Institut du monde arabe Du 4 avril au 31 août 2014 DOSSIER DE PRESSE Exposition

Institut du monde arabe Du 4 avril au 31 août 2014 DOSSIER DE PRESSE Exposition IL ÉTAIT UNE FOIS L’ORIENT EXPRESS 1, rue des Fossés Saint-Bernard 75005 Paris http://www.imarabe.org billetterie IMA-FNAC © Illustration : Malika Favre IL ÉTAIT UNE FOIS L’ORIENT EXPRESS 4 avril - 31 août 2014 Une exposition événement à l’Institut du monde arabe 3 Entretien avec Gilles Gauthier, conseiller scientifique de l’exposition « Il était une fois l’Orient-Express » Après quinze ans d’enseignement en Algérie, au Maroc et en France, puis des études d’arabe à l’Institut National des Langues et cultures orientales, Gilles Gauthier a intégré le cadre d’Orient du ministère des Affaires Etrangères. Au cours de sa carrière diplomatique, il a assumé des responsabilités diverses en Irak, Algérie, Bahreïn, Egypte, Liban, à nouveau Egypte pour finalement occuper le poste d’ambassadeur au Yémen. Gilles Gauthier a fait connaitre en France l’écrivain égyptien Alaa el Aswany et en traduit depuis régulièrement les ouvrages. Il est aujourd’hui l’un des conseillers du président de l’Institut du monde arabe. A ce titre, il exerce les fonctions de conseiller scientifique de l’exposition « Il était une fois l’Orient-Express ». Quel a été votre rôle dans la conception de cette exposition ? Un rôle modeste et important à la fois. Comme beaucoup de monde, j’aime les trains et le projet de la SNCF m’a d’emblée séduit. Mais certains se demandaient si ce train, certes magnifique, avait sa place à l’Institut du monde arabe. J’ allais vous poser cette question. Et vous avez raison de le faire. Ce train, au sens strict, roule de Paris à Istanbul. Il ne quitte donc pas l’Europe. Mais ce n’est pas ainsi que l’entendait la compagnie des Wagons-Lits qui, dans ses affiches publicitaires, offrait à ses hôtes sous le titre d’Orient-Express des voyages en quatre jours et demi vers Tripoli, en huit jours vers Bagdad et même, en sept jours vers Le Caire – trois continents dans un seul voyage. L’exposition avait donc tout son sens pour l’Institut du monde arabe si elle montrait les prolongements du voyage au-delà du Bosphore. 4 Ne craignez-vous pas malgré tout que certains ne voient dans cet événement que la nostalgie d’une époque révolue, « le beau temps des colonies et des lampes à huile », comme ironisait le Général de Gaulle ? C’était évidemment le danger. C’est un point de vue différent que nous avons adopté. Nous avons pensé que l’histoire de l’Orient-Express et du Taurus-Express qui le prolongeait jusqu’à Alep et Bagdad était un merveilleux moyen d’évoquer un siècle d’histoire à la fois exaltante et tragique. Exaltante parce que c’est l’époque de l’apogée de la révolution industrielle dont les chemins de fer sont le symbole et le moteur ; tragique parce que l’Orient ottoman (turc et arabe), conscient de son retard, a été empêché de le rattraper peut-être par ses propres erreurs mais surtout par la volonté d’hégémonie qui découlait presque naturellement de la puissance économique nouvelle de quelques pays d’Europe. Pour cette région du monde, le train était considéré comme un moyen de se moderniser, mais dans la pratique, se révélait également un instrument de la pénétration et de la domination étrangère. N’ avez-vous pas peur que cette vision historique que vous avez voulu donner soit un peu rébarbative pour un visiteur attiré précisément par le rêve et la nostalgie ? Non, parce que tout cela sera montré avec de belles images, à la fois d’archives et contemporaines, que nous sommes allés chercher à Venise, en Turquie, au Liban. Le visiteur pourra ainsi toucher la réalité de ces territoires, se rendre compte que l’on peut encore – pas partout malheureusement – rouler sur les mêmes voies, à travers les mêmes paysages, que ceux qu’avaient peut-être connus leurs grands-parents. Pensez-vous que les citoyens de ces pays vers lesquels menait l’Orient-Express vont se sentir eux aussi concernés par cette exposition ? Partout où nous sommes passés, notre projet suscitait l’enthousiasme. La Turquie modernise à toute allure son réseau qui n’est plus interrompu par le Bosphore depuis l’ouverture, la fin de l’année dernière, d’un tunnel ferroviaire. Quant au Liban où, depuis la guerre civile, les trains ne roulent plus, nous y avons rencontré des jeunes gens qui militent au sein d’associations actives pour en cultiver le souvenir et pour encourager leur retour. Là comme en Europe, l’Orient-Express ne laisse personne indifférent. 