DOSSIER DOCUMENTAIRE Document 1 – La stèle d’Halicarnasse, 67x79 cm, Ier-IIe s.
DOSSIER DOCUMENTAIRE Document 1 – La stèle d’Halicarnasse, 67x79 cm, Ier-IIe s., British Museum Document 2 – Artémise à Salamine (Hérodote, 7.99 ; 8.88-93) « Des autres chefs de troupe, je ne fais pas mention, ne m’y sentant pas obligé, mais je fais une exception pour Artémise. J’éprouve un grand étonnement pour elle qui, étant femme, participa à l’expédition contre la Grèce. Après la mort de son homme, elle prit elle-même le pouvoir ayant pour fils un jeune homme, et prit part à l’expédition animée de sa seule ardeur et de son viril courage, libre de toute contrainte. Son nom était Artémise ; elle était fille de Lygdamis, de filiation halicarnassienne par son père, de Crète par sa mère. Elle dirigeait les gens d’Halicarnasse, de Cos, de Nisyros et de Kalymnos, contribuant avec cinq navires. De tous les vaisseaux de la flotte, après ceux des Sidoniens, les siens étaient les plus fameux et parmi tous les alliés elle donnait au roi les meilleurs avis. (…) Dans ce combat naval, du côté grec, les Éginètes eurent la meilleure réputation, ensuite les Athéniens ; parmi les hommes, Polycrite l’Éginète et es Athéniens, Eumène d’Anagyronte et Ameinias de Pallène, celui qui avait donna la chasse à Artémise. S’il avait remarqué qu’Artémise était sur ce vaisseau, il n’aurait eu de cesse qu’il ne l’eût prise ou ne fût pris lui-même ; car des ordres avaient été donnés aux triérarques athéniens, et de plus un prix de plus de dix mille drachmes était proposé pour qui la capturerait vivante ; tant les Athéniens étaient terrifiés qu’une femme vînt faire la guerre contre les Athéniens. Mais elle leur échappa, comme j’ai dit plus haut. » Document 3 – Les coutumes des Étrusques (Athénée de Naucratis, Les Déipnosophistes, 12.517-518) « Théopompe, dans le livre 43 de ses Histoires, ajoute qu’il est de coutume, chez les Étrusques, de mettre les femmes en commun. Les femmes étrusques prennent grand soin de leur corps et s’exercent souvent : parfois avec les hommes, parfois entre elles. Il n’est pas honteux pour elles d’être vues nues. Elles ne se couchent pas avec leurs maris, mais indifféremment auprès du premier convive venu et trinquent avec qui bon leur semble. Du reste, elles gèrent très bien l’ivresse et sont d’une rare beauté. Les Étrusques élèvent tous les enfants indifféremment, sans même savoir qui est leur père. Les enfants reprennent ensuite le mode de vie de leurs parents, se précipitant dans les beuveries et ayant des relations sexuelles avec n’importe quelle femme. Il n’est pas honteux pour eux de faire les choses en public, ou d’être vu en train de le faire : c’est une autre de leurs coutumes. Ils sont si loin de considérer toutes ces choses comme honteuses que lorsqu’un maître de maison y est occupé et qu’un visiteur se présente, ils disent qu’il est « en train de baiser », décrivant la scène dans des termes vulgaires. Quand ils organisent ces orgies, avec leurs amis ou leurs familles, ils se comportent ainsi : tout d’abord, quand ils sont bien ivres et sont prêts à aller se coucher, à la lueur des dernières lampes, leurs esclaves amènent des prostituées ou de très beaux garçons, ou parfois leurs femmes. Et après en avoir joui, les esclaves leur amènent de vigoureux jeunes hommes qui les prennent. Parfois, ils se regardent faire les uns les autres et profitent du spectacle, mais en général, ils mettent des paravents autour des lits et jettent leurs vêtements dessus. Ils ont des rapports sexuels avec les femmes, mais ils préfèrent de loin coucher avec des garçons ou de jeunes hommes ; les jeunes hommes de ces contrées sont, il est vrai, particulièrement beaux, car ils se vautrent dans ce mode de vie dissolu, et parce qu’ils sont entièrement épilés. Tous les Barbares d’Occident épilent et rasent leurs corps, et en Étrurie on trouve de nombreux établissements pour cela et des individus spécialisés dans ce commerce, comme le sont les barbiers chez nous. Quand ils vont dans ces établissements, ils s’offrent alors sans réserve, indifférents au regard des voyeurs ou des simples passants. Beaucoup de Grecs d’Italie vivent de cette façon, qu’ils tiennent des Samnites et des Messapiens. D’après Alcimos, les Étrusques vivent tellement dans la débauche qu’ils pétrissent le pain, boxent et torturent au son de la flûte. » Document 4 – Lettre d’Hilarion à sa femme Alis (P. Oxy. 4.744 – Ier s. av. J.