Dossier pédagogique Le Balcon Jean Genet PAR LA TROUPE ACTE6/EN COMPAGNIE DE MI

Dossier pédagogique Le Balcon Jean Genet PAR LA TROUPE ACTE6/EN COMPAGNIE DE MICHEL FAU MISE EN SCÈNE SÉBASTIEN RAJON RENSEIGNEMENTS Soizic le Lasseur 01 53 05 19 10 RESERVATIONS Elia Chantal 01 53 05 19 17 2 Sommaire I - Le Balcon à l’Athénée Distribution p.4 II - Préparation au texte : Jean Genet 1/ Jean Genet, biographie p.6 2/ Les mythes inversés, retournement des images p.7 a/ Le lyrisme : une poésie qui naît de la fange p.7 b/ Le Balcon : une cérémonie entre « sérieux et sourire » p.10 3/ Le pouvoir de l’image : «un hymne au Reflet» p.12 4/ Jean Genet : le théâtre et l’art plastique p.15 III - Préparation à la mise en scène d’acte6 1/ acte6 et « Le Balcon » p.18 2/ Optique de travail p.19 3/ La troupe acte6 p.21 4/ Matériaux pour analyse p.26 3 I – Le Balcon à l’Athénée 4 Le Balcon Jean Genet Par la troupe acte6 En compagnie de Michel Fau Mise en scène Sébastien Rajon Assistant à la mise en scène Franck Clément Création lumière Florent Barnaud Maquillages Laura Ozier Collaboration artistique Olivier Balazuc Scénographie et décors Patrick Burnier Assistants scénographie et décors Frédéric Ozier et Joréloine de Cresnier Coujonjeszier Costumes Violaine L.Chartier Assistants Costumes Anne Blanchard et Adrien Beau Son Arnaud Jollet Direction de production Frédéric Jessua Assistante de production Lucille de Calan Avec (dans les rôles principaux) Mesdemoiselles Chantal Julie Burnier, un photographe La Femme, la Voleuse, la Fille Maline Cresson, un photographe Carmen Marjorie de Larquier, un photographe Régine Laura Ozier Messieurs Madame Irma Michel Fau L’Evêque Antoine Cholet L’Envoyé Xavier Couleau Arthur Jonathan Frajenberg Le Chef de la Police Frédéric Jessua Le Juge Ghislain Lemaire Roger Aurélien Osinski Le Général Frédéric Ozier L’Esclave, le mendiant Sébastien Rajon Production : acte6 avec le soutien amical du Théâtre 13 Coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet Soutien de l’ADAMI Du 11 mai au 11 juin 2005 mardi à 19h, mercredi, jeudi, vendredi, samedi à 20h relâches les dimanches et lundis matinée exceptionnelle dimanche 29 mai à 16h 2 II - Préparation au texte : Jean Genet 3 Préparation au texte : Jean Genet 1/ Jean Genet - Biographie "Ma vie visible ne fut que feintes bien masquées" Jean Genet (Un captif amoureux) (1910-1986) 1910 : 19 décembre, naissance à Paris de père inconnu, 1911 : abandon par sa mère. Pupille de l’Assistance Publique, 1924 : apprenti typographe, évasion de l’école, retrouvé à Nice, 1926 : détournements d’argent, fugues, arrestations. Interné dans une colonie pénitentiaire agricole jusqu’à sa majorité, 1929 : devance l’appel, est envoyé en Syrie jusqu’en 1936, atteint le grade de Caporal, 1936 : désertion, fuite, passe par l’Italie, l’Albanie, la Yougoslavie, l’Autriche. Refuge en Tchécoslovaquie, 1937 : retour à Paris, 1938-1941: vols, condamnations, séjours en prison, 1942 : vols de livres, rédaction en prison de Notre Dame des fleurs, de la première version de Haute surveillance et du Condamné à Mort, 1943 : rencontre avec Jean Cocteau, contrat avec un éditeur, vols de livres, déclaré « débile de la volonté et du sens moral», échappe à la réclusion à perpétuité, 3 mois de prison, rédaction en captivité du Miracle de la rose, 1945 : publication d’un recueil de poèmes Chants secrets, 1946 : réécriture de Haute surveillance, composition des Bonnes, rencontre avec Louis Jouvet, 1947 : création des Bonnes au Théâtre de l’Athénée dans une mise en scène de Louis Jouvet et publication, Prix de la Pléiade, 1949 : création de Haute Surveillance au Théâtre des Mathurins dans une mise en scène de Jean Marchat, 1951 : début de la publication des Œuvres complètes chez Gallimard, dans ce cadre Jean-Paul Sartre rédige Saint Genet, comédien et martyr, 1955 : rédaction du Balcon, des Nègres et de Elle, 1956 : publication du Balcon avec une lithographie de Giacometti, 1959 : création des Nègres au Théâtre de Lutèce dans une mise en scène de Roger Blin, rédaction des Paravents, 1960 : après Londres, Berlin et New York, création à Paris du Balcon au Théâtre du Gymnase dans une mise en scène de Peter Brook, 1964 : déclare renoncer à la littérature, rédige un testament, 1966 : création des Paravents au Théâtre de l’Odéon dans une mise en scène de Roger Blin, 1968 : participation à des manifestations contre la guerre du Viet Nam, 1970 : séjour aux Etats Unis en compagnie des Blacks Panthers, séjour au Moyen Orient en compagnie des Palestiniens, notes sur ces expériences marquant le début de la rédaction du Captif amoureux, 1982 : s’installe au Maroc, séjour au Moyen Orient, est témoin des massacres des camps de Sabra et Chatilla, 1985 : fin de la rédaction du Captif amoureux, entrée du Balcon au répertoire de la Comédie Française dans une mise en scène de Georges Lavaudant, 1986 : 15 avril, mort à Paris dans une chambre d’hôtel, inhumation au cimetière espagnol de Larache au Maroc ; mai, publication du Captif amoureux. 