Introduction La traumatologie est considérée comme étant l’effet d’une action m

Introduction La traumatologie est considérée comme étant l’effet d’une action mécanique extrinsèque ou intrinsèque, isolée ou répétée sur des tissus organiques. (La Cava 1958). Un facteur traumatisant n’est pas forcément violent puisqu’une action mécanique légère, mais répétée, provoque des effets cumulatifs qui peuvent provoquer un traumatisme. Lors de toutes pratiques sportives, le risque de traumatisme est réel. Une bonne prévention et une bonne prise en charge des traumatismes permettent de limiter les temps de soins et de récupération. Le badminton n’est pas un sport très générateur de traumatismes comparé à des sports comme le rugby ou le football. Cependant, certains traumatismes apparaissent régulièrement chez les joueurs de badminton. De plus, le badminton est un sport très éprouvant au niveau cardiaque car sa pratique suppose un effort relativement court, mais très intense. Nous allons donc étudier dans ce dossier la traumatologie du badminton. Pour ce faire, dans une première partie, nous présenterons les blessures les plus récurrentes dans ce sport, ainsi que leur fréquence. Dans une deuxième partie, nous mettrons en avant les causes de ces pathologies ainsi que leurs incidences sur le sportif, et nous expliquerons comment réduire les risques. I. La traumatologie en badminton a. Les blessures en badminton Le badminton entraine des blessures aux articulations (cheville, genoux, épaules, coudes, talons…), aux muscles, aux os et aux yeux. Les blessures aux chevilles et aux genoux sont souvent du type entorse, c’est-à-dire lorsque les ligaments ont été trop étirés. Le coude peut être atteint par le problème du « tennis-elbow ». Il existe 5 types de douleurs du coude : – L’épicondylite est la plus fréquente : c’est une atteinte inflammatoire des tendons des muscles épicondyliens. – L’épitrochléite : tendinite des muscles épitrochléens. – L’artropathie condylo-radiale : usure du cartilage. – La compression du nerf radial. – L’épicondylalgies : lésion des dernières cervicales. Au niveau du talon, un joueur peut souffrir de tendinite, voir une rupture en cas de surtension du tendon trop forte. En ce qui concerne les muscles, les principaux accidents sont la contracture, l’élongation, la déchirure et la rupture. La gravité et les conséquences sur le sportif ne sont pas les mêmes, mais ces problèmes résultent tous d’efforts trop poussés au niveau des muscles. 2 La pratique du badminton peut aussi entrainer des fractures, la plupart du temps des poignets ou avant bras, en cas de chute ou de choc violent. Enfin, un accident arrivant surtout en double est la lésion oculaire : l’œil du joueur est abimé par la tête du volant. En 10 ans de Badminton, je n’ai pas vu plus de 4 ou 5 joueurs être blessés lors d’un entrainement ou d’un match. En ce qui me concerne, je n’ai eu qu’une entorse de la cheville il y a quelques années, mais le plus souvent, je souffre surtout des douleurs articulaires qui vont et viennent, principalement à la cheville. C’est pour cela qu’à l’échauffement, j’insiste sur ma cheville plus que sur le reste. Je ne trouve donc pas que le badminton soit un sport très propice aux accidents, mais je pense que de part la forte sollicitation des articulations et des muscles, il provoque souvent des douleurs récurrentes, qui apparaissent pendant le jeu. Ces accidents n’arrivent pas tous avec la même fréquence. Ils n’ont pas tous la même gravité, mais peuvent dans l’ensemble être évité ou du moins il est possible d’en atténuer les risques. a. La distribution des blessures Les derniers chiffres officiels disponibles (Annexe) pour la France datent de la saison 2000- 2001. Durant cette saison, il y a eu 79 049 joueurs licenciés à la Fédération Française de Badminton. 421 accidents ont été déclarés ce qui fait seulement 0,5% des joueurs. Cependant, beaucoup d’accident ne sont pas déclarés auprès de la compagnie d’assurance de la Fédération donc on peut supposer que ce nombre est plus grand. Malgré tout, la plus grande part des accidents sévères semblent être déclarés. Distribution en fonction du sexe : 39% des accidents ont impliqué une femme et 61% ont impliqué un homme. Cependant, si on compare cette distribution à la part des hommes et des femmes dans le badminton, on voit que la différence n’est pas réellement significative, puisque 42% des licenciés sont des femmes et 58% sont des hommes. Distribution en fonction de l’âge : Il est net que les joueurs de 20 ans à 40 ans sont plus fréquemment blessés que les mineurs ou les vétérans. Ils représentent 57% des licenciés et 71% des accidentés. D’ailleurs, l’âge moyen d’un