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ç£&r- x mm Mt ' = .*. j? «^^/»A Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/delamadisdegauleOObareuoft DE L'AMADIS DE GAULE ET DE SON INFLUENCE SUR LES MOEURS ET LA LITTÉRATURE AU XVI e ET AU XVII* SIÈCLE AVEC UNE NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE DU MÊME AUTEUR : Histoire de la littérature espagnole, depuis son origine jusqu'à nos jours. Deuxième édition. Paris, 1863, Delagrave et Cie , 2 vol. in-8°. Cet ouvrage, qui renferme de nombreux morceaux traduits, donne pour la première fois en français une vue d'ensemble de la littérature espagnole. Les Troubadours et leur influence sur la littérature du midi de l'Europe, avec des extraits et des, pièces rares ou inédites. Troisième édition. Paris, 1867, Didier et Cie , 1 vol. in-8°. Œuvres dramatiques de Lope de Vega , traduites de l'espagnol (comprenant uu choix de drames et de comédies). Paris, 1867, Pidier et Cie , 2 vol. in-8°. Typographie Firmin-Didot. — Mesnil (Eure). DE . L'AMADIS DE GAULE ET DE SON INFLUENCE Sur les mœurs et la littérature au XVI e et au XVII e siècle AVEC UNE NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE PAR M. EUGÈNE BARET INSPECTEUR DE i/ACADÉMIE DE PARIS ASSOCIÉ ÉTRANGER DE L'ACADÉMIE D'HISTOIRE DE MADRID DEUXIEME EDITION REVUE. CORRIGÉE ET AUGMENTÉE PARIS LIBRAIRIE DE FIRMLN-DIDOT FRÈRES, FILS Et C« IMPRIMEURS DE i/lNSTITUT, RUE JACOR, 56 1873 PREFACE DE LA DEUXIÈME ÉDITION, Depuis la publication de la première édition de cet ouvrage, j'ai pu constater que les conclusions en étaient généralement adoptées dans le monde savant. J'ai été surtout flatté de l'adhésion de l'un des hommes les plus compétents en Europe sur ces difficiles matières, don Pascual de Gayangos. Dans le Discours préliminaire qu'il a placé en tête de l'édition de YAmadis de Gaule, qui fait partie de la Bibliothèque Rivadeneyra , M. de Gayangos me fait l'honneur de se conformer entièrement à mon opinion, touchant la question si contro- versée de l'existence d'une version espagnole an- térieure à la rédaction de Vasco de Lobeira, et reproduit intégralement mon argumentation dont il veut bien reconnaître la force. Je n'ai pas trouvé le même crédit auprès de _ VJ — M. de Varnhagen. Dans l'ouvrage qu'il a publié l'année dernière (i), M. de Varnhagen continue à réclamer au profit du Portugal l'honneur d'avoir inventé le roman d!Amadis. Il affecte de ne ré- pondre qu'à M. de Gayangos, mais il a eu certai- nement mon livre sous les yeux, et un chapitre de ce livre a précisément pour but de dénier au Portugal et d'attribuer à l'Espagne l'honneur revendiqué par M. de Varnhagen. Entre M. de Varnhagen et moi, la question se réduit à savoir quel est cet infant de Portugal qui eut la fantaisie de demander à Vasco de Lobeirà de modifier l'histoire de Briolanie. Pour le besoin de sa cause, M. de Varnhagen, abusant de ce nom d'Alfonse, si souvent répété dans l'histoire du Portugal, affirme que ce prince n'est autre que l'héritier du roi Diniz, Alphonse IV, surnommé El Bravo, qui monta sur le trône en i385. Mais ceci est une pure hypothèse qu'il s'agirait d'abord de démontrer. Il est vrai qu'à la faveur de cette hypothèse M. de Varnhagen peut faire remonter jusqu'au commencement du quatorzième siècle l'existence de Vasco de Lobeira , et par consé- (I) Da litteratura dos livros de CavaUarias, por F. A. de Varnhagen; Vienna, 1872, in- 16. — Vlj — quent la composition de YAmadis portugais. Mais alors M. de Varnhagen se trouve en contra- diction avec le témoignage si formel et si digne d'autorité du chroniqueur GomezEannes de Azu- rara, qui fait vivre Vasco de Lobeira à la cour de Jean I er , — de Nunez de Liaô, qui le fait armer chevalier, en i385, par ce même roi Jean I er , de Diego Machado Barbosa, qui se rangea l'opinion de Nunez de Liaô, de Walter Scott, de Tick- nor, etc., etc. En second lieu, M. de Varnhagen estime que, des deux sonnets qui figurent dans le recueil d'Antonio Ferreira, l'un a pour auteur le même prince Alfonse , successeur du roi Diniz, l'autre Vasco de Lobeira lui-même. Mais intervient alors le témoignage du propre fils de Ferreira, lequel déclare formellement que ces deux sonnets sont l'ouvrage de son père, qui s'amusa à les compo- ser en ancien portugais sous les noms dedom Af- fonso et de Vasco de Lobeira. Une hypothèse en- core plus hardie tire M. de Varnhagen de cette difficulté. Il suppose que Ferreira le père « a découvert