Double contrainte TroubleDominationRelation humaine Une double contrainte (de l
Double contrainte TroubleDominationRelation humaine Une double contrainte (de l'anglais double bind) est une situation dans laquelle une personne est soumise à deux contraintes ou pressions contradictoires ou incompatibles. Si la personne est ou se sent prisonnière de la situation, surtout si elle est dans l'incapacité de méta-communiquer à son sujet (comme c'est le cas notamment pour les enfants et dans le cas de certaines relations hiérarchiques), cela rend le problème insoluble et engendre à la fois troubles et souffrances mentales. Une double-contrainte peut se produire dans toute relation humaine comportant un rapport de domination, et particulièrement dans la communication émanant du ou des « dominants ». L'injonction paradoxale est une double contrainte au sujet de laquelle la personne enjointe peut communiquer. Description Cette notion est particulièrement étudiée dans le domaine de l'éducation parentale, les perturbations qu'elle engendre étant supposées à l'origine de troubles mentaux parfois graves et durables. La théorie de la double contrainte fut notamment proposée, sous l'impulsion de Gregory Bateson en 1956 au sein de l'école de Palo Alto, comme cause ou facteur de la schizophrénie[1]. Exemples classiques (voir aussi la section Exemples) : Dans le contexte familial : des parents exigent chacun un lien exclusif de la part d'un enfant, ce qui le soumet à deux demandes oppressantes qui se contrarient. Dans la communication : le langage paradoxal peut contenir deux demandes qui s'opposent comme « Soyez spontané ! », ou « Faites preuve de self-control ! ». Dans cet exemple, l'énoncé étant un ordre, on parle d'injonction paradoxale. Théorie Histoire Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (septembre 2011). Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle ((Référence nécessaire)) sur les passages nécessitant une source. L'expression de principe de double contrainte proprement dit n'apparaît que dans les années 1950. Pourtant, l'exposition de cette situation est l'une des bases de la dramaturgie depuis l'antiquité (dans Antigone par exemple), mais seules des expressions du paradoxe avaient jusque-là été exposées[2][réf. incomplète]. Le principe de double contrainte trouve son inspiration dans l'étude des mécanismes des systèmes. Concrètement le lien se fait dans le cadre des réunions inter- disciplinaires des conférences de Macy auxquelles participe l'anthropologue Gregory Bateson dès 1942[3][réf. incomplète]. Ces conférences servent à travailler les théories de la communication, notamment à travers l'étude du principe d'homéostasie ; elles déboucheront entre autres en 1948[4][réf. incomplète] sur l'élaboration de la cybernétique, le principe en étant formalisé par Norbert Wiener. Gregory Bateson utilise cette base à laquelle il a contribué pour pousser la réflexion plus loin dans le cadre plus précis de la communication humaine. Il étudie alors le « paradoxe de l'abstraction dans la communication », puis il travaille sur « l'étude de la communication chez les schizophrènes ». Pour mener à bien ces recherches, il réunit une équipe au sein du Veterans Administration Hospital de Palo Alto. Elle est à l'origine composée de l'étudiant en communication Jay Haley, de l'étudiant en psychiatrie William Fry et de l'anthropologue John Weakland. Cette équipe publiera en 1956 Vers une théorie de la schizophrénie[5] qui marque la première expression de ce principe de double contrainte[6][réf. incomplète]. Cette nouvelle approche qui reste liée aux avancées scientifiques en matière de systémique sera ensuite désignée comme une école de pensée, on parlera alors de l'école de Palo Alto. Elle est donc issue du même projet que celui qui a permis de présenter la notion de double contrainte, et ses participants forgeront ultérieurement l'expression de la théorie systémique en sciences humaines et poseront les bases de la thérapie familiale[7]. Définition générale Une double contrainte désigne l'ensemble de deux injonctions qui s'opposent mutuellement, augmentées d'une troisième contrainte qui empêche l'individu de sortir de cette situation. En termes de logique, elle exprime l'impossibilité que peut engendrer une situation où le paradoxe est imposé et maintenu. Ce schéma peut être identifié dans des domaines comme l'éthologie, l'anthropologie, la situation de travail ou la communication internationale[8]. On le présente au niveau des relations humaines comme un ensemble de deux ordres, explicites ou implicites, intimés à quelqu'un qui ne peut en satisfaire un sans violer l'autre ; comme les obligations conjointes de faire et ne pas faire une même chose. Gregory Bateson l'exprime ainsi : « vous êtes damné si vous le faites, et vous êtes damné si vous ne le faites pas ». Une retranscription proposée est : Si tu ne fais pas A, tu ne (survivras pas, ne seras pas en sécurité, n'auras pas de plaisir, etc.) Mais si tu fais A, tu ne (survivras pas, ne seras pas en sécurité, n'auras pas de plaisir, etc.)