Les halles de Paris et leur quartier (1137-1969) Les halles de Paris et leur qu

Les halles de Paris et leur quartier (1137-1969) Les halles de Paris et leur quartier dans l'espace urbain (1137-1969) Anne Lombard-Jourdan DOI : 10.4000/books.enc.209 Éditeur : Publications de l’École nationale des chartes Année d'édition : 2009 Date de mise en ligne : 26 septembre 2018 Collection : Études et rencontres ISBN électronique : 9782357231054 http://books.openedition.org Édition imprimée ISBN : 9782357230033 Nombre de pages : 245 Référence électronique LOMBARD-JOURDAN, Anne. Les halles de Paris et leur quartier (1137-1969) : Les halles de Paris et leur quartier dans l'espace urbain (1137-1969). Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Publications de l’École nationale des chartes, 2009 (généré le 03 mai 2019). Disponible sur Internet : <http:// books.openedition.org/enc/209>. ISBN : 9782357231054. DOI : 10.4000/books.enc.209. © Publications de l’École nationale des chartes, 2009 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 LES HALLES DE PARIS ET LEUR QUARTIER (1137-1969) études et r encontr es DE L’ÉCOLE DES CHARTES 28 ANNE LOMBARD-JOURDAN LES HALLES DE PARIS ET LEUR QUARTIER DANS L’ESPACE URBAIN (1137-1969) © Copyright 2009 École nationale des chartes All rights reserved. No part of this book may be reproduced or translated in any form, by print, photoprint, microfilm, microfiche or any other means without written permission from the publisher. ISBN 978-2-35723-003-3 ISSN 1760-5687 LES HALLES DE PARIS ET LEUR QUARTIER DANS L’ESPACE URBAIN (1137-1969) PARIS ÉCOLE NATIONALE DES CHARTES 2009 ANNE LOMBARD-JOURDAN Ouvrage publié avec le concours de la Société de l’École des chartes DE L’ÉCOLE DES CHARTES études et rencontres 28 Illustration de couverture : Aménagement intérieur d’une halle. Miniature, circa 1460. Bibliothèque municipale de Rouen, no 927 (I, 2) (Éthiques, Politiques et Économiques d’Aristote, traduction par Nicole Oresme), fol. 145. Phot. Bibl. municipale de Rouen. Direction scientifique : Olivier Canteaut Édition et mise en page : Guénaël Visentini PRÉFACE Le 31 janvier 1933, Anne Jourdan soutenait à l’École des chartes une thèse intitulée Le quartier des Halles à Paris, des origines à 1436. Examiné par Julien Cain et Gustave Dupont-Ferrier, ce travail fut favorablement jugé et valut à son auteur de sortir de l’École deuxième de sa promotion. Il fut remarqué par Marcel Poëte, le grand historien et urbaniste de la capitale, qui, en juin 1933, dédicaça en ces termes l’exemplaire de son livre Une vie de cité. Paris de sa naissance à nos jours qu’il offrit à la jeune lauréate : « À Mademoiselle Anne Jourdan, en souvenir de sa thèse sur les Halles, l’une des plus sûres et des plus précieuses contributions apportées à l’histoire de Paris. » C’était la première étape d’une longue carrière scientifique. La seconde fut le séjour qu’elle fit à Madrid (1934-1935), où elle rencontra et épousa Maurice Lombard, futur spécialiste du monde musulman au Moyen Âge. Devenue chef de travaux à la VIe section de l’École pratique des hautes études (1960-1975), Anne Lombard-Jourdan publia de nombreux livres et articles portant pour la plupart sur l’histoire de Paris et de l’Île-de-France : La Courneuve. Histoire d’une localité de la région parisienne, des origines à 1900 (1980), Aux origines de Paris. La genèse de la rive droite (1985), Montjoie et Saint-Denis. Le centre de la Gaule aux origines de Paris et de Saint-Denis (1989), La Plaine Saint-Denis. Deux mille ans d’histoire (1994), tous publiés aux Éditions du CNRS, et Saint-Denis, lieu de mémoire (2000). Toutes ces études sont aujourd’hui devenues des classiques. Et voici que l’auteur revient aujourd’hui à son point de départ avec une magistrale synthèse sur l’histoire des Halles de Paris et de leur quartier depuis leur instal- lation par Philippe Auguste au cœur de la capitale jusqu’à leur transfert en banlieue au temps de Georges Pompidou. Elle nous livre ainsi tous les éléments d’un dossier qu’elle n’a jamais cessé d’enrichir au fil des années, comme en témoi- gnent les articles qu’elle a publiés sur le sujet en 1935 dans les Annales d’histoire économique et sociale et dans le Bulletin philologique et historique du Comité des travaux historiques et scientifiques, puis, bien des années plus tard, l’importante étude (87 pages) sur les « Fiefs et justices parisiens au quartier des Halles » que j’ai eu le plaisir de faire paraître dans la Bibliothèque de l’École des chartes en 1976. Quand Anne Jourdan soutenait sa thèse en 1933, les Halles se trouvaient encore au centre de Paris, mais déjà, depuis 1925, on envisageait sérieusement leur déménagement, un projet dont l’exécution ne fut décidée et réalisée que quarante ans plus tard. Dans le livre qu’elle publie aujourd’hui, madame Lombard prolonge son étude initialement limitée au Moyen Âge jusqu’à l’ac- tualité la plus