Itinéraires de Roberto Rossellini Robert Bonamy (dir.) DOI : 10.4000/books.ugae

Itinéraires de Roberto Rossellini Robert Bonamy (dir.) DOI : 10.4000/books.ugaeditions.1090 Éditeur : UGA Éditions Année d'édition : 2014 Date de mise en ligne : 28 février 2017 Collection : La Fabrique de l’œuvre ISBN électronique : 9782843103650 http://books.openedition.org Édition imprimée ISBN : 9782843102882 Nombre de pages : 178 Référence électronique BONAMY, Robert (dir.). Itinéraires de Roberto Rossellini. Nouvelle édition [en ligne]. Grenoble : UGA Éditions, 2014 (généré le 05 mai 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/ ugaeditions/1090>. ISBN : 9782843103650. DOI : 10.4000/books.ugaeditions.1090. © UGA Éditions, 2014 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 Itinéraires de Roberto Rossellini textes réunis et présentés par Robert Bonamy Itinéraires de Roberto Rossellini La Fabrique de l’œuvre Collection dirigée par Claude Coste et Françoise Leriche La collection « La Fabrique de l’œuvre » a pour objectif d’enrichir la rélexion sur la création littéraire et artistique en donnant toute leur place, dans le panorama critique contemporain, aux études de genèse. Les ouvrages retenus contribueront à familiariser le lecteur avec ces récents objets d’étude que sont les archives de la création, et à renouveler la compréhension du travail esthétique en portant à notre connaissance l’émergence, le développement, les transformations (voire l’inachèvement ou l’échec), d’écritures ou d’expressions appartenant à des genres divers. Textes littéraires ou non, œuvres artistiques individuelles ou collectives (arts plastiques, photographie, productions musicales, théâtrales ou cinématographiques, œuvres multimédia ou numériques), tous les corpus sont les bienvenus. La collection publie des études monographiques portant sur la genèse d’une œuvre ou partie de l’œuvre, d’un personnage, d’un phénomène stylistique ou formel ; des études transversales analysant des éléments génériques ou formels à travers plusieurs corpus ; et des études consacrées à l’histoire de la critique génétique, son vocabulaire, ses théories, ses pratiques, son évolution. Les ouvrages peuvent être accompagnés d’un CD, CD-rom, DVD, pour les corpus qui ne relèvent pas de l’imprimé. Dans la même collection L’inquiétude du discours. Barthes et Foucault au Collège de France Guillaume Bellon, 2012. Les archives de Marguerite Duras Textes réunis et présentés par Sylvie Loignon, 2012. Éléments de catalogage Itinéraires de Roberto Rossellini / Textes réunis et présentés par Robert Bonamy. – Grenoble : ELLUG, 2014. 178 p. + 1 DVD ofert : couv. ill. en coul. ; 21,5 cm. DVD : La dernière utopie. La télévision selon Roberto Rossellini, par Jean-Louis Comolli (90’) – Adriano Aprà & Jean-Louis Comolli, entretien (39’). Tous les droits des documents reproduits sur ce DVD sont réservés. © Ina / Paris – Vivo Film / Rome – 2006. Collection « La fabrique de l’œuvre », ISSN 2258-9074 ISBN 978-2-84310-288-2 Maquette : Nicolas Protin, ELLUG. Illustration de couverture : Ingrid Bergman dans Stromboli, © Films sans frontières. ELLUG, 2012 Université Stendhal B.P. 25 38040 Grenoble cedex 9 ISBN 978-2-84310-288-2 Itinéraires de Roberto Rossellini Textes réunis et présentés par Robert Bonamy ELLUG Université Stendhal Grenoble 2014 Introduction Poétique de Rossellini : des images mobiles Robert Bonamy En les disciples d’Assise, de François l’émerveillant et doux, s’exalte le monde auquel ils sont absents d’aller pieds nus par vœu à une Étoile qui n’a, au fond, que le dessin de leurs pas. Jacques Sicard 1 « Je ne suis pas un cinéaste 2. » Cette célèbre négation autobiographique, presque déinitive, formulée par Rossellini, n’est assurément pas anec- dotique. Et ce, particulièrement dans le contexte des années 1970 où Rossellini réalise des ilms de télévision, projets didactiques et historiques. Cette période décrite comme un « tournant » a d’ailleurs fait l’objet de travaux universitaires ces dernières années 3 et correspond à une ligne de conduite possible pour un cinéaste-critique contemporain comme Jean- Louis Comolli. Les deux ilms-documents qui accompagnent le présent volume témoignent au plus près de cette démarche. Il n’en demeure pas moins que si l’on pense en terme de « poétique » d’un cinéaste, dans le sens précis que lui donne Jean-Claude Biette en associant esthétique et 1. Jacques Sicard, « Onze Fioretti de François d’Assise », dans Films en prose, Paris, La Barque, 2013, p. 135. 2. Roberto Rossellini, Fragments d’une autobiographie, Paris, Ramsay, 1987, p. 19. À propos de cette déclaration, voir Raymond Bellour, « Le cinéma, au-delà », dans Alain Bergala et Jean Narboni (dir.), Roberto Rossellini, Paris, Cahiers du cinéma / La Cinémathèque française, 1990, p. 82-87. 