Le 5 février 2021 Lettre d’information du SNRT aux propriétaires bailleurs à la

Le 5 février 2021 Lettre d’information du SNRT aux propriétaires bailleurs à la montagne Mesdames, Messieurs les Propriétaires, A la veille de vacances scolaires de février particulières, et au vu de la situation catastrophique, totalement inédite, que le secteur du tourisme à la montagne doit affronter cette saison, nous souhaitons vous apporter des éléments d’informations précis sur la situation du secteur des Résidences de Tourisme dans lequel vous avez investi, et nos actions auprès des pouvoirs publics. Les 648 Résidences de Tourisme de montagne regroupent 44 000 appartements, et 220 000 lits. Il s’agit du 1er mode d’hébergement professionnel à la montagne, en quantité mais aussi en performances de fréquentation. Ce secteur représente 32% de l’offre de lits en station, et jusqu’à 60% en Savoie et Haute Savoie. Le C.A. global de ces résidences est de 800 millions d’€ par an au total, dont 85% réalisés sur 4 mois d’hiver. Cette année, les adhérents du SNRT avaient beaucoup travaillé dès septembre, en liaison avec tous les acteurs de la montagne, pour préparer la saison : élaboration de protocoles sanitaires stricts pour nos établissements, et pour l’ensemble de la chaîne commerciale en station, prise en charge de tests de dépistages préventifs réguliers pour les salariés sur la base du volontariat, campagnes de sensibilisation pour les saisonniers. Nous étions néanmoins conscients que les décisions finales ne nous appartenaient pas et devraient être prises sur la base du niveau d’état d’urgence sanitaire. Puis les annonces sont arrivées, les unes après les autres : - 29 octobre : second confinement. - 24 novembre : M. Macron annonce « il sera impossible d’envisager une ouverture des stations de ski avant le mois de janvier » - 4 décembre : un décret prononce la fermeture des remontées mécaniques - 15 décembre : fin du confinement. La fermeture administrative des Résidences de Tourisme est levée à seulement 3 jours des vacances de fin d’année. Elles peuvent ouvrir mais sans piscines, ni aucun équipement de bien-être. Et, bien sûr, sans les bars, restaurants, équipements sportifs clos, cinémas et remontées mécaniques des stations. - 7 janvier : la décision d’ouvrir les remontées mécaniques le 9 janvier est reportée au 20 janvier - 20 janvier : M. Lemoyne annonce que les remontées mécaniques n’ouvriront pas, et « qu’on va probablement vers une saison blanche ». Le « canon à indemnisations » remplacera les canons à neige. - 1er février : M. Castex confirme que les remontées mécaniques n’ouvriront pas en février, et qu’aucune date de réouverture ne peut être prévue. - A ce jour, le 3° confinement n’est pas prononcé. Les conséquences de ces annonces ont été brutales : Dès le 29 octobre les réservations pour les vacances ont totalement cessé. A partir du 24 novembre, les call centers ont été occupés à gérer des vagues d’annulations sur la montagne, accentuées en dernière minute par l’annonce de la fermeture des piscines et spas, dont plus de la moitié de nos établissements sont dotés. Chaque annonce provoque ses vagues d’annulations. Pendant les vacances de fin d’année, 40% des Résidences de Tourisme ont tenté le pari de rouvrir, malgré la levée très tardive de la fermeture administrative, essentiellement par solidarité avec les autres acteurs des stations. D’autant plus que la neige, abondante, était au rendez-vous. Force a été de constater que la montagne sans le ski alpin, ça ne marche pas : le taux d’occupation moyen de la période de vacances de fin d’année a baissé de 80% par rapport à l’année précédente et, les prix ayant été remisés, la baisse de C.A. a atteint 85%. Le SNRT a alors demandé au gouvernement de respecter les engagements qu’il avait pris en décidant la fermeture des stations, et d’indemniser de façon adaptée les exploitants de Résidences de Tourisme et, par ricochet, les propriétaires bailleurs. Il faut bien préciser à ce stade que, contrairement à certains effets d’annonces, les entreprises de type PME ou ETI n’ont perçu aucune aide sur leurs pertes de C.A. au titre du fonds de solidarité 2020. Les modalités de chômage partiel ont certes permis d’éviter des licenciements massifs, et cette mesure a été d’une efficacité exceptionnelle. A l’inverse, les différés de paiement de charges sociales et PGE ne font que repousser les échéances en plaçant les entreprises sous oxygène, ce dont personne ne doit être dupe. Par ailleurs l’activité des exploitants de Résidences de Tourisme à la montagne revêt un caractère spécifique exceptionnel du fait :  D’une très forte saisonnalité (85% du C.A. annuel se fait sur 4 mois d’hiver)  De charges fixes très élevées (en moyenne 65%, hors personnels saisonniers, dont 40% de loyers qui constituent la matière première de