[9]. La double contrainte exprime donc le fait d'être acculé à une situation impossible, dont sortir est également impossible. En situation La schizophrénie Dans Vers une théorie de la schizophrénie (1956), il est question d'injonctions paradoxales dans un milieu familial où règne une communication pathologique. Ces injonctions paradoxales visent une « victime » qui doit en quelque sorte assumer le défaut de communication, en être l'incarnation. Dans ce cadre d'étude, la victime est le membre schizophrénique du système, et l'idée sous-jacente est de mettre en évidence la façon dont la schizophrénie est à la fois un mécanisme de défense pour faire face à un contexte d'impossibilité, et un ultime moyen de maintenir la cohésion du groupe en tentant d'assumer concrètement son incohérence. La théorie de la double contrainte de Bateson n'a jamais donné lieu à des recherches suivies afin de déterminer si les systèmes familiaux imposant une double contrainte systématique pourraient être une cause de la schizophrénie. Cette théorie complexe n'a été que partiellement testée, et il y existe des lacunes dans les preuves psychologiques et expérimentales nécessaires pour établir cette causalité. La compréhension actuelle de la schizophrénie tient compte d'une interaction complexe entre facteurs génétiques, neurologiques ainsi que stress émotionnels, incluant l'interaction familiale. Aussi, si la théorie du double bind renverse les résultats suggérant une base génétique de la schizophrénie, des études expérimentales plus complètes avec différents types de familles et dans divers contextes familiaux sont nécessaires pour confirmer cette supposition[10]. Le mutisme La double contrainte a tendance à entraîner un blocage de la communication. C'est un symptôme typique de la schizophrénie que de tenter de ne pas communiquer, et un effet logique dans la mesure où le schizophrène doit assumer le défaut de communication de son environnement. C'est pourtant une réponse qui est impossible, puisque le « charabia » du schizophrène, le retrait ou le silence verbal ou postural même est une communication. Généralisation À partir de la mise en évidence par l'étude de la communication autour de la schizophrénie, l'identification de la double contrainte est devenue un outil de compréhension des systèmes de communication. Dans les familles, elle est identifiée directement, et c'est le défaut de communication originel que tenteront de résoudre les thérapies familiales et autres thérapies systémiques. Selon cette méthode, ce sont les rouages de la communication du groupe qui, s'ils sont coincés, peuvent entraîner des défauts de communication qui sont à l'origine des pathologies individuelles. On rencontre des mécanismes de double contrainte dans le milieu du travail, lorsque les missions assignées à une personne, ou un service sont rendues quasiment impossible par l'absence de moyens ad hoc ou par l'environnement, ou encore lorsque la description détaillée des missions renferme elle-même des contradictions[11]. Distinctions Dilemme Un dilemme est un choix difficile ou problématique mais possible. Ce qui pose un problème est la nécessité de choisir entre des attracteurs d'intensité presque égale. Mais il n'y a ni injonction ni paradoxe, ce n'est donc pas une double contrainte. L'exemple typique du dilemme est le choix entre un sac d'avoine et un baquet d'eau pour un animal également distant des deux, c'est-à-dire le paradoxe de l'âne de Buridan. Pour arriver à une situation de double contrainte, il faudrait par exemple que l'âne sache qu'il est contraint de boire et de manger, mais qu'il sache aussi qu'il est battu quand il boit parce qu'il ne mange pas, et qu'il est battu quand il mange parce qu'il ne boit pas. Contraintes Les termes font qu'on a tendance à assimiler la double contrainte à deux contraintes, à une autorité qui pousse à dépasser un dilemme, ou encore à des contraintes qui s'opposent. Mais la double contrainte de la notion doit contenir des injonctions paradoxales, autrement dit une contrainte à l'absurdité. Un exemple de contraintes opposables est proposé par William Styron dans Le Choix de Sophie[12], où une mère doit choisir lequel de ses deux enfants pourra survivre sous peine que les deux soient tués. Bien que fort, cet exemple ne contient pas de paradoxe logique mais une obligation à faire un choix contre nature. En 2020, les décès résultant de pandémie de coronavirus, prenant plusieurs milieux politiques européens par surprise, menèrent à quantité d'injonctions paradoxales, entre l'encouragement à ne pas céder à la panique et à vivre normalement d'une part, et celle de rester confiné chez soi d'autre part, mais "en même temps" d'assurer ses activités si celles-ci étaient vitales, se succédant parfois à quelques heures d'intervalle. Le détail en uploads/Voyage/ double-contrainte-schizofrenie.pdf
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- Publié le Mai 15, 2022
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