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/S %^s dldj ? Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa littp://www.arcliive.org/details/kabbaleoulaphiloOOfran LA KABBALE oa LA PHILOSOPHIE RELIGIEUSE DES HÉBREUX COULOMMIERS Imprimerie Paul Brodard. LA KABBALE OU LA PHILOSOPHIE RELIGIEUSE DES HÉBREUX AD. FRANCK Membre do l'Iubtitut TROISIEME EDITION PARIS LIBRAIRIE IIACIIETTE ET G'" 79, DOULEVAKD SAINT-GERMAIN, 79 189-2 AVANT-PROPOS DE LA DEUXIÈME ÉDITION C'est en 1845, c'est-à-dire il y a tout près d'un demi- siècle, que ce livre a vu le jour pour la première fois. Il n'y a presque pas moins longtemps qu'il est devenu introu- vable en dehors des bibliollièques publiques et privées. Cet empressement du public à prendre connaissance d'une œuvre de métaphysique et de théologie n'a rien qui puisse nous étonner; il s'explique par le sujet et par le nom même de la Kabbale. Depuis ce temps si éloigné j'ai été souvent sollicité, en France et à l'étranger, de publier une seconde édition de mon volume de 1845. Pour plusieurs r. ^sons, j'ai refusé de donner satisfaction à ce désir. Obligé par état, comme professeur de droit naturel et de droit des gens au Collèue de France, de consacrer toute mon activité à des études d'un intérêt général, il m'était difficile de revenir sur un sujet de recherches (|ui ne me paraissait plus répondre à l'esprit du temps. Puis, j'aurais été obligé, par la nature des objoclionsqui m'étaient adressées, de reléguer au second rang ce qui fait le mérite et l'attrait de la Kab- bale, c'est-à-dire le système philosophique et religieux qu'elle renferme, pour discuter avant tout certaines ques- tions de bibliographie et de chronologie. Je n'ai pas eu le courage, je n'ai pas cru utile, de m'imposer ce sacrifice. 21 16926 n LA KABBALE. Aujourd'hui la situation est très différente. Dégoûtés des doctrines positivistes, évolulionnistes ou brutalement athées qui dominent aujourd'hui dans notre pays et qui affectent (le régenter non seulement la science, mais la société, un grand nombre d'esprits se tournent vers l'Orient, berceau des religions, patrie originelle des idées mystiques, et parmi les doctrines qu'ils s'efforcent de remettre en honneur, la Kabbale n'est pas oubliée. J'en citerai plusieurs preuves. Il faut d'abord qu'on sache que, sous le nom de Société ihéosophique, il existe une vaste association qui, de l'Inde, a passé en Amérique et en Europe, en poussant de vigou- reuses ramifications dans les États-Unis, en Angleterre et en France. Cette association n'est pas livrée au hasard, elle a sa hiérarchie, son organisation, sa littérature, ses revues cl ses journaux. Son organe principal en France s'appelle le Lotus. C'est une publication périodique d'un très grand intérêt, qui emprunte au bouddhisme le fond des idées, sans avoir la prétention d'y enchaîner les esprits en leur inter- disant les recherches nouvelles et les tentatives de transfor- mation. Sur ce fond bouddhiste se développent souvent des considérations et des citations textuelles empruntées à la Kabbale. Il y a môme une des branches de la Société théo- sophique, une branche française appelée VYsis,(\m a publié, dans le cours de l'année dernière, une traduction inédite du Seplier ictzirah, un des deux livres kabbalisliques qui passent pour les plus anciens et les plus importants. Ce que vaut cette traduction, ce que valent surtout les commen- taires qui l'accompagnent, je n'ai pas à l'examiner ici. Je dirai seulement, pour donner une idée de l'esprit qui a inspiré l'auteur de ce travail que, selon lui, « la Kabbale est la religion unique dont tous les cultes sont des émana- tions* ». 1. Avant-propos, p. i. AVANT-PROPOS. nt Une autre Revue également consacrée à la propagande ihéosoplîique et dans laquelle, par une conséquence néces- saire, la Kabbale intervient fréquemment, est celle qu'a fondée, que dirige et que rédige en grande partie lady Caithness, duchesse de Pomar. Son nom, presque le même que celui que le grand théosophe allemand Jacob Boehm a donné à son premier ouvrage, c'est VAurore. Le but de VAurore n'est pas tout à fait le même que celui du Lotus. Le bouddhisme n'y tient pas le premier rang au préjudice du christianisme; mais, à l'aide d'une interprétation ésoté- rique des textes sacrés, les deux religions sont mises d'accord entre elles et présentées comme le fonds commun de toutes les autres. Cette interprétation ésolérique est certainement un des principaux éléments de la Kabbale; mais celle-ci est aussi mise à contribution d'une manière directe, sous le nom de théosnphie sémitique. Je ne me porte pas garant de l'exactitude avec laquelle elle est exposée; je me borne à signaler la vive préoccupation dont elle est l'objet dans le très curieux