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_ . . ., . I... Vestiges historiques, t h o i n s matériels du pass6 clans les pays sereer Charles BECKER, CNRS - ORS TO M " Dakar - 18 mai 1993 Vestiges historiques, témoins matériels clu passé clans les pays sereer Charles BECKER, CNRS-ORSTOM Dakar - 18 mai 1993 Vestiges historiques, tkmoins mat6riels du pass6 dans les pays sereer Charles BECKER, CNRS-ORSTOM Remarque prtalable : on partira du constat de la diversité des cultures sereer qui se manifeste à travers les langues et les dialectes, à travers des particularités dans l'organisation sociale et familiale, qui reflète des his toires différentes. Cette diversité est une richesse et merite assurément qu'on y attache du prix si l'on veut préserver, garder vivant, mettre en valeur et enrichir aujourd'hui le patrimoine sereer. Dc5finition : les vestiges historiques sont des traces visibles, matérielles ou non, attestant la vie passée de sociétés et de cultures humaines. Chaque culture laisse des vestiges plus ou moins abondants, en attachant une importance plus ou moins grande à letir matérialité et à leur pérennité, certains vestiges étant privilégiés. en particulier les vestiges religieux. La beauté et la valeur muséographique des objets est relative, et les productions artistiques réalisées par les diverses sociétés sont inégalement connues et mises en valeur. D'où la responsabilité des "connaisseurs" et des détenteurs de savoirs pour mieux faire connaître les richesses de leur culture et pour trouver les nouveaux chemins de leur trmsmission aux générations futures. - 1 On peut distinguer deux types de vestiges : 1”) Les vestiges non mat6riels sont tous les traits culturels qui se sont imposés et ont été adoptés (ou plus souvent adaptés) par une société au cours du passé. On ne s’y attarde pas ici mais il est nécessaire de les prendre en compte dans la recherche historique : ainsi par exemple les caractéristiques de l’organisation sociale - avec le rôle des patrilignages, des matrilignages, l‘organisation religieuse et la stratification socio-politique -, les particdarités linguistiques représentent des héritages et des témoins du passé qu’il convient d’interroger beaucoup plus pour mettre en relief la diversité du patrimoine culturel. sereer, ainsi que les traits fondamentaux communs aux sociétés sereer. 2 ” ) Les vestiges materiels, qui sont multiples, révèlent à travers des productions ou des artefacts, des facettes de la culture des sociétés qui les ont laissés, qui les ont produits ou seulement utilisés. Dans le cas des Sereer, il existe beaucoup de ces objets qui sont insuffisamment connus, répertoriés et conservés. Malgré les efforts des amées 1960 et 1970, avec les collections des archives culturelles et les catalogues présentant des objets ou des docments audio-visuels, il reste encore beaucoup à faire pour réaliser un inventaire plus complet et constituer des collections muséographiques attrayantes. On s’attachera ici B évoquer seulement quelques uns des nombreux témoins matkriels rencontrés dans les différents pays sereer. qui renvoient au passé, a m origines des familles, des villages ou du royaume et qui révèlent des traits caractéristiques des sociétés sererer et de leurs groupes statutaires. Un constat : l’abondance et la diversité des vestiges sont plus grandes dans beaucoup d’autres régions africaines : on note chez les Sereer la raretk de la présence de certains matériaux (or, argent, métaux), et une moindre exubérance dans les manifestations matérielles liées à la religion traditionnelle. Cependant on remarque par exemple en dépouillant attentivement le grand Dictionnaire du P. Crétois, que les objets matériels sont très nombreux et mhiteraient un classement rigoureux en vue de leur utilisation muséographique. Par l’énumération non exhaustive proposée ici, on voudrait seulement citer quelques types d’objets connus et conservés dans les pays sereer, proposer des principes pour leur classement, et souligner la nécessité de mieux les faire cohzlaître et mettre en valeur. 1 I. - les vestiges de populations anterieures. Il s’agit des traces laissées par les proto-peuplements avec lesquels les Sereer ont été en contact lorsqu’ils sont irenus du Fuuta. Selon les divers pays sereer, ces restes sont différents : 2 - les mégalithes de latérite taillée, plantés en structures circulaires, avec des pierres fkontales implantées en direction de l’est, ne se rencontrent que dans une petite partie de l’ancien royaume du Saalum. - les tumulus de sable pre-sereer, par contre, qui ressemblent aux tombes ancestrales (lomb) encore construites par les Sereer, s’observent partout, dans le Siin, le Jegem, le Saalum, avec des densités exprimées dans le tableau suivant. On doit noter que certains de ces monuments sont impressionnants. R Baol, avec 6 secteurs, totalise 383 sites et 1921 tumulus Tassette. Diobas. 