ces sonnets dans un manuscrit de YA- madis et les a copiés de sa main, d'où sera venue l'erreur du fils ». Mais sans nous arrêter à faire — V11J — ressortir ce qu'il y a de puéril dans cette hypo- thèse, nous demanderons à M. de Varnhagen comment il pourrait établir que la forme du son- net fût usitée en Portugal avant i325, alors que Pétrarque n'était imité en Castille et en Aragon qu'au milieu du quinzième siècle, par Ausias Mardi et par Francisco Impérial. De plus, il suffit de lire les deux sonnets pour s'apercevoir que, par le tour affecté qui les caractérise, ils ne peu- vent pas, surtout le second, appartenir à une époque aussi reculée que le commencement du quatorzième siècle. Ils s'adaptent parfaitement, au contraire , au temps et au style d'Antonio Fer- reira (i 528-1 569), lequel, postérieure la Renais- sance, connaissait l'antiquité, et mérita d'être ap- pelé VHorace portugais. Le lecteur trouvera dans le corps de cet ouvrage le premier de ces sonnets. Voici le texte et la traduction du second : RESPOSTA DE DOM VASCO DE LOBEYRA. Vinha Amor pelo campo trebelhando , Com sa fremosa madré e sas donzellas; El rindo, e cheio de ledice entre ellas, Jâ do arco e das setas non curando. IX — Br'olanja hi a sazon s'ia pensando, Na gran coita qu'cllaha, e vendo aquellas Setas d'Amor, filha en sa mao ûa délias, E mete â no arco, e vay-se andando. Des hi volvendo o rosto hu Amor s'ia, E disse : Ay traidor que m'as falido ! Eu prenderei de ti crua vendita ! Largou a mâo : quedou Amor ferido ; E, catando a sa seta, endoado grita : Ai! mercè a Br'olanja... que fugia... « L'Amour allait s'ébattant dans la campagne, avec sa charmante mère et ses damoiselles : il était riant an milieu d'elles, et plein d'allégresse, n'ayant déjà plus de souci de son arc et de ses flè- ches. « En ces lieux errait alors Briolanie, tout entière au chagrin de son âme; elle aperçoit les flèches de l'Amour, en prend une dans sa main, la pose sur l'arc et continue sa route. « Lorsque, en levant les yeux, elle aperçoit tout-à- coup l'Amour : « Ah ! traître, s'écrie-t-elle, comme tu m'as trompée! Je veux tirer de toi une ven- geance cruelle. » « Le trait part; l'Amour est blessé, et recon- naissant sa flèche : Grâce, dit-il d'une voix plain- tive, à Briolanie... qui s'enfuyait. » Comme dernier argument en faveur de l'origine portugaise de l'Amadis, M, de Varnhagen allègue le lieu de la scène de ce roman qui est la Grande- Bretagne, par la raison, dit-il, que les relations du Portugal et de l'Angleterre étaient déjà fort amicales au commencement du quatorzième siècle. A ce compte, \eLancelot et le Tristan pourraient tout aussi bien être revendiqués par les Portugais. On peut juger par ces échantillons de la mé- thode qui préside à la. critique de M. de Varnha- gen. C'est pourquoi nous regardons comme par- faitement intactes et nous maintenons contre lui toutes les conclusions que nous avons prises en faveur d'une version espagnole antérieure de près d'un siècle à la rédaction de Vasco de Lobeira. . Paris, le 10 juin 1873. INTRODUCTION, Plus on étudie l'antiquité, plus on remarque avec étonnement les différences profondes qui nous séparent des anciens. Entre les deux civili- sations s'est opérée, on le sent, une grande révo- lution morale. Par l'effet de ce changement , l'homme a été soumis à d'autres idées; il se gou- verne par d'autres mobiles. Avec un monde nou- veau ont pris naissance des opinions , des senti- ments, des usages, d'un caractère étrange, et jusque-là inconnus. Chez les deux peuples entre lesquels se par- tage l'histoire de l'antiquité, la société n'offrit jamais ces contrastes singuliers, ces étranges dis- parates. Les otages achéens que transplanta vio- lemment la conquête, les philosophes, les méde- 1 — 2 — cins, les rhéteurs grecs, qu'attiraient à Rome l'espoir du gain ou l'amour de la renommée, n'ont consigné nulle part la surprise qu'ils y éprouvè- rent. S'ils méprisaient la rudesse de leurs vain- queurs, ils comprenaient leurs usages. Mais sup- posez un contemporain de Polybe ou de Platon transporté tout à coup, au seizième siècle, dans les palais de Fontainebleau ou de Blois. Ce qui étonne d'abord le Grec, c'est le mélange assidu des deux sexes. Qu'est devenue l'austère pudeur du gynécée? Les femmes de sa patrie vivent reti- rées au fond d'un

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  • Publié le Mai 22, 2022
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