5 Il y a ces voitures historiques décorées par les plus grands maîtres des Années Folles parmi lesquels René Prou ou le cristallier René Lalique, mais aussi les récits qu’en ont donné Agatha Christie ou Ian Flemming. Il incarne la magie de l’art du voyage à la française, avec ses hôtes les plus prestigieux, parmi lesquels Marlene Dietrich, Lawrence d’Arabie ou Mata Hari. L’Orient Express est fastueusement décoré, et les voyageurs y étaient choyés comme des vedettes ou des princes. Avec son caractère théâtral, ce train exerce depuis sa création une séduction universelle. Les visiteurs y admirent les paysages ou les décors depuis leur fauteuil, comme au spectacle. A l’origine de ce projet fou, né à la fin du XIXe siècle, il y a un personnage hors normes, l’homme d’affaires belge Georges Nagelmackers. C’est lui qui a rêvé puis imaginé un train de luxe, palace sur boggies, traversant les frontières et les continents avec ses sleeping cars et son wagon-restaurant. L’Orient Express, c’est une révolution qui fait rouler un même train à travers plusieurs pays. Seuls changent les locomotives, les mécaniciens et les chauffeurs. « Le Bosphore est devenu une banlieue de la Seine », écrit Edmond About dans Le Figaro, à son retour du voyage inaugural en 1883. Avec l’avènement de l’Orient Express, s’écrit une nouvelle page de l’histoire ferroviaire et du tourisme. Ce train de luxe est un chef d’œuvre : plafonds en cuir repoussé de Cordoue, bas-reliefs en cristal Lalique, tapisseries des Gobelins, rideaux en velours de Gênes, argenterie, nappes précieuses et verres fins en cristal. A la table du wagon-restaurant, la cuisine qui reflète chaque pays traversé est digne des plus grands restaurants parisiens. Dans les wagons aux compartiments spacieux Un train de légende L ’Orient Express… Tout le monde a vu ce nom se faufiler dans son imagination. 6 et confortables, les draps des lits sont changés tous les jours. Après son lancement, l’Orient Express va vivre au rythme de la géographie et de la géopolitique européennes, du fracas des conflits et des empires qui s’effondrent, de l’évolution des frontières et des rapports entre les pays qu’il traverse. Sa légende s’établit avec pour toile de fond l’Histoire avec un grand H. L’exposition « Il était une fois l’Orient Express » rappelle que ce train a été à sa manière le révélateur des relations entre l’Orient et l’Occident. Témoin de la modernisation du Moyen-Orient et de l’avènement du chemin de fer face à la domination des liaisons maritimes, il est aussi le symbole d’une Europe qui s’est faite avant l’heure. Pendant trois quarts de siècle, entre 1883 et 1956, l’Orient Express enchante l’histoire et parfois la fait. Il fut en effet le théâtre d’évènements politiques majeurs : ses couloirs feutrés comme la salle du wagon restaurant ont été parmi les champs d’action de la diplomatie européenne. Le temps d’une exposition, « Il était une fois l’Orient Express », l’Institut du monde arabe (IMA) et SNCF invitent à revivre la fabuleuse épopée de l’Orient Express. 7 « Ne trouvez-vous pas extraordinaire qu’on appelle ce train l’Orient Express ? demande un jour de 1914 à la comtesse Zinaïda Pavlona Tatarichkyne sa dame de compagnie. C’est très bien quand il va de Paris à Constantinople, mais dans l’autre sens, ce nom ne convient pas. Il devrait s’appeler l’Occident Express… Que dis-tu, l’Accident Express, mais avec un nom pareil personne ne voudra monter dans ce train… ». Ces jolis mots ne sont peut-être pas historiques, mais ils sont justes. Et au début du XXe siècle, pas de doute, les voies ferrées sont plus parlantes que toutes les cartes de géographie. On oublie d’ailleurs souvent qu’Istanbul n’a jamais été un terminus. De l’autre côté du Bosphore, la gare d’Haydarpasa sert de tête de ligne vers la Syrie, Bagdad ou Tripoli. L’Orient Express est bien plus qu’un train de luxe, un véritable trait d’union entre l’Europe et l’Afrique, entre l’Europe et l’Asie. Ce désir d’Orient est l’un des thèmes majeurs développés par cette exposition, car le train a permis à de nombreux voyageurs de se rendre dans des contrées où seuls quelques explorateurs et diplomates se rendaient jusqu’alors. Au fond, le rêve de Nagelmakers avec ce palace roulant, était de permettre à ses contemporains d’atteindre cet orientalisme diffus qu’ils ne connaissaient que par les illustrations, les peintures ou les témoignages indirects. L’Orient Express est alors synonyme de rêve qui devient possible, avec une certaine lenteur, dans l’esprit des croisières sur les transatlantiques. Jusqu’en 1914, 57 nouveaux trains vont ainsi sillonner ces continents, diluant les frontières et repoussant sans cesse l’horizon, comme le Maroc-Express ou l’express Le Caire-Louxor. Car les wagons-lits seront opérés jusqu’en Egypte. Pour ce faire, les ateliers de Saint-Denis où les uploads/Voyage/ il-etait-une-fois-l-x27-orient-express-institut-du-monde-dossier-de-presse.pdf

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  • Publié le Jui 20, 2022
  • Catégorie Travel / Voayage
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