Dossier Affaire Boulin SOURCE : Le Réolais N° 3309/ 9 août 2002 Rouvrez Le Doss
Dossier Affaire Boulin SOURCE : Le Réolais N° 3309/ 9 août 2002 Rouvrez Le Dossier Boulin ! Le lundi 29 octobre 1979, M. Robert Boulin quitte à 14 H 30 le Ministère du Travail en saluant son directeur de cabinet, Yann Gaillard, époux de notre consoeur Anne Gaillard. Il regagne son domicile, 32 boulevard Maillot à Neuilly et congédie son chauffeur Max Delsol et son garde du corps Yves Autié, déclarant avoir un rendez vous auquel il veut se rendre seul . Après être monté dans son appartement les bras chargés de dossiers sur les tranches desquels les témoins peuvent lire les mentions « Elf Aquitaine, Dassault, Sécurité Sociale et Arabie Saoudite », il prend le volant de sa 305 personnelle immatriculée 651 GX 92 et part pour un dernier rendez-vous, peut être en forêt de Rambouillet. Nul ne le reverra vivant. Depuis ce jour, sa famille lutte, auprès de Mme Colette Boulin, pour faire reconnaître sa vérité qui pourrait bien être La vérité. Sans aucun succès. Son beau frère, M. Jean Lalande, qui réside toujours à Barsac nous a livré récemment quelques éléments pour le moins troublants. Un ministre menacé « Quinze jours avant sa mort, Robert est venu me voir au Piada. Je lui ai fait la confidence de l’information que je venais de recevoir d’un ami ingénieur des Télécom qui m’avait averti que j’étais depuis plus d’un an sur écoutes. Cette confidence ne l’a pas du tout étonné car il se savait lui aussi épié et menacé. Il m’a répondu : « La C.I.A. m’a même averti qu’il y avait un contrat sur ma tête » et on m’a confirmé cette semaine : « La date est fixée ». Depuis plusieurs mois, en effet, les éléments étranges se succédaient dans la vie du Ministre qui avait battu le 24 août précédant le record de la longévité ministérielle ( 15 ans) détenu auparavant par…Colbert. Plusieurs voisins du domicile particulier de la famille Boulin s’étaient plaints de la présence, devant l’immeuble, de policiers ( ?) en civil. La gardienne, Mme Baeza s’était inquiétée de cette sollicitude permanente : « Ils étaient parfois de l’autre côté du boulevard, mais quand il pleuvait, il leur arrivait de s’abriter sous le porche ». Le 15 septembre, Action Directe avait revendiqué un attentat contre le Ministère du Travail. Que les auteurs en soient effectivement ou non Nathalie Ménigon et Jean Marc Rouillan, cet attentat n’avait pas été un attentat pour rire. C’est à la mitrailleuse lourde que l’on avait tiré dans les fenêtres du Ministère où résidaient Fabienne Burgeat, fille de Robert Boulin, et son mari qui travaillait au cabinet du Ministre. La déflagration avait été si forte que leur bébé avait été jeté à bas de son berceau. Curieusement, ce fait divers peu banal n’avait guère retenu l’attention de la presse. Les seuls échos recueillis avaient été un petit écho dans le Monde et dans le Figaro. Le témoin Philippe Alexandre Plus étrange encore, notre confrère Philippe Alexandre qui, comme chacun sait n’a guère, encore aujourd’hui, sa langue dans sa poche, s’était trouvé fortuitement dépositaire d’un secret d’Etat. Déjeunant au Restaurant Taillevent entre le 15 et le 20 septembre 1979, il avait surpris les bribes d’une conversation qui se tenait dans un cabinet voisin. Quatre Ministres de l’époque y étaient réunis auprès d’un cinquième convive. Tous évoquaient la mort prochaine de Robert Boulin. Apprenant le décès du Ministre, Philippe Alexandre avait fait allusion à cette conversation sur l’antenne de RTL, le 3 novembre suivant. Malgré les démentis qui lui avaient été opposés, il avait maintenu fermement ses propos jusqu’à ce qu’on le menace… d’enlever son enfant. Ces éléments épars pourraient sembler fortuits s’il ne s’étaient ajouté le jour même du drame d’autres circonstances troublantes. En fin de journée, le 29 octobre, quatre hommes se présentèrent au domicile de la famille Boulin à Neuilly. Le premier était Guy Aubert, Chargé de Mission auprès du Ministre, héritier de l’Empire Prisunic Euromarché et inamovible responsable au Ministère de l’Agriculture du service des courses hippique. C’est lui qui annonça froidement à Mme Boulin et à sa belle mère la mort du Ministre dont le cadavre, rappelons-le, ne sera retrouvé que le lendemain à 8 H 40 dans un étang de la forêt de Rambouillet. Naturellement, Guy Aubert niera postérieurement la teneur de cette conversation. Les trois autres sont Patrice Blank, directeur de Liaisons Sociales, Roger Thierry, un de ses amis, et l’avocat Alain Maillot. « Tous trois manifestaient, explique Mme Boulin, une inquiétude pour