notre activité)  Et de la taille des entreprises (une dizaine d’enseignes exploitent chacune plus de 10 établissements en montagne), exclues jusqu’à présent des mécanismes d’aides 2020. Le dispositif que nous demandons au gouvernement doit être adapté à la taille de nos entreprises, et au poids de leurs charges fixes. Nous demandons, pour les établissements de montagne, la prise en charge de 70% des coûts fixes (proportionnellement à la baisse de CA). Le taux de 70% correspond à la norme d’indemnisation autorisée par l’Union Européenne pour ses états membres. Cette prise en charge permettrait de régler 70% des loyers aux investisseurs, de maintenir les emplois au-delà de la fin des aides à l’activité partielle et de maintenir en vie les entreprises jusqu’à l’été prochain. Nous avons été entendus… Lors de ses vœux le 12 janvier dernier, M. Lemaire a évoqué notre cas spécifique : « Prenez les Résidences de Tourisme qui ont des charges fixes très élevées aujourd’hui et qui représentent des dizaines de milliers d’emplois dans notre pays. Ils ont besoin de plus de soutien et d’avoir un fonds de solidarité qui leur soit mieux adapté. Je suis prêt aux évolutions nécessaires ». De même M. Griset à l’Assemblée Nationale le 14 janvier : « …vous soulignez la difficulté particulière que représentent les Résidences de Tourisme. Nous avons depuis plusieurs semaines rencontré leurs représentants à mon cabinet… J’espère que d’ici 2 ou 3 semaines nous aurons trouvé un dispositif adapté qui leur permettra de passer ce moment difficile ». Ces engagements de soutien financier aux Résidences de Tourisme, dont l’activité est essentielle à l’écosystème des stations, ont été réitérés lors de la conférence réunissant les élus et professionnels de la montagne autour du Premier Ministre, le 1er février. … mais un peu de patience sera nécessaire à la mise en place de ces aides : Le « dispositif adapté » promis n’est pas précisé à ce jour, ni ses modalités de mise en œuvre, ni son calendrier. Jusqu’à présent, l’UE plafonnait à 3 millions d’euros par entreprises les indemnisations qu’un état Jusqu’à présent, l’UE plafonnait à 3 millions d’euros par entreprises les indemnisations qu’un état membre pouvait octroyer à une entreprise sur la base de 70% de ses charges fixes. Ces montants sont membre pouvait octroyer à une entreprise sur la base de 70% de ses charges fixes. Ces montants sont notoirement insuffisants pour les entreprises de taille respectable : le plafond vient d’être relevé à 10 notoirement insuffisants pour les entreprises de taille respectable : le plafond vient d’être relevé à 10 millions d’euros, ce qui permettrait à la quasi-totalité des opérateurs de survivre, en reversant dans le millions d’euros, ce qui permettrait à la quasi-totalité des opérateurs de survivre, en reversant dans le même temps les loyers des bailleurs à due proportion. même temps les loyers des bailleurs à due proportion. Enfin, une disposition du Traité de Lisbonne autorise des dérogations plus importantes pour la Enfin, une disposition du Traité de Lisbonne autorise des dérogations plus importantes pour la sauvegarde de territoires particuliers et fragiles, par exemple les zones montagnardes, ce qui permettrait sauvegarde de territoires particuliers et fragiles, par exemple les zones montagnardes, ce qui permettrait à nos plus grandes entreprises et à leurs bailleurs d’être traités équitablement. à nos plus grandes entreprises et à leurs bailleurs d’être traités équitablement. Nous souhaitons signaler et louer la grande disponibilité du Secrétaire d’Etat au Tourisme, Jean- Baptiste LEMOYNE, du Secrétaire d’Etat à la Cohésion des Territoires et à la Ruralité, Joël GIRAUD, fin connaisseur des problématiques des stations, et du Cabinet du Ministre des PME, Alain GRISET, en charge de l’analyse financière et de la mise en place de nos procédures d’indemnisation. Nous avons rappelé au gouvernement, avec le soutien de l’ensemble des élus de ces territoires, que les hébergeurs professionnels et les remontées mécaniques sont les 2 piliers de l’écosystème de la montagne. Si l’un d’eux s’écroule les répercussions sur tout le territoire seront considérables. Nous leur avons rappelé aussi avec force que les 40 000 propriétaires particuliers qui ont investi dans des Résidences de Tourisme de montagne y ont été incités depuis 25 ans par des défiscalisations diverses permettant de reconstruire un parc locatif qualitatif que les skieurs de tous pays apprécient. Ce parc doit être maintenu, et les investisseurs doivent recevoir une part significative de leurs loyers, malgré l’année blanche. Quoiqu’impatients, uploads/Voyage/ lettre-ouverte-du-snrt-aux-proprietaires-bailleurs.pdf

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  • Publié le Jan 08, 2021
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