récente. Elle montre admirablement les permanences et les ruptures qui ont marqué cet espace parisien au cours des huit siècles ou presque de son histoire, depuis la construction des deux premières halles du marché du roi en 1183 aux « Champeaux » (un terrain vague situé dans l’angle formé par les rues Saint-Denis et de la Ferronnerie) jusqu’à l’installation à Rungis en 1969. Les permanences sont frappantes. Tout d’abord la construction et l’aména- gement des Halles de Paris ont toujours été une affaire d’État. C’est à la volonté politique de Philippe Auguste, de Napoléon III et de Georges Pompidou que sont dues les grandes décisions : choix du lieu, édification du marché et de son enceinte au XIIe siècle, choix de l’architecte Baltard pour la refondation sous le Second Empire, recherche et aménagement d’un nouveau site sous la Ve République. Plus prosaïquement, d’autres constantes sautent aux yeux. À toutes époques, les Halles de Paris ont été à l’étroit, elles ont débordé sur les espaces environnants, à commencer par le cimetière des Innocents pourtant muré, mais percé de portes et devenu au fil du temps un lieu de passage et de réunion. Puis progressivement ce sont les rues voisines qui ont été envahies. À aucun moment les Halles proprement dites n’ont été assez vastes pour abriter le marché dans sa totalité. Autre problème durable et jamais résolu de façon satisfaisante, conséquence indirecte du manque de place et de l’entassement : la malpropreté et l’absence d’hygiène, en dépit de la présence de l’eau. Fontaines, égouts, systèmes d’évacuation ont eu par ailleurs au moins pour effet d’éviter les incendies. Ajoutons les embarras de la circulation toujours actuels, et qui furent fatals à Henri IV, rue de la Ferronnerie, le 14 mai 1610. Après les permanences, les changements et les ruptures. La première surprise qu’éprouve le lecteur du XXIe siècle quand il découvre cette histoire, c’est d’apprendre que pendant des siècles les Halles centrales de Paris ont abrité prioritairement le marché des produits manufacturés, à l’instar des foires du Lendit et de Champagne. Les denrées alimentaires n’y ont été introduites que tardivement et y ont longtemps occupé une place marginale : elles étaient vendues sur les marchés de quartier. C’est seulement au XVIIIe siècle que l’ar- chitecte Boffrand, dans un projet non suivi de réalisation mais qui devait inspirer Baltard quelques décennies plus tard, envisagera l’installation aux Halles d’un marché réservé à la vente en gros pour les denrées d’approvision- nement. Ce n’est qu’au XIXe siècle que les produits manufacturés seront bannis et que les pavillons de Baltard deviendront pour un siècle un grand marché d’alimentation destiné à ravitailler toute la ville. BERNARD BARBICHE 6 Parmi les changements, il reste à signaler le fait majeur que fut l’état prolongé d’abandon dans lequel se sont trouvées les Halles pendant la moitié de leur exis- tence, depuis la guerre de Cent Ans jusqu’au Second Empire. L’un des chapitres les plus originaux du livre est celui (chapitre VI et dernier) dans lequel l’auteur développe une réflexion méthodique tout à fait passionnante sur cette longue désaffection dont elle cherche à comprendre les causes : l’indigence architec- turale, l’apathie administrative, le coût prohibitif des expropriations qui auraient été nécessaires, l’insalubrité, mais aussi ce qu’elle englobe sous le concept de « pesanteur culturelle ». C’est que les Halles ont longtemps été considérées comme un marché purement utilitaire dont seul importait le bon fonction- nement. Comme l’écrivait le préfet de la Seine Nicolas Frochot au XIXe siècle, « une halle ne saurait compter parmi les monuments d’une grande ville. C’est un établissement utile, qui ne doit que se laisser voir. Donnez-lui le nécessaire, rien de plus. » D’où l’absence prolongée de tout projet d’envergure. C’est donc une véritable résurrection que les Halles ont connue sous le Second Empire avec la construction des pavillons de Baltard à partir de 1857 : un ensemble architectural pionnier, chef-d’œuvre de construction métallique, qui a suscité l’admiration du monde entier et a été exporté notamment en Amérique, sans jamais pourtant être classé comme Monument historique – ce qui a facilité leur destruction au XXe siècle. On notera au passage que le douzième et dernier pavillon n’a été terminé qu’en 1948, vingt ans seulement avant sa disparition. Cette préface pourrait s’arrêter ici, après avoir dit toute la richesse, tout l’in- térêt du livre, vaste fresque aussi vivante que pittoresque d’un aspect essentiel de l’histoire de Paris. Mais deux remarques de caractère très personnel s’imposent encore. Tout d’abord, c’est la première fois qu’une thèse d’École des chartes est uploads/s1/ enc-209-pdf.pdf

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  • Publié le Nov 12, 2022
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