1 LES 3 N ET LES CHATS BIRMANS par Roberte ARMAND QUAND on s'attend à être reçu

1 LES 3 N ET LES CHATS BIRMANS par Roberte ARMAND QUAND on s'attend à être reçu par une amie accueillante dans une confortable villa, c'est bien désagréable de trouver porte close, surtout s'il pleut et que la nuit tombe... C'est ce qui arrive aux 3 N qui, en compagnie de Mlle Biche et du chien Hercule, s'apprêtaient à passer de paisibles vacances. Mais à quelque chose malheur est bon : cet incident sera pour les 3 N le début d'une aventure où leur astuce et leur ténacité feront merveille, face à deux énigmatiques chats birmans... 2 Série les I. Les 3N et les voleurs d’images 1971 06 II. Les 3N et la maison brulée 1972 04 III. Les 3N et l’étrange voisin1972 09 IV. Les 3N et les jumelles 1972 11 V. Les 3N et le chien jaune 1973 03 VI. Les 3N et le bouton d’argent 1973 10 VII. Les 3N et la pêche miraculeuse 1974 05 VIII. Les 3N et l’épouvantail 1975 03 IX. Les 3N tendent un piège 1975 08 X. Les 3N et le puits hanté 1976 04 XI. Les 3N sont sur la voie 1977 08 XII. Les 3N et les trois cygnes 1978 06 XIII. Les 3N et le serpent python 1979 01 XIV. Les 3N et les chats birmans 1979 10 3 ROBERTE ARMAND LES ET LES CHATS BIRMANS ILLUSTRATIONS DE HENRIETTE MUNIÉRE HACHETTE 4 TABLE I. La maison au bord de l'étang 6 II. La cabane 19 III. Les chats 30 IV. Une découverte 41 V. Le monstre du lac 54 VI. Des photos 64 VII. Le rêve de Nathalie 75 VIII. Une partie de ballon 87 IX. Allô, allô! 99 X. La bouteille 107 XI. A Lamurac 118 XII. La maison de repos 127 XIII. Révélations 140 XIV. Le troisième chat 153 XV. Le balcon 165 XVI. Un goûter au jardin 175 5 CHAPITRE PREMIER La maison au bord de l'étang MLLE BICHE, son sac tyrolien sur le dos, son chien Hercule sur les talons, jaillit de la petite gare de Lamurac à la vitesse d'un train express. Les enfants Renaud la suivaient, tout aussi chargés. La vieille demoiselle se dirigea vers une maisonnette qui faisait face à la gare. On pouvait y lire, en grosses lettres noires: SERVICE DES CARS 6 La porte s'ouvrit brusquement sous la poussée de l'arrivante, ce qui fit sursauter un employé joufflu et moustachu, qui paraissait somnoler derrière son guichet. « S'il vous plaît, monsieur, quatre billets pour le car de Mireval », demanda Mlle Biche avec autorité. L'employé ouvrit des yeux étonnés. « Mais... il est parti depuis une demi-heure ce car! » s'exclama-t-il. Il ajouta, désignant une horloge murale qui marquait 18 h 35 : « Le départ était pour six heures. » Un triple « Oh! » retentit derrière le dos de la vieille demoiselle : c'étaient les Trois N qui exprimaient ainsi leur déception. Les Trois N? Trois enfants qui utilisaient ce «code» pour se désigner entré eux, leurs prénoms commençant tous par la lettre « N » : Noël, Nicolas, Nathalie. Un trio très uni, dont les membres étaient pourtant fort dissemblables. Noël, qui avait douze ans, était le cousin des deux autres... presque leur frère depuis que, devenu orphelin, il avait été adopté par M. et Mme Renaud. Grand, blond, mince et tranquille, il savait faire régner la paix entre Nicolas, (dit Nick) onze ans, brun et turbulent et sa sœur Nathalie, âgée de neuf ans, qui avait une figure poupine et des yeux bleus malicieux sous sa frange de cheveux clairs. 7 Cependant Mlle Biche poursuivait son interrogatoire. « Et le prochain car, à quelle heure part-il? — Samedi matin, sept heures. » Or on était un mercredi. « Quoi! rugit la vieille demoiselle en donnant sur le comptoir un coup de poing qui ébranla quelques tampons encreurs et fit crouler une pile d'horaires, vous n'allez pas me dire que ce village où nous nous rendons n'est desservi que deux fois par semaine? C'est insupportable, inadmissible, scandaleux! (A chaque adjectif, sa voix montait d'un ton.) — Que voulez-vous, ma bonne dame! Ce car, il ne travaille que les jours de marché. — Je vois! laissa tomber la « bonne dame » d'un ton cinglant. Votre Lamurac n'est qu'un trou perdu! » Puis elle tourna les talons, laissant l'employé du car éberlué et incapable de riposter. Les Trois N la suivirent, un peu gênés de cette « sortie » qui était pourtant bien dans la manière de leur vieille amie, par ailleurs la plus gentille personne de la terre. Celle-ci se dirigea vers une antique Citroën rangée devant la gare et portant le mot « taxi » à l'avant du toit. Elle avait le capot soulevé, et un homme était en train de fourrager dans le moteur. « Pouvez-vous nous emmener à Mireval, ces enfants et moi? » demanda Mlle Biche. 