LA GÉNÈSE D’UN ORDRE: 1804-1904 L'établissement de l'ordre Écossais en France s
LA GÉNÈSE D’UN ORDRE: 1804-1904 L'établissement de l'ordre Écossais en France s'étend sur un siècle au cours duquel son Suprême Conseil sera confronté aux événements politiques, religieux et philosophiques du pays, aux tentatives d'absorption du Grand Orient de France, aux élans réformateurs et émancipateurs de ses Loges symboliques. DE LA NAISSANCE AU REPLI : 1804-1820 La fondation du Suprême Conseil : 1804 - 1805 Alexandre, François, Auguste comte de Grasse, marquis de Tilly, rentre en France en juillet 1804. Souverain Grand Commandeur «ad vitam» du Suprême Conseil des Îles françaises d'Amérique dans le Vent et sous le Vent (1802) et porteur d'un pouvoir délivré le 21 février 1802 par le Suprême Conseil de Charleston, il entreprend, en vertu des droits que lui confèrent les Grandes Constitutions de 1786, la Création d'un Suprême Conseil en France. Dès son arrivée à Paris, il se met en rapport avec la loge «Saint-Alexandre d'Écosse» qui venait de réveiller ses travaux et de reprendre le qualificatif de «Mère Loge écossaise de France» après avoir refusé de se placer sous l'obédience du Grand Orient De septembre à décembre 1804. Il mène une intense activité maçonnique : 22 septembre 1804 : Formation d'un Suprême Conseil provisoire de trois membres. 17 octobre 1804 : Création d'un Consistoire en vue d'unifier l'Écossisme en France. 20 octobre 1804 : Après avoir atteint le nombre de neuf membres requis par les Grandes Constitutions, le Suprême Conseil de France est établi. Page 1/26 H I S T O R I Q U E CHRONOLOGIE DE DEUX SIÈCLES D'HISTOIRE 1804 -2004 22 octobre 1804 : Création de la Grande Loge Générale Écossaise (G.L.G.E.) dont la Grande Maîtrise est proposée à Louis Bonaparte. Napoléon 1er ayant récusé la nomination son frère, le maréchal Kellermann en devient le «Grand Administrateur», de Grasse-Tilly le «Représentant du Grand-Maître»; le général comte de Valence et Lacépède en sont désignés «Grands Conservateurs». 1er novembre 1804 : Circulaire de la G.L.G.E. annonçant sa naissance : vif émoi au Grand Orient et réaction de l'Empereur qui souhaite une Franc-Maçonnerie unie afin de pouvoir mieux la contrôler. Cambacérès, Archichancelier de l'Empire et Premier Grand Maître adjoint du Grand Orient informe Kellermann de la volonté impériale. Les deux Obédiences entament des négociations. 3 décembre 1804 : Signature d'un «CONCORDAT», ratifié le 5. À son Article V - «Dispositions Générales» - apparaît pour le première fois la formulation « RIT ÉCOSSAIS ANCIEN ACCEPTÉ» dénommé précédemment : «Ordre Royal et Militaire de l'ancienne et moderne Franche-Maçonnerie». 29 décembre 1804 : Les Frères du Grand Orient promus au 33e degré par le Suprême Conseil lui prêtent allégeance. 8 janvier 1805 : En application du Concordat, la G.L.G.E. dépose ses archives et sceaux au G.O.D.F. 5 juillet 1805 : Le G.O.D.F. constitue un «Grand Directoire des Rites», aussitôt considéré comme une violation du Concordat par les «Écossais». 16 septembre 1805 : «Modus vivendi» (appliqué jusqu'en 1814) par lequel le G.O.D.F. initiera du 1er au 18e degré inclus et le Suprême Conseil du 19e au 33e. 24 septembre 1805 : Le Suprême Conseil constitue un «Grand Consistoire de France» en lieu et place de la G.L.G.E. Le Suprême Conseil sous le Premier Empire : 1806-1814 Printemps 1806 : Rappelé aux Armées, de Grasse-Tilly remet sa charge de Souverain Grand Commandeur au Suprême Conseil. 1er août 1806 : Le Suprême Conseil nomme de Grasse-Tilly Grand Commandeur Honoraire, fait appel à Cambacérès et l'élève au 33e degré. Page 2/26 8 août 1806 : Régis de Cambacérès accepte la fonction de Grand Commandeur. 13 août 1806 : En son Hôtel 36, rue des Petits Champs, le Suprême Conseil installe son nouveau Grand Commandeur : il le restera de fait jusqu'en 1815 et nominalement jusqu'en 1821. 27 novembre 1806 : Cambacérès décide que «les degrés d'Élus et de Kadosch dans le Rit Écossais Ancien Accepté ne seront plus donnés que par communication». Le décret du 15 décembre 1808 confirmera cette mesure. 1808 - 1809 : Le Suprême Conseil fixe les conditions de collation des grades et les types de cordons, bijoux et tabliers à utiliser. 19 janvier 1811 : Décret par lequel le Suprême Conseil porte le nombre de ses membres de 21 à 27 et arrête les Statuts et Règlements devant régir le Rit. 1812 : Plusieurs membres du Suprême Conseil des Îles Françaises d'Amérique rentrés en France se regroupent autour de Jean-Baptiste Delahogue, son Lieutenant Grand Commandeur et beau-père du Grand Commandeur «ad vitam» de ce Suprême Conseil, de Grasse-Tilly, alors prisonnier des Anglais. Le 15 décembre, ils demandent à Cambacérès d'être inscrits à la suite du Tableau des membres du Suprême Conseil de France. Celui-ci, le 30 janvier 1813, juge qu'il n'y a pas lieu de donner suite à cette requête. de 1806 à 1814 : En cumulant la présidence de tous les corps maçonniques de France, Cambacérès réalise leur union autour de sa personne et maintient un juste équilibre entre tous les Rites. La chute de l'Empire rompt cette stabilité et incite le G.O.D.F. à reprendre sa stratégie centralisatrice. 