4 Préparation au texte : Jean Genet 2/ Les mythes inversés, retournement des images a/ Le lyrisme : une poésie qui naît de la fange Disparaître derrière son œuvre Nulle prose n’est plus somptueuse que celle des romans de Jean Genet. Nul théâtre n’est plus agressif que le sien. Nulle œuvre n’est plus poétiquement et plus lourdement drapée dans les plis de la vertu du Mal. (au sujet du funambule…) « Si je lui conseille d’éviter le luxe dans sa vie privée, si je lui conseille d’être un peu crasseux, de porter des vêtements avachis, des souliers éculés, c’est pour que, le soir sur la piste, le dépaysement soit plus grand, c’est pour que tout l’espoir de la journée se trouve exalté par l’approche de la fête, c’est pour que de cette distance d’une misère apparente à la plus sensible apparition procède une tension telle que la danse sera comme une décharge ou un cri, c’est parce que la réalité du Cirque tient dans cette métamorphose de la poussière en poudre d’or, mais c’est surtout parce qu’il faut que celui qui doit susciter cette image admirable soit mort, ou, si l’on y tient, qu’il se traîne sur terre comme le dernier, comme le plus pitoyable des humains. J’irais même jusqu’à lui conseiller de boiter, de se couvrir de guenilles, de poux, et de puer. Que sa personne se réduise de plus en plus pour laisser scintiller, toujours plus éclatante, cette image dont je parle, qu’un mort habite. Qu’il n’existe enfin que dans son apparition. » « Une solitude mortelle » est le lot du funambule. Dans les bars, bien sûr, il peut blaguer, trinquer avec n’importe qui. Mais, en fait, il se dissout, il se perd dans la grisaille, il traîne comme un remords son impossible nullité. Genet le dit expressément « que sa personne se réduise ». C’est que le poète ne pourra jamais ne pas se prévaloir, comme d’autres d’un privilège, de cette époque de sa vie la plus misérable : 1932 et de cette Espagne couverte de vermine : ses mendiants. « Je fus donc un pou avec la conscience de l’être. » Là il aura connu les fastes de l’abjection : cet orgueil, cet amour ou ce talent qui lui permirent d’embellir des personnages crasseux et méprisés. « Il me fallut beaucoup de talent. Il m’en vint peu à peu. » Bientôt, il sera assez entraîné dans la réhabilitation de l’ignoble et fort de cet entraînement, il lui arrivera, rédigeant Le Journal du voleur, alors que la rupture est bel et bien consommée avec ce passé de repousser en son nom l’adhésion à notre monde, de craindre d’opérer un rapprochement qui l’affaiblirait ou le retrouverait démuni de son plus précieux héritage, de ce don singulier : l’exaltation de la déchéance. Le seul chemin praticable ne devait-il, en effet, se poursuivre dans cette Espagne de la pauvreté honteuse et humiliée ? « C’est dans le contraire de la gloire que je veux continuer ce qu’il me reste à vivre. » (…) Genet, nous l’avons vu, c’est le vol qui le fera scintiller pour la première fois, au sortir du monde de la mendicité et de la prostitution. Par ses cambriolages, il échappera à un royaume de larves et de lémures, dont il retiendra surtout la discipline qu’il dut s’y forger pour vivre. « J’appris à utiliser les éléments ignobles, à me servir d’eux, à me complaire enfin dans mon choix pour eux. » De tant d’attitudes renfrognées (Genet énumère la faim, l’humiliation du corps, la pauvreté, la bassesse), il aura tiré envers et contre tous des raisons de gloire. Sans doute, et il est le premier à ne pas l’ignorer, c’est par l’écriture qu’il parvient à magnifier cette période, en l’évoquant avec des mots chargés de prestige. Que la misère grâce aux vocables les plus nobles non seulement soit réhabilitée mais source de merveille. « Ma victoire est verbale et je la dois à la somptuosité des termes mais qu’elle soit bénie cette misère qui me conseille de tels choix. » Mais lorsqu’il quitte l’Espagne et uploads/s1/ dossier-pedagogique-le-balcon.pdf

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  • Publié le Mai 11, 2022
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