I B N A R A B Î L E D É V O I L E M E N T D E S E F F E T S D U V O Y A G E S O

I B N A R A B Î L E D É V O I L E M E N T D E S E F F E T S D U V O Y A G E S O M M A I R E Au nom de Dieu le Tout-Miséricordieux le Très-Miséricordieux. Que Dieu répande la grâce et la paix sur notre seigneur Muhammad et les siens. § 1 La louange est à Dieu qui réside dans la Nuée et a pour attribut d'être établi sur le Trône – majesté de Son Essence –, après l'achèvement de la création, depuis celle de Sa terre jusqu'à celle de Ses cieux [cf. § 10-12]. Il fit descendre le Coran dans la Nuit du Destin ou Nuit bénie jusqu'au ciel le plus proche, dans la totalité de ses sourates et de ses versets [cf. § 18-21]. Il fit voyager les planètes dans les mansions du mélange et de l'épuration, proclamant ainsi son propre éloge par les déterminations de Sa toute-puissance [cf. § 13-17]. Il fit voyager de nuit notre seigneur Muhammad Son serviteur – que Dieu lui accorde grâce et paix – depuis la Mosquée sacrée jusqu'à la Mosquée la plus éloignée et de là, jusqu'à la «distance de deux arcs ou plus près» pour lui faire voir certains de Ses signes [cf. § 22-25]. Il fit choir Adam jusqu'à la terre de Son épreuve et le fit sortir de Son Paradis, demeure de Ses délices et de Ses jouissances [cf. § 26-31]. Il éleva Idrîs (Enoch) – sur lui la paix – depuis le monde des créatures puis le fit «descendre» dans le Lieu élevé au plus central de Ses degrés [cf. § 32-36]. Il porta Son prophète Noé – sur lui la paix – dans le fracas des vagues sur la mer de Son déluge, dans l'arche de Son salut [cf. § 37-40]. Il fit partir Abraham, Son ami intime – sur lui la paix –, pour lui dispenser Sa guidance et Ses dons miraculeux [cf. § 41-43]. Il fit sortir Joseph – sur lui la paix – pour le séparer de son père – sur lui la paix – puis le fit rejoindre par celui-ci, afin de le confirmer, lui Joseph, dans la vision de la plus heureuse de Ses bonnes nouvelles [cf. § 46-49]. Il fit voyager de nuit Loth et sa famille pour le sauver de Ses vengeances [cf. § 44-45]. Il fit se hâter Moïse – sur lui la paix – et laisser son peuple, quand il vint trouver son Seigneur au temps fixé par Lui [cf. § 50-54]. Il fit briller pour lui une lumière sous forme de feu afin qu'il se tourne entièrement vers Lui et l'appela à partir de ses besoins [cf. § 61-63]. Moïse s'empressa vers Lui et Il le combla de Ses entretiens intimes [cf. § 55-57]. Il le fit sortir, fuyant son peuple1, pour l'envoyer, comme Prophète, gratifié de Ses messages [cf. § 64-67]. Il fit voyager de nuit son peuple2 pour que se noie celui qui, parmi les rebelles, avait disputé à son Seigneur la seigneurie3. Il le fit partir quand il manqua de convenance à l'égard de Sa science4, à la recherche de celui à qui Il avait enseigné une science émanant de Lui et fait don d'une de Ses miséricordes. Il le fit suivre dans son voyage par Moïse pour lui enseigner ce que Dieu lui avait inspiré de Ses jugements et de Ses sentences5. Il transporta Son prophète Moïse – sur lui la paix – qui n'avait pas encore l'âge de raison, dans Son arche sur la mer de Ses perditions6. Il éleva Jésus – sur lui la paix – vers Lui, car 1. Ici le peuple de Pharaon qui a adopté Moïse. Celui- ci s'enfuit après avoir tué un Égyptien qui maltraitait un Hébreu. Cf. Exode 2, 11-15 et Coran 28 : 15 et 26 : 21. 2. Cf. Coran 20 : 77, 26 : 52, 44 : 23 sq. 3. Cf. Coran 79 : 24 : « Il dit [Pharaon] : je suis votre seigneur le plus haut ». 4. Selon la tradition, « Moïse prêchait parmi les Fils d'Israël. On lui demanda : Qui est le plus savant des hommes ? – Moi, répondit-il. Dieu le reprit, parce qu'il n'avait pas renvoyé la science à Lui. Il lui révéla : J'ai un serviteur au confluent des deux mers qui est plus savant que toi ». (Bukhârî, Sahîh, tafsîr s. al-kahf, VI 110). Il s'agit d'al- Khadir, que le Coran appelle « un de Nos serviteurs à qui Nous avons donné une miséricorde de Notre part et enseigné une science émanant de Nous » (Coran 18 : 65). 5. Cf. Coran 18 : 66- 82. 