LE VRAI KENDO, selon Kenichi YOSHIMURA INTRODUCTION Auteur: Kenichi YOSHIMURA (

LE VRAI KENDO, selon Kenichi YOSHIMURA INTRODUCTION Auteur: Kenichi YOSHIMURA (texte publié en mars 1995 dans "l'écho des dojo") Vous ne pratiquez pas encore le vrai Kendo Je constate que, depuis quelques années, le niveau technique du Kendo français s'est considérablement amélioré et aujourd'hui, les Français présentent un Kendo louable même aux yeux des experts japonais. Cela, d'une part, grâce aux efforts assidus des pratiquants qui aiment vraiment le Kendo, et d'autre part, grâce à la ligne politique du Comité National de Kendo à l'égard de l enseignement qui ne date pas d'hier. Si je me réjouis de ce progrès technique du Kendo français, en revanche, il me faut aujourd'hui tirer la sonnette d'alarme en ce qui concerne le comportement des pratiquants dans le dojo, en stage ou en compétition, et leur façon de concevoir le Kendo même. II me semble urgent que les pratiquants, surtout les enseignants, reprennent conscience de ce qu'est réellement le Kendo et se rappellent ses premières règles car, pour moi, le Kendo français est en train de dégénérer. Si j'évoque ce sujet, c'est qu'avant tout, pour ma part, je ne pratique pas le Kendo juste pour me battre à la japonaise mais pour tout ce qu'il implique sur les plans culturel, martial et sportif. Et il serait souhaitable que les français en fassent autant. Sinon, le Kendo qu'ils croient pratiquer ne sera que superficiel, sans contenu, sans âme et il continuera à dégénérer pour devenir une simple activité sportive sans caractère particulier. Pour moi, le Kendo est une discipline sportive traditionnelle qui se distingue des sports ordinaires par ses bases de culture traditionnelle. Alors, si l'on veut pratiquer le véritable Kendo, on doit forcément adopter non seulement sa méthode technique mais aussi son éthique , ses règles et enfin sa conception de base qui est le fondement de tout le reste. Si votre préoccupation est de vous battre tout simplement revêtus d'un équipement de Kendo, en ignorant le reste, vous ne pratiquez pas encore le vrai Kendo. Je souhaite que tous les pratiquants français évoluent dans le sens de l'approfondissement, car je suis convaincu, en outre, que l'apprentissage et la compréhension des éléments qui ne paraissent pas avoir de liens directs avec le progrès technique ont, en réalité, une très grande influence sur le contenu technique. Vous savez sans doute que la mentalité et l'état d'esprit du pratiquant se reflètent bien dans le Kendo qu'il pratique. Alors, dans le sens inverse, si le pratiquant arrive à se forger un esprit fort et conscient, son Kendo progressera d'autant. Avec le souhait de guider le Kendo français dans cette direction, j'aimerais m'adresser directement à un maximum de pratiquants. J'écrirai selon les nécessités et en suivant mon intuition, sur tout ce qui concerne le Kendo. De cette manière, je pourrai sans doute éclaircir, dans la mesure de mes compétences, certains points ambigus des pratiquants et , en même temps, leur donner des sujets de réflexion. L'ATTITUDE DANS LE KEIKO (1) Auteur : Kenichi YOSHIMURA (texte publié en octobre 1996 dans "l'écho des dojo") Chacun a sa propre motivation dans la pratique du kendo: rechercher la voie du sabre, goûter la sensation et la concentration pour battre l'adversaire et ne pas se faire battre, transpirer de façon agréable et énergique pour entretenir sa santé .... Tous ceux qui pratiquent le kendo avec ces différentes motivations doivent être reconnus en tant que pratiquants honorables du kendo à part entière. A condition qu'ils aient la base technique nécessaire pour la pratique, ils ont le libre choix d'adopter leur propre façon de penser sur le kendo. Personne n'a le droit de leur imposer une philosophie quelconque. L'armure et le shinai, outils de travail communs pour tout le monde, assurant l'échange de la pratique entre des individus aux motivations différentes, cela permet, d'une part, aux pratiquants d'enrichir leur acquis technique et de découvrir de nouveaux horizons, mais il arrive, d'autre part, que cela crée des conflits stériles entre eux. Pour que la pratique du kendo soit profitable et harmonieuse pour tout le monde sans tenir compte des différences de philosophie, et pour ne pas enfreindre inconsciemment l'éthique du kendo traditionnel, il faut avant tout connaître les règles " non écrites" pour le keiko, puis réfléchir sur son propre comportement. Keiko avec les professeurs ou les pratiquants haut gradés placés côté face Travailler avec un professeur ou un pratiquant fort est dur; on frappe dans le vide, on se laisse déséquilibrer et