l’heure tout à fait démesurée.» Aucun des trois ne reprendra jamais contact avec la famille. C’est après leur départ que Bertrand Boulin, fils du Ministre ,et son beau frère Eric Burgeat, décident de fouiller la chambre de Robert Boulin. Ils y découvrent une lettre dactylographiée, semblable à celles que recevront M. Jacques Chaban-Delmas, notre confrère Alain Ribet, aujourd’hui directeur d’Objectif Aquitaine et à l’époque chef de l’agence de Sud Ouest à Libourne , l’A.F.P. et le journal Minute et dans laquelle Robert Boulin annonce son intention de mettre fin à ses jours. La famille se dit aujourd’hui persuadée que ces lettres, tapées sur la machine du Ministre constituent autant de faux. Elle appuie sa certitude sur le fait que ces lettres ont été postées le 29 octobre à 16 H 30 de Monfort l’Amaury . Or, une première autopsie fixera la mort de Robert Boulin au 30 octobre à 8 H 40 ce qui signifie que le Ministre serait resté en forêt, seul et ruminant son désespoir ,plus de seize heures d’affilée ! Ratures et gribouillages Or, elle dispose aujourd’hui du témoignage du maire de Saint Léger en Yvelines, M. Pic-Paris auquel plusieurs de ses administrés ont rapporté avoir constaté de nombreuses allées et venues de voitures en forêt aux environs de minuit. C’est ce même M. Pic-Paris qui est concerné par l’écoute téléphonique versée au dossier sous la côte D 531. L’élu converse avec son avocat, M° François Gibault : « Je suis embêté, un inspecteur est venu cet après midi me parler de l’affaire Boulin. (…) Il y a des changements de trucs dans l’état civil, des ratures…(…) On est venu me chercher à minuit chez des amis. Des gens du SRPJ de Versailles. Ils avaient le certificat de décès. Ils m’ont demandé de modifier l’heure et le jour. Comme j’avais mes amis comme témoins, je leur ai remis un nouveau certificat de décès. Il y avait une grosse modification. L’acte de décès a été complètement raturé. Je ne sais pas par qui, pas par moi, en tout cas ! Ils m’ont fait mettre le 29 octobre à 20 H. » Si bien que le ou les meurtriers ont éliminé ainsi les dernières heures vécues par le Ministre et les faits qui avaient précédé sa mort. La famille, bien évidemment, ne cite que pour mémoire les invraisemblances de l’autopsie, les poumons vides d’eau pour un noyé dans un étang profond de 40 CM, l’embaumement accéléré du corps sans autorisation préalable, les bocaux de viscères volés à l’Institut Médico- Légal, les lividités cadavériques qui prouvent que la mort a saisi Robert Boulin couché sur le dos alors que la victime a été repêchée agenouillée et penchée vers l’avant ! Fractures multiples M. Jean Lalande, qui a vu le cadavre de son beau-frère, rapporte qu’il avait le poignet fracturé, comme si on l’avait coincé dans la portière d’un véhicule et le nez cassé, enfoncé entre les deux yeux. « J’en déduis, dit-il, que Bob a été corrigé. A mort ! » Il rapproche ses éléments du fait que la voiture du ministre a été retrouvée accidentée et que des pressions ont été exercées sur le garagiste chez qui elle avait été transportée. Pourquoi ? C’est toute la question. Naturellement pas pour la fameuse affaire de Ramatuelle qui rendit célèbre le Juge Renaud Van Ruymbecke, promis à un si brillant avenir. Cette affaire n’est qu’une manipulation, selon la famille « orchestrée par le Garde des Sceaux Peyrefitte »qui, selon Jean Lalande « fut jeté après avoir été utilisé ». M. Lalande n’en veut pour preuve qu’un fait anecdotique : venu présenter ses condoléances à Mme Colette Boulin, le Ministre de la Justice s’approche avec la veuve de son ancien collègue de la fenêtre. Les projecteurs de télévision des reporters massés à l’extérieur s’allument. Le Garde des Sceaux fait mine de parler, mais aucun son ne sort de ses lèvres. Quel dossier disparu est donc à l’origine de la mort de Robert Boulin ? La famille penche, sans en avoir l’absolue certitude, pour une escroquerie à la Sécurité Sociale effectuée à travers la facturation de faux lits dans différents hôpitaux. Un financement politique qui aurait été orchestré ensuite, sur une grande ampleur, par deux successeurs de Robert Boulin et auquel le Maire de Libourne s’était toujours refusé. Une affaire qui n’est pas sans rappeler la célèbre affaire Lucet, à Marseille, comme la mort de Robert Boulin n’est pas sans rapprochement comme le remarque justement la famille avec celle de son collègue Robert Fontanet. Florence uploads/s1/ dossier-affaire-boulin-pdf.pdf
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- Publié le Jan 18, 2021
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