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L es grandes explorations se développent à partir du XVIIIe siècle grâce aux pr

L es grandes explorations se développent à partir du XVIIIe siècle grâce aux progrès techniques et scientifiques, et au soutien financier et logistique des Etats. Des expéditions maritimes autour du monde sont missionnées par la France et la Grande-Bretagne. A bord sont embarqués des naturalistes, des dessinateurs, des astronomes, des cartographes qui ont pour mission d’inventorier des terres inconnues. Les savants décrivent les espèces des trois règnes (animal, végétal, minéral) et dessinent la carte au fur et à mesure qu’ils longent de nouvelles côtes ou qu’ils pénètrent dans de nouveaux territoires. Ainsi des milliers de plantes exotiques sont collectées, conservées et envoyées en Europe afin que des jardiniers tentent de les acclimater. Ces découvertes donnent lieu à une abondante littérature scientifique, à des débats sur la nature et sur les populations rencontrées, ainsi qu’à une profusion de récits de voyages où le pittoresque se mêle souvent aux remarques ethnographiques, aux réflexions morales et philosophiques. Du fait de l’arsenal et de l’école de médecine navale, Rochefort joue un rôle important dans la formation des voyageurs naturalistes et dans la diffusion des connaissances au XIXe siècle. AVENTURES SCIENTIFIQUES ET HUMAINES Ces expéditions n’ont pas seulement contribué à faire progresser les sciences naturelles et à enrichir les collections des muséums. Elles ont aussi servi les intérêts économiques et politiques des puissances occidentales engagées dans la colonisation. Néanmoins, que l’exploration soit collective ou solitaire (comme René Caillié), c’est toujours une aventure humaine qui pousse vers l’inconnu ; qu’il s’agisse du monde physique, de soi-même ou de l’autre. Explorateurs et grands voyageurs Musée national de la Marine / P. Dantec Archives de la Marine, Archives Nationales, Paris. Compas renversé, Chesse Jean-Charles, 1768. Chef de l’île Borabora. Mai et Téffaora. Voyage autour du monde sur la corvette La Coquille, 1826. Musée national de la Marine/A. Fux Marc Deneyer. Médiathèque municipale, Rochefort Tête de l’île de Pâques conservée à l'école de médecine navale de Rochefort. Dessin coupe longitudinale de l'Hermione, Jean-Benoît Héron. ANDRÉ THEVET ANDRÉ THEVET PIERRE-ALDOLPHE LESSON ALCIDE D’ORBIGNY RENÉ-PRIMEVÈRE LESSON RENÉ CAILLIÉ AIMÉ BONPLAND LOUIS AUDOUIN-DUBREUIL LOUIS AUDOUIN-DUBREUIL EXPLORATEURS ET SAVANTS DU POITOU-CHARENTES RÉDACTEURS : EXPLORATEURS ET GRANDS VOYAGEURS : Jean-Luc Terradillos, rédacteur en chef de l’Actualité Poitou-Charentes • ANDRE THEVET : Sophie Apert, écrivain, exploratrice • AIME BONPLAND : Colette Aunis-Lavenue, responsable de l'espace sciences et techniques, Médiathèque Michel-Crépeau de La Rochelle • Valérie Denier, responsable de l’espace patrimoine, Médiathèque Michel-Crépeau de La Rochelle • Aline Treuil, responsable de l’espace pensée, société, civilisation, Médiathèque Michel-Crépeau de La Rochelle • LES FRERES LESSON : Yvonne Bouvier Graux, conservatrice, Médiathèque de Rochefort • Denis Roland, attaché de conservation du patrimoine, Musée national de la Marine, Rochefort • Claude Stéfani, conservateur Hotel Hèbre de Saint-Clément, Musée d’art et d’histoire de Rochefort • RENE CAILLIE : Laurent Biard, documentaliste, collège de Thénezay • ALCIDE d’ORBIGNY : Christine Guitton, responsable information scientifique, Espace Mendès France • Michèle Dunand, conservatrice, Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle • Michael Rabiller, animateur, Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle • LOUIS AUDOUIN- DUBREUIL : Gabrielle Souchon et Brigitte Derbord, Bibliothèque municipale de Saint-Jean d’Angély. Exposition produite par l'Espace Mendès France, le centre de culture scientifique technique et industrielle en Poitou-Charentes, dans le cadre de "La Science se livre", opération initiée par le Conseil général des Hauts-de-Seine, avec les soutiens financiers du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche et du Conseil régional de Poitou-Charentes. Remerciements : Médiathèque de Rochefort, Hotel Hèbre de Saint-Clément - Musée d'art et d'histoire de Rochefort, Musée national de la Marine de Rochefort, Médiathèque Michel-Crépeau de La Rochelle, Muséum d'histoire naturelle de La Rochelle, Bibliothèque municipale de Saint-Jean d'Angely, Médiathèque François Mitterand de Poitiers, Médiathèque de Niort, Société de Géographie de Paris, Musée national de la Marine de Paris, Centre international de la mer de Rochefort. Cette exposition est disponible gratuitement à l’itinérance en Poitou-Charentes. CONTACT : Espace Mendès France, 1 place de la Cathédrale, BP 80964 - 86038 Poitiers cedex 05 49 50 33 00 www.maison-des-sciences.org • CONCEPTION GRAPHIQUE : Fred Briand • IMPRESSION : TDI Olivier Neuillé Médiathèque François Mitterrand, Poitiers UNE VILLE, UNE DYNASTIE André Thevet entre, contre son gré, au couvent des Cordeliers d’Angoulême. Sa vie est presque concomitante au règne des Valois-Angoulême. D’Henri II à Henri III, il sert quatre rois en traversant