37 sites et 121 tumulus Fissel. Diak, Mbadane, Dimag. 114 sites et SO3 tumulus Lambaye. Kaba, Polek, Gat. 63 sites et 324 tumulus Baba Garage. Pègue, Guéoul, Ndogal. 41 sites et 178 tutnulus Diourbel. Bounkoye, Ndadène, Diète, Salao. 50 sites et 188 tumulus Mbacké. La, Kael. 78 sites et 607 tutnulus ,e Sine, avec 3 secteurs, comporte 248 sites et 977 tumulus Tataguine. Diéghem. Sine Ouest. 41 sites et 251 tumulus Diakhao. Sine Nord-Est. 82 sites et 268 tumulus Maroute. 125 sites et 458 tumulus , e Saloum, avec 6 secteurs, possède 393 sites et 1514 tumulus Gandiaye. Saloum Nord-Ouest_. Marigots de Gandiaye, Sikhane, Diokoul et Ngouloul. 129 sites et 450 tumulus Ouadiour. 99 sites et 335 tumulus Kaolack. 66 sites et 292 tumulus Kolobane. Ngaye - Signy. 55 sites et 233 tumulus Mbos. 22 sites et 53 tumulus Rive gauche du Saloum. 22 sites et 151 tumulus :one mégalithique : de nombreux sites mégalithiques comportent de: umulus dans l’ancien royaume du Saalum, avec une association fréquente !u tumulus de sable avec des pierres frontales mégalithiques vers l’est. - les amas et les tumulus coquilliers : ils sont connus dans les îles et autour de l’estuaire du Saalum. dans les provinces du Gandun et du Ñoomi au Saalum et dans le sud-ouest du Siin aux environs de Joal. Ces sites (139 recensés) comportent parfois des sépultures en forme de tumulus (sur une vingtaine de sites qui ont ét6 décrits et parfois fouillés par l’IFAN), avec un matériel’ archéologique très vané et fiche. Il est très regrettable que ces sites soient très fortement dégradés par une utilisation excessive dans les constructiohs (routes, batiments) et fassent l’objet dun véritable pillage. - les peec, qui sont très nombreux et souvent imposants, dans la plupart des pays sereer où les installations hum‘aines datent de plusieurs siècles. Les prospections systématiques effectudes au Bawol ont manifesté l’importance de ces vestiges qui sont susceptibles de renseigner sur la culture matkrielle des Sereer depuis lew,provenance du Fleuve. 3 - des ruines de puits sont signalées dans de multiples localités ; parfois ils seraient des restes attribués B des peuplements antérieurs aux Sereer, mais il existe aussi des ruines de ce type qui seraient d’origine sereer. - les grottes sont connues dans les pays sereer du nord-ouest, oiì des traditions et parfois des mythes d’origine lem sont associés. Parfois on évoque les hommes d’autrefois (géants ou petits), parfois aussi on associe B ces lieux des interprétations (par exemple pierre centre du monde chez les Ndut). L’origine de ces vestiges est évoquée avec plus ou moins de précisions. Mais dans certains pays sereer, on les désigne comme soose et on associe ces vestiges (surtout les pec, les ruines de puits, et les tumulus) B des personnes dont le nom a été retenu. Citons swtout aux traditions liées aux tumulus du Bawol évoquant les noms de Teeñ soose de la famille Bagadu. Enfin faut-il rappeler les importants vestiges dits “sereer“ dans le Fuuta, mais aussi dans les anciens pays du Ferlo, du Jolof et du Kajoor, qui jalonnent les migrations des proto-sereer, dont l‘empreinte sur le Fuuta a été notable et reste dans la mémoire des Ilalpulaareen. I I . Les vestiges sereer des origines Une recherche systématique reste B faire pour manifester la multiplicité des vestiges originels qui évoquent les dCbuts des villages, avec l‘arrivée des familles et l’instauration des droits fonciers, politiques, religieux. - les arbres trouvés lors de la fondation : sacralisation fréquente pour le rôle souvent salvateur lors de l’arrivée des migrants. - les tombes des ancêtres fondateurs ont éth également très souvent été sacralisées comme fangool. Le travail d’inventaire qui existe serait B préciser sur certains points mais on doit souligner que ces vestiges sont souvent vknérks jusqu’h présent. - les lieux évoquant des souvenirs de la migration ou de la fondation : parfois B côté ou B me distance un peu plus lointaine se trouvent des liex (parfois sacralisés) oh ont passé les fondateurs avant de trouver leur lieu définitif : on y poursuit souvent des “pélérinages“, avec déventuelles ckr6monies rituelles. ’ - les vestiges de la royauté au Siin et au Saalm : ils sont similaires à cause de la même tradition gelwaar, mais on note des particularités dans les objets et les lieux du sacre. de la royauté et du pouvoir, qui existent depuis les débuts de la dynastie (airec les cérémonies rituelles annuelles, et avec les cérémonies obligatoires pour les intronisations). - les vestiges familiaux dans les autres pays sereer, qui sont uploads/Societe et culture/ vestiges-historiques-temoins-materiels-du-passe-en-pays-seereer.pdf

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