Brunetiere ferdinand la critique impressionniste

REVUE LITTERAIRE LA CRITIQUE IMPRESSIONNISTE Lorsque l'on fait soi-même profession ou métier de critique s'il est toujours facile et tentant quelquefois d'opposer son opinion à celle de ses confrères de louer le roman qu'ils condamnent de bl? mer l'écrivain qu'ils admirent il l'est déjà moins de se donner les airs de les juger eux-mêmes et d'a ?ecter ainsi sur eux je ne sais quelle espèce de supériorité Cela sent comme l'on dit son pédant de collège Mais ce qui est bien plus dillicile encore ce que l'on craint à bon droit qui ne paraisse un peu outrecuidant c'est de leur reprocher qu'ils enten- dent mal leur science ou leur art parce qu'ils l'entendent autrement que nous c'est d'oser le leur dire et c'est en ?n de prétendre que cur manière de penser se soumette ou se convertisse à la nôtre II y faut cependant venir d'abord pour ne pas être dupe - ce qui est la chose du monde qu'on nous pardonne le moins dans ce siècle d'américa- nisme et puis parce que dans ces sortes de querelles comme j'es- père qu'on le verra tout à l'heure les questions de personnes recouvrent des questions de principes Née avant nous et destinée sans doute à nous survivre il y a longtemps qu'en e ?et la critique serait morte si elle n'avait un objet un rôle une fonction extérieurs ou supérieurs à l'idée que s'en font M Anatole France M Jules Lemaitre M Paul Desjardins quelques autres encore que je pourrais c? ter et moi-même Ai-je besoin de dire ici que je fais le plus grand cas de M Anatole CREVUE LITTÉRAIRE sa manière aimable ironique et fuyante o? de si subtiles 'es s'enveloppent de si jolis voiles avec tant d'élégance de non- lance et au besoin de ' t jutes Lema? tre et avec négligence tout Paris Je n'en fais guère ? je m'amuse ainsi moins de qu'il con- pnt de ses doctes gamineries o? tant de na? veté d'ingénuité même s'allie toujours à tant d'esprit et quelquefois de bon sens Son chef- rGCuvrcest peut-être l'oraison funèbre de Victorine Demay du concert ie l'Horloge ou des Ambassadeurs et le récit qu'il norrs a taissé de l'entrevue de la chanteuse populaire avec le savant auteur de l'Histoire eue lui co p ' des langues d'un style plus vif plus sémitiques souple et Nul plus d'ailleurs inattendu n'écrit mieux il joue avec les mots il en fait ce qu'il veut il en jongle Et j'estime aussi M Paul Dcsjardins pour son inquiétude pour sa bonne volonté pour la préoc- cupation qu'il a d'être agréable à ceux qu'il aime pour la tristesse émue avec laquelle il leur dit les choses les plus déplaisantes Mais avec tout leur talent si j'ai peur qu'ils ne réussissent à diriger la cri- tique dans une voie f? cheuse et si j'en vois de grands inconvéniens pourquoi ne les signalerais-je pas Je les aime beaucoup tous les trois mais je leur préfère encore la critique et je ne pense

  • 36
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Aucune attribution requise
Partager