Journal des savants Voyageurs et écrivains français en Égypte Jean-Marie Carré.
Journal des savants Voyageurs et écrivains français en Égypte Jean-Marie Carré. — Voyageurs et écrivains français en Égypte. (Recherches d'archéologie, de philologie et d'histoire, publiées sous la direction de M. Pierre Jouguet, t. IV-V), 1933 Henri Gauthier Citer ce document / Cite this document : Gauthier Henri. Voyageurs et écrivains français en Égypte. In: Journal des savants, Mars-avril 1934. pp. 70-79; https://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1934_num_2_1_6123 Fichier pdf généré le 03/10/2018 70 HENRI GAUTHIER est la présence du tsar et du patriarche qui assistent à la procession, mais à l'intérieur d'un cadre ou sous une arcade, conventions qui dési¬ gnent clairement leur caractère de vivants. Il y a là une rupture véritable avec la tradition byzantine et il se peut, comme l'indique M. Karger, que sans se l'avouer l'église russe n'ait fait que suivre l'exemple de l'Occident, où, déjà depuis le xve siècle, on voyait les fondateurs et les bienfaiteurs reparaître dans le sanctuaire auprès des personnages du monde céleste. Ainsi le désir d'honorer la mémoire d'un savant tel qu'Ouspensky, a provoqué sur l'art des peuples slaves cette immense enquête; que l'on n'a nullement cherché à rendre exhaustive, mais qui a porté du moins sur tous les problèmes essentiels concernant les rapports entre l'art des peuples slaves ou roumains et de l'art byzantin. La conclusion que l'on » peut tirer de ce grand nombre d'articles, dont beaucoup apportent des vues neuves ou attirent l'attention sur des monuments peu connus, c'est d'abord l'aiction réelle de Byzance sur les peuples slaves orthodoxes, action importante, mais qui ne fut ni complète, ni exclusive. Les Slaves, et il faut en dire autant des Roumains, ont su adapter l'art byzantin à leur génie propre et par là ils en ont altéré les principes ; mais, de la complexité même des influences qui se sont exercées sur eux, est sortie leur originalité, qui s'est affirmée en dépit des obstacles etdes contraintes que leur opposait la tyrannie de la tradition. Louis Bhéhiek. VOYAGEURS ET ÉCRIVAINS FRANÇAIS EN É GYP TE Jean-Marie Carré. — Voyageurs et écrivains français en Egypte. (Recherches d'archéologie, de philologie et d'histoire, publiées sous la direction de M. Pierre Jouguet, t. IV-V). Deux vol. in-8°, t. I, xxxi -3 4 2 p., 43 grav. ; t. II, 3g8 p., 49 &rav- Le Caire, Imprimerie de l'Institut français d'Archéologie orientale, 1933. Sous ce titre concis, M. Jean-Marie Carré, professeur à la Faculté des Lettres de Lyon et à l'Université égyptienne du Caire, a fait paraître récemment deux beaux volumes. L'auteur a, très opportunément, mis à profit son séjour eu Égypte pour consacrer les loisirs que lui laissait son enseignement à élever un robuste monument de piété « à la mémoire de VoYageurs français en ëgypïe , tous les Français qui ont contribué A la découverte de l'Egypte et à la renaissance de l'Egypte moderne ». Professeur de littérature, il a sagement limité son dessein à revivre que les « voyageurs et écrivains ». Il s'est donc soigne gardé d'étendre le champ de son étude à « tous les Français » q en Egypte, s'y àont créé un nom dans les sphères d'activité diverses, sciences, arts, archéologie, travaux d'ingénieur, m diplomatie, etc . . Une pareille entreprise, en effet, outre qu singulièrement excédé le temps dont il disposait, l'eût entraîné delà des frontières du domaine propre de ses recherches. Une longue introduction expose avec toute la clarté désirab de l'ouvrage, son étendue et ses limites, la mélhode suivie et adopté. L'auteur s'est vu, toutefois., contraint par moments de cadre à l'intérieur duquel il avait résolu de s'enfermer, pour ris rapide échappée, soit dans le domaine de l'art avec les des Vivant Denon et Prisse d'Avenues, soit dans le domaine de l'ég avec Champollion le Jeune. La plupart des personnages figurant dans la riche galerie égyptienne de M. Carré ne se sont pas, en effet, bornés à n'être écrivains relatant leurs voyages au long de la vallée du Nil et leurs impressions sur ce pays merveilleux dont le climat privi richesses archéologiques et les coutumes si étranges pour des Occ peu familiarisés avec l'Orient ont laissé dans leur esprit de pr souvenirs. Chacun d'eux, apportant' avec soi sa façon spéciale de sentir et d'interpréter, ainsi que les préoccupations par l'ayant incité à faire le voyage d'Égypte, a réagi selon sa per propre. Et c'est la diversité de ces personnalités, mise encore e par le talent de M. Carré, qui a pu faire éviter au lecteur le re écueil de la monotonie. I Sans remonter jusqu'aux Croisades, l'ouvrage débute au xvi à l'autre bout de la chaîne, il laisse également de côté l'époque ' 72 ttENRÎ GAUTHiËft 2° L'investigation