3. Patrick Werly (dir.), Roberto Rossellini. De la iction à l’histoire, Lormont, Éditions Le Bord de l’eau, 2012. Aurore Renaut, qui contribue au présent ouvrage collectif, prépare, chez le même éditeur, un ouvrage issu de sa thèse de doctorat consacrée à la télévision de Roberto Rossellini.  Itinéraires de Roberto Rossellini fabrique, Rossellini est principalement cinéaste, et, quoi qu’en dise aussi Biette lui-même qui reste assez distant avec la plupart des ilms tardifs de Rossellini, il est parfois cinéaste de télévision. Jean-Claude Biette, en tant que critique, quoique le désigner comme « écrivain de cinéma » serait de toute évidence plus adapté, peut être lu à travers ses recueils de textes initialement parus dans des revues, Poétique des auteurs 4 étant suivi de Qu’est-ce qu’un cinéaste ? 5. Ce passage de l’auteur au cinéaste est une préférence, presque une théorie. Que le texte d’ouverture du volume paru en 2000, article initialement publié en 1996 dans la revue Traic sous le titre « Qu’est-ce qu’un cinéaste ? », déinisse ce qu’est un cinéaste en se référant aux ilms de Rossellini est probablement tout sauf un hasard, presque une réponse. Voici la déinition proposée par Biette : À ce point me voilà obligé […] de hasarder ma propre déinition, qui est un peu plus qu’une hypothèse, un peu moins qu’une certitude. Est cinéaste celui ou celle qui exprime un point de vue et sur le monde et sur le cinéma et qui, dans l’acte même de faire un ilm, accomplit cette opération double qui consiste à la fois à entretenir la perception sin- gulière d’une réalité (à travers un récit quel qu’il soit, des acteurs quels qu’ils soient, un espace et un temps quels qu’ils soient) et à l’exprimer en partant d’une conception générale de la fabrication d’un ilm qui est – elle aussi – une et singulière, qui résulte d’une perception et d’une assimila- tion des ilms existant avant lui, et qui lui permet, par une longue suite de manœuvres souterraines que le cinéaste peut parfaitement ignorer ou laisser s’accomplir dans un semi-éveil de la conscience, ou penser du tout au tout, de trouver des solutions personnelles et singulières à ce que doivent être dans tel ilm, au moment sans cesse changeant où il se fabrique, son récit, ses acteurs, son espace, avec toujours un tant soit peu plus de monde que de cinéma 6. Au fond, le présent recueil sur les itinéraires de Rossellini se souhaite attentif à cette « opération double » prise dans une mobilité constante. La singularité esthétique de Rossellini, notamment son « réalisme » – notion que nous hésitons presque à reconduire, tant son systématisme irréléchi est dominant dès lors qu’il est question de Rossellini ou de ce que l’on désigne communément comme le « néoréalisme italien » –, 4. Jean-Claude Biette, Poétique des auteurs, Paris, Cahiers du cinéma, coll. « Écrits », 1988. 5. Jean-Claude Biette, Qu’est-ce qu’un cinéaste ?, Paris, POL, 2000. 6. Ibid., p. 19-20. Poétique de Rossellini : des images mobiles  est solidaire de textes envisageant la poétique comme poiein, le « com- ment c’est fait » 7. S’il est toujours délicat de ne pas prendre à la lettre les propos d’un auteur tel que Rossellini, en faire un cinéaste, toujours dans la perspec- tive de Biette, amènerait davantage à prendre littéralement en compte les ilms eux-mêmes. « Littéralement », ce n’est pas peu dire quand on sait la place que prend le concept de littéralité dans la pensée de Gilles Deleuze, puis de François Zourabichvili 8. Dans notre recueil, la littéralité ilmique n’exclut toutefois jamais la prise en compte des déclarations de Rossellini, tant l’aimantation produite par ses propos est grande. Mais prendre en compte les propos de Rossellini, c’est aussi accepter de les rendre mobiles. Par exemple : « Les choses sont là. […] Pourquoi les manipuler 9 ? » Ces phrases sont remises astucieusement en jeu par Godard dans un chapitre d’Histoire(s) du cinéma lorsqu’il leur enlève un point d’interrogation, et sont particulièrement mises en mouvement dans le présent ouvrage au regard des ilms eux-mêmes. Les ilms de Rossellini ont suscité des écrits sur le cinéma qui sont autant d’avancées théoriques. Avec les ilms de Rossellini, la pensée cri- tique et esthétique du cinéma n’a pu faire autrement que de se remettre au travail, aux prises avec des trajectoires ilmiques multiples, faites de bifurcations qui ne se limitent pas à de simples césures, à des passages trop évidents ou à des relais entre périodes (le cinéma puis la télévision, le passage – aujourd’hui particulièrement romancé – de la Magnani à la Bergman, etc.). Notre recueil se retrouve dans cette multiplicité qui repose sur diférents registres de mobilité. Il est à cet égard signiicatif que Jean Louis Schefer ait intégré l’itinéraire d’Edmund à ses Images mobiles 10, tant uploads/Voyage/ itineraires-de-roberto-rossellini.pdf

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  • Publié le Nov 16, 2021
  • Catégorie Travel / Voayage
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