recueil de Mme la duchesse de Pomar. Pourquoi ne parlerai-je pas aussi de Vlnitiation, bien qu'elle ne compte encore que quatre mois d'existence*? Ce nom seul d'Initiation vous dit bien des choses, vous met sur le seuil de bien des sanctuaires fermés aux profanes, et, en effet, cette jeune Revue, qui prend sur sa couverture le titre de « Revue philosophique et indépendante des hautes études », est exclusivement vouée aux sciences, ou tout au moins aux objets de recherche, aux sujets de curiosité et de conjectures les plus suspects aux yeux de la science reconnue et même de l'opinion publique, de celle qui passe pour être l'organe du sens commun. Dans ce nombre figurent d'une manière générale la ihéosophie, les sciences occultes, l'hypnotisme, la franc-maçonnerie, l'alchimie, l'astrologie, 1. Son premier numéro porte la date d'octobre 1888. ! LA KABBALE. le magnétisme animal, la physiognomonie, le spiritisme, etc., etc. Dès qu'il est question de théosophie, on est sûr de voir apparaître la Kabbale. L'Initiation ne manque pas d'obéir à cette loi. La Kabbale, « la sainte Kabbale », comme il l'ap- pelle, lui est chère. Elle fait fréquemment appel à son auto- rité; mais on remarque particulièrement, dans son deuxième numéro, un article de M. René Caillé sur le Royaume de Dieu par Albert Jhouney, où la doctrine du Zohar. le plus important des deux livres kabbalistiques, sert de base à une Kabbale chrétienne formée des idées de Saint-Martin, dit le « Philosophe inconnu »,]e rénovateur inconscient delà doc- trine d'Origène. C'est aussi une Kabbale chrétienne que pro- pose M. l'abbé Roca dans un des premiers numéros da Lotus. Il me sera aussi permis de ne point passer sous silence les journaux swédenborgiens qui paraissent depuis peu en France et à l'étranger, particulièrement la Philosophie générale des étudiants swédenborgiens libres^. Mais l'église de Swedenborg ou la Nouvelle Jérusalem, quoique présentée par ses adeptes comme une des formes les plus importantes de la théosophie, ne peut cependant se rattacher à la Kabbale que parce qu'elle se fonde sur une interprétation ésotérique des livres saints. Les résultats de cette interprétation et les visions personnelles du prophète suédois ressemblent peu, à quelques exceptions près, aux enseignements contenus dans les livres kabbalistiques : le Zohar ci le Sépher ielzirah. J'aime mieux m'arrèter à une œuvre récente de profonde érudition, à une thèse de doctorat, présentée il n'y a pas longtemps à la Faculté des lettres de Paris, et qui n'a pas obtenu le degré d'attention dont elle est digne : Essai sur le gnosticisme égyptien, ses développements et son origine égyptienne, par M. E. Amélineau^ 1. In-8, chez M. Villot père, 22, rue de Boissy, à Taverny (Seine-el-Oise). 2. 1 voL in-4, Paris, 1887. AVANT-PROPOS. y Cette dissertation, écrite dans un tout autre but, ne laisse rien subsister de la critique superficielle qui voit dans la Kabbale une pure supercherie, éclose dans la tête d'un obscur rabbin du treizième siècle et continuée après lui par des imitateurs sans intelligence et sans science. M. Amélineau nous découvre chez les pères du gnosticismc, absolument inconnus au treizième siècle, principalement chez Salurninus et Valentin, un système de théogonie et de cosmogonie identique à celui qui est développé dans le Zohar\ et ce ne sont pas seulement les idées, mais aussi les formes symboliques du langage et les modes d'argumenta- tion qui, des deux côtés, sont les mêmes*. Dans la même année où M. Amélineau, dans sa thèse de doctorat soutenue à la Sorbonne, vengeait le Zohar des attaques que lui livrait le scepticisme de notre temps, un autre savant, un savant allemand, M. Epstein, restituait au Sepher ietzirah, également en butte aux objections de la critique moderne, au moins une partie de sa haute anti- quité. S'il ne le faisait pas remonter jusqu'à Akiba, et moins encore au patriarche Abraham, il établit du moins, par des raisons qu'on peut croire décisives, qu'il n'est pas postérieur au quatrième siècle de notre ère\ C'est déjà quelque chose. Mais, en regardant au fond du livre plu- tôt qu'à la forme, et en cherchant des analogies dans les plus anciens produits du gnosticisme, je ne doute pas qu'on puisse remonler beaucoup plus haut. Est-ce que les nombres et les lettres auxquels se ramène tout le système du Sepher ietzirah ne jouent pas aussi un très grand rôle dans le pythagorisme et dans les premiers systèmes de l'Inde? Nous avons la rage aujourd'hui de vouloir tout rajeunir, comme 1. J'en ai cité plusieurs exemples dans le Journal uploads/s1/ estudo-sobre-a-cabala-pdf 1 .pdf

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  • Publié le Mar 28, 2022
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