De musset la nuit d x27 octobre pdf

La nuit d ? octobre Alfred de Musset LE POÈTE Le mal dont j'ai sou ?ert s'est enfui comme un rêve Je n'en puis comparer le lointain souvenir Qu'à ces brouillards légers que l'aurore soulève Et qu'avec la rosée on voit s'évanouir LA MUSE Qu'aviez-vous donc ô mon poète Et quelle est la peine secrète Qui de moi vous a séparé Hélas je m'en ressens encore Quel est donc ce mal que j'ignore Et dont j'ai si longtemps pleuré LE POÈTE C'était un mal vulgaire et bien connu des hommes Mais lorsque nous avons quelque ennui dans le coeur Nous nous imaginons pauvres fous que nous sommes Que personne avant nous n'a senti la douleur LA MUSE Il n'est de vulgaire chagrin Que celui d'une ? me vulgaire Ami que ce triste mystère S'échappe aujourd'hui de ton sein Crois- moi parle avec con ?ance Le sévère dieu du silence Est un des frères de la Mort En se plaignant on se console Et quelquefois une parole Nous a délivrés d'un remord LE POÈTE S'il fallait maintenant parler de ma sou ?rance Je ne sais trop quel nom elle devrait porter Si c'est amour folie orgueil expérience Ni si personne au monde en pourrait pro ?ter Je veux bien toutefois t'en raconter l'histoire Puisque nous voilà seuls assis près du foyer Prends cette lyre approche et laisse ma mémoire Au son de tes accords doucement s'éveiller LA MUSE Avant de me dire ta peine Ô poète en es-tu guéri Songe qu'il t'en faut aujourd'hui Parler sans amour et sans haine S'il te souvient que j'ai reçu Le doux nom de consolatrice Ne fais pas de moi la complice Des passions qui t'ont perdu LE POÈTE Je suis si bien guéri de cette maladie Que j'en doute parfois lorsque j'y veux songer Et quand je pense aux lieux o? j'ai risqué ma vie CJ'y crois voir à ma place un visage étranger Muse sois donc sans crainte au souf e qui t'inspire Nous pouvons sans péril tous deux nous con ?er Il est doux de pleurer il est doux de sourire Au souvenir des maux qu'on pourrait oublier LA MUSE Comme une mère vigilante Au berceau d'un ?ls bien-aimé Ainsi je me penche tremblante Sur ce coeur qui m'était fermé Parle ami - ma lyre attentive D'une note faible et plaintive Suit déjà l'accent de ta voix Et dans un rayon de lumière Comme une vision légère Passent les ombres d'autrefois LE POÈTE Jours de travail seuls jours o? j'ai vécu Ô trois fois chère solitude Dieu soit loué j'y suis donc revenu À ce vieux cabinet d'étude Pauvre réduit murs tant de fois déserts Fauteuils poudreux lampe ?dèle Ô mon palais mon petit univers Et toi Muse ô jeune immortelle Dieu soit loué nous allons donc chanter Oui je veux vous ouvrir mon ? me Vous saurez tout et je vais vous conter Le mal que peut faire une femme Car c'en est une ô mes pauvres amis Hélas vous le

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  • Publié le Mar 12, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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