16 août 1814 : Le G.O.D.F. charge sa «Grande Loge de Conseil et d'Appel» de définir les moyens de «centraliser tous les Rites» et, le 26, invite le Suprême Conseil à désigner des représentants pour y travailler de concert avec les siens. 28 octobre 1814 : Refus du Suprême Conseil mais plusieurs de ses membres rallient le G.O.D.F : Beurnonville, Rampon, Challan, Roëttier de Montaleau, Joly et Hacquet. Cambacérès, le général Rouyer et Chasset sont exilés au retour de Louis XVIII ; le Suprême Conseil est décimé mais se maintient. Page 3/26 13 novembre 1814 : Le G.O.D.F. décide de «reprendre l'exercice de tous les droits qui lui appartiennent sur tous les Rites». DU REPLI AU RÉVEIL : 1815 - 1820 18 août 1815 : Ne voulant pas aliéner la souveraineté et l'indépendance que les Grandes Constitutions de 1786 confèrent aux Suprêmes Conseils, Honoré Muraire et six autres membres restés fidèles à la Juridiction rejettent le projet de «centralisation des Rites» du Grand Orient de France. Une circulaire, publiée le 26, explique les raisons de leur décision aux Ateliers Écossais. 12 septembre 1815 : Le G.O.D.F. forme en son sein une «Chambre du Suprême Conseil des Rites» qui sera inaugurée et installée le 22 novembre sous l'appellation «Grand Collège des Rites». La présidence en est confiée à Germain Hacquet. Exsangue, mais refusant de prononcer sa mise en sommeil, le Suprême Conseil s'efface jusqu'en 1821. Entre-temps, de Grasse-Tilly, rentré de Gand où il avait suivi Louis XVIII durant les «Cent Jours», réunit à Paris son «Suprême Conseil d'Amérique» dont il était toujours le Grand Commandeur et le déclare apte à gérer provisoirement le R.E.A.A. en France mais des désordres et des rivalités de personnes amèneront ce Suprême Conseil à se scinder en deux factions. Le procès intenté à de Grasse-Tilly et la suppression du caractère «ad vitam» de sa charge l'amèneront à en démissionner le 8 septembre 1818 puis, le 15, à proposer le comte Élie Decazes comme successeur ; celui-ci accepte la fonction «pro tempore». Secondé par le général comte Louis de Fernig, Decazes va se consacrer à la réunification de la «famille écossaise». 11 octobre 1818 : Decazes, ministre de la Police, adresse une circulaire aux préfets précisant que les loges maçonniques sont autorisées dans le cadre de la loi de 1810 sur les réunions de moins de vingt personnes : c'est la première fois que la légalité de l'Ordre se trouve officiellement admise. 6 mars 1819 : Decazes, devenu ministre de l'Intérieur, fait nommer ou réintégrer 59 Pairs de France dont les Frères comtes de Lacépède, Ségur, Rampon, Valence, membres du Suprême Conseil de France ou de futurs membres : le général comte Belliard, le duc de Choiseul-Stainville, le maréchal Mortier et l'amiral Verhuell. Page 4/26 fin 1820 : Decazes se met en rapport avec les membres du Suprême Conseil de France (Muraire, Valence, Ségur, Lacépède, Fréteau de Pény) afin qu'ils remettent la Juridiction en activité et s'apprêtent à y intégrer le «Suprême Conseil d'Amérique». LA REFONDATION ET L'ESSOR : 1821 - 1847 Une année décisive : 1821 1er janvier 1821: Circulaire du Suprême Conseil de France aux Ateliers écossais annonçant la reprise de ses activités. 24 avril 1821 : Estimant sa tâche terminée, Decazes se retire. 7 mai 1821 : Décret portant réunion du «Suprême Conseil d'Amérique» au Suprême Conseil de France. Un second décret fixe le nombre de ses membres et un troisième porte sur la nomination aux dignités vacantes. Le comte Cyrus de Valence devient Grand Commandeur à la place de Cambacérès, démissionnaire. Celui-ci se voit conférer la dignité de Grand Commandeur Honoraire. 21 mai 1821: Décret portant réorganisation de la Commission administrative du Suprême Conseil et réglant ses attributions. 6 juin 1821 : Constitution de la Loge de la Grande Commanderie composée de tous les SS.GG.II.GG. du 33e degré et d'autres «Maçons éminents» désignés par le Suprême Conseil. 24 juin 1821 : Importantes cérémonies pour l'inauguration du Suprême Conseil, l'intronisation du comte de Valence, l'installation des Grands Officiers et de la Loge de uploads/s1/ deux-siecles-d-x27-histoire 1 .pdf
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- Publié le Oct 25, 2022
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