-C.) « Hilarion à sa sœur Alis, mille saluts, ainsi qu’à ma chère dame Berous et à Apollonarion. Sache que nous sommes encore maintenant à Alexandrie. Ne t’inquiète pas s’ils reviennent tous et que je reste à Alexandrie. Je te demande et je te prie, prends soin du petit, et si nous recevons notre salaire bientôt, je te l’enverrai. Si peut-être tu accouches, si c’est un garçon garde-le, si c’est une fille, expose-la. Tu as dit à Aphrodisias : « qu’il ne m’oublie pas ». (Mais) comment pourrais-je t’oublier ? Je te demande donc de ne pas t’inquiéter. L’an 29 de César, le 23 Pauni ». Au Verso : Hilarion à Alis, à délivrer. Document 5 - Plutarque, Vie de Lycurgue, XIV XIV. 1. L’éducation étant à son avis l’œuvre la plus importante et la plus belle du législateur, il la prépara de loin en s’occupant tout d’abord des mariages et des naissances. 2. Car il n’est pas exact, comme le prétend Aristote, qu’ayant entrepris d’assagir les femmes, il y ait renoncé parce qu’il ne pouvait modérer leur grande licence et leur empire sur leurs maris, qui, souvent partis en expédition, étaient contraints de leur abandonner la conduite de leurs maisons, leur témoignaient plus de déférence qu’il ne convenait et leur donnaient le titre de maîtresses : il prit d’elles, au contraire, tout le soin possible. g Par son ordre, les jeunes filles s’exercèrent à la course, à la lutte, au lancement du disque et du javelot. Il voulait que la semence de l’homme fortement enracinée dans des corps robustes poussât de plus beaux germes et qu’elles-mêmes fussent assez fortes pour supporter l’enfantement et lutter avec aisance et succès contre les douleurs de l’accouchement. 4. Écartant la mollesse d’une éducation casanière et efféminée, il n’habitua pas moins les jeunes filles que les jeunes gens à paraître nues dans les processions, à danser et à chanter lors de certaines cérémonies. g Quelquefois même elles leur lançaient à propos des railleries, lorsqu’ils avaient commis quelque faute, ou, au contraire, elles faisaient dans leurs chants l’éloge de ceux qui en étaient dignes. Elles leur inspiraient ainsi un grand amour de la gloire et une grande émulation pour la vertu. 6. Car celui qui s’était entendu louer pour sa bravoure et qui était renommé parmi les jeunes filles s’en retournait exalté par les éloges, tandis que la morsure des plaisanteries sarcastiques dont ils étaient l’objet ne leur était pas moins sensible que les réprimandes les plus sérieuses, parce que tous les citoyens, y compris les rois et les sénateurs, se réunissaient pour assister à ses spectacles. 7. La nudité des jeunes filles n’avait rien de déshonnête, car la pudeur l’accompagnait et tout libertinage en était absent ; elle les habituait à la simplicité, les engageait à rivaliser de vigueur et faisait goûter à leur sexe un noble sentiment de fierté, à la pensée qu’elles n’avaient pas moins de part que les hommes à la valeur et à l’honneur. 8. Il arrivait ainsi qu’elles disaient ou pensaient ce qu’on rapporte de Gorgo, femme de Léonidas. Comme une femme, une étrangère sans doute lui disait : « Vous autres, Lacédémoniennes, vous êtes les seules qui commandiez aux hommes. - C’est que, répondit- elle, nous sommes les seules qui mettions au monde des hommes ». Document 6 - Xénophon, Constitution des Lacédémoniens, 1, 3-9 « Et d’abord, pour ce qui a trait à la procréation des enfants, afin de reprendre dès le principe, chez les autres peuples, les filles destinées à devenir mères, même celles qu’on prétend bien élever, ont pour nourriture du pain en très petite quantité, et des mets le moins possible. Leur vin leur est tout à fait interdit, ou elles n’en font usage que trempé d’eau. D’autre part, l’exemple des ouvriers, dont le métier est sédentaire, chez les autres Grecs, les filles sont claquemurées pour filer de la laine. Comment s’attendre à ce que de femmes élevées ainsi puisse sortir une vigoureuse lignée ? Lycurgue, au contraire, persuadé que les esclaves peuvent suffire pour les vêtements, et que le plus bel emploi des femmes libres est de faire des enfants, commença par établir des exercices du corps pour elles aussi bien que pour les hommes ; puis il leur prescrivit, ainsi qu’aux hommes, des combats à la course et à la lutte, dans la pensée que de parents robustes naissent des enfants vigoureux. Ayant remarqué, pour l’union des sexes, que dans les premiers temps, on use du mariage sans modération, il fit une loi contraire à celles d’autres peuples : il établit qu’il serait honteux d’être vu entrant uploads/s1/ condition-fe-minine-dossier 1 .pdf
Documents similaires










-
28
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 19, 2021
- Catégorie Administration
- Langue French
- Taille du fichier 0.6525MB