N°4 À lire dans ce numéro : Regard sur la doctrine p7-48 Regard sur les réalisa
N°4 À lire dans ce numéro : Regard sur la doctrine p7-48 Regard sur les réalisations et les projets p49-88 Autres regards : Expériences extrarégionales, témoignages et entretiens p89-129 Agence D’Urbanisme et d’Aménagement de Martinique Transports et déplacements en Martinique Regard s CROISÉ S 3 Regard s CROISÉ S Crédit photos : ADUAM Édito 120 000 véhicules transitent au quotidien sur “l’autoroute”, l’artère principale de la Martinique. Seulement 10 % des actifs utilisent les transports en commun pour se rendre au travail et plus de la moitié font leur trajet seuls dans leur véhicule. Ces chiffres illustrent clairement combien les conditions de circulation et le manque d’organisation des transports pèsent lourdement dans la vie quotidienne des martiniquais et en particulier des plus démunis. La situation est d’autant plus criante en Martinique que le territoire insulaire est exigu, l’étalement urbain se poursuit, les axes routiers sont de plus en plus saturés y compris les chemins communaux résidentiels de plus en plus utilisés comme itinéraires de contournement. Les politiques d’aménagement du territoire et d’urbanisme ne peuvent plus faire l’impasse d’une réflexion globale qui prenne en compte la problématique des transports. Les élus se sont donc mobilisés et grâce à l’impulsion donnée en 2011 par la Région Martinique avec la Réforme des Transports, le cap est désormais fixé à partir d’un projet collaboratif associant les élus et les partenaires. Il est trop tôt pour mesurer l’efficacité des politiques en cours et à venir mais l’heure est au changement, notamment au regard des problématiques environnementales et sociétales. En effet, la mobilité est devenue une nécessité. Elle est fondatrice de réseaux d’appartenance, des modes d’appropriation des territoires, des façons de se les représenter. Parce que ce sujet crucial concerne l’ensemble de ses partenaires et tous les martiniquais mais aussi en complémentarité des travaux réalisés par l’Observatoire Territorial des Transports de Martinique (O2TM) qu’elle pilote, l’ADUAM se devait d’y apporter sa contribution. Ainsi, l’Agence propose dans ce 4e numéro de Regards Croisés une vue d’ensemble sur la réglementation en matière de transports et les politiques mises en œuvre pour les déplacements selon les modes qu’ils soient terrestres, maritimes ou aériens, qui éclairera les élus, techniciens et toute personne intéressée par la situation des transports et des déplacements en Martinique. Joëlle Taïlamé Directrice de l’ADUAM Sommaire Introduction 5 Regard sur la doctrine 7 • Le contexte général des transports en Martinique 7 • La place du transport dans les programmes, les plans et les schémas 17 • Le contexte législatif et réglementaire 33 Regard sur les réalisations et les projets 49 Autres regards 89 • Expériences extra-régionales 90 • Témoignages et entretiens 105 Regard s CROISÉ S 4 Regard s CROISÉ S Regard s CROISÉ S 5 Regard s CROISÉ S F avoriser l’utilisation des transports en commun, développer l’intermo- dalité, inciter à l’utilisation de modes de transports sobres, créer des solu- tions alternatives à l’autosolisme… Tels sont les grands objectifs à atteindre afin de diminuer l’empreinte écologique des trans- ports qui pèse lourd dans le bilan des émissions de gaz à effet de serre et des consommations d’énergie finales en Martinique. Les enjeux sont multiples et s’articulent notamment autour du développement économique et social du terri- toire et de l’amélioration du cadre de vie des habitants. Pour y parvenir, de nombreux bouleversements sont à opérer, que ce soit au niveau des élus, des professionnels ou encore des habitants. C’est une nouvelle démarche qui nécessite d’avoir une vision globale et intégrée de la thématique et une adhésion de tous les acteurs, si on veut mettre en place des systèmes de transports qui répondent aux besoins et aux réalités des déplacements (des personnes et des marchan- dises). La tâche est complexe, mais pas impos- sible et en particulier face au contexte social de ces quelques centaines de transporteurs, qu’il conviendra de ne pas négliger. Quelles compétences transport pour les collectivités et pour faire quoi ? Quelles organisations se dessinent sur le territoire martiniquais ? Quelles obligations sont prévues par le législateur et comment sont-elles appliquées en Martinique ? Quels outils peuvent être mis en place afin d’aider à construire des systèmes de transports durables ? Qu’en pensent les principaux acteurs ? Ce Regards Croisés propose un ensemble d’in- formations et de réponses adressées principa- lement aux élus et techniciens qui s’intéressent à la problématique des transports, l’objectif étant de favoriser le partage de la connaissance et de susciter le débat. Dans “Regard sur la doctrine”, les outils légis- latifs et réglementaires seront examinés. Il s’agira de voir comment le territoire s’est orga- nisé