scientifique de l'Égypté à la fin du xviii® 3° L'Ëgypte nouvelle et les hôtes de Méhémet-Ali ; 4° Les voyages littéraires au lendemain du Romantisme ; 5° L'Egypte inspiratrice de Théophile Gautier ; 6° Avant le percement du canal de Suez. * Non moins soiicieux que M. Carré de ne pas fn'égarer dans u étranger à celui de mes préoccupations ordinaires, je me b analyser, en disant tout le bien que j'en pense; les trois parties, celles qui intéressent plus spécialement la naissance puis le développement progressif de notre connaissance géo historique, archéologique, artistique, philologique enfin de Égypte. V Près de cent reproductions, toutes judicieusement choisies e venués, dé portraits, de cartes topographiques, de vues pittor raines àrétiéolo£iques ou de scènes de la vie moderne illustrent le contenu de ces deux volumes. Les bibliographies, soigneusement établies d'après Fordre "gique dés ouvrages, abondent : bibliographie générale d'abo l'introduction ; bibliographies particulières ensuite, après chaqu Le premier volume, à l'examen duquel je me bornerai, est trois parties : du xvi8 siècle à la Révolution de 1789, ; — de xvinB siècle au retour en France de l'armée d'Ëgypté et dé la Co des Sciences et Arts, — de i8ot au second séjour en Egypte "d'Avennes (1 858- 1860). La première partie traite de la découverte de l'Egypte par les dë toutë qualité venus dans la vallée du Nil pendant les xv ,'ivin* siècles. Parmi les rares móihes et chevaliers du Moyen risqué tin pèlerinage aux « lieiiix saints d'Égypte » (tombeau Catherine au Sinai', chaire de Saint Marc à Alexandrie, sycom Vierge à Matarieh-Héliopolis, grotte où vécut la sainte Famil crypte de l'église Saint-Serge au Vieux Caire), ceux que M. Car par la belle expression de « croisés attardés », très peu ont :d'écrire la relation de l&ur voyage. Il faut done descendre au à l'époque où, après 1» conquête de TÉgypte pttr les' sultans : Constantinople ( 1 5i 7) et surtout après la signature d,es Cap entre François Ier et Soliman II (i5$5), des relations commercia se sont établies entre la France et l'Égypte, -pour voir a succédant au pèlerin, les types nouveaux du négóciant-explorat VOYAGEURS FRANÇAIS EN ÉGYPÎË consuls ou envoyés royaux chargés de sa défense. Cinq noms sont ici à citer : ceux du cordelier Jehan Thenaud, du seigneur Greffin Attagart, du médecin Pierre Belon, du cosmographe André Thevet et du sieur de Yillâmont, dont leis importantes relations ont perpétué le souvenir de ce qu'il leur a été donner d'observer. Au xvne siècle, l'Orient, que l'on comjnence A découvrir, est l'objet d'une faveur toute particulière dans les milieux politiques et littéraires de France ; nous assistons alors à la naissance de l'Orientalisme. Les voyageurs de cette époque ne sont donc plus ni de simples trafiquants, ni des missionnaires désintéressés. Ils sont animés du double désir de s'occuper de missions diplomatiques et d'écrire des chroniques. Ce sont, comme les appelle M. Carré, des chroniqueurs occasionnels. Pendant la première moitié du siècle, ils ne remontent pas, d'ailleurs, au delà du Caire et ils ignorent la Haute.-Égypte : ce sont Pambasssdeur de Brèves, le conseiller Fermanel, le sieur de Monconys, le P. Coppin et le chevalier d'Arvieux. C'est en i652 seulement qu'apparaît, avec Jean de Thévenot, le voyageur de métier, suivi bientôt par un véritable archéologue, le P. Vansleb, dont les deux voyages datent de i664 et 1672. Entre les ..deux visites de ce dernier s'intercale celje des Pères capucins Protais et François (1668). Le Caire est maintenait largement dépassé et l'itinéraire des voyageurs s'allonge progressivement dans la direction du sud, jusqu'à . atteindre avec le P. Protais la fameuse Thèbes aux cent portes, avec ses . ruines grandioses de Karnak et de Louxor. . Au xviii® siècle, « le mouvement de curiosité et le goût des voyages exotiques » s'accentuent, car « l'expansion coloniale, les ambassades, les missions catholiques, les premiers travaux des Orientalistes, constituent autant d'éléments favorables à l'accroissement de nos connaissances sur l'Orient ». Concurremment avec plusieurs voyageurs étrangers (hollan¬ dais, anglais, danois et suédois), les explorateurs Poncet et Lenoir du Q.oule, l'antiquaire Paul Lucas, le médecin dijonnais Granger (qui fut le premier à repérer sous les sables où il devait rester enseve'i jusqu'au milieu du xixe siècle le beau temple de Sélhi Ier à Abydos), et surtout le v Père jésuite Claude Sicard (qui retrôuva l'emplacement de Thèbes et identifia la capitale du Nouvel Empire avec les ruines de Karnak uploads/Voyage/ jean-marie-carre-voyageurs-et-ecrivains-francais-en-egypte.pdf
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- Publié le Aoû 10, 2022
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