la période troublée des guerres de Religion. Il est également aumônier ordinaire de Catherine de Médicis. Après une période de voyages lointains, Thevet reste à Paris, plus au service de la dynastie d’Angoulême que de la ville. ALLER VERS LE MONDE Le XVIe siècle est l’époque des grands voyages où l’on découvre un monde immense, souvent différent de celui décrit par les Anciens et les Ecritures. L’Eglise et la cosmographie ne font pas bon ménage. Curieux du monde, convaincu de la supériorité de l’expérience sur les livres, Thevet va voyager. En 1549, il part pour l’Italie et prolonge son voyage vers le Levant, peut-être pour des raisons diplomatiques. Puis en 1555, il embarque pour le Brésil. L’expédition, initiée par Gaspard de Coligny et commandée par le chevalier de Villegagnon, a pour but d’installer en « France Antarctique », une colonie composée de catholiques et de réformés. L’expérience est un échec et préfigure les conflits religieux du royaume de France. Parti comme aumônier, Thevet n’a séjourné que quatre mois sur place, mais le Brésil reste le voyage dominant de sa vie sur lequel il établit son autorité de cosmographe. André Thevet Fils cadet d’une famille de chirurgiens-barbiers. Orgueilleux, il se mettra toujours en valeur dans ses ouvrages, par le texte ou l’image. Cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême Thevet en sera un chanoine toujours absent. L’amiral Gaspard de Coligny initiateur de la France Antarctique. Le Nouveau Monde en 1575. Au XVIe siècle, la cartographie se précise et s’affranchit de sa finalité religieuse. L’ananas. Les descriptions botaniques de Thevet sont nombreuses dans ses ouvrages. Chapelle du couvent des Cordeliers d’Angoulême. André Thevet > Angoulême, 1516 ? - Paris, 1592 Sophie Apert Olivier Neuillé Médiathèque François Mitterrand, Poitiers Olivier Neuillé - Médiathèque François Mitterrand, Poitiers. Sophie Apert Sophie Apert Olivier Neuillé Médiathèque François Mitterrand, Poitiers UN MÉDECIN-BOTANISTE Comme son père, Bonpland entame en 1791 des études de chirurgie et d’anatomie à Paris auprès de Corvisart avant d’intégrer l’école de médecine navale de Rochefort. De nouveau à Paris en 1798, il devient l’élève de Lamarck et de Jussieu au Muséum. Il y rencontre Alexander von Humboldt : leur amitié qui les liera plus d’un demi-siècle commence par un voyage d’exploration de cinq années en Amérique espagnole. En 1808, Bonpland devient l'intendant de la Malmaison, domaine de l’impératrice Joséphine, et le reste jusqu’à la Restauration. RETOUR AU RIO DE LA PLATA En 1816, il s’embarque pour Buenos Aires où il a pour projet de monter une véritable école naturaliste qui devra notamment améliorer l’exploitation des richesses agricoles locales. Mais en 1821, vers le Pérou, il raconte : DES NATIONS EN CONSTRUCTION Imprégnés des idées égalitaires de la Révolution française, Bonpland et Humboldt vivent leur soif de découvertes en Amérique du Sud, en partageant les aspirations politiques qui agitent les peuples à la recherche de leur indépendance face à la domination espagnole. Pendant sa période de captivité, assigné sur le territoire des missions jésuites, Bonpland s'émeut du sort des Indiens. Il partage sa vie avec une indienne Guarani qui lui donne deux enfants. Il participe aux soulèvements qui ensanglantent les provinces. « … travaillant pour la France, j’ai été enlevé, de vive force, par le dictateur Francia, de la province de Corrientes, contre tout droit des gens ; (…) pendant les neuf années que j’ai été prisonnier dans le Paraguay et depuis que j’en suis sorti je n’ai cessé de travailler et d’envoyer de mes collections au Muséum… » Bonpland à Benjamin Delessert le 17 mai 1840. Aimé Bonpland par Weger De Goujaud à Bonpland Selon la légende, apprenant la naissance du jeune Aimé, son grand-père se serait exclamé « voilà un bon plant », attribuant ainsi à son petit-fils un surnom qui n’allait plus le quitter. Frédéric Henri Alexandre baron de Humboldt, gravé par Ambroise Tardieu Première expédition Les deux jeunes gens rêvent d’une aventure scientifique : Nicolas Baudin comme Bougainville leur proposent d’intégrer leurs expédi- tions respectives, la campagne d’Egypte est également une perspective passionnante. Mais Bonpland et Humboldt met- tent finalement sur pied leur propre expédition, financée sur les fonds personnels de Humboldt. Aimé Bonpland > Aimé Goujaud dit Bonpland La Rochelle, 1773 - Santa Ana, Argentine, 1858. Médiathèque Michel-Crépeau, La Rochelle. Photo : CLaude Pauquet. Médiathèque Michel-Crépeau, La Rochelle. MS 617. Médiathèque Michel-Crépeau, La Rochelle. Photo : CLaude Pauquet. Médiathèque Michel-Crépeau, La Rochelle. NAISSANCE D’UNE VOCATION René Caillié naît à Mauzé-sur-le- Mignon (Deux-Sèvres) le 28 brumaire an VIII (19 novembre 1799) au moment du procès de son père. Celui-ci, ouvrier- boulanger, est accusé du vol de quelques écus ; il mourra au bagne de Rochefort. René Caillié est élevé par sa mère, puis à la mort de celle-ci, par sa grand-mère. Il fréquente l’école de Mauzé, avant d’entrer en apprentissage chez un cordonnier. Mais l’adolescent uploads/Voyage/ exposition-savants-en-poitou-charentes.pdf