8 L'homme se releva, montrant un visage cramoisi et des mains enduites de graisse. « Ça ne serait pas de refus, répondit-il, mais vous voyez bien que je suis en panne! — Alors, dites-moi s'il y a d'autres taxis. — Deux en tout, mais mon collègue est parti pour une longue course. Savoir quand il reviendra!... » Sur ce, il se replongea dans son moteur, et la vieille demoiselle fit volte-face, plus ulcérée que jamais. Quant aux Trois N, ils étaient en proie à la consternation. Et c'est dans un silence accablé que les quatre voyageurs se laissèrent bientôt tomber sur un banc, dans un petit square proche de la gare. « Décidément, aujourd'hui tout va mal! grogna Nick. — Le fait est que nous jouons de malchance, approuva Noël. D'abord ce premier train qui s'arrête plus d'une heure en rase campagne, on ne sait pourquoi... — ... et qui nous fait rater la correspondance, reprit son cousin. Le deuxième qu'il a fallu attendre... Le car qui, lui, ne nous a pas attendus, et, pour finir, pas même un taxi. Nous voilà frais! — Je le voudrais bien, moi, être frais! plaisanta l'aîné du trio en épongeant son front moite. Quelle chaleur! » Le fait est que cette journée de juillet se montrait encore lourde et orageuse à l'approche du crépuscule. 9 « Alors, qu'est-ce qu'on va faire? demanda Nathalie d'une petite voix éplorée. C'est encore loin, ce village où nous allons? — Onze kilomètres », répondit Mlle Biche d'un air sombre. Mais, une minute plus tard, elle sautait sur ses pieds avec entrain et déclarait avec un grand sourire : « Inutile de nous lamenter : ne sommes-nous pas des sportifs, vous et moi? _ Vous surtout », marmonna la petite fille inquiète en se rappelant à quel point la culture physique était le dada favori de la vieille demoiselle. Elle ajouta avec appréhension : « Vous voulez dire que... qu'on va les faire à pied, tous ces kilomètres? — Pourquoi pas? — Onze kilomètres à pied, ça use, ça use... chantonna Nick d'une voix de fausset. — Peut-être bien que nous pourrons faire de l'auto- stop? » supposa Noël. C'était plutôt pour encourager sa cousine, car il n'espérait guère rencontrer la voiture providentielle qui les chargerait, eux, leurs sacs et Hercule pour faire bonne mesure. Ce Mireval, où le car ne se rendait que deux fois par semaine, paraissait être un endroit ignoré des touristes. Il nichait quelque part au cœur d'une de ces petites montagnes qui entouraient le gros bourg de Lamurac. 10 N'empêche qu'à ces paroles d'espoir, Nathalie se rasséréna. Et bien plus encore quand elle entendit la proposition de Mlle Biche : « Nous allons acheter quelques provisions et nous pique-niquerons un peu plus loin, sur le bord du chemin.» C'est ainsi que, munie d'une grosse couronne de pain, de pâté de campagne et de fruits, la petite troupe aborda courageusement une route secondaire qui en s'éloignant de Lamurac, ne tarda pas à grimper. A vrai dire, ce n'était pas une promenade d'agrément! La chaleur était toujours pénible, malgré la nuit proche dont la venue était encore hâtée par les grosses nuées emplissant le ciel. Et les sacs pesaient lourd sur les épaules. Ils 11 contenaient, entre autres, un duvet pour chacun. « Je ne veux pas être une cause de travail pour cette chère Mme Deloche, avait déclaré Mlle Biche. C'est déjà si gentil de sa part de nous inviter! Or je sais qu'elle a beaucoup de peine à se procurer une aide ménagère, dans son petit village. » N'empêche que ces sacs étaient fort encombrants, si bien que Nathalie regardait d'un œil d'envie le chien Hercule, le seul à ne pas en porter. Aussi trottait-il allègrement derrière sa maîtresse, sans la quitter d'une semelle. D'ailleurs, ils avaient beaucoup de points communs : leur taille minuscule, leur toison bouclée d'un brun grisâtre, leur énergie débordante. Vers huit heures et demie, il faisait déjà très sombre, et la moitié du chemin environ avait été parcourue, mais pas une seule automobile n'avait doublé les promeneurs, si ce n'est une camionnette qui avait aussitôt uploads/Voyage/ roberte-armand-14-les-3n-et-les-chats-birmans-1979-10.pdf

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  • Publié le Fev 22, 2022
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