dans le cadre défini à l’échelle nationale et quelle place est accordée aux transports et déplacements dans les documents de planifica- tion et de programmation locaux. Il s’attachera également à clarifier les obliga- tions législatives et réglementaires pour la mise en accessibilité des réseaux, notamment aux personnes handicapées et à mobilité réduite. La seconde partie “Regard sur les projets et réalisations” présente des infrastructures et des systèmes de transports réalisés ou en pro- jet, dans des fiches thématiques classées par mode : terrestre, maritime et aérien. Puis dans la troisième partie, “Autres Regards”, les expériences extrarégionales proposeront des pistes de solutions aux problématiques soulevées notamment par la Réforme des Transports. La parole sera également donnée à divers acteurs du territoire (habitants, élu, associations, artistes…) à travers des témoi- gnages et entretiens qui permettront de croiser les regards et les points de vue. Le transport, une composante essentielle pour le développement de la Martinique Introduction Regard s CROISÉ S 6 Regard s CROISÉ S 7 Regard s CROISÉ S I. Les transports intérieurs : entre réseaux saturés et sous-exploités 1. Le transport de personnes Le transport1 constitue le 3e poste de dépenses dans le budget des ménages martiniquais. En effet, plus de 14 %2 du budget y sont consacrés contre 15 % pour le logement et 16 % pour l’ali- mentation. Cette répartition n’est pas la même dans les autres Départements d’Outre-Mer (DOM). Ainsi, le transport occupe le premier poste des dépenses des ménages en Guadeloupe et à La Réu- nion et le deuxième, après le logement, en Guyane. En revanche, la Martinique semble s’aligner sur les tendances observées dans l’Hexagone où le transport représente le 3e poste des dépenses des ménages. p Le contexte général des transports en Martinique La réalité des transports en Martinique ne peut se comprendre qu’en rappelant la structuration de son territoire. Celui-ci présente deux caractéris- tiques majeures : - une concentration de la population sur la frange littorale, avec cependant quelques discontinuités liées à la présence de la mangrove (nord-ouest de l’île, pointe de Sainte-Anne, etc.) ; - une armature urbaine qui s’appuie essentielle- ment sur le pôle de l’agglomération Centre. L’expansion de l’urbanisation relève de deux phénomènes. à l’échelle de l’île, la croissance tentaculaire se poursuit avec la constitution d’une vaste périurbanisation concentrique autour du pôle foyalais, avec des extensions notamment vers Case-Pilote à l’Ouest, et vers Le Marin au Sud-Est. La dynamique urbaine a largement profité aux communes situées sur un axe La Trinité/Sainte- Luce, le Nord de l’île connaissant une évolution devenue négative pour plusieurs communes. à l’échelle infra communale, on assiste à un mitage sous la forme d’habitat diffus vers les pentes et les espaces naturels. En même temps que se transformait le territoire martiniquais, le vaste réseau routier calqué sur l’organisation des hommes et des activités, a favorisé le développement de l’automobile, lequel n’a pas été accompagné d’une politique concur- rentielle en faveur des transports collectifs. “Coincés” entre service public et intérêts privés, les transporteurs (taxis collectifs et bus) ont dû faire face à des difficultés de plus en plus impor- tantes au cours de ces 30 dernières années. Ces conflits d’intérêts se sont fait ressentir aussi bien dans les transports urbains à Fort-de-France, à l’histoire pour le moins chaotique, que dans les transports interurbains terrestres et maritimes. L’absence de synergies et de prise en compte de l’intérêt collectif est, pour une large part, respon- sable du malaise des transports en Martinique. La forte dimension sociale du problème constitue un enjeu fort de sa résolution. POUR + DE PRÉCISIONS : Les transports ferroviaires servaient uniquement aux transports de la canne à sucre depuis les champs jusqu’à l’usine. L’espacement des rails des chemins était différent pour prévenir du vol du matériel. Cette particu- larité, combinée au relief, explique en partie le non-développement d’un véritable réseau de voies ferrées. 1 Concerne l’achat et l’entretien de véhicules, les dépenses en carburant et les autres dépenses 2 Sources : INSEE, enquête budget familles 2006 Regard sur la doctrine 8 Regard s CROISÉ S Réalisation : ADUAM, 2012 Réalisation : ADUAM, 2012 Les EPCI de la Martinique Aires urbaines de la Martinique La Martinique compte en 2010 un parc de 205 524 véhicules particuliers et commerciaux de moins de 15 ans. 71 % des ménages martiniquais sont équipés d’au moins une voiture. Près des 2/3 d’entre eux dis- posent d’une seule voiture, l’autre tiers étant équipé d’au moins deux véhicules. La voiture particulière est le mode de transport privilégié. 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- Publié le Mar 05, 2021
- Catégorie Sports
- Langue French
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