6. Le tâbût désigne aussi bien le coffret ou la nacelle où est déposé Moïse nouveau-né (Coran il était une de Ses paroles. Il fit partir courroucé Son prophète Jonas – sur lui la paix – et le tint oppressé dans le ventre d'une baleine au sein de Ses ténèbres. Il fit sortir Tâlût (Saül) à la tête de ses guerriers, parmi lesquels David – sur lui la paix – pour les soumettre à l'épreuve du fleuve afin de s'assurer de qui y puiserait de sa main7. Il fit franchir les horizons à l'Homme-aux- deux-cornes pour dresser une digue entre ceux qui obéissent parmi les serviteurs de Dieu et ceux qui désobéissent8. Il fit descendre l'Esprit Fidèle (Gabriel) sur les cœurs de ceux qui ont reçu Ses prophéties9. Il fit remonter vers Lui la parole excellente sur le burâq de l'œuvre pieuse10 pour l'honorer de la contemplation de Son Essence. Que la grâce et la Paix soient sur notre seigneur Muhammad, le meilleur de ceux qui ont réalisé la qualité de ses Noms et de Ses Attributs, sur les siens: ses compagnons, ses proches, ses épouses, ses fils et ses filles. 20 : 39) que l'Arche d'alliance dont le retour parmi les Hébreux est le signe de la royauté de Saül (2 : 248). 7. Cf. Coran 2 : 249 : « Lorsque Saül emmena ses guerriers, il leur dit : Dieu vous éprouvera par un fleuve. Celui qui en boira, n'est pas des miens et celui qui n'en consommera point, est des miens, à moins qu'il n'y puise de sa main. Ils en burent sauf un petit nombre d'entre eux... ». 8. L'Homme-aux- deux-cornes est traditionnellement identifié à Alexandre le Grand. Il parcourt la terre, parvient au couchant, puis à l'orient et atteint un peuple «entre les deux digues», qu'il aide à dresser une muraille contre Gog et Magog. Cf. Coran 18 : 83-98. 9. Cf. Coran 26 : 192-4 : « C'est une révélation du Seigneur des mondes. Pour l'apporter, l'Esprit fidèle est descendu sur ton cœur afin que tu sois de ceux qui avertissent ». 10. Cf. Coran 35 : 10 : « Vers Lui monte la parole excellente et l'œuvre pieuse, Il l'élève ». «Il» peut se rapporter à Dieu ou à l'œuvre. Burâq est la monture que chevauche le Prophète lors du Voyage nocturne et de l'Ascension céleste. § 2 Les voyages sont de trois sortes et il n'y en a pas quatre. Tels sont ceux que Dieu reconnaît: le voyage venant de Lui, le voyage vers Lui et le voyage en Lui. Ce dernier est le voyage de l'errance et de la perplexité. Celui qui voyage venant de Lui, son gain est ce qui s'est 11. «Ce qui s'est trouvé être», si l'on suit la vocalisation de K : mâ wujida ; «ce qu'il a trouvé» selon la vocalisation trouvé être11; tel est son gain, alors que celui qui voyage en Lui ne gagne que lui-même. Ces deux premiers voyages ont une fin à laquelle on parvient et on s'arrête, tandis que le troisième, celui de l'errance, est sans fin. La route suivie par les voyageurs est de deux sortes; l'une par la terre, l'autre par la mer. Dieu – Il est puissant et majestueux – dit: «Il est celui qui vous fait aller par terre et par mer» (10: 22). Il faut noter ici que si Dieu – exalté soit-Il – a mentionné la terre avant la mer et l'a fait avec insistance12, c'est pour que l'on sache que celui qui peut aller par terre ne doit pas, sauf nécessité, le faire par mer13. 'Umar b. al-Khattâb – Dieu l'agrée – disait: «N'était ce verset – et il récitait «Il est celui qui vous fait aller par terre et par mer» – j'aurais frappé de ce nerf de bœuf celui qui voyage par mer». La seule parole divine «certes il y a en cela des signes pour tout homme doué de patience et de gratitude» (31: 31 et 42: 33)14, suffirait comme indication de renoncer au voyage en mer. Précisons que ces trois voyages, nul ne les accomplit sans s'exposer au danger, à moins d'être porté comme dans le Voyage Nocturne. Quiconque est emmené en voyage est assuré du salut; quiconque uploads/Voyage/ le-devoilement-des-effets-du-voyage-ibn-arabi.pdf

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  • Publié le Sep 14, 2021
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