accidenté est de 28,4 ans alors que l’âge moyen d’un licencié est de 25,6 ans. Distribution selon le niveau : De même ici, on remarque tout de suite que la probabilité d’accident est plus forte chez les classé que chez les non classés : les classés représentent 9,4% des licenciés et 28,2% des accidentés. Il parait logique qu’il y ait plus d’accidents chez les classés qui pratiquent un badminton plus poussé et plus intensif, et qui donc repoussent leurs limites. Cependant, la 2 non déclaration d’accident doit être plus fréquente chez les non classés, donc en réalité, il est probable que la proportion d’accidentés chez les non classés soit légèrement plus forte. Statistiques sur les accidentés eux-mêmes : en moyenne, les femmes accidentées jouent 4h03 par semaine et les hommes jouent 4h12 par semaine. Il n’y a donc pas de différences entre les hommes et les femmes. De plus, la moitié des accidentés avaient moins de 2 ans de pratique derrière eux. Statistiques sur les circonstances de l’accident : la majorité des accidents ont lieu en compétition, et en simple. Les accidents ont souvent lieu lors d’un blocage du pied au sol, mais aussi au démarrage du déplacement, au frappé d’un coup de raquette, au cours d’une glissade. Plus rarement, ils peuvent avoir lieu à la suite d’un coup de volant ou lors d’une chute. Enfin, les revêtements synthétiques sont plus propices aux accidents que les surfaces en bois ou les tapis spécifiques. Statistiques selon la famille de pathologie : si on classe les pathologies de la plus fréquente à la moins fréquente, on a : – Entorses de la cheville – Ruptures du tendon d’Achille – Entorses du genou – Claquages musculaires – Blessures oculaires – Fractures diverses Maintenant que nous avons mis en avant les types de blessures pouvant survenir lors de la pratique du badminton, nous allons essayer d’expliquer les causes et conséquences de ces blessures, et de montrer comment atténuer les risques ou réagir aux risques. I. Causes, conséquences et prévention des traumatismes a. Les causes et conséquences des accidents La cause première des accidents en badminton est la spécificité même du jeu. En effet, dans ce sport, les stratégies de jeu peuvent être très variées et le lieu d’arrivé du volant peut être masqué grâce à des techniques particulières de frappe. Le joueur est donc constamment en déplacement qui doit être le plus rapide possible. Le corps du joueur est donc énormément sollicité, et s’il n’utilise pas des gestes techniques corrects ou ne se prépare pas suffisamment, il peut souffrir des traumatologies décrites en première partie. Les entorses de la cheville ou du genou sont en général du à un changement trop brutal de direction : le pied peut se bloquer ce qui entraine l’entorse. Les déplacements peuvent aussi entrainer des déchirures musculaires. En effet, lors des fentes terminant une montée au filet, ou les ciseaux en fonds de court après un smatche, les articulations sont sollicitées au maximum. Les adducteurs et les ischiojambiers sont le plus souvent atteints. Lors d’un claquage, le joueur est stoppé en plein effort et a des difficultés pour marcher. Il doit arrêter de s’entrainer pendant 4 à 6 semaines. 3 Les problèmes au niveau du coude sont rares, car la raquette et le volant sont très légers et le cordage de la raquette n’a pas une forte tension. Ils peuvent cependant survenir en cas de crispation trop forte du joueur sur le grip de la raquette. La douleur est différente selon la cause de déclenchement. On parle par exemple d’épicondylite si la douleur apparait lors d’un revers et d’épitrochléite si la douleur se déclenche lors d’un coup droit. Cependant, il suffit souvent de mettre un surgrip sur le manche de la raquette pour que le joueur soit moins crispé et la douleur s’en va. Les joueurs tentent de plus en plus de cacher le plus longtemps possible l’orientation de la tête de la raquette au moment de la frappe pour que l’adversaire ne devine pas le lieu d’arrivé du volant. Cette nouvelle stratégie est traumatisante pour l’épaule car le mouvement n’est pas naturel. Le tendon d’Achille est très souvent atteint en badminton. Il s’agit souvent d’une simple tendinite, mais le risque le plus sérieux encouru par les joueurs est la rupture du tendon d’Achille. La tendinite est souvent causée par un défaut technique lors des déplacements en arrière : le tendon d’Achille subit une mise en tension brutale et répétée lors de la frappe et du retour au centre du terrain. La rupture du uploads/Sports/ traumatologie-du-badminton.pdf

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  • Publié le Mai 22, 2022
  • Catégorie Sports
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