingénus de ne pas arriver pas à percevoir ces dangers. Notre société, comme le reconnaissait déjà Pastores dabo vobis, abrite en soi des valeurs et des contrevaleurs. Ce même document nous avertit qu’au sein des facteurs négatifs « peut se cacher une valeur qui attend d’être découverte et reconduite à sa pleine vérité » (PdE 10). Notre attitude, en tant que chrétiens et Frère Mineurs doit être, donc, disons-le encore une fois, de vigilance et de discernement pour savoir distinguer ce qui vient du Seigneur et ce qui lui est contraire (cf. VC 73). Comme saint Paul a su si bien nous le dire quand il nous invite à tout examiner et à rester avec ce qui est bon (cf. 1Th 5, 21)! Société liquide ou fluide 7. Notre société a été définie comme « une société liquide ou fluide ». Ce qui fait penser à la « fluidité » ou la « liquidité » comme les métaphores les plus pertinentes pour comprendre la culture actuelle, définie par Bauman, comme société de l’incertitude, où presque rien ne peut se dire permanent ou bien stable et prévisible. Ce qui est maintenant, peut aussitôt ne plus être, ce qui se passe maintenant peut déjà être dépassé. Cette société peut se caractériser par certaines constantes que je vais maintenant signaler brièvement. Précarité des engagements et faiblesse du sens d’appartenance 8. Dans une société « liquide et fluide », la personne vit sans racines, dans la friabilité, l’inconsistance, l’insécurité et le provisoire des relations. Par ailleurs, pour Erickson et d’autres grands psychanalystes, une des caractéristiques des générations actuelles serait un déficit de « confiance de base » et une insécurité radicale qui ne leur permet pas de s’appuyer sur un fondement ferme et les conduit à vivre au sein d’un avenir incertain. L’insécurité qui leur est propre et la difficulté d’avoir confiance dans les autres et en l’Autre sont accouplées à ce syndrome de méfiance de base. 4 Tout cela fomente la précarité des engagements, des unions et des attachements. Il en résulte que des institutions qui jusqu’à hier étaient des points de référence comme la famille, le quartier, la communauté soient aujourd’hui, dans les mots de U. Beck, « des catégories zombies… mortes mais pourtant vivantes ». En même temps, le sens d’appartenance s’affaiblit ; ce sens d’appartenance qu’un homme de la taille de A. Maslow inclut parmi les six nécessités vitales de la personne et, comme telle, une composante importante de l’identité. On ne sait pas qui on est tandis qu’on ne sait pas à qui on appartient. Tout le monde sait que la vie parcellée et fragmentée crée une multitude de très faibles appartenances et débilite ainsi les appartenances fortes, surtout en relation aux institutions de caractère universel. Dans ces cas, l’adhésion se uploads/Societe et culture/ ravive-le-don-de-dieu-qui-est-en-toi.pdf

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