Sciences Economiques et Sociales – TES – DS n°7 - 14/01/2010 Calculatrice EPA a

Sciences Economiques et Sociales – TES – DS n°7 - 14/01/2010 Calculatrice EPA autorisée Sujet : La croissance économique réduit-elle toujours le chômage ? Document 1 : Taux de croissance annuel moyen du PIB (en %), 1992-2005 Document 2 La première source d’explication de l’enrichissement de la croissance en emploi réside dans le développement du secteur tertiaire. […] La particularité du secteur tertiaire est que les gains de productivité y sont faibles comparés à ceux de l’industrie où l’innovation technologique améliore sensiblement la performance des machines utilisées et augmente ainsi fortement la productivité par tête d’une année à l’autre. […] Le fait que la croissance française ait, de 1990 à 1999, un contenu plus fort en emploi trouve également son explication dans le développement du temps partiel et, par la suite, dans la baisse de la durée légale du travail. […] La politique gouvernementale de lutte contre le chômage renforcée à partir de 1993, au moment de la forte hausse du chômage, a également contribué significativement à accroître les créations d’emplois. La principale mesure que l’Etat a mise en place consiste en des allègements de charges sociales. […] La part des emplois peu ou pas qualifiés dans l’économie est passée de 23 % en 1994 à 24 % en 2000, alors qu’au cours des dix années précédentes (1984 – 1994) elle avait diminué de 4 points. Quant au taux de chômage des jeunes, il s’est sensiblement réduit, tout comme celui des salariés dépourvus de diplôme. Source : A. OLIVEIRA, « L’enrichissement de la croissance en emploi : une pause temporaire en accompagnement d’un rétablissement de la productivité », Point Statis, n° 7, décembre 2004 Document 3 : Contributions à la croissance du PIB, entre 1992 et 2002 (en %) France Allemagne Pays - Bas Royaume-Uni Etats-Unis TCAM du PIB Dont : Productivité Emploi 2,0 1,1 0,9 1,3 1,1 0,2 2,7 0,7 2,0 2,9 2,0 0,9 3,2 1,8 1,4 Source : d’après FMI Staff Report, « Comment améliorer les perspectives de long terme », Problèmes économiques, n° 2917, février 2007 Document 4 La mise en correspondance des personnes à la recherche d’un emploi et des entreprises à la recherche de travail est caractérisée par des frictions très importantes, qui tiennent aux qualifications, à la qualité des emplois offerts, à leur localisation, et plus structurellement au fait que la décision d’accepter une offre d’emploi, comme celle de recruter un candidat, est toujours de part et d’autre un pari : pari de l’entreprise sur les qualités du candidat, et du candidat sur celles de l’entreprise. […] Son bon fonctionnement dépend d’une série de facteurs qu’on a coutume de regrouper sous l’appellation d’institutions du marché du travail : nature des contrats, coûts d’embauche et de séparation, déterminants de la mobilité, efficacité du processus d’appariement (1) entre offreurs et demandeurs d’emplois. […] Parmi les pays européens, la France enregistre à une exception près les plus faibles taux de perte d’emploi et les plus faibles taux de sortie du chômage. Elle se présente donc comme l’autre extrême par rapport aux Etats-Unis : c’est un pays où le marché du travail est très peu liquide parce qu’il est difficile de sortir du chômage et qu’après avoir accédé à un emploi permanent, on a de bonnes chances de le conserver. Source : J. PISANI-FERRY, Plein emploi, Conseil d’Analyse Économique, La Documentation française, 2000 (1) mise en relation Document 5 : Effets de quelques mesures des politiques de l’emploi sur le chômage en 2003 Mesures Baisse du coût du travail provoquée par chaque mesure Effet sur le nombre de chômeurs Alternance (1) Apprentissage Contrat de qualification 50% 30% -0,24 -0,12 Emploi marchand aidé Soutien à l’emploi des jeunes en entreprises Contrat initiative-emploi 13% du coût salarial au niveau du SMIC 40% -0,12 -0,12 Emploi non marchand aidé Contrat Emploi Solidarité Contrat Emploi Consolidé 90% 70% -0,72 -0,56 Clé de lecture : la création de 100 emplois en apprentissage se traduit, à court terme, par une baisse de 24 chômeurs. (1) les contrats en alternance comportent des périodes de formation et des périodes d’emploi en entreprise Source : d’après Sénat, Quelle efficacité des politiques de l’emploi ?, Rapport d’information n° 255, 2007 Document 6 Depuis la première moitié des années 60, la population active croît rapidement en France. Ce dynamisme s’explique à la fois par l’entrée sur le marché du travail des classes d’âge nombreuses nées au lendemain de la guerre, par d’importants flux migratoires et par le retour des femmes sur le marché du travail. Jusqu’au début des années 70, ces nouveaux actifs sont « absorbés » sans peine par les créations d’emplois. Mais lorsque le rythme de celles-ci fléchit, à partir de 1975, l’écart entre le nombre des actifs et celui des emplois se creuse, laissant apparaître un chômage massif. […] Un retournement s’amorce aujourd’hui. Alors que 200 000 nouveaux actifs entraient chaque année sur le marché du travail au début de la décennie 2000, la population active ne s’est accrue que de 120 000 personnes en 2005. Avec les départs en retraite des générations nombreuses du baby-boom, la croissance de la population active devrait continuer de ralentir dans les années à venir. […] Au Japon, la baisse de la population active a coïncidé avec une baisse de l’emploi et une augmentation du chômage. Au contraire, aux Etats-Unis ou en Espagne, la forte hausse de la population active est totalement absorbée par la progression de l’emploi. Source : « Demain, moins d’actifs et moins de chômeurs ? », Alternatives économiques, hors-série n°70, 2006 Correction – Dissertation Sujet : La croissance économique réduit-elle toujours le chômage ? Etude de documents : idées en lien avec le sujet. Document 1 Document 2 Document 3 Hormis exception (République tchèque), plus le PIB augmente, plus l’emploi augmente. Importance de la demande pour créer des emplois (services). Impact de la productivité sur le nombre d’emplois. Impact du développement du temps partiel et baisse du coût du travail pour développer l’emploi. De forts gains de productivité sont rarement associés à une forte croissance de l’emploi, sauf cas des Etats Unis où la production fortement cru. Document 4 Document 5 Document 6 Le marché du travail en France apparaît peu flexible, ce qui peut nuire à l’emploi. Les aides de l’Etat à la création d’emplois permettent de diminuer le chômage. Plus l’aide est important, plus le nombre d’emplois créés est important. Les évolutions de la population active ont un impact sur l’évolution du nombre de chômeurs : tout dépend si le nombre d’emplois créés est proche du nombre de nouveaux actifs. Le début des années 80 a marqué l’installation de la société française dans un chômage de masse. Le nombre d’actifs disponibles pour travailler et à la recherche d’un emploi avait beaucoup diminué au début des années 2000 (a atteint près de 2 millions en 2008), mais ce chiffre est reparti à la hausse en raison de la crise économique. Le taux de croissance annuel moyen des 25 dernières années est proche de 2% en France, ce qui correspond à la moyenne depuis deux siècles. Il est donc intéressant de savoir si, dans les PDEM depuis le début des années 80, l’augmentation du PIB est toujours suffisante pour réduire le chômage ? La croissance économique permet de réduire le chômage (1ère partie), mais cette seule croissance ne suffit pas pour atteindre cet objectif (2ème idée). I – La croissance peut réduire le chômage. - Plus il y a de demande, plus la production augmente et il y a donc création d’emplois. Mécanisme keynésien avec la demande effective. Exemple actuel : le PIB a diminué en 2009 et le chômage a fortement augmenté ou exemple du document 1. - L’emploi est facteur de production nécessaire à la croissance. Exemple du document 3 : les Etats Unis ont une croissance annuelle moyenne du PIB élevée et une forte croissance de l’emploi. - Le cercle vertueux : une hausse de la production génère des emplois, donc de nouveaux salaires sont distribués, donc il y a consommation et de nouveau production et emplois. Mécanisme du multiplicateur d’investissement. Exemple des 30 Glorieuses. II – La croissance n’est pas toujours suffisante. - Des gains de productivité importants peuvent limiter la hausse de l’emploi. Mécanisme + Exemple de l’Allemagne dans le document 2. - Un coût du travail trop élevé peut conduire l’entrepreneur à préférer les machines pour produire. Raisonnement néo classique. Exemple du document 2 et du document 5. - Le manque de flexibilité du marché du travail (flexibilité quantitative externe) peut aussi limiter la création d’emplois. Mécanisme + Exemple du document 4. - Les variations de la population active sont indépendantes de la croissance et du nombre d’emplois : on peut avoir une hausse augmentation de la population active, sans que le nombre d’emplois créés soit suffisant. (document 6) La croissance économique permet de créer des emplois, mais celle-ci est parfois insuffisante. En effet, d’autres mécanismes sont à l’œuvre et à prendre en compte (gains de productivité, degré de flexibilité, coût du travail,…). Ce débat sur le rôle de la uploads/s1/ dissertation-croissance-chomage.pdf

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  • Publié le Jan 14, 2021
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