on s'essouffle .... Mais résister à cette épreuve est le meilleur et le plus sûr moyen de progresser. Les pratiquants ambitieux mettent leur casque toujours plus rapidement que les autres pour leur demander le keiko en évitant une grande file d'attente. L'effet d'un tel keiko ne se voit pas sur le champs, mais l'accumulation de ces expériences fait apparaître une différence nette avec les autres pratiquants au bout de quelques mois. Tous ceux qui progressent bien, sans exception, même si la vitesse des progrès varie suivant le pratiquant, ne s'épargnent pas ces efforts et là, il n'y a aucun mystère. Le professeur ne vient pas toujours chercher les élèves qui ne sont pas motivés et c'est à eux de lui montrer volonté et courage. Lorsqu'un professeur haut gradé arrive à sa place pour le keiko, il est souhaitable qu'il y ait déjà quelques pratiquants en attente en face. Pour cela, il faut au moins s'équiper plus vite que le professeur; c'est un geste de politesse à son égard, qui prouve la bonne volonté des élèves. Au japon, par exemple, quand on est nombreux dans le dojo, les élèves ambitieux mettent leur casque en quelques secondes après le salut et se précipitent devant le professeur. Sinon, ils manqueraient l'occasion peut- être à jamais... Vous attendez et vous vous apercevez qu'il n'y a personne en face du professeur qui arrive pour le keiko. A ce moment-là, courez devant lui en abandonnant votre file, tant pis, même si vous ne vous sentez pas encore prêt pour le keiko avec lui .... Quand vous commencez le keiko avec lui, vous ne devez pas avoir le sentiment d'être déjà battu, ce qui vous empêcherait de frapper avec toute votre concentration et toute votre énergie. Autrement dit, évitez de faire un simple uchikomi, à moins que vous ne soyez au niveau de débutant? Il faut garder un état d'éveil du corps et de l'esprit, essayer de rester disponible pour réagir à tout moment , créer et trouver des opportunités de frappe, et enfin porter les coups de façon toujours concentrée. En travaillant ainsi, vous vous sentirez épuisés au bout de 2 à 3 minutes. Si le professeur le reconnaît, il vous fera faire le kakari-geiko, l'uchikomi ou le kiri-kaeshi pour terminer. Si vous jugez vous-mêmes que vous avez suffisamment travaillé en ji-geiko, vous pouvez lui demander le kakarigeiko ou le kirikaeshi pour terminer en disant , " arigatogozaimashita, kakari-geiko !" Dans ce cas, votre propre jugement doit être sincère. On ne fait jamais cela pour éviter un keiko dur. D'ailleurs le professeur ne vous le permettra pas, s'il juge que vous n'avez pas encore suffisamment travaillé. Il est en tout cas toujours souhaitable de terminer le geiko par le kakari-geiko ou le kiri-kaeshi ( ou les deux!) sur votre initiative; c'est une démonstration de votre bonne volonté, et ainsi cet effort supplémentaire contribuera à élever encore votre niveau. Les progrès ne dépendent pas des autres mais de vous-même. On a parfois l'occasion de faire le keiko avec des professeurs très âgés. Malgré leur physique manifestement affaibli, ils arrivent à montrer un kendo extraordinaire. C'est sûrement l'un des éléments du kendo les plus attirants. Il est vrai que parmi eux , il y a des experts indiscutables. Mais il ne faut pas se faire d'illusions non plus; il s'agit d'êtres humains. Quand on prend de l'âge, la résistance physique a des limites. II y en a qui ne résisteront pas à des tai-atari très forts d'un jeune costaud ou à des coups de tsuki (2) excessivement violents. Alors vous devez un peu réfléchir à votre façon de faire le keiko. Car, si vous travaillez d'une façon qui dépend uniquement de votre force physique, cela signifie que vous ne combattez pas à armes égales et vous n'en tirerez pas grand chose comme enseignement. Par contre, si vous prenez leur condition physique en considération et acceptez de faire le keiko sur le même terrain qu'eux, vous vous rendrez compte de la profondeur infinie et de la richesse technique et mentale du monde du kendo, et vous finirez par penser :" J'aimerais pratiquer comme eux à un âge avancé! " ou " Serai-je capable de pratiquer comme eux, à leur âge ? " Keiko avec un partenaire d'un niveau sensiblement égal Quand on pense à l'aspect compétitif ( pas dans le sens de " compétition") du kendo, le keiko entre deux pratiquants de même niveau doit être le plus amusant pour eux. On a le même niveau technique et là, il y a indiscutablement le plaisir ludique "frapper" ou "être frappé". Si uploads/Sports/ notions-detiquette.pdf

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  • Publié le Fev